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07 Depuis trois jours, j’écris régulièrement sans avoir l’élan ou l’envie de
publier. Je consacre la matinée au jardin et en revenant, j'ai plutôt envie de m'intérioriser, de me poser. La plongée dans les profondeurs, le face à face avec les aspects
autrefois cachés ou rejetés de soi s’effectue dans la transparence et demande
une totale intimité afin que les voix puissent d’exprimer librement, sans peur
et sans contrainte.
Le
thème récurent est celui de la dépendance et bien évidemment la peur du manque
qui est lié puis les critiques et jugements que cela entraine. Dans la dynamique des contraires, des associations se créent,
associations d’idées qui forment des préjugés, interprétations des faits qui
forment les croyances, associations de pensées récurrentes et d’émotions
refoulées en conséquence.
La
libération des croyances est comme un nœud de fils entremêlés qu’il nous faut
démêler patiemment afin de remonter à l’origine et de comprendre ce que nous
sommes. Une fois qu'on voit le schéma des stratégies visant à minimiser les blessures, sans avoir besoin de comprendre en détail, c'est comme si la boucle était bouclée. Les questions et la recherche de réponses cessent puisque le mental a "vu".
On est ébahi face à tant d’intelligence dans ces systèmes internes même
si les stratégies qui visent à nourrir les besoins fondamentaux n’amènent pas
au bonheur, à la liberté. Cependant, dans l’observation neutre et l’abandon du
jugement, on relativise, on tempère, on harmonise, on comprend que tout n’est
pas ou tout noir ou tout blanc, et que malgré les apparences, nos systèmes
internes maintiennent l’équilibre nécessaire à la vie.
Ce
n’est pas par hasard si j’écoute en ce moment les aventures d’Arsène Lupin et
notamment celles où il résout des crimes en jouant un personnage de détective.
Ni si je m’amuse à démêler des pelotes de laine afin de pouvoir les utiliser.
Bien que cela puisse sembler très éloigné du désir de libérer en profondeur
toutes les croyances infondées ou fondées sur de fausses vérités, c’est
l’expression même du nettoyage qui se réalise à l’intérieur.
Cette volonté
acharnée à se sentir libre et responsable, capable de créer sa vie en
conscience et en connaissance de cause, fait naturellement remonter à la
surface tout ce qui n’y est pas aligné. Ce matin j’ai été guidée sur un article
publié en 2014 au sujet des origines des dépendances. La première fois que je
l’ai lu, j’y ai vu la vérité du raisonnement, l’évidence du propos mais je ne
suis pas allée plus loin puisqu’à cette période, j’étais dans la phase de
compréhension des mécanismes internes et encore coupée des émotions que je ne
voulais pas ressentir.
Cette fois-ci, j’ai laissé les sensations se manifester
et j’ai écouté les voix liées à ces émotions autrefois refoulées. Un sentiment
de honte est apparu et tout de suite après presque simultanément, l’idée que le
jardin et l’autonomie alimentaire que j’y acquiers, la fierté que j’en tire,
participe au processus de guérison. Et bien évidemment le fait de pouvoir trouver la paix mentale instantanément, de prendre la responsabilité des pensées, des émotions, c'est une étape décisive sur le chemin qui mène vers l'autonomie affective puis vers la souveraineté. Restaurer les liens en soi entre ces voix du passé et la conscience actuelle, c'est nourrir l'amour intérieur et donc être autonome affectivement.
Les voix de l’impuissance, du sentiment
d’injustice, la voix de la victime ne s’est pas manifesté ce qui représente en
soi une progression notable. Cela me donne du courage pour aller de l’avant
parce qu’il est vrai que ces moments de remontées émotionnelles ne sont pas des
plus confortables même si "à force" de ne plus lutter intérieurement, cela
devient plus facile.
Au début on est plongé dans le doute, la confusion puis
peu à peu, on prend confiance, à mesure qu’on comprend ou plutôt qu'on vit ce processus de libération
interne.
J’ai tourné en rond pendant longtemps à refuser d’avoir ce sentiment
de honte parce qu’une part de moi se disait que je n’avais aucune raison de
ressentir cela puisque je n’étais pas coupable mais en refusant de sentir cette
émotion, je nourrissais inconsciemment le rôle de victime.
Refuser de ressentir
des émotions qu’on considère comme illégitime, c’est vibrer à la fois la lutte,
le rejet et le déni. Ce sont ces énergies qui vibrent et conditionnent notre état
d’être intérieur. Aucun argument, valable ou non, ne peut changer la vibration
qui demeure celle de la lutte et de la division, du rejet. La vibration se compose autant de l'énergie des pensées conscientes, mais aussi des pensées inconscientes que de celle des émotions. Vibrer la lutte en soi nourrit et
entretien le mal-être, l’impuissance.
Seule l’acceptation change la vibration.
On peut alors voir ce qui est de façon objective et agir consciemment en conséquence plutôt que de répéter les mêmes schémas douloureux et inconscients.
Seule l’acceptation change la vibration.
On peut alors voir ce qui est de façon objective et agir consciemment en conséquence plutôt que de répéter les mêmes schémas douloureux et inconscients.
Le
pouvoir de créer sa vie selon ses aspirations est bloqué de différentes et nombreuses manières, tout au
long de notre enfance, de notre vie. Ce sont toujours les croyances adoptées
dans l’enfance provenant de nos parents ou par effet de réaction, de notre
inconscience, de ces systèmes automatiques qui gèrent tant bien que mal ce qui
est vécu, qui déterminent le style de vie qu’on aura.
Tant qu'on n’actualise pas
nos croyances, on n’a aucun pouvoir de changer sa vie. Mais pour cela, il faut
être capable de se remettre en question, de se regarder en face sans tricher,
en toute transparence, en toute honnêteté.
Et pour que ce soit possible, il
faut être convaincu que nous ne sommes pas nos pensées, nos émotions, nos
croyances, mais l’essence même de l’amour et de la lumière ou la conscience
omnisciente, omniprésente et omnipotente.
Il faut avoir lâché pour le moins
intellectuellement, l’idée d’un dieu vengeur, d'une autorité extérieure qui juge et
condamne. Comprendre que nous sommes notre propre juge, bourreau mais aussi sauveur. Comprendre que la peur et la culpabilité sont des poisons mais en
même temps des moteurs d’action dans l’ignorance, de réalisation dans la
conscience de ce que nous sommes, lorsqu’on confie au cœur, à la source, la
manifestation psycho-émotionnelle de ces énergies.
L'origine des dépendances, décrite dans l’article du Dr Soulier, révèle autant
le caractère invalidant d’une addiction que son aspect dynamique et même
nécessaire.
Le problème est toujours lié à l’enfermement dans un mode de
fonctionnement par ignorance et l’équilibre précaire apporté par les stratégies
de survie.
Malgré tout, cela démontre que le corps non seulement est
intelligent mais qu’il assure en permanence l’équilibre et l’harmonie
intérieurs. C’est en devenant davantage
conscient de ce que nous sommes, de nos blocages, de tous ces mécanismes, qu’on peut s’en libérer.
La
lumière qui montre ce qui est dans l’instant, sans feinte, sans fard et la
prise de conscience suivie de l’acceptation ou de la reconnaissance de ce qui
est, suffisent à changer non seulement le mode de pensée mais aussi les
stratégies, les modes de fonctionnement internes infiniment complexes qui se
réalisent à tous les niveaux de l’être. On apprend à reconnaitre nos besoins essentiels et à savoir comment les nourrir au mieux. Par logique et par intuition, en se laissant porter par le désir du moment. Le désir d'harmonie affirmé et réalisé dans l'abandon du jugement permet d'équilibrer les énergies, de changer les stratégies naturellement, sans calcul mental parce que c'est la source qui oriente et agit.
Je
suis tombée aussi "par hasard" sur une partie du livre audio de Lise Bourbeau à
propos des blessures et pour la première fois, j’ai pu l’écouter entièrement.
Avant, je bloquais, soit parce que ça me semblait trop compliqué, soit parce
que ça suscitait des réactions internes que je ne voulais pas sentir.
Un
phénomène naturel d’évitement propre au système de défense, de survie interne.
Là encore, pouvoir l’observer c’est le signe que le mental est disposé à lâché prise, qu’il fait confiance à l’intelligence du cœur, de l’âme, qu’il ne se laisse plus gouverner par les mécanismes inconscients. Ou tout simplement que je deviens de plus en plus consciente de ce qui se vit en moi et par conséquent davantage maitresse de mes choix.
Chaque choix entraine des conséquences et des risques. Risque de perdre, de faire fausse route mais c’est alors l’occasion de reconnaitre ses priorités et de développer ses forces en acceptant ce qu’on considère comme des faiblesses.
Je suis en train d’équeuter des haricots verts et ce simple geste qui pour d’autres n’est qu’un automatisme, une action banale de la vie quotidienne, me remplit de joie, d’espérance, de fierté même. Ces haricots que j’ai failli arracher parce qu’ils étaient malades ont été sauvés par la vision de la profusion de fleurs qui s’est manifestées le lendemain où je me demandais si ça valait la peine de les garder.
J’ai
alors eu l’intuition de focaliser sur cette floraison subite et de les soigner
de mon mieux. Le résultat, c’est qu’ils ont bénéficié de ces soins et qu’ils
produisent maintenant des beaux légumes.
Il y a ce premier constat où l’écoute de l’intuition est utile mais aussi la symbolique de la poussée de fleurs comme l’expression de l’instinct de survie. La plante qui se sent agressée soit par la maladie soit par des insectes ravageurs va produire des fleurs afin de perdurer au travers des graines. Elle donne toute son énergie à fabriquer son devenir.
En ce sens la peur de la mort est un stimulant, un moteur d’action chez l’humain comme chez la plante.
La peur et le stress stimulent les organismes, l’intellect qui va chercher des solutions, des stratégies, initier des actions mais c’est l’excès qui peut mener à la mort. Un poison à des doses infimes va servir de remède.
Je tente ici de montrer que le problème n’est pas la peur, le manque, l’émotion difficile mais l’intensité de celles-ci et la façon de les aborder, de les traiter. Le mode d’action face à une situation problématique ou qui du moins demande de faire un choix, n’est plus le même qu’avant. Ce n’est plus un choix radical ou on élimine purement le problème ou ce qu’on suppose être un problème.
Deuxième constat, la capacité d’observer se met en place de façon naturelle, structurelle, au niveau du mental, je ne suis plus dans le rejet systématique de ce qui dérange mais j’affronte les situations sans les fuir. Le système de survie ou de rejet, de fuite, ne se met plus en place automatiquement et ça, c’est immense. Les schémas inconscients de la victime ne se manifestent plus au travers de pensées fatalistes caractéristiques de ce rôle.
Il y a ce premier constat où l’écoute de l’intuition est utile mais aussi la symbolique de la poussée de fleurs comme l’expression de l’instinct de survie. La plante qui se sent agressée soit par la maladie soit par des insectes ravageurs va produire des fleurs afin de perdurer au travers des graines. Elle donne toute son énergie à fabriquer son devenir.
En ce sens la peur de la mort est un stimulant, un moteur d’action chez l’humain comme chez la plante.
La peur et le stress stimulent les organismes, l’intellect qui va chercher des solutions, des stratégies, initier des actions mais c’est l’excès qui peut mener à la mort. Un poison à des doses infimes va servir de remède.
Je tente ici de montrer que le problème n’est pas la peur, le manque, l’émotion difficile mais l’intensité de celles-ci et la façon de les aborder, de les traiter. Le mode d’action face à une situation problématique ou qui du moins demande de faire un choix, n’est plus le même qu’avant. Ce n’est plus un choix radical ou on élimine purement le problème ou ce qu’on suppose être un problème.
Deuxième constat, la capacité d’observer se met en place de façon naturelle, structurelle, au niveau du mental, je ne suis plus dans le rejet systématique de ce qui dérange mais j’affronte les situations sans les fuir. Le système de survie ou de rejet, de fuite, ne se met plus en place automatiquement et ça, c’est immense. Les schémas inconscients de la victime ne se manifestent plus au travers de pensées fatalistes caractéristiques de ce rôle.
Ces beaux légumes sont aussi l’expression de ma volonté de reprendre le pouvoir sur ma vie, de devenir responsable de mes besoins vitaux. La concrétisation de ce désir croissant d’autonomie. Ce processus qui se réalise généralement durant la croissance de l’enfant vers l’âge adulte en passant par l’étape de l’adolescence où il s’affirme en tant qu’individu, est mis à mal lorsque l’enfant est maltraité. Il réagit alors contre l’extérieur, contre lui-même, se construit dans la lutte et par opposition à ce qui est. Au lieu de se construire de l’intérieur, dans la connaissance, la reconnaissance de ses besoins vitaux en se fiant à son propre ressenti.
Et comment pourrait-il se fier à son ressenti puisqu’un mur s’est construit autour de son cœur, puisque ces émotions sont refoulées. Les émotions, leur expression nous indiquent intuitivement quels sont nos besoins, nos préférences et participent activement dans nos prises de décision.
Si on ne peut pas sentir ce qui se vit en soi ou si c’est trop intense parce que refoulé, il nous manque quelque chose d’essentiel et nos choix seront faussés par ce manque. Ce ne seront d’ailleurs pas des choix conscients mais des réactions impulsives, défensives, calquées sur le passé, les stratégies de survie, extrêmes et violentes, radicales.
Ceci dit, l’affirmation de soi par rejet de l’extérieur n’est pas non plus inutile mais le risque de l’enfermement, de l’isolement est majeur. L’identification à la victime sera renforcée par cet isolement parce qu’on restera attaché aux mêmes croyances de mésestime, de sentiment d’illégitimité, de culpabilité.
Personne ne peut se suffire à lui-même même si nous sommes des êtres complets et même si nous sommes connectés à toute vie en permanence. Être conscient de cette complétude intérieure nous préserve de l’attachement affectif mais cela ne nourrit pas tous nos besoins. Même si ça semble évident, quand on a pris goût à la solitude parce qu'on sait qu'on n'est jamais seul intérieurement, et quand on est dans ce retour au centre, dans la communication avec les voix internes, l'âme, on oublie que la communication avec l'extérieur est nourrissante et même nécessaire, dans ce plan de la matière.
Je réfléchissais à cela hier en voyant des voisins s’amuser entre eux. Au lieu de rester bloquée sur les arguments habituels liés à mon choix de vie de solitaire, je me suis tournée vers l’intérieur pour entendre les voix plus subtiles et sentir les émotions associées à ces pensées de l’enfant intérieur.
J’ai perçu de la tristesse mais aussi de la rigidité dans les arguments qui essayaient de convaincre l’enfant intérieur de la valeur de ce choix de vivre seul. Je ne me suis attachée à rien, ni aux "pour" ni aux "contre", j’ai juste laissé toutes ces pensées s’exprimer, confiante en la capacité du cœur d’harmoniser les énergies.
Le cœur sait utiliser la dynamique des contraires pour orienter les choix, pour relier le besoin et l’action nécessaire à sa satisfaction. L’idée de passer à l’étape qui consiste à penser à se tourner vers les autres, commence à se former justement à mesure que je prends confiance en mes mondes intérieurs. Je ne force rien mais continue d’être réceptive aux idées nouvelles, aux désirs spontanés, à l’intuition, en observant simplement ce qui se manifeste et en suivant le cœur.
Et
sans trop m’attacher aux pensées de lassitude face à l’émergence de ces mêmes
pensées issues de ce même point de vue du passé. Elles sont comme des résidus
de ce mode de pensée transmis de générations en générations, entrainant les
mêmes réactions, les mêmes réponses.
En laissant tout cela se manifester comme de l’eau qui coule qu’on n’essaie pas de contraindre ou de retenir mais dont on connait la valeur nutritive et énergétique, l'harmonie s'installe d'elle-même. La voix du critique et du juge se taisent naturellement dans ce désir d'abandonner la lutte et de tomber les masques. Parce que la plus grande dépendance et bien celle qui nous attache aux personnages, aux croyances, aux rôles...
En laissant tout cela se manifester comme de l’eau qui coule qu’on n’essaie pas de contraindre ou de retenir mais dont on connait la valeur nutritive et énergétique, l'harmonie s'installe d'elle-même. La voix du critique et du juge se taisent naturellement dans ce désir d'abandonner la lutte et de tomber les masques. Parce que la plus grande dépendance et bien celle qui nous attache aux personnages, aux croyances, aux rôles...
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« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr