Ce
matin comme hier, il pleut alors j’en profite pour faire du ménage sur mon
bureau. J’accumule régulièrement des textes qui me parlent au moment où je tombe
dessus mais comme l’édition d’article prend du temps et comme j’apprends
à me détacher de l’ordinateur hypnotique, le bureau finit par être rempli de
documents voilant les images qui défilent sur le fond de l’écran.
En
général cette envie de faire du ménage suit un passage où j’ai vécu un
processus de libération de la mémoire émotionnelle, ou de conscientisation/guérison
d’une blessure.
Je me sens plus légère et détachée depuis que j’ai pu observer
et lâcher les émotions de la blessure de rejet.
Quand on peut nommer ce qu’on
ressent et dialoguer avec l’enfant en soi, on est en phase de libération parce
qu’on sait que les pensées qui émergent sont celles du passé ou simplement
celles du fonctionnement psychologique de l’humain. On s’en dissocie simplement
parce qu’on ne peut pas s’identifier à des mécanismes automatiques.
On comprend
que c’est un aspect de l’humain et comme on sait qu’on n’est pas nos pensées,
nos émotions, notre corps physique même, du moins comme on sent que nous
existons au-delà de ces mouvements internes, on ne s’y accroche pas.
De plus
chaque fois qu’on observe sans juger, ces mouvements, ces pensées, la
compassion se manifeste et on grandit dans la capacité d’aimer, l’expérience
nous ouvre un peu plus le cœur et la conscience, elle nous ancre dans la paix
et la confiance.
Un
des textes sur le bureau a attiré à nouveau mon attention parce qu’il offre un
point de vue qui se rapproche du mien au sujet de ce que nous sommes, de cette
trinité intérieure (je le publierais plus tard parce que je me suis laissée guidée par l'envie de regarder une pièce de théâtre...). Puis pour vérifier que les liens sur la page du blog
fonctionnait, j’ai pioché cette clef sur le site de Monique Mathieu et comme là
encore la résonance est parfaite puisque c’est devenu une habitude pour moi de
focaliser l’attention sur ce qui a été positif dans ma journée, j’ai envie de
la partager.
Clef
1046
« Tournez
la page des expériences qui vous ont parues difficiles mais qui vous ont
souvent permis de monter une marche !
Chaque jour, avant de vous endormir,
faites le bilan de tout ce qui a été positif dans votre journée. Vous pouvez
aussi faire le bilan de ce qui est positif dans votre vie, et de cette façon
vous ne donnerez plus de l'énergie à ce qui vous freine, à ce qui peut vous
rendre tristes, et vous avancerez ».
L’habitude
du mental, c’est plutôt de revenir sur ce qui a été douloureux, difficile, sur
ce qu’il juge inapproprié. Il va ressasser et refaire le film, essayer de
trouver de nouvelles façons de répondre à la situation vécue et cela nous
maintient dans les fréquences du rejet de soi, du doute. C’est un processus
naturel qui permet d’aller de l’avant puisqu’on va chercher de nouvelles infos,
mais très souvent c’est plus négatif que bénéfique parce qu'on tourne en rond tant qu'on n'est pas dans l'ouverture, la communion avec l'âme.
Apprendre à se détacher des
pensées qui nourrissent les anciennes croyances est indispensable si on veut élargir sa vision, trouver de nouvelles réponses et en vivant le processus d’accueil des
émotions, en restant focalisé sur le désir d’harmonie, on s’ouvre à recevoir l’inspiration.
Puis on comprend que tout ce que nous vivons est une occasion de se détacher des
processus inconscients de l’humain, de passer de l’identification au personnage
à la conscience de qui nous sommes essentiellement.
Le désir d’harmonie, de
paix et d’unité intérieure, nous conduit pas à pas vers la source dans la
reconnaissance des multiples aspects de l’être et la connaissance du rôle de
chacun d’eux.
Même si je ne peux pas définir précisément ce qu’est le divin
intérieur puisque les anciennes définitions, celles des églises, de la conscience
collective, sont perçues au travers de la croyance en l’idée de séparation, le
fait de reconnaitre sa présence, la vibration de paix en soi, suffit à prendre
confiance.
C’est en observant le processus qui consiste à accueillir une
émotion et à ne pas s’attacher aux pensées qui émergent en même temps que je
sais que je ne suis pas ces réactions.
Abandonner le jugement, les étiquettes
est aussi nécessaire que troublant parce qu’on ne peut plus s’accrocher à nos anciennes
certitudes qui alors ne font plus sens.
J’avoue
que je préfère l’incertitude du lendemain ou le fait de ne pas savoir comment
les choses vont évoluer plutôt que de continuer de nourrir des croyances
obsolètes.
Le goût pour la vérité l’emporte toujours parce qu’à mesure que je
reconnais ce que je ne suis pas ou ce qui est de l’ordre de la réaction
primaire en moi, je peux voir les stratégies que le mental a utilisé, ou continue d'utiliser, avec plus
de clarté, de détachement.
J’ai fait la méditation guidée par Magali, la 11ème
reconnexion âmique dans l’élan spontané et comme d’habitude, je me suis
endormie par moments. Mais malgré tout, j’en garde un souvenir positif et
surtout l’idée que l’intérêt de ces méditations, c’est de lâcher la vision
dualiste de ce qui est. Lâcher l'ancienne vision faussée par les jugements arbitraires...et reconnaitre que le mental émotionnel se projette sur ce qu'on voit...comment on interprète ce qui est selon ce qu'on porte en soi.
« 11ème Séance de Reconnexion Âmique avec Magali Magdara » son site: http://www.guerisseuse-d-ame.com/
Je n’ai pas forcé, je ne me suis pas obligée à adhérer
à son point de vue ni à le rejeter, j’ai joué le jeu sans aucune contrainte et
sans m’attacher au raisonnement mental légitime.
Je me suis juste fiée à l’envie
d’y participer sans bloquer ni m’arrêter sur les pensées qui pouvaient émerger,
celles de la peur, du doute.
La peur et le doute ont leur rôle à jouer et ça n’est
pas parce qu’on ne voit pas cela d’emblée qu’il faille pour autant les rejeter ou les diaboliser.
Il me suffit de reconnaitre la façon dont je me sens selon l’état d’esprit du moment et de constater que
dans le lâcher prise, l’équilibre se crée naturellement.
N’est-ce pas rassurant
de savoir qu’il n’y a rien à faire pour toucher l’essence de l’être ? "Qu’il
suffit" de laisser faire, de laisser dire, pour que la paix et la lumière se
manifestent.
Plus
je fais face à mes profondeurs, à ces mécanismes internes de rejet, de
refoulement, à ces stratégies et plus la présence de l’âme se fait sentir.
La
conversation avec ma mère hier a été
spontanée et ça m’a fait du bien de pouvoir lui dire ce que j’avais vécu à l’atelier
clown sans ressentir d’émotions et sans chercher à la convaincre que "j’ai
raison d’être ce que je suis" parce que finalement attendre l'approbation des autres revient à cela. Je vois que je me détache du besoin de lui
plaire, de me justifier, de la convaincre de ma valeur.
J’ai
été étonnée de sentir ce sentiment de rejet lors de l’atelier clown parce que
je ne pensais pas l’avoir vécu en tant qu’adulte ni même enfant. Pourtant dans l'accueil des émotions et la communion tant avec l'enfant intérieur qu'avec l'âme, je me suis souvenue d'avoir éprouvé ce sentiment de rejet. Puis en tant qu'adulte, des scènes de ce genre sont réapparues démontrant le fait qu'on projette ce qu'on porte inconsciemment.
Là encore, je peux voir à
quel point le mental est un fin stratège parce qu’il a tout fait pour que je ne
revive pas cela depuis mon enfance. Tant par le fait de m’isoler des autres
physiquement que par celui d’éviter toute situation qui aurait amené cela.
J’ai
toujours agit sous la protection de la carapace chimique et en fréquentant des
gens mal dans leur peau ou un peu moins "développés" intellectuellement, je me
suis préservée de sentir cette dévalorisation, ce sentiment de rejet.
Pouvoir observer les mécanismes
internes dans le détachement et sans se juger pour cela puisque ce sont des
réflexes conditionnés, des modes de fonctionnements automatiques, ramène dans le
juste milieu, l’équilibre.
La
compassion envers l’enfant intérieur nourrit l’amour vrai de soi et je me sens
plus confiante. Je vérifie ce qui a été longtemps une théorie qui résonnait
fortement mais qui devient maintenant une réalité vécue.
Chaque fois que cette
compassion se manifeste spontanément et sincèrement, la force de l’union en
résulte.
En
écoutant les chansons de ma jeunesse, je me rends compte à quel point j’ai
changé et en même temps comment ce que je suis en vérité n’a pas bougé. L’essence
de ce que je suis est immuable mais c’est toute la périphérie qui change, qui s’aligne
sur les fréquences de la source, de l’amour et de la lumière. Lumière dans le
sens de conscience et non par opposition à l’ombre.
Quand je dis que j‘ai fait
la méditation en fait, j’ai écouté ce qu’elle disait en gardant les yeux
ouverts et en prenant ce qui résonnait. Une première écoute pour savoir et
sentir si son discours me correspond, si son point de vue est semblable au
mien.
Il ne s’agit pas de gober tout simplement parce que je fais confiance à
son intégrité mais de sentir si ce qu’elle affirme peut m’aider à avancer dans
ma propre direction.
Je ne perçois pas ce qu’elle voit mais je peux sentir et
savoir si ce qu’elle dit est en accord avec ma perception de la vie et de ce que je suis, de ce que sont les forces appelées duelles mais qui sont en fait issues de l'amour lumière. Elles se servent mutuellement par effet contraste nous invitant à nous positionner au centre, dans l'équilibre, le juste milieu.
C’est clair que nous
portons autant de pensées d’amour que de haine, de douceur que de violence, et
si je ne suis pas effrayée par ce qu’on nomme les démons c’est parce que je
comprends le phénomène de projection.
J’ai pu vérifier maintes et maintes fois
comment ma vision change selon mon état d’esprit, comment je peux interpréter une
situation de différentes façons selon mon positionnement interne, selon que je
suis centrée ou identifiée aux rôles.
En général, je sens assez vite quand je
suis de mauvaise foi ou quand j’interprète les faits au travers d’un jugement
subjectif, sous l’angle de croyances élaborées dans l’enfance.
Je le sens comme
une tension maintenant, comme une crispation, ou si les pensées sont celles de la
victime, de l’accusation ou du jugement.
Chaque fois que je suis en réaction,
je suis identifiée au personnage et il suffit que je m’en rende compte pour que
je lâche prise.
C’est plus ou moins rapide selon l’intensité du ressenti mais
comme je ne lutte plus contre quelque chose qui est inconscient et sur lequel
je n’ai aucune prise sauf celle de ne pas m’y attacher, la vision s’élargit et
devient plus objective.
Je
regarde des pièces de théâtre en ce moment et cela me ramène en arrière, à la
vision de l’adolescente qui voyait la vie comme une scène de théâtre avec ses
personnages stéréotypés. J’ai toujours eu la sensation d’être immergé dans l’illusion
mais comme je ne savais pas Qui j’étais en essence, comme ce jeu ne me plaisait
pas, je n’y trouvais pas ma place. Aucun des rôles ne me correspondait et
maintenant je sais que je ne suis pas obligée de jouer un rôle. Comme je sais
que je peux être moi-même, puisque je me connais de mieux en mieux, puisque je perçois ce que je suis en vérité, ça change tout.
Ensuite, ce qui peut sembler
troublant, c’est de constater que malgré tout, même si on veut être
authentique, on joue le rôle de victime, de bourreau et de sauveur, sans même s’en
rendre compte. Et quand on reconnait cela on finit par se dire qu’on ne se
connait pas vraiment finalement. Même en essayant de se souvenir qui on était enfant, là
encore, on constate que déjà on n’était pas tout à fait soi-même.
En tous cas, je
ne me suis jamais autorisée à l’être puisque je devais cacher ce que je
ressentais. Pas étonnant donc de me sentir perdue à l’atelier clown parce qu’il
s’agit d’exprimer ce qu’on ressent.
Et comme je ne sais pas encore définir ce que je ressens,
comme ce qui apparait c’est une sensation intense que je ne sais pas encore qualifier
puisque j’ai tout fait pour ne rien ressentir, je suis restée abasourdie. J'ai eu beau espacer les doses de médicaments pour être plus présente à mon ressenti, il y avait une sorte de déconnexion entre le ressenti et le mental.
On
pense se connaitre mais en fait on a juste adopté des postures, des stratégies.
En ce sens, apprendre à nommer ce qu’on ressent est essentiel. Ce qui me
dérange aussi dans le rôle de clown, c’est de devoir exagérer quelque chose que
le mental a toujours voulu minimiser et même étouffer.
L’aspect
positif dans tout ça, c’est que l’envie d’apprendre domine les critiques ou les
pensées de dévalorisation face à l’ignorance. C’est cela qui a suscité de la
tristesse parce que j’ai pris conscience du fait que je n’étais pas authentique.
Alors que je reproche au monde son manque de sincérité, de transparence et les
nombreuses manipulations, je ne fais pas mieux.
J’ai pris une grosse claque
mais ce genre de prise de conscience, une fois qu’on se centre et qu’on voit
que c’est un mécanisme inconscient, une stratégie de survie, mène à la
compassion qui émerge alors naturellement. D'ailleurs la compassion vient en même temps que la prise de conscience et c'est le signe qu'on est en communion avec l'âme, qu'on voit avec ses yeux. Si on prends conscience de quelque chose et qu'on s'en veut c'est le signe qu'on perçoit ce qui est seulement mentalement.
La compassion qui vient avec la prise de conscience créé l’équilibre intérieur
et change le regard critique sur les autres et sur soi-même, on relativise parce qu'on comprend que la critique est due à l’ignorance et que celle-ci est à l’origine
des comportements agressifs, accusateurs.
Je peux voir aussi que la sensation
de manque vient de ce décalage entre ce que j’exprime et ce que je sens. Ou du
manque d’alignement intérieur. C’est comme si il y avait en moi tout un monde
inconnu. L’ignorance de ce monde créé comme un vide et une rupture dans le flux
de l’énergie. J'ai construit la confiance en soi sur une sorte d'aisance intellectuelle et je me rends compte des carences au niveau de l'intelligence émotionnelle. Mais ce constat n'amène pas de honte, ou de sentiment de dévalorisation, au contraire cela me motive à apprendre, à continuer de faire face à ce qui a été refoulé et à aborder le ressenti sans crainte, avec curiosité.
L’idée que l’ombre soit une initiatrice comme le dit Magali
semble évidente quand on le constate par soi-même. Depuis cette perspective, l’envie
de connaitre le monde des émotions grandit encore. Même si j’ai cette vision
intuitive des choses depuis que je parle de ce sujet, de l’accueil des
émotions, il est nécessaire de l’appliquer dans le quotidien.
Tout comme le
fait d’observer les pensées permet de reconnaitre les stratégies inconscientes
et de s’en détacher, pouvoir nommer ce qu’on ressent nous libère des
associations inconscientes malheureuses qui ont engendré des blocages
énergétiques et des comportements instinctifs, compulsifs.
C’est une façon d’associer
le mental et l’émotionnel de manière consciente, délibérée.
Une façon de se
réapproprier son corps physique et d’aligner les corps subtils à l’amour
lumière intérieurs, d’observer la fluidité de l’énergie.
Le mental qui avait
besoin de contrôler se place maintenant en observateur confiant, curieux et l’idée de nommer ce
qui est ressenti change ma vision au sujet de l'émotion. Elle est une invitation au
voyage intérieur, à visiter les mondes inconnus, invisibles, éthériques, astraux et même si ça n’est pas la
première fois que je vois les choses de cette façon puisque par ailleurs, de
plus en plus de personnes décryptent ces mondes et partagent leurs découvertes, le
changement de perspective s’ancre petit à petit à mesure que le désir de
connaitre en vérité s’accroit.
Puis après avoir écrit sur le sujet l’idée du
clown apparait non plus comme une façon d’exagérer le ressenti mais plutôt de
vivre pleinement l’émotion.
Là encore, la perspective n’est pas la même. Et au
lieu de ma première réaction en revenant chez moi samedi matin où je me disais
que cet atelier n’était pas pour moi, je comprend mieux pourquoi j’ai été
inspirée à y participer.
La sensation de rejet avait été intense bien que ce ne
soit venu que progressivement à la conscience, et je m’étais dit que c’était
une forme de violence que j’infligeais à mon mental, à mon corps. Puis dans la
communion avec l’âme, peu à peu la vision a changé une fois que j’ai reconnu la
commande contradictoire que je faisais à l’intérieur et que le trouble venait
de là.
En effet, le mental fait tout pour cacher le ressenti et je lui demande
d’un seul coup de ne plus rien retenir.
Pas étonnant qu’il continue de résister
et même si je peux comprendre que la douleur vient de cette résistance, il s’agit
de continuer d’être dans l’observation et de ne rien forcer. En plus, si je
force, l’émotion sera faussée et ce que je veux, c’est pouvoir la sentir dans
sa pureté, sa vérité.
Pas facile d’être un humain conscient de tout ce qu’il
est ni de se voir en vérité, au-delà des innombrables stratégies de fuite, d’évitement,
de déni, de rejet…Mais ça devient de plus en plus passionnant et c’est
tellement libérateur que ça vaut vraiment la peine de s’y atteler. Les énergies actuelles sont vraiment décapantes! Et finalement, c'est cool!
Là encore tout dépend de l'endroit où on observe les choses et dans la communion avec l'âme, la vision s'éclaire de plus en plus vite, enfin dès qu'on lâche prise.
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr