mercredi 8 mars 2017

« Revenir à la raison du cœur »





Le chemin qui mène à la source, à l’amour pur en soi peut sembler long et douloureux parce qu’on aborde le sujet avec notre mental en cherchant à comprendre ce qui doit surtout se vivre. 
Au niveau de la compréhension du processus de guérison, c’est très simple. 
Mais déjà, on pense en termes de guérison alors qu’il s’agit de trouver l’essence de qui on est. 
Cette vie qui a un commencement et une fin n’a d’autre objectif que de nous permettre de trouver l’amour lumière intérieurs, de trouver et de sentir que l’amour est en soi. Et de le manifester en conscience ou par choix délibéré, de laisser la vibration remplir nos corps. 

Chaque expérience nous amène à chercher le sens de la vie mais on cherche à comprendre mentalement. On a une vision de la vie qui est faussée par les croyances, les conditionnements, les attentes, par le fait qu’on l’observe d’un point de vue intellectuel en pensant que la compréhension nous permettra de guérir mais il s’agit de lâcher l’identification au mental, d’abandonner le jugement et d’embrasser les émotions, les réactions humaines qu’on vit en soi.


J’ai parlé avec mon âme hier parce que des émotions de peur et de colère faisaient surface comme je me suis blessée à l’épaule au jardin. J’ai laissé le mental exprimer les doutes, les interrogations au sujet du sens de la vie, sans retenir les émotions qui accompagnaient ces pensées. 
Sur le moment, il est difficile de faire la part des choses parce qu’on vit l’émotion et on est identifié aux pensées, aux questions mais peu à peu, la vision change, la paix revient et on retrouve l’amour, la compassion pour l’aspect humain auquel on ne s’identifie plus. 
On sent que c’est un personnage, une forme particulière, un contexte, un moyen de vivre le retour  la source, à la conscience de qui nous sommes en essence. Mais il n'y a pas de mépris dans ce regard.

J’avais de la colère envers mon corps physique qui semble se détériorer alors qu’en théorie il devrait aller mieux puis ensuite, c’est envers l’addiction que j’accusais d’être responsable de mon état de santé…Déjà, je focalisais sur ce qui stagne au lieu de voir ce qui s'est amélioré.
Je sais que lorsque je suis dans l’accusation, le jugement, c’est la peur qui parle, le mental qui panique et cette connaissance m’aide à revenir à la raison du cœur, à ne plus m’identifier à ces pensées. 

Avec du recul, j’ai compris que j’essayais encore de forcer la guérison en établissant de nouvelles stratégies pour organiser mon temps et ainsi me donner l’impression de pouvoir contrôler ma vie. 
La stratégie qui vise à faire de l’exercice pour ne pas souffrir de voir mon corps gras n'est pas de l'amour mais du rejet, c'est une fuite, alors que c’est seulement par l’acceptation et la communion avec l’âme que la vision de soi peut changer justement parce qu’on n’est plus autant attaché à la forme. 

Mais cette sensation ne dure que le temps de la communion avec l'âme ou du silence et c’est "ce temps" qu’il est bon de vivre de plus en plus souvent afin de se détacher progressivement de l’éphémère sans pour autant le rejeter. 
Au contraire d’ailleurs parce qu’on comprend la valeur de ce contexte, de cette vie par son caractère unique et particulier. 




Le chat était avec moi cette nuit et hier soir, alors que je le regardais dans les yeux j’ai eu la sensation que c’était la même conscience dont le regard se croisait à travers cet humain et ce chat. 
C’est difficile à décrire avec des mots parce que la sensation est d'abord "silencieuse" et ensuite associée aux pensées et c’est cela qui marque ou qui donne un goût de vérité à ce qu’on perçoit. 
J’ai eu aussi la sensation que ce point de vue, ce regard entre le chat et moi, était un moment unique, un contexte dans la forme que je ne vivrais jamais plus de cette façon. 
Là encore impossible de décrire cette ‘expérience’ et même le mot expérience n’est pas vraiment approprié parce que la sensation est trop fugace. 

Puis ce matin, les images symboliques viennent au sujet du sens de la vie. Des réponses aux questionnements d’hier apparaissent selon une nouvelle perspective. 
Il ne s’agit pas de guérir afin de vaincre la mort ou la maladie mais de changer la vision de soi, de la vie, de toucher l’essence de l’être et de savoir que c’est ce que nous sommes au-delà de la forme. 
On nait et on meurt simplement pour faire l’expérience de l’amour, pour élargir notre conscience et notre compréhension de cette essence qui anime toute vie.
Le regard profond et détaché du chat me renvoyait parfaitement cela.

J’ai prévu d’aller enfin m’acheter de nouvelles chaussures, ça fait plus d’un an que j’y pense mais comme j’étais encore très identifiée au mental, motivée par le besoin de comprendre intellectuellement, ça passait toujours après, je reportais sans arrêt.
Un acte totalement anodin pour la majorité des gens et qui est même une joie pour les femmes en général, relevait de l’acte héroïque pour moi. C’était l’expression du mépris pour mon corps physique et l’attachement au mental. 
Comme si je pensais être dans le détachement par mépris alors que le détachement véritable vient de l’amour qu’on cultive en soi, dans le fait de ne pas s’identifier aux mécanismes internes. 
Et on ne s’y identifie pas non plus par rejet ou par mépris du mental mais dans cette communion intérieure, cette confidence, cette transparence dans l’expression humaine envers l’âme. 

C’est toute la difficulté de la période actuelle où le mental est développé et où nous recevons beaucoup d’infos à propos de la constitution de l’humain et du divin intérieur. On a tendance à croire que la compréhension intellectuelle peut nous amener à toucher l’essence de l’être. 
Comme si le fait de comprendre le sens du terme lâcher prise pouvait nous amener effectivement à ne plus juger du jour au lendemain. Comme si le fait de savoir que nous sommes divins, que nous sommes des êtres vibratoires, énergétiques, suffisait à le ressentir, comme si la médiation pouvait nous amener à rencontrer la source. 




La compréhension nécessaire c’est celle qui consiste à savoir que nous ne sommes pas notre mental, notre corps, nos émotions mais que nous sommes la paix. 
Mais, cela ne suffit pas et très souvent, c’est perçu selon l’intellect qui va élaborer des stratégies, des croyances, des postures, qui lui donneront l’illusion de l’amour, de la paix. 

Se dépouiller du personnage, des rôles, du passé, n'est pas sensé être une souffrance et quand c’est vécu dans la paix du cœur seule la compassion apparait. Si on se sent coupable, minable, perdu, c’est parce qu’on essaie de toucher notre âme, de guérir, de changer, selon des stratégies mentales.

Pouvoir être sincère avec l’âme dans ce qu’on ressent, c’est déjà une démarche qui va élever la vibration et changer le regard sur soi parce que tôt ou tard, la compassion envers les aspects humains va émerger. 
La colère envers l’âme par rapport au fait que je fais tout pour aller mieux et mon corps semble me lâcher, une fois exprimée en sa direction a changé mon état intérieur et ma vision. 
J’ai pu voir que je m’égarais en pensant que c’est en forçant, en travaillant dur, en obligeant le mental à être en paix ou à changer, que l’amour allait se manifester. 

L’amour vient quand on s’abandonne, quand on reconnait qu’on agit selon une stratégie, une croyance, en contrôlant ou en résistant à ce qui est, en essayant de changer en force, sans culpabiliser
On peut alors distinguer la stratégie de l’être, sentir que nous sommes l’amour dans ce regard compatissant envers les aspects humains. 

Ce n’est pas du tout un processus intellectuel. Même si la compréhension vient dans cet état de paix, de compassion, elle reste relative et éphémère. Elle change la vision dans le sens où on repérera de plus en plus vite lorsque c’est le mental qui est aux commandes mais ça n’est qu’en accueillant l’émotion, qu’on finira par sentir la paix et par voir sans juger. En prenant l’habitude de lâcher le contrôle et de se confier à l’amour lumière intérieur que la confiance en l’âme va s’installer parce qu’on la reconnait en tant que vibration. Une vibration qui se traduit par un ensemble de sensations, de paix, de détente, de laisser aller, ou de relâchement, de pensées spontanées de clarté, de compassion, de détachement. Un détachement véritable dans la sensation d’être infini, éternel.

J’ai d’ailleurs eu l’image non plus d’un enfermement soit dans le mental, soit dans le corps physique mais plutôt comme une occasion particulière de pouvoir vivre quelques instants dans ce corps, ce lieu, ce contexte. 
Quelques instants au regard de la conscience éternelle, immuable, où je peux expérimenter dans la matière, au travers des sens, ce que je suis en essence, cet amour sans conditions. La conscience qui s’habille d’un corps, d’un ensemble de corps dans lesquelles elle peut goûter la sensation physique d’être. 
Cela est venu après que j’ai pu exprimer les pensées de la victime qui se demande ce qu’elle fait sur terre, pourquoi elle doit vivre ces sensations désagréables, être ballottée entre joie et tristesse, sentir des douleurs dans le corps et selon le point de vue énergétique, absorber et être traversée par toutes ces énergies difficiles et contradictoires. 

Du point de vue de la victime, je nais et je reçois toutes sortes de fréquences lourdes telles une éponge émotionnelle, fréquences qui me maintiennent dans la souffrance, la tristesse, la lourdeur pour vivre une vie douloureuse et mourir à la fin, quel non sens ! 

Une fois tout cela exprimé en vérité, selon la sensation et les pensées du moment, peu à peu je m’en détache parce que la vision  de l’âme vient à ma conscience en même temps que la sensation que tout cela est éphémère, illusoire ou irréel. 
Non pas dans une forme douloureuse de désillusion bien que cela passe par cette étape mais dans la conscience d’être éternelle. 




Puis ensuite, le mental se rend compte à quel point la plupart des croyances sont infondées, faussées. Mais là encore, ce constat va généralement amener à adopter de nouvelles croyances au lieu d’aller au cœur de la matière, au lieu de libérer la mémoire émotionnelle qui rattache aux anciennes croyances. 
Tant que le mental bloque l’émotion, il tient les rênes et on sera identifié aux sensations, la mémoire traumatique s’activera à la moindre contrariété.

Au lieu de fuir l’écran en allant au jardin, accepter que je sois encore attachée à ce mode d’expression me donne l’élan naturel de prendre soin de la matière par amour et plus par obligation ou par contrainte, par peur, par volonté de guérir. 
La douleur à l’épaule me rappelle tout cela et m’invite à me fier uniquement au désir de l’instant puis quand je prends une décision, quand je veux passer à l’action à vérifier quelles sont les motivations qui en sont à l’origine. 
Une fois que je constate que j’agis par stratégie, en accueillant les émotions que la réflexion aura suscité, l’élan qui vient après est motivé par l’amour sans conditions.

En vérifiant l’exactitude des motivations et en laissant s’exprimer les émotions qui émergent, la dissociation s’effectue entre les pensées inconscientes liées aux croyances, au rôle et les émotions qui leurs sont associées. La mémoire traumatique se libère ainsi et en même temps, la transparence révèle la pureté de l’expression et le lien entre la pensée et l’émotion. 
Et dans l’élan qui émerge de la paix et de l’amour, la pensée, l’émotion et l’intention le geste, sont alignés à la vibration de la source, de l’amour lumière.

En conséquence, aujourd’hui la priorité, c’est de ménager mon épaule et de prendre les doses de médicaments de façon à être suffisamment sensible pour me rendre compte si je force. 
C’est aussi cela qui m’a mise en colère hier, le fait de m’être fait mal par manque d’attention et aussi face à la contradiction interne entre les pulsions de vie et celles de l’autodestruction. Et par-dessus le marché, la pluie qui tombait alors que la météo avait prévu du soleil ! Pour une fois que je m’y fiais, j’avoue que je l’ai regretté. 

Là encore, c’est un message de l’âme. Faire confiance au mental et à ses stratégies ou faire confiance au monde ça revient au même on fait fausse route. Ça me rappelle une affirmation de Jésus qui prévient de ne pas placer sa confiance dans un bras de chair ou quelque chose comme ça. 
C’est clair que la confiance en l’âme ou l’essence de l’être, ne peut pas non plus se trouver par la compréhension intellectuelle mais dans la sensation intérieure, dans la communion, dans le fait de choisir l’amour plutôt que la lutte. 

L’amour dont on ne connait qu’une vague expression sur ce monde et ce qui s’en rapproche le plus sur ce plan, ce sont les sentiments de compassion, de paix, d’ouverture, d’acceptation, d’abandon, de confiance en la vie. 
Ces sentiments qu’on éprouve naturellement lorsqu’on est enfant. 
C’est pour cela que l’enfant en soi est précieux parce qu’il est la mémoire et l’expression de la vie même. Il porte autant les souvenirs douloureux que la Joie de vivre au présent. 




Pour pouvoir intégrer l’amour et le manifester simultanément dans la confiance totale envers l’âme, ou la source, il faut constater l’effet des stratégies du mental et leur inefficacité et j’ai été servie. 
Je peux comparer les deux façons d’aborder les choses et comment l’une me maintient dans la souffrance, l’attachement à l’éphémère et comment l’autre m’ouvre le cœur et la conscience. 
Par ces constats, le mental prend confiance en la présence de l’âme, la puissance de l’amour, de l’abandon. 
En vérifiant la vibration qui motive mon action, j’apprends à agir par et dans l’amour pur. Pas celui que les humains ont défini dans l’ignorance de l’essence de l’être mais selon la fréquence de l’acceptation et de l’ouverture.

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr