« Refusez
d’obéir, refusez de la faire, n’allez pas à la guerre, refusez de partir… »
Le déserteur, Boris Vian. Cette chanson me porte ce matin et j’y vois l’essentiel, le
nécessaire pour instaurer la liberté, la paix d’abord en soi. Parce qu’il est
de plus en plus évident et clair pour moi que tout commence à l’intérieur et se
projette vers l’extérieur vibratoirement, d’abord.
Refuser
d’obéir à qui, à quoi ? Avant tout au juge, au critique, au censeur, intérieurs.
Ces voix qui dictent notre comportement, nos croyances, à l’image des
gouvernements et de leurs institutions. Institutions d’état qui génèrent les
conditionnements par des lois et institutions religieuses qui ont le même rôle,
celui de diriger les consciences et les corps. L’un comme l’autre nous invitent
à obéir au chef.
Pour
l’état, c’est le président et ses ministres qui font office d’autorité et pour
les institutions religieuses, c’est le même principe, un système pyramidal avec
à leur tête un chef élu par les initiés, les médias, les électeurs...
Chaque être humain est composé de
trillions de cellules et de multiples corps, de plusieurs dimensions. Tout ces univers fonctionnent
naturellement de façon harmonieuse ou ordonnée sinon nous ne pourrions pas exister.
Notre
chance, en tant qu’être humain, c’est de pouvoir raisonner mais c’est aussi ce
qui nous égare, nous rend la vie difficile parce que nous nous identifions la
plupart du temps, au mental et à ses raisonnements.
Nous sommes davantage dans
notre tête que dans notre corps et au sens étymologique du terme, c’est souvent
ce chef qui tente de gouverner la vie en nous.
On pense que sans autorité nous
partirions à la dérive, mais en fait c’est en obéissant à la voix de la peur
que nous passons notre temps à lutter contre notre nature profonde et c'est cette obéissance aveugle qui crée le chaos, la confusion.
"Profonde"
autant ce que nous refoulons que ce que nous avons de plus pur en nous. Nous
continuons de soutenir l’injustice envers l’enfant intérieur, envers ces parts
que nous ne voulons pas voir, entendre, en somme accueillir.
Quand on parle
d’accueillir ou d’accepter ce qui est, ça crée de la confusion au niveau mental
parce qu’on a pris l’habitude de contrôler et parce qu’on croit que la part la
plus éveillée, logique, en nous, est une autorité viable.
Tout comme dans la
société, on imagine que sans gouvernement, sans loi et sans répression (originairement maintien de la paix sociale), l’ordre ne pourrait
pas exister.
On associe l’anarchie au chaos, au désordre, alors qu’il s’agit
d’autonomie avant tout, d’autonomie et de gestion commune pour le bien de tous.
Le
parallèle entre l’intérieur et l’extérieur est encore flagrant. On pense
qu’accepter ce qui est revient à perdre son pouvoir, à perdre l’ordre ou à
cultiver la confusion, à baisser les bras mais cette acceptation est
intérieure. Cependant des petits malins utilisent cette « théorie »
pour prendre le pouvoir ou diriger spirituellement ceux qui sont en quête de
paix, de justice, ceux qui ont la foi. C'est toujours le même principe, si nous abandonnons notre pouvoir de choisir, d'autres le prennent.
Le mouvement new-âge est la reproduction
des systèmes de domination par la peur et la culpabilisation de toutes les
formes de gouvernement, de toutes institutions religieuses.
On
parle de déployer la lumière en soi, d’êtres des artisans de lumière en supposant que la lumière est associée au bien, de
cultiver le bien en soi, mais toujours en rejetant ce qu’on appelle le mal. On nous invite à cultiver les pouvoirs psychiques sans tenir compte des émotions, sans nous parler de ces mécanismes internes sauf quand il s'agit de montrer l'impact des émotions dites négatives sur l'état de santé.
Cette vision binaire nous limite et nous maintient dans la lutte, la division,
le rejet.
Il ne s’agit pas non plus de nier les nombreuses injustices de ce
monde ou encore de blanchir les coupables mais plutôt de prendre conscience que
tout commence en soi, que nous cultivons cette dualité par notre propre façon
d’aborder les mondes intérieurs. Reconnaitre l’effet miroir, le fait que ce qui nous
heurte viscéralement fait écho à notre propre monde, à nos blessures non
guéries et donc refoulées.
Quel
régime, quelles lois, quels actes, à qui prêtons nous allégeance, qui gouverne
en nous ? Qui fait office d’autorité ? Ce sont ces questions
essentielles qu’il nous faut nous poser et par l'observation neutre, constater les réponses. Le reconnaitre nous
libère déjà de l’accusation envers l’extérieur ce qui évite de nous éparpiller et de ces mécanismes
inconscients qui nous manipulent de l’intérieur.
C’est reconnaitre en même
temps où se situe notre potentiel, notre nature essentielle. C’est donc
apprendre à canaliser l’énergie de vie et soulager le corps physique de l’état
de stress permanent que créent ces conflits internes. Non plus dans le contrôle
ou le rejet de ce que nous appelons "mal" mais plutôt en apprenant à nous
détacher des voix autoritaires internes qui sont la réplique des voix
autoritaires de notre enfance.
Canaliser l’énergie en soi ne peut se faire par
l’intellect, le pouvoir de volonté qui est celui du contrôle et de la lutte
parce que nous ne sommes pas seulement une tête pensante. Et de plus, l’énergie
passe par les émotions essentiellement mais quand on veut contrôler
mentalement, on ne fait que limiter, contraindre le flux de l’énergie de vie,
du désir et maintenir la guerre en soi.
Observer nos pensées, les stratégies de
déni, de fuite, de projection vers l’extérieur des émotions, revient à s’en
détacher parce qu’il devient clair que ce sont des mécanismes automatiques. Ou
des stratégies qui n’ont plus lieu d’être puisque le but premier est la paix
intérieure. Enfin pour ceux qui aspirent à cela.
Vivre
dans le présent, c’est déjà revenir au corps, à l’observation dépourvue de
jugement, d’accusation et à l’écoute intérieure afin de cesser d’obéir aux voix
autoritaires, aux voix qui jugent, qui critiquent et qui sèment la confusion,
maintiennent la lutte et la sensation de séparation, de manque.
C’est
apprendre à se fier aux messages corporels, aux sensations, sans les bloquer,
sans chercher à les interpréter à tout prix. C’est reconnaitre comment le corps
nous parle de façon simple et claire par l’expression du désir. Le fait de
reconnaitre lorsque nous sommes stressés, comment le corps physique nous le
dit, favorise le retour à la paix et la connaissance de soi. La reconnaissance
de ce que nous sommes dans cette réalité physique et celle des mouvements de
l’énergie.
C’est
clair que les stratégies qui visent à bloquer ou à refouler la peur sont nombreuses
presque autant que le sont les stratégies de manipulations des masses. Plus la
science comprend les mécanismes de survie, les phénomènes de projection
énergétique, la valeur des pensées émotions au niveau des fréquences
vibratoires, l’impact du refoulement émotionnel, la façon dont nous sommes
fragilisés par le contrôle quasi permanent des émotions dites négatives et plus
elle utilise la peur et la culpabilité comme des armes majeures.
De
la même façon au niveau individuel, plus nous connaissons ce qui nous compose,
comment ça fonctionne et plus nous exerçons de contrôle. Les nombreux livres,
les vidéos, les stages qui parlent des lois universelles, de notre potentiel
divin sont aussi la conséquence à la fois des découvertes scientifiques au
sujet des pensées émotions énergies et de notre façon de considérer le Soi dit
supérieur.
Oui nous créons notre réalité selon la vibration que nous rayonnons
mais ça n’est pas un processus qui dépend de notre intellect. La part du mental
dans ce processus est infime un peu à l’image de notre participation à la
culture d’un jardin. Et ça n’est certainement pas en essayant de contrôler les
pensées, les émotions ou en luttant contre l’inconscient qu’on peut créer ce
que l’on veut.
Toujours en comparant à l’agriculture, on choisit la graine
qu’on va semer, on retire les ‘mauvaises herbes’, on arrose et le reste, c’est
la nature, la terre, les éléments, leur combinaison, les cycles, qui font le
travail. Tant qu’on croit que seule la force de volonté peut créer, on aura
beaucoup de désillusions. Parce que ce genre de posture équivaut à vibrer sur
les fréquences de la dysharmonie, de la lutte, du rejet, de la sélection
arbitraire, du déni.
Les
forces de ce gouvernement intérieur autoritaire, ce sont les mêmes que celles
qu’utilisent les élites politiques et scientifiques : la peur et la
culpabilité, au niveau psycho-émotionnel qui impacte directement la chimie
interne, l’aspect physiologique de l’humain.
Les
voix intérieures qui expriment le sentiment d’injustice représentent
l’opposition au gouvernement dans la société. On voit d’une part leur
inefficacité et leur façon de faire des compromis, de servir le pouvoir.
Elles
ne servent pas le bien-être du corps, des cellules, mais maintiennent la lutte
intérieure et l’hégémonie du mental soumis à la peur. Tout comme les opposants
politiques n’amènent pas de solution pour l’ensemble mais œuvrent pour leur
camp, leurs places personnelles, celles de leur clan, elles servent leurs
propres privilèges.
Quand
on est croyant, ce gouvernement est supplanté par les lois religieuses et le
Soi supérieur qui va dicter le moindre comportement au mental, à l’émotionnel
et au corps physique. Mais ce soit disant "Soi supérieur" est la voix tyrannique
du jugement, de l’exclusion, de la lutte et du contrôle.
On
a pu voir au fil du temps les conséquences de cette tyrannie exercée sur les
peuples dits sauvages tout comme sur les opposants. L’inquisition en est le
parfait exemple.
A l’échelle individuelle on voit que le fait d’interdire ou de
diaboliser la sexualité entraine toutes sortes de perversions et d’abus.
Les
activités solaires intenses amènent un surcroit de lumière sur la planète et en
chacun. Mais l’effet de la lumière, c’est de montrer les choses clairement, les
choses cachées, ce qu’on a refoulé, qu’on a qualifié de mal. D’où le déballage
constant des scandales, des manipulations en tous genre.
Dans le monde mental,
la vision binaire se projette vibratoirement et montre à la fois les
conséquences du refoulement, les stratégies qui consistent à manipuler les
énergies, les pensées, les émotions dites négatives. La lumière révèle tout
sans se soucier de ce qui est bien ou mal comme le soleil éclaire toute vie.
Le
gouvernement occulte n’est autre que tout ce que le soi dit supérieur demande
de refouler selon la loi suprême du bien contre le mal: toutes ces stratégies inconscientes qui gouvernent nos mondes intérieurs.
Les
énergies se projettent dans la réalité physique et vibratoire créant la
quatrième dimension. Celle de l’occulte, des égrégores qui forment des masses,
des agglomérats d’énergie positive et négative.
Le paradis et l’enfer sont à
mon sens l’expression énergétique, éthérique de ce que l’humanité à produit par
le refoulement du mal, le désir de voir le bien triompher et la lutte entre des
forces pourtant complémentaires. Les prières alimentent la lutte et la dualité
parce qu’elles sont une volonté fondée sur le refoulement de la peur, des
forces occultes, occultes dans le sens de mystérieuses, cachées.
En
apprenant à observer nos pensées, nos demandes vis-à-vis de l’âme, de dieu…on
va reconnaitre combien la plupart sont arbitraires, injustes même.
On
accuse l’autre d’être barbare, on demande que justice soit faite, que le mal
soit éradiqué mais ça ne fait que le nourrir en soi et au dehors. Et par-dessus
tout, ça nous évite de remettre en question notre mode de pensée, nos propres
"ombres", ça nous évite de regarder comment nous fonctionnons intérieurement et
surtout ça nous coupe apparemment de nos propres blessures.
On
obéit à la voix autoritaire en soi comme on obéit à ceux qui sont supposés
faire autorité dans le monde. La science a remplacé les religions et sa force
vient de notre propre faiblesse, de notre ignorance et du besoin quasi
permanent d’être guidé par quelqu’un de supposé supérieur.
Oui la connaissance
est nécessaire mais d’une part elle est réservée aux initiés, aux gens qui ont
du pouvoir mais là encore, ils n’ont pas accès à toutes les données et d’autre
part, la seule connaissance utile, c’est celle de notre constitution interne.
Une connaissance qui s’acquiert par l’observation et l’acceptation de tout ce
que nous sommes. Accepter, c’est reconnaitre que le mental ne peut pas tout,
que la raison n’est pas suffisante à la connaissance, que la compréhension
intellectuelle est souvent fondée sur des croyances. Croyances aléatoires,
changeantes et plus proches de la superstition que de la vérité. Les croyances
sont fondées sur des préjugés et sur la peur de l’autre, de l’inconnu, sur le
besoin de contrôle. Tout comme notre mode de fonctionnement interne se fonde
sur le refoulement de la peur et sur la lutte, le monde est organisé de la même
manière.
Quand
on parle d’éveil ou d’ascension, on aborde cela par l’intellect et même si on
tient compte de l’aspect énergétique, on continue de vouloir forcer la vie, de
rejeter ce qu’on juge comme mauvais. Et de ce fait on nourrit ce qu’on prétend
éradiquer. On associe la lumière au bien, on élabore un nouveau langage mais le
fond reste le même. C’est toujours depuis la vision binaire et le jugement
arbitraire qu’on se positionne. Même quand on parle d’amour, on reste dans une
forme de conditionnement et d’association paradoxale.
On croit que l’amour
c’est le bien et la peur le mal mais la réalité est beaucoup plus nuancée.
L’amour est souvent emprunt de peur, peur d’être trahi, rejeté, abandonné,
jugé, critiqué, dominé, peur de perdre l’être aimé, peur de perdre sa liberté,
peur d’être dépendant.
Même si on parle d’amour inconditionnel, on a bien du
mal à l’appliquer parce que nos croyances, nos peurs viennent interférer. Et
tant qu’on ne comprend pas que la peur est une énergie, que l’énergie est
mouvante par nature et qu’en la laissant couler elle s’équilibre, on cultive la
guerre, le déni, le rejet en soi.
Plus
on est dans l’observation sans jugement et plus on peut voir la complexité des
mécanismes internes, le nombre hallucinant de stratégies toutes basées sur le
déni, le refoulement de la peur. Les stratégies qui sont fondées sur le
refoulement de la peur par des croyances, des réponses ou solutions qui visent
toutes à enfermer cette énergie dans des concepts qui ne font que la nourrir et
l’amplifier.
C’est
seulement en observant ces mécanismes dans le détachement qu’on peut en
comprendre le fonctionnement, qu’on peut savoir comment les corps subtils
s’articulent et œuvrent ensemble par associations de pensées et d’émotions qui
forment les croyances, les nourrit énergétiquement. Ils le font selon des
modèles archaïques et inconscients que seule l’observation neutre peut révéler.
Et c’est dans l’absence de lutte, le dépouillement des croyances et
conditionnements qu’ils œuvrent sur les fréquences de l’amour.
Cette
observation objective révèle de façon simple et humble, qui nous sommes en
vérité, en essence. On lâche l’idée d’un dieu extérieur, d’un soi supérieur
puisque celui-ci est alors identifié comme le dictateur intérieur, la voix de
la peur. Et la peur la plus manipulatrice en nous, c’est celle de ne pas être
aimé, de manquer d’amour.
Or on peut constater dans le monde que la célébrité,
la reconnaissance populaire ne comblent pas le manque. L’admiration des fans est
mêlée d’envie, de jalousie, et de haine à la moindre occasion. Si la star est
accusée de quoi que ce soit, elle sera rejetée autant qu’elle a été adulée.
Cela nous montre l’illusion de l’attente de reconnaissance extérieure. Et la
façon dont le fait de s’identifier à l’image, au corps physique qu’on sculpte à
coup de régimes, de sport intensif, qu’on engonce dans des tenues moulantes,
est non seulement un leurre mais c’est en plus la négation de qui nous sommes
en vérité, en totalité.
Notre
essence est amour ou unité ou encore communication, ouverture, écoute, accueil,
c’est le mouvement, la vie. Et notre conscience est observateur neutre, la
vision non duelle qui se situe au-dessus ou au-delà des lobes du cerveau, ou
dans le néocortex.
Dans l'observation sans jugement on lâche peu à peu les concepts et les définitions qui limitent notre être, notre perception, on simplifie considérablement les choses et on s'ouvre à la vie, à sa fluidité, sa simplicité. L'idée même de pouvoir devient obsolète, dans l'absence de lutte interne, il s'agit d'être tout simplement. Les situations conflictuelles extérieures nous ramènent vers l'intérieur non pas dans une recherche de vérité, un besoin d'argumenter mais dans la seule observation détachée.
Ce léger recul nous montre à la fois l'être, son essence, l'effet miroir, la nature vibratoire de ce que nous sommes et les lois qui régissent la vie.
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