mardi 11 juin 2019

« L’émotion: lien ou reliance entre les corps subtils et la matière, entre le "divin" et l’humain »





10 06 Pas évident de faire la part des choses quand on a pris des habitudes et surtout celles des croyances, des associations de pensées que le mental fait en toute bonne foi dans l’instant et qui évoluent à mesure qu’il comprend mieux la vie.
Une grande part de ses croyances est imprimée dans l’inconscient et le subconscient (dans le sens de profond voire génétique) puisque lorsqu’on s’écoute penser, on peut distinguer plusieurs voix qui s’expriment et une bonne partie d’entre elles sont facilement accessibles puisque ce sont celles qui deviennent des conditionnements. 
Ces croyances adoptées dans l’enfance par les circonstances et par le mental qui classe, tri ordonne et en déduit des vérités. Puis quand cela devient des habitudes, des réflexes, elles fonctionnent en mode automatique puisque validées par le mental et on peut ainsi vivre sa vie d’adulte sur ces bases sans rien remettre en question.

Avec le temps, certaines d’entre elles évoluent mais il y a aussi celles qui ont été transmises via nos gènes, celles de nos parents, de leurs parents qui correspond aussi à la conscience ou plutôt l'inconscient collectif…Il y a encore une mémoire sensorielle qui est gérée par les mécanismes de survie, avant que le mental ne soit structuré et qui semble être celle qu'utilisent la majorité des gens, cette inconscience collective qu'on traine depuis l'âge de pierre.
Cela peut sembler très compliqué et ça l’est, disons plutôt que ce sont des mécanismes complexes. Ils deviennent compliqués lorsqu’on veut les changer par la force de volonté, la visualisation, les pensées positives, quand on essaie de les contrôler par la raison. 
Ce qui revient à lutter contre soi, à cultiver l’inverse de ce qu’on souhaite. Et ça nous enferme dans la sphère du mental, ses profondeurs, ses projections dramatiques et astrales.
Ce qui nous est perceptible, ce sont les conditionnements inculqués par la société dont on peut se défaire en cessant de les croire ou de leur donner du crédit, donc en raisonnant ou en utilisant son intelligence. Puis ceux qui nous ont été légués par le mode de vie familial, par l’exemple, peuvent aussi être abandonnés et ils le sont en général au moment de l’adolescence lorsqu’on peut agir sur sa propre vie, faire des choix très souvent en quittant le foyer.



Mais ceux qui sont légués par des non-dits, par des comportements ancrés dans la famille depuis des siècles, utilisés par l'inconscient collectif, le tronc cérébral, demandent à être abordés d’une façon différente.
La raison seule ne peut pas tout mais elle participe à ce dépouillement et par-dessus tout, le dialogue, l’écoute, l’accueil ou autrement dit l’amour sans conditions permettent de libérer la mémoire traumatique, profondément enfouie qui échappe à la conscience.

C’est toujours en observant sans juger qu’on peut voir que nous reproduisons les mêmes stratégies de fuite, de déni et par-dessus tout de rejet de parts de soi-même, que nos parents qui les ont reçus de leurs parents.
Cette seule observation montre les choix qui s’offrent à nous soit de reproduire en étant dans le déni, soit de lutter contre cela, ce qui revient au même finalement, soit de comprendre que seul l’amour peut agir.

Ces choix et leurs conséquences apparaissent aussi dans la société, lorsqu’on observe les autres, "en vrai" ou dans des films, dans des livres et qu’on voit que les mêmes "erreurs" se répètent à l’infini. Erreurs dans le sens de réflexes conditionnés traités par le tronc cérébral ou de façon inconsciente.

Les blessures d’enfance amènent un besoin de réparation qui tourne souvent à la vengeance. L’enfant qui a souffert va à sont tour faire souffrir ses enfants. Comme si le statut d’enfant ou de "faible" autorisait les pires abus selon "la loi du plus fort". 
On retrouve ainsi les mêmes processus dans la société. Lorsque l’homme employé est maltraité par ses supérieurs, il s’en prend à sa femme, ses enfants. 

A moins de devenir conscient de ces schémas de reproduction en partie inconscients puisque certains pensent que c’est "normal" selon ce qui est appelé à tort "la loi de la nature", on est condamné à reproduire et à en souffrir. 
Projeter ses blessures sur les autres ne guérit pas et cela amène à la longue à souffrir de culpabilité. Parce qu’on ne peut pas faire l’autruche éternellement, ni être constamment dans le déni. Même avec des drogues, de l’alcool, ou une forme de pouvoir sur les autres qui a aussi ses limites. 
Parce que la souffrance intérieure, celle de l’enfant, est toujours présente, la mémoire sensorielle ne peut pas s’effacer par le déni, la violence, la domination sur soi ou sur les autres.
Pire encore, la violence qu’on inflige aux autres nous revient amplifiée parce qu’elle éveille cet enfant meurtri en soi. Cette violence de l’adulte envers l’enfant, c’est comme si le parent pensait guérir ces blessures en « tuant » le fruit de sa chair. C’est encore le parallèle avec l’enfant en soi et la matérialisation de ce qu’on lui fait subir.
Pas étonnant finalement qu’il y ait tant de cas d’inceste, d’abus et de violence envers les enfants, les femmes, parce que c’est le reflet de ce qui se passe à l’intérieur.




Parler au corps physique peut sembler délirant mais c’est davantage la vibration qu’on émet, l’intention qui porte les mots qui a un effet guérissant ou apaisant.
Plusieurs fois je me demandais comment faire le lien entre le spirituel, le mental et la réalité concrète, matérielle et en fait, l’émotion fait ce lien. 
Toucher l’émotionnel, laisser les émotions refoulées s’exprimer a un impact sur les croyances ancestrales, familiales, mais là encore, la parole, le fait de s’adresser à ses émotions, favorise à la fois leur expression et leur accueil. Mental, émotionnel se réconcilient via la parole et la vibration et cela impact aussi favorablement le corps physique. 

Déjà quand le mental comprend l’intérêt d’aborder les émotions comme une simple énergie qui ne demande qu’à se mouvoir, ça devient plus facile et on laisse la peur, la colère, la tristesse s’exprimer sans être submergé.

Parler au mental est une façon non seulement de le rassurer, de lui témoigner de l’amour, du respect et de prendre pleinement conscience de son importance. Tout comme le sont les émotions et le corps physique. Le mental apprend beaucoup dans le dépouillement des conditionnements parce qu’il repère la voix du juge, du critique, intérieurs qui ont bien souvent le ton et les expressions des parents. Il ne se laisse plus influencer par ces voix autoritaires qui l’intimidaient pendant l’enfance.

C’est là où on peut l’aider en le soutenant par la parole et en accueillant la peur que cela engendrait pour le mental enfant. Cela défait en douceur à la fois les croyances adoptées durant l’enfance mais aussi c’est ce qui redonne confiance et intégrité au mental. 
Puis comme c’est un travail d’équipe, la vibration d’unité, de confiance et d’amour se déploie à l’intérieur. C’est un sentiment, une sensation douce et puissante à la fois.  

L’enfant qu’on a été est à la fois l’expression de notre moi véritable, figé dans le passé et le porteur de cette mémoire traumatique. Un moi qui a été remplacé par les mécanismes de survie, les conditionnements puis les croyances. 
Il est ce qui est spontané en nous, ce qui est authentique mais comme on l’empêche de s’exprimer, pour convenir à notre entourage depuis l’enfance, peu à peu il a été relégué dans les oubliettes. Enfin je parle de ceux de ma génération plus particulièrement puisque nous avons baigné dans une société rigide, autoritaire, où les enfants n’avaient pas le droit à la parole.
Même si les enfants sont plus libres maintenant, ça ne change rien au fait que la majorité des gens soit encore conditionné. Identifiés à leurs croyances, leurs certitudes, leurs frustrations et leurs manques. 
Le seul fait de vouloir plaire nous conditionne et tout étant fait pour cultiver l’apparence, contrôler le corps, les émotions, performer, être compétitif, la violence reste présente. Autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La quête du bonheur est légitime mais on s’y prend très mal puisqu’on le fait en essayant de contrôler ce que nous sommes.

Déjà, ça n’est pas une quête puisque c’est notre vraie nature, celle de l’enfant équilibré, aimé sans conditions, en soi. Un enfant qui est resté bloqué à l’âge du trauma et qui va pouvoir grandir naturellement avec l’aide du mental et de l’émotionnel apaisés. 
Sous le regard bienveillant de la conscience qui observe et accompagne ces corps réconciliés.
La confiance en soi nait de la confidence entre les différents aspects intérieurs, une expression libre, sincère, dans l’intimité, entre soi et soi. Cela peut sembler bien égotique mais en fait, c’est ce qui permet d’aller vers l’autre de la même façon. Dans le respect, la sincérité et sans attente, sans chercher à changer l’autre.

J’ai remarqué que j’avais tendance à beaucoup parler, à vouloir convaincre même lorsque je suis en situation de stress. Je pensais honnêtement que cet engouement à partager était l’expression de convictions sincères mais en fait, c’est un besoin de plaire, d’obtenir de la reconnaissance, la posture du sauveur et une stratégie de défense. Une façon d'occulter ou de repousser la peur de l'autre qui ne fait que la nourrir. 
Ces monologues ininterrompus que ce soit chez la psy ou avec mes parents, c’est aussi une façon de se protéger. Tant que je parle, l’autre ne peut pas en placer une, lol.
Ceci dit, j’en rigole parce que je l’ai observé sans jugements et je reconnais en cela le mental protecteur. 
C’est vrai que ça n’est pas évident de pouvoir observer avec du recul lorsqu’on est dans ces moments de stress qui se manifestent par des stratégies comme celle du monologue chez moi mais le fait de pouvoir le reconnaitre est déjà une forme de détachement. 




Puis quand on n’a pas pris l’habitude d’accueillir l’émotion, le fait de les laisser s’exprimer est un pas vers la réconciliation avec ses aspects qui étaient tenus à l’écart. Apprendre à écouter le mental est très intéressant parce qu’il y a plusieurs voix qui s’expriment et parmi elles, je retrouve celle de l’ami de mon enfance.
Je disais dans le dernier texte que je m’étais identifié au mental qui représentait un secours, une bulle de sécurité mais cela n’avait rien de péjoratif ou de négatif.
Il y a une partie du mental qui concerne la mémoire, qui enregistre, trie, il y a celle qui applique les stratégies de survie (inconscient et subconscient) puis il y a celle de la raison et celle de l’amour, de l’amitié. 
Le mental a un rôle de porte parole mais trop souvent on le cantonne à celui d'interprète. C'est là où on fait fausse route parce qu'il va interpréter les faits selon ces conditionnements et croyances sous la forme de bien/mal.

Quand on est touché par la foi ou le divin on a tendance à rejeter le mental qu’on qualifie d’inférieur mais c’est tout de même lui qui exprime l’intuition de façon verbale, il est le lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre les différents aspects subtils, il capte et transmet les messages qu'il perçoit de multiples sources.
On confond l’enfant en souffrance et le mental tout comme on confond la voix de la peur et celle du mental. La peur qui ne peut pas s’exprimer émotionnellement est refoulée, contrôlée par les mécanismes de survie jusqu’au moment où le corps physique n’en peut plus alors elle explose vers l’extérieur tout en causant des dégâts à l’intérieur. 

La culpabilité envahit le mental dont le rôle était de protéger l’enfant en souffrance. Tant qu’on ne lui dit pas qu’il peut lâcher cette surveillance, il va continuer de jouer son rôle. En fait tant qu’on n’apprend pas à accueillir les émotions, il va garder les mêmes stratégies de déni, de refoulement. Et heureusement parce que ce serait invivable pour le corps physique et la personnalité.

Mais pour pouvoir le faire, il faut avant tout apprendre à se désidentifier des stratégies de survie et des conditionnements, des croyances. Là encore l’observation neutre ou sans jugements est nécessaire. 
Le jugement est un mode de perception limité qui est basé sur des expériences passées où on a raisonné à l’emporte pièce selon notre compréhension du moment et parfois même sans comprendre, sans pouvoir en parler. Et quand ces raisonnements qui remontent à l’enfance n’ont pas été mis à jour par la libération des émotions associées à la mémoire traumatique ou vécue comme telle, ils restent primaires.

Une "petite" blessure de rejet peut faire beaucoup de dégâts parce que cela correspond à une séparation d’avec une part de soi ou plusieurs. Quand un parent nous fait une remarque anodine de son point de vue, l’enfant perçoit cela comme une forme de rejet. Il sent qu’il n’est pas aimé sans conditions, il sent qu’il devra obéir et se trahir. Même si ça n’est pas conscient ou verbalisé, la blessure se forme. A l’intérieur nait un conflit, l’enfant va rejeter la part de soi que le parent à rejeté ou maltraité. A force de faire des concessions, de ressentir la douleur du rejet, il va perdre sa vraie nature, se couper de ses émotions, de son ressenti et souffrir de cette déchirure.

Ces sensations douloureuses seront interprétées comme un manque, un besoin de compenser. Parce qu’il aura compris que pour être aimé, il lui faudra être, agir, comme ces parents le veulent. Puis plus tard, comme ses amis, ses enseignants, sa compagne, son compagnon. Et se rebeller contre la société, divorcer, ne changera rien à la douleur de la perte d’unité intérieure, à l’ignorance de sa vraie nature.

La vie est bien faite finalement parce qu’elle nous invite à revenir en nous-même pour retrouver qui nous sommes vraiment, au-delà des rôles, des conditionnements, par effet miroir, en éveillant ce que nous avons refoulé, ignoré, rejeté. 
C’est là où l’émotion fait le lien puisqu’elle nous ramène viscéralement à qui nous sommes profondément. 
Nous ne sommes ni la peur, ni la colère, ni la tristesse, ces émotions sont des messagères, des invitations à accueillir, à laisser l’amour sans conditions réaliser son œuvre de guérison, de réconciliation, de réunification. 
Elles sont à la fois messagères et pure énergie. Ce n’est pas une faute d’orthographe parce qu’en ressentant ces émotions, sans leur coller une étiquette, on se rend compte que c’est la même force originelle. 

Pourtant si on n’accueille pas la peur, elle restera figée par l’interprétation et les stratégies qui se sont mises en place lorsque cela représentait un réel danger. 
Je viens d’entendre la voix qui a contenue la peur en cette croyance : « si tu parles on est mort » C’est ce qui a conditionné à la fois mes comportements et en même temps ça marque le pacte de silence pris entre les corps. 
C’est ce qui me rappelle les associations de malfaiteurs mais aussi d’initiés et d’étudiants, futurs élites, lorsqu’ils admettent une nouvelle personne dans leur rang par des rites prohibés qui tiennent chacun d’eux dans l’obligation de se taire. Là encore la correspondance peut sembler loufoque mais on retrouve les mêmes procédés à l’intérieur et à l’extérieur.

Enfin cette voix qui a conclut que "dire le secret serait mourir", a géré une bonne partie de ma vie et a semé la confusion à l’intérieur. En ce sens se détacher des conditionnements, ne plus croire les voix imprimées dans l’enfance libère le mental qui peut à nouveau raisonner et être un acteur au service de la vie, de l’épanouissement, du moi véritable. 

C’est toujours limitant de qualifier un aspect de soi mais il est bon de savoir reconnaitre les voix légitimes et celles qui ne le sont plus, en soi. Quand la peur est gérée par les mécanismes de survie, des mécanismes mentaux, inconscients, elle s’exprime à travers la voix d’un dictateur qui prend le pas sur la raison et crée une confusion mentale. Ou ce qu’on appelle le doute par opposition à la foi, la confiance. 

Et on peut voir que le doute est un outil de discernement tout autant qu’il peut semer la confusion. Ce qui le ramène dans son aspect bénéfique, c’est l’expression de l’émotion qui de ce fait est dissociée de la croyance qui la renfermait. Un peu comme si on détricotait un pull devenu trop petit pour en recycler la laine. Le fait d'observer cela sans jugement ramène à l'équilibre, à la capacité de discerner.




Je continue d’explorer ces mondes intérieurs qui semblent n’avoir pas de fin d’autant qu’ils entrent en cohérence, en résonance avec l’extérieur, au niveau de l’énergie. Puis par le phénomène des projections psycho-émotionnelles, il y a certainement tout un univers astral, éthérique que je ne cherche plus à visiter.
Si c’est à l’image de ce qu’on vibre, de ce qu’on porte, mieux vaut s’y intéresser éventuellement lorsque la paix en soi est une réalité constante. Et d'ailleurs plus j'apprends à me connaitre en profondeur et moins j'ai besoin de lire de messages canalisés.
Pour le moment, tant que l’accueil des émotions, le détachement, ne sont pas devenus des réflexes naturels, mieux vaut éviter de s’égarer, de s’éparpiller, de complexifier ce qui l'est déjà suffisamment.
L’effet miroir, les émotions, nous ramènent toujours à l’intérieur pour y trouver la paix, la sécurité, pour se connaitre en profondeur, pour s’alléger de tout ce qui n’est plus nécessaire et cultiver la transparence, l’unité, la confiance en ces corps partenaires. 
Là encore en apprenant à écouter ce qui se dit en soi, sans juger, on réapprend à communiquer vraiment. En somme on laisse l’amour pur opérer sa magie. 

Je finis toujours l'édition de ces textes par l'écriture du titre qui en porte l'essence et là encore, l'émotion peut soit nous lier dans le sens d'emprisonner ou nous relier intérieurement et donc avec l'extérieur. 
La dualité est alors perçue comme un outil de réalisation, au même titre que le mental, l'émotionnel et le corps physique. Des outils d'expression de la conscience qui par cette reconnaissance intérieure, cette réconciliation entre les aspects de l'être révèle son individualité sans avoir à lutter, à dominer ou à exclure.


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