lundi 20 mars 2017

« Habiter son corps en conscience, dans l’amour ou dans la paix et l’unité »





19 03 Ces derniers jours ont été édifiants et j’ai pu prendre du recul sur ce que je vivais d’une façon naturelle, quasi instantanée. Quel repos pour le mental et l'émotionnel!
Quelques secondes où on peut soit suivre la peur, la colère, l’émotion, les pensées de jugement, soit se poser dans l’observation neutre. Je n’ai pas réagi aux jeux de rôle que jouaient des jeunes à quelques mètres de moi tandis que j’étais au jardin. Avant, j’aurais réagi avec violence, je les aurais agressé verbalement en essayant de leur montrer comment leur manque de respect pour la communauté était insupportable, je leur aurais fait la leçon comme on dit. Répondre à la violence par la violence ou le jugement, quel non sens!

J’ai laissé les voix intérieures s’indigner, se révolter, parfois se sentir proches de ces jeunes ou encore estimer que leur maladresse était naturelle étant donné leur âge. 
Les pensées les plus récurrentes visaient à trouver le moyen d’expliquer le plus simplement possible mon point de vue, la constitution de l’humain et la notion d’unité, les jeux de rôles…Cela me demandait de revoir la notion d’autorité, d’écouter l’adolescent intérieur, le sauveur…
Malgré tout ce chahut autant intérieur qu’extérieur, j’ai continué d’agir selon l’élan porté par l’enthousiasme et de nettoyer le jardin. Préparer le terrain avant les semis, c’est la priorité du moment et comme c’est un appel de la terre mère, je m’exécute joyeusement. Puis cet acte est très symbolique et il est la parfaite expression de ce désir interne.


Suivre le rythme des saisons, celui de sa propre horloge biologique, rien de tel pour se sentir en harmonie avec la matière, le vivant, le corps physique et plein d’énergie. 
Ce genre '"autorité" me va tout à fait parce qu’elle est juste, cohérente, cyclique et intelligente. 
Parce que tenir compte des besoins physiques, être dans le mouvement, tout en suivant le flot de l’énergie, l’élan spontané, le cycle  naturel, dans l’équilibre jour/nuit, c’est répondre aux besoins de tous les corps ensembles.

Les révoltes ne mènent pas loin et peuvent même aboutir au drame mais on se trompe de cible quand on s’attaque aux injustices extérieures. On croit que l’autorité est au dehors, dans les figures paternelles, le système patriarcal et le divin mais tout est en soi, tout commence à l’intérieur et se projette vers l’extérieur.

C’est une notion difficile à comprendre comme tout ce qui est spirituel et sans même parler de divinité, chacun est libre de ses choix, de gérer sa vie comme il l’entend, d’agir en conscience ou par automatisme en suivant la meute.
Tout est falsifié en ce monde à l’image des jeux de rôles ou de l’individu qui agit en répétant les mêmes schémas de prédation, de domination et de séduction.
C’est ce qui m’a frappée en observant ces jeunes qui cherchaient à dominer les lieux, les individus, en parlant fort. 




Ce sont toujours les mêmes scènes qui se jouent sur cette terre depuis la préhistoire et pendant un moment, j’ai senti du découragement face à ces comportements puérils. Puis en revenant à mon ressenti, en laissant le mental réagir sans le suivre dans ses raisonnements, le désherbage m’a ramené à l’essentiel, la maitrise des mondes intérieurs et le dépouillement de tous ces conditionnements, rôles, masques.
Je n’ai pas cherché à savoir ce qu’ils éveillaient en moi, quelle blessure était touchée ou encore à changer les pensées qui émergeaient. Parce que cela m’aurait maintenu dans le mental, dans l’attachement aux pensées et le besoin de comprendre alors que dans ces cas là, le retour au centre, à la paix du cœur, au silence mental, libère de ces schémas de pensées automatiques. 

Je suis heureuse de me détacher de ces modes stratégiques et de gagner en confiance dans ce dépouillement, ce détachement. Savoir observer ces schémas de pensées avec lucidité et compassion, c’est activer l’amour lumière en soi et en ce sens il est utile de pouvoir reconnaitre les jeux de rôles, les stratégies de survie.

Mais c’est le fait de revenir au calme, et à l’écoute silencieuse ou l’ouverture de cœur, qui permet de libérer la mémoire émotionnelle, de désactiver ces schémas ancestraux inscrits dans les gènes, par le fait de ne pas s'identifier aux pensées générées automatiquement. 

Essayer de trouver de nouvelles façons de penser en s’accrochant à de nouvelles croyances revient à demander au mental de mettre en place de nouvelles stratégies. Je pense à la recherche des causes des traumas, des blessures, à travers la psychanalyse par exemple ou la psycho généalogie. Ou encore par la théorie des vies antérieures ou simultanées, par une approche intellectuelle de l’âme, un point de vue théorique basé sur des croyances ancestrales. 
Je ne dis pas que ces croyances sont fausses mais on risque de rester limité dans la sphère du mental et donc en mode stratégique, donc inconscient. 

Seule la conscience éclairée, affranchie, le regard compatissant de l’âme, peuvent montrer les schémas stratégiques sans qu’il y ait de culpabilité, de souffrance ou de confusion.

Ce n’est pas un processus intellectuel, la vision élargie vient par l’abandon du jugement, de l’identification à ces comportements, à ces schémas de pensées. Mais il ne s'agit pas de voir des mondes invisibles, des anges, d'autres sphères ou dimensions, il est question de changer le regard qu'on porte sur soi-même, de prendre du recul.

Au début, on voit le schéma conditionné, le raisonnement basé sur la peur et le moyen de la contourner puis cela suscite des sentiments de honte, de culpabilité, ou encore de dévalorisation de soi. 
L’ego spirituel ou la volonté de changer, de manifester l’amour et la lumière parce qu’on comprend que nous sommes "divins" va nous maintenir dans la dualité parce qu’on croit qu’il nous faut éliminer les aspects humains, ceux qui s'expriment à travers les schémas psychologiques et inconscients de survie. 

On se dit que l’amour, le bien, va éradiquer les pensées et les émotions dites négatives. 
On a une vision de l’amour encore conditionnée et on croit que la volonté de devenir meilleur, demande de chasser les pensées sombres, de n’être qu’amour et joie. 
On perçoit le divin comme le bien et l’humain comme le mal et tant qu’on n’apprend pas à se positionner dans le cœur, le silence, la neutralité, on va maintenir la lutte, la division, intérieures, l'illusion.
Les frustrations, les attentes vont amplifier le mal-être et on aura l’impression de tourner en rond. L'amour n'exclue rien, il révèle, magnifie, transcende, illumine...il rend libre




Tant qu’on pense que c’est la compréhension mentale qui a le pouvoir de changer notre façon d’être, on va se maintenir dans l’illusion, dans la dualité, la peur. 
Apprendre à laisser l’émotion s’exprimer sans la juger est nécessaire pour libérer la mémoire émotionnelle et cela demande déjà d’avoir compris qu’on ne peut pas changer en force. 
Il ne s’agit pas de nier les pensées négatives mais de ne plus s’identifier à elles, ni aux jugements. Et dans l’accueil de l’émotion, de la pensée dite négative dans le désir de pacifier les mondes intérieurs, les mouvements internes seront de moins en moins violents jusqu’à trouver la stabilité mentale et émotionnelle.  

Je n’ai pas écrit ces derniers jours parce que je n’en avais pas envie et comme je suis dans l’action spontanée, je délaisse le monde virtuel. Puis c’est tellement indescriptible ce qui ce vit dans la relation à l’âme, dans les mondes intérieurs qu’il serait vain d’essayer de l’exprimer.
Ce qui est intéressant à partager, c’est que le désir de faire la paix avec soi-même, avec tous les aspects internes, restaure l’unité intérieure, l’équilibre et la stabilité.

La forme change à peine mais la façon dont j’aborde les choses est totalement différente. Je n’ai plus besoin de me convaincre, de me changer, ou encore de me convaincre que je doive changer, je reviens à la conscience de ce que je suis en vérité, naturellement. 
Même si la part divine reste mystérieuse dans le sens où c’est indescriptible et inconnu ou innommable, les anciennes croyances ou le système de croyance n’est plus nécessaire. 

Plus la relation à soi devient claire et pacifique et moins le besoin d’argumenter, d’avoir raison, de se justifier ou même de donner son point de vue et de s’affirmer, sont nécessaires. 

L’affirmation de soi est d’abord intérieure, dans les choix qu’on pose à chaque instant, dans la clarté d’esprit. Savoir ce que l’on veut vraiment, non pas ce qu’on veut être selon une vision mentale, un modèle préétabli, une vision idéale de l’amour lumière ou du divin mais ce qu’on veut sentir, vibrer et rayonner.

Là encore il ne s’agit pas de visualiser mais de sentir, de savoir prendre du recul sur ce qui est, en maintenant ce choix de paix et d’unité intérieures. 
Lâcher la dualité ne se fait pas non plus intellectuellement, mais en abandonnant le jugement. 
Il s’agit de ne plus prendre parti, de ne plus argumenter, de ne plus chercher à avoir raison mais de s’ouvrir au ressenti et d’être neutre. 

Le seul acte participatif du mental, c’est dans ce choix de paix et d’abandon en confiance à la source intérieure. La vibration qui change va permettre d’élargir la vision, de voir à travers les yeux de l’âme, de façon neutre et compatissante. 
On va comprendre que le mental a protégé l’enfant en soi avec ses moyens stratégiques, mais qu’il l’a fait tel un chevalier qui protège la veuve et l’orphelin, par amour, pour protéger l’innocence et la fragilité de cet enfant. Qu’il a élaboré des stratégies puisées dans l’inconscient collectif et inspirés aussi par la vibration de l’âme. 

Dans la communion intérieure, le silence, l’écoute, l’ouverture, on va constater que tout en soi est au service de la vie, de l’amour et de la lumière (et pas du bien ou du mal). 
Puis dans ce désir de faire la paix avec tous les aspects de l’être, notre vision va changer peu à peu, on va constater et sentir que nous sommes l’amour parce qu’on va le manifester par cette écoute silencieuse. 

Ce n’est pas une extase sublime mais un sentiment de tendresse, de respect, de reconnaissance et de paix profonde qui va s’installer pas à pas. 
Quand on voit le mental, l’émotionnel et même l’inconscient comme des alliés, le corps physique comme un parfait véhicule de manifestation, complet, intelligent, autonome et profondément amoureux de la vie, de l’être, la relation à soi est portée par l’amour lumière. 
C’est décidément difficile à décrire parce que c’est profond et ressenti avant d’être mental. 




Parler avec ces corps, permet de recréer du lien et de constater que ce sont des intelligences, des outils de perceptions aux qualités indéniables.
En accueillant une émotion, un sentiment de peur, de frustration, en confiant ce qui émerge à notre âme ou en ne s’identifiant pas à cela, l’équilibre qui s’installe va nous révéler les besoins qui se cachent derrière ces pensées émotions troublées et les moyens d’y parvenir, de pouvoir les nourrir.

Personnellement je laisse venir l’inspiration, je ne tente plus de comprendre intellectuellement ce processus bien qu’il y ait des outils tes que la cnv (communication non violente) pour reconnaitre les besoins derrière les émotions. 
 
Par exemple le sentiment de jalousie peut être vécu de différentes façons. 
Soit on constate cela et on se reproche d’avoir de tels sentiments indignes d’un être d’amour et de lumière, soit encore on va s’identifier à ces pensées et ressasser à quel point la vie est injuste en voyant tout ce que l’autre possède et que nous n’avons pas. 

C’est généralement cette vision qu’on adopte lorsqu’on est identifié à la victime d’injustice et si on peut déjà voir que ce sont des schémas de pensées automatiques ou des croyances adoptées dans l’enfance, on ne va pas les croire.

En se positionnant dans la neutralité ou la communion avec l’âme, avec l’enfant intérieur, lorsque l’émotion aura été accueillie, on verra alors quels sont nos propres atouts au lieu de se comparer à ceux qu’on envie.

Cette relation intime et transparente à soi, dans le désir de paix et d’unité intérieures, restaure l’intégrité, ramène dans le juste milieu, entre force et douceur. 
La concertation ou le dialogue avec le mental, l’émotionnel, l’enfant, l’âme permet de réaliser que nous sommes complets, autonomes et souverains.

20 03 La façon dont je me suis positionnée vis-à-vis de l’extérieur avec assurance, détermination, mais sans chercher à convaincre, simplement parce que je sais ce que je veux, ce que je veux sentir, me montre que la force, l’autorité, sont à l’intérieur. 

Ce qui m’a confortée en cela c’est que j’ai été deux fois dans des situations où j’aurais pu être tentée de fumer de l’herbe mais je n’en ai pas eu envie du tout. 
Non, pas en me raisonnant mais juste parce que cette stratégie ne me correspond plus. Enfin disons que mon désir d’être de plus en plus consciente et présente a mis ce produit de côté en toute logique, comme une évidence. 




Puis dans l’observation neutre des stratégies, je constate que celle-ci est une fuite qui nourrit en plus les blessures d’enfance, parce que cela amplifie l’émotion au point qu’on est identifiée à elle, sans même s’en rendre compte. 
C’est une carapace qui maintient la division intérieure tout en laissant la parole à l’enfant blessé et à l’ego protecteur, tour à tour, et parfois, souvent, dans une forme de conflit. 
Pas étonnant que ça mène à la paranoïa, à la schizophrénie parfois aussi parce que ce dédoublement entre l’émotion de l’enfant et l’ego qui joue l’adulte protecteur, ce décalage entre les deux, peut être très troublant. Cela amplifie la division interne, la confusion et donc le mal être.

Quand l’émotion du plaisir procuré par le produit qui désinhibe ou permet de lâcher prise mentalement se manifeste, l’individu peut se croire au paradis, avoir des visions et se croire très spirituel. 
Les drogues mènent à des états de conscience modifiée mais très souvent cela se limite aux sphères astrales soumises à la dualité, ce que l’on perçoit est l’image amplifiée de nos divisions internes, de cette fuite de la réalité jugée difficile parce qu’on refoule ce qu’on considère comme négatif. Et quand nos visions semblent venir du cœur, de l’amour, l’interprétation qu’on en fera sera toujours relative à notre conception duelle de la vie. 
Ce qu'on appelle l'ombre, c'est simplement la méconnaissance de soi, l'identification à ces systèmes internes et inconscients de survie, soit par ignorance, soit par rejet. 

Je n’ai plus trop envie de partager mon quotidien comme je le faisais avant puisque maintenant il y a d’autres acteurs qui y sont impliqués et il serait indécent ou irrespectueux d’en parler avec autant de transparence. 
Puis le chemin qui mène à la source intérieure est intime, spécifique à chacun dans la forme et c’est dans le retour à soi que cela se vit. 

Je me réapproprie mon temps, ma vie, après avoir passé des milliers d'heures sur le blog, publié 2580 articles dont j'ai écrit les trois quarts ou les deux tiers. 
L’idée de proposer un accompagnement continue de m’inspirer mais là aussi, inutile de forcer, tout vient à point au moment opportun et je me laisse guider en restant ouverte, présente et attentive à la guidance interne: cet élan enthousiaste à agir.

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr