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06 En parlant avec des lecteurs, je me rends compte que chacun interprète ce
que j’écris selon le filtre de ses croyances mais surtout selon ce qu’il
ressent en lui-même.
Et c’est tout à fait logique puisque nous appréhendons le
monde selon notre propre centre, point de vue, selon notre ressenti, nos
perceptions plus ou moins alignées à notre nature véritable. Nos corps subtils
et notre corps physique nous permettent de nous situer dans le monde et de le
comprendre, de le vivre, de le sentir au travers des différents modes de perception
internes.
Mais
nous le percevons à travers d’épais voiles, selon nos expériences passées,
selon le bagage génétique, les croyances latentes en nous et que nous avons
hérité de nos ancêtres, de nos parents, de ceux qui nous ont transmis des
connaissances mondaines, selon le collectif auquel nous sommes reliés par
l’inconscient et les pensées communes des rôles de victime, de bourreau et de
sauveur.
Il n’y a aucune notion de jugement dans ce constat puisque nous sommes
tous faits de la même manière, soumis aux mêmes lois d’attraction, de résonance
et se dépouiller des masques, des croyances et conditionnements est un
processus qui demande patience et attention.
Puis évidemment c’est quelque
chose qu’on fait pour soi-même et pas pour épater la galerie, porter un nouveau
masque, jouer un nouveau personnage. Il ne s’agit pas de gagner, de réussir
mais de comprendre et d’embrasser tout ce que nous sommes, de l'éphémère à l'éternel.
Il
est nécessaire de comprendre que la plupart de nos pensées sont automatiques,
qu’elles ne nous appartiennent pas et qu’elles sont issues du collectif, de la
famille. Ce sont des croyances par définitions qui se transmettent de
génération en génération et qui sont élaborées depuis l’idée que nous sommes impuissants,
incomplets et plongés dans un monde hostile.
Observer
cela avec neutralité permet de comprendre que ces pensées ne nous appartiennent
et ne nous définissent pas. C’est par ce constat, qu’on se détache peu à peu
des rôles, des croyances et conditionnements. Au niveau énergétique, l’équilibre
et l’harmonie s’installent et on retrouve l’essence de l’être, l’énergie brute, purifiée, libérée des jugements, préjugés, étiquettes.
Nous
ne savons pas utiliser nos sens, nos outils de perceptions tant que nous ne
nous détachons pas de ces systèmes de pensée automatiques, tant que pensons que
l’extérieur est responsable de ce que nous ressentons et vivons.
L’extérieur
reflète toujours ce que nous ressentons en nous-même.
Les autres éveillent des
sentiments, des émotions qui sont en nous.
Même si ça peut sembler évident de
dire cela, nous agissons continuellement
en rejetant la faute, la responsabilité sur les autres et encore plus si les
circonstances nous donnent raison.
Mais dans cette projection vers l’extérieur
du mal-être que nous ressentons à l’intérieur, nous continuons de jouer les
rôles élaborés et vécus de façon inconsciente, automatique.
D’une
part, nous sommes traversés par des pensées relatives aux croyances communes et
d’autre part, nous ressentons des émotions difficiles qui témoignent de
blocages internes.
Nettoyer
les corps subtils qui nous permettent d’appréhender le monde est la première
étape et cela se fait d’une façon différente pour chacun d’eux.
Enfin disons
que chacun d’eux sera allégé par le lâcher prise mais selon son mode de
fonctionnement spécifique.
Le mental se libère dans l’abandon du jugement, de
l’accusation et l’émotionnel par le fait de vivre l’émotion sans s’y attacher,
sans y ajouter quoi que ce soit, en la laissant passer.
L’écoute des voix qui
s’expriment en même temps que les émotions difficiles nous renseignent sur les
blocages, les besoins non assouvis mais pour que les énergies s’harmonisent, il
n’y a rien à faire d’autre que de s’en détacher, ne pas y attacher
d’importance.
Quand
j’ai entendu les voix en mal d’amour, ou qui rêve d’un idéal amoureux, je ne
m’y suis pas identifié, j’ai juste observé cela de façon neutre et la
compassion que j’ai ressentie m’a amené plus loin encore. Jusqu’à l’observation
du mouvement de la vie à l’intérieur, de la dynamique qui porte le désir à
vouloir s’accomplir.
Et cela ne concerne pas seulement ce désir de fusion ou de
rapprochement d’âme à âme, de cœur à cœur, cela est le principe même du vivant.
Le mouvement de la conscience qui veut créer, s’expanser et trouver de la joie,
du plaisir à cela.
Je
parle de neutralité parce que je n’ai pas été choquée, affectée ou plongée dans
une sensation de manque ou de perte du fait de vivre seule.
Depuis
ma plus tendre enfance, j’observe l’extérieur par goût de savoir, de comprendre
et cet élan est maintenant intérieur et il est vécu comme si j’observais
l’extérieur. Avec détachement donc sans souffrance même si cela passe par l’expression
d’émotions et donc par une forme de ressenti.
Je
sais depuis toujours que je ne suis pas ce corps et j’ai vu que je n’étais pas
non plus mes pensées duelles puisqu’elles sont universelles et automatiques.
Maintenant j’aborde les émotions comme des énergies neutres qui ont juste été
emprisonnées par les croyances et les définitions arbitraires.
La
vérité est dans la spontanéité mais cette vérité est juste l’expression de ce
qui se manifeste en soi dans l’instant puis il y a celle du cœur, de la conviction
intime, celle qui est l’expression de l’unité, de l’harmonie, qui est
d’abord une sensation d’évidence de paix profonde et de savoir indicible.
Parce
que le cœur s’exprime en vibration, en ondes et le mental interprète cela en
terme de paix, d’harmonie, de fraternité lorsqu’il est apaisé, lorsqu’il ne
s’attache pas aux pensées conditionnées.
C’est au-delà des mots à ce stade mais
un enfant le comprend ou plutôt le vit avant qu’on lui demande de devenir
raisonnable, c'est-à-dire de penser comme tout le monde et d’agir de même.
Le
mental conçoit les choses en termes de bien et de mal et de ce fait, il
emprisonne l’énergie sans pour autant trouver la paix, le bonheur et la
justesse. Mais quand il comprend cela, il apprend à faire confiance aux émotions
et à penser en termes d’énergie de vie.
Cela n’ôte pas la capacité de discerner
ce qui est juste pour soi-même mais c’est alors la perception unifiée des corps
qui donne la direction, impulse le geste spontané qui coule de source et qui
n’a pas besoin d’être calculé, réfléchit.
Puis
en perdant l’habitude de juger, de ranger dans des cases, l’énergie libérée
revigore l’individu. La perception des choses est libérée des émotions
excessives, on n’est plus affecté par ce qui se passe à l’extérieur.
On comprend
que la seule chose que nous puissions faire et d’agir sur nous-même et que
c’est la seule responsabilité que nous ayons.
Le fait de lâcher prise sur ce
qui advient nous libère de l’attachement, de l’excès, de la volonté de
contrôler qui fait souffrir et limite notre potentiel.
Je suis épatée de voir
comment les évènements violents récents me glissent dessus, ne suscitent aucune
réaction. Et ça n’est pas par habitude de l’horreur ou en me blindant, en
cherchant à nier ou à éloigner ce qui peut émerger émotionnellement, c’est
juste le fait de laisser l’énergie circuler librement, l’émotion se jouer
pleinement dans l’instant sans m’y attacher. Pas plus qu’aux pensées
réactionnaires habituelles.
Parce qu’au-delà de ces réflexes conditionnés, il y
a la paix et la confiance.
Le besoin de destruction est une interprétation du
manque, de la souffrance, de l’incompréhension et du besoin de contrôler la
vie, une déviation de l’énergie de vie.
Mes propres instincts de mort, de
destruction sont le résultat de l’ignorance mais ça n’est pas en luttant contre
eux que je peux changer les choses.
Déjà en observant cela comme un phénomène
naturel dû à la polarisation de l’énergie, je constate que l’équilibre se crée
tout seul. Je sais que la vie n’a pas de limites ce qui veut dire que ni le
corps physique, ni les pensées, ni aucune création, projection de la conscience
ne meurt mais que tout est appelé à se transforme de façon cyclique et infinie.
Souvent,
je me dis que je ne passerais pas l’été et au début, ces pensées me faisaient
mal. J’osais à peine en tenir compte mais maintenant j’y vois la conséquence
naturelle et logique de tout ce qui se passe à l’intérieur, de ce
dépouillement, de ce détachement.
Le mental l’interprète comme une mort mais
c’est juste la fin d’un cycle, celui de l’attachement et de l’excès.
Le fait de
ne pas être identifiée à la forme donne un sentiment de perte au mental. Dans
ce détachement, la tendresse vis-à-vis de cette enveloppe charnelle augmente
naturellement mais il ne s’agit plus d’un attachement douloureux.
C’est plutôt
une forme de reconnaissance pour le fait de pouvoir vivre cette expérience.
Cette expérience de la conscience qui s’incarne en une personne dotée de sens,
de la capacité de créer dans la matière.
De capter l’énergie du désir, de la
canaliser et d’en manifester l’expression selon ma propre vibration.
Comme un
immense jeu virtuel, un moment dans l’éternité pour créer à partir du désir et le
manifester de façon unique dans sa forme.
Au-delà et à travers ça, c’est une
école des sens, un apprentissage des lois universelles par la connaissance et
l’utilisation des outils de création que sont le mental, l’émotionnel et le
cœur ou l’esprit, l’âme et le corps.
La
phase actuelle consiste à laisser la source harmoniser les corps, les énergies
et à juste observer pour savoir comment fonctionne le processus de création.
Le
déconditionnement laisse émerger l’être véritable, l’essence, l’énergie brute,
l’élan du cœur. L’unification des corps, l’harmonisation des énergies,
l’équilibre des forces libèrent le potentiel créatif.
Dans ce processus la
confiance en la vie, en l’âme, devient naturelle parce que l’acceptation de ce
qui est, révèle la force supérieure de la source.
Plus qu’une résignation,
l’évidence que la lutte créé la souffrance et bloque l’énergie, le potentiel,
libère des attachements et attentes. Cela ne brise pas non plus l’élan créatif
ou l’ambition, le but, au contraire, la connaissance intime de soi, de ses
besoins et le fait de laisser la source remettre de l’ordre dans la structure
psycho-émotionnelle et dans l’énergie, simplifie le processus créatif.
La
sensation que tout est vain vient équilibrer le détachement/attachement et
libère de l’attente, du résultat.
Il ne s’agit plus de projeter mentalement et
d’anticiper mais de se laisser porter en confiance d’élan en élan spontanés.
L’anticipation amène des peurs, du stress, limite la vision et l’énergie, cela
nous maintient dans le mode contrôle et résistance.
Ce qui importe à mon sens
c’est d’apprendre à vivre vraiment et dans ce lâcher prise, cet abandon total à
la source, la spontanéité, la sincérité de cœur, la confiance, suffisent à
être. Mais là encore, les mots sont trop faibles et ils ne traduisent qu’une
infime part de la réalité, du vécu.
Le
temps orageux apporte de la fraicheur bienvenue, du repos pour le corps
physique et me permet d’agir sans précipitation, d’agir enfin selon ma vraie
nature, ma vraie personnalité. Ma vraie nature qui sait qu'il n'est pas nécessaire de courir, de lutter, de forcer pour être. La vie elle-même est un cycle infini d'évolution et de croissance. Il s'agit de s'aligner à ce flux naturel, de s'y abandonner en toute confiance.
Je n’ai jamais eu l’ambition de créer de la
richesse, d’établir un plan de carrière mais juste d’être bien dans ma peau et
donc avec les autres, avec la vie. De pouvoir comprendre et aimer la vie en
m’attachant à mon ressenti, en me laissant guider par le cœur, par ses élans.
En agissant selon ma vision des choses, dans l’idée que nous sommes égaux en
droits et en capacité d’être, de discerner, d’aimer.
Les aspects de l’être en
mal d’amour, en fait, d’extase, d’intensité, de communion, d’absolu ont amené
leur contribution, renforçant le sentiment de confiance, de complétude, l’idée
que le manque est un leurre et en même temps un moteur, un élément de la
dynamique du mouvement.
Le mental ne peut pas gérer ce qui le dépasse mais il
peut se laisser guider et s’accorder à la volonté du cœur, d’aimer. S’ouvrir à
découvrir cette énergie au-delà et à travers la peur. Cette peur est aussi
l’expression de l’énergie de vie, elle en est la manifestation polarisée, un
aspect du mouvement.
A l’état brut, c’est de l’amour contrarié ou la
manifestation de sa présence, le désir de sa révélation, de sa manifestation.
Je ne sais pas exprimer ce que je ressens mais je sais que c’est un élément
important de l’être, de l’expérience terrestre.
Une énergie, l’énergie de vie
qui a été confinée par le fait de la repousser et qui s’est amplifiée.
Mais
au-delà des étiquettes, c’est de la pure énergie de vie, de création. Qu’elle soit
l’expression d’un désir non manifesté, non assouvi, elle est à la base,
l’énergie du vivant qui cherche à créer et se trouve contrarié dans ses élans,
filtrée par les croyances et conditionnements.
5 06 Je viens d'écouter la 4ème méditation de Deepak Chopra et je suis encore frappée d'y entendre ce que je pense en ce moment. Bien que la traduction laisse à désirer, je retrouve les mêmes idées au sujet de l'art de manifester qui demande de lâcher prise à tout ce qui est superficiel et de s'aligner à notre vraie nature qui porte le désir et sa manifestation. Le truc, c'est de se laisser porter par la joie, la paix du cœur afin de s'accorder au cycle naturel de manifestation, de création qui va du désir à sa manifestation dans la joie et l'aisance. S'ancrer d'abord dans la vibration de la source, de paix, d'unité, puis se laisser porter par le désir en toute confiance.
Ceci dit, je n'ai plus besoin de passer des heures à rechercher cette présence puisque c'est ce que je suis. Il est question d'en être conscient et de rester ouvert, en toute confiance. Je me laisse juste porter par le désir et observe le cycle de manifestation dans son ensemble afin d'en comprendre/intégrer, en direct live, le sens, les lois.
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr