"La
vérité est ailleurs", oui, elle est au-delà de l’image, des apparences, elle est en soi, dans la relation intime
et bienveillante à son univers intérieur.
Dire qu’elle est ailleurs dans le
sens d’extérieure n’est pas faux non plus puisque tout est conscience mais cela
peut nourrir l’idée de séparation, le sentiment d’indignité, le déni, la quête
d’un ailleurs, l’attente et les frustrations et très souvent, c’est dans le
sens d’éloigné qu’on conçoit le divin. Et là encore il y a du vrai puisque la
source est en toute chose, jusque dans les confins de l’univers.
Tout
comme l’humanité dépense des sommes faramineuses, des ressources
intellectuelles et beaucoup d’énergie pour aller visiter le cosmos, nous avons
tendance à l’échelle individuelle à chercher les visions, le contact avec le
monde astral, au lieu de se tourner vers l’intérieur. Au lieu d'apprendre à percevoir toutes les dimensions de l'être et ainsi à constater que les anges, les guides, l'âme, sont des aspects de nous-même.
On fuit l’inconfort, la
réalité cruelle et routinière du quotidien, on souffre de nos incompréhensions,
on rejette les aspects intérieures en souffrance ou malaimés, l’enfant qu’on a
été lorsque celui-ci a souffert de manque, on cherche l’amour auprès d’un
conjoint, afin de combler le vide intérieur, l’insécurité.
On
pressent que nous sommes plus que ce que nos yeux nous révèlent et pourtant c’est
à l’extérieur qu’on place le divin, on croit qu’il nous faut mériter son amour,
le prouver par des postures, des prières, des sacrifices, par un comportement
sensé nous rapprocher de dieu.
Ce qui nous empêche de sentir la source, l’amour
et la lumière que nous sommes, ce sont toutes les croyances, les
conditionnements et les stratégies de survie et avant toute chose cette
croyance en la séparation.
On
dénonce les guerres, la violence, le racisme, le sexisme, sans se rendre compte
qu’on passe son temps à les nourrir, à le vivre à l’intérieur en luttant sans
arrêt contre nous-même. Chaque fois qu’on rejette un aspect de soi, chaque fois
qu’on se critique, qu’on se juge, chaque fois qu’on bloque une émotion, on
perpétue la guerre, la division, la violence et en même temps, on participe
sans s’en rendre compte à toute la cruauté du monde.
Les
religions ont amené des concepts qui rendent l’humain misérable, dépendant et
victime. L’idée que ce qui est en haut et comme ce qui est en bas et inversement
à faussé la donne parce que cela suppose une hiérarchie et cette notion de
séparation, d’infériorité de la chair, de l’humain par rapport au divin.
Pourtant cette chair est la création divine, elle est le véhicule de l’esprit,
elle contient la vie éternelle, elle est mue par elle et son caractère éphémère
la rend encore plus précieuse. C’est précisément ce fait qui rend chacun unique
et spécial.
Nous
sommes essentiellement faits et mus par l’amour et la lumière, mais nous
pensons en être séparés simplement parce que nous rejetons ce que nous sommes,
parce que nous exprimons uniquement des aspects sélectionnés, choisis au mépris
de l’ensemble.
On lutte contre le critique, le saboteur, la victime intérieurs alors qu'ils sont porteurs de notre potentiel, de notre spécificité, de nos aspirations réelles. Ce rejet les rend excessifs et on se sent impuissant, dépassé, frustré, divisé, submergé.
Quand une pensée difficile ou une émotion dite négative, se
manifeste en soi, au lieu de l’accueillir, de juste l’observer, l’écouter ou la
ressentir, on la rejette, on la chasse, on lutte contre elle, on lui reproche d’être
là et on veut s’en débarrasser.
Ce simple rejet qui est devenu un réflexe
conditionné, nous empêche de sentir l’amour que nous sommes. Le fait de ne pas
accepter ce qui se manifeste dans l’instant nous prive de ressentir l’amour, la
paix, la détente mentale et d’entendre le message de l’âme, de percevoir sa
présence et son amour.
Et encore quand je dis l’âme, c’est une vision qui
nourrit l’idée de séparation, de hiérarchie, d’absence et de nécessité de
chercher dans les cieux, dans l’invisible, dans l’astral, ce que nous sommes
éternellement, cette essence, cette vibration d’amour lumière.
Les
concepts de guides, d’âme, d’anges peuvent être un soutien, une façon de savoir
que nous ne sommes pas seuls et démunis mais cela nourrit encore des croyances
difficiles qui amènent à rejeter des aspects de soi, à se couper de la source,
à en faire une quête, un objet de
recherche, un but lointain à atteindre dans le futur, on continue de croire que
la source, la vérité de l’être est au dehors, inaccessible. On nourrit continuellement la croyance en la séparation qui mène au sentiment d'isolement, de manque, de perte.
Dans
cet état d’esprit, cette vision, on ne peut pas sentir l’unité intérieure ni la
paix.
L’amour
est l’essence de ce que nous sommes tout comme la lumière mais ça demande "un
geste" de notre part, la capacité à se tourner vers l’intérieur et à écouter
avec bienveillance les voix de la peur, de l’enfant en souffrance, de l’illusion
des croyances, la voix de la colère, de la tristesse, de la critique et du jugement.
L’amour accueille, il ne rejette rien ni personne, il comprend,
il accepte et la lumière révèle tout ce qui en nous a besoin d’être perçu avec
les yeux du cœur, embrassé dans sa totalité.
Il
se manifeste par la tendresse, la compassion, envers les aspects de l’être qui
sont frustrés, qui ont peur, qui se sentent oubliés, malaimés, rejetés.
Quand
on peut être en paix avec l’enfant en soi, avec le mental, avec les émotions, l’amour
que nous sommes est à l’œuvre tout comme la lumière ou la conscience qui
observe sans juger.
J’ai accueilli hier
soir, la tristesse face aux changements du corps physique, les reproches dans
ma façon de continuer de le maltraiter en voulant qu’il ne soit pas ce qu’il
est, la détresse de ne pas avoir appris à en prendre soin, à toujours avoir
lutté contre lui, à lui infliger cette maltraitance par le rejet de ce que je
jugeais inadéquate.
On a associé l’amour à la béatitude, à l’extase, mais c’est
aussi la tendresse, la douceur, la compassion et très souvent elle s’exprime au
travers de larmes, de la détente physique, mentale, dans cette compassion vis-à-vis
de soi-même, de son incompréhension, de ses limites en tant qu’humain.
Dans
l’acceptation de ce qui se manifeste dans l’instant, la reconnaissance, l’abandon
de la lutte, du jugement, l’unité se révèle, la sensation de vide, de
séparation disparait et la plénitude apparait en même temps que la paix et le
sentiment de sécurité. On sait sans aucun doute que nous sommes cet amour qu’on
attend de recevoir des autres, de la source, comme si elle était éloigné de soi.
On
lutte sans arrêt contre soi simplement parce qu’on projette un idéal, un
objectif à atteindre au lieu d’apprendre à se connaitre, à faire la paix avec
nos corps et à les utiliser pour notre bien-être, notre réalisation.
On peut
utiliser les corps subtils que sont le mental et l’émotionnel pour créer des
outils de pacification, de libération.
Utiliser leurs compétences pour revenir au
centre de soi et à la paix du cœur.
La capacité du mental à imaginer, à
visualiser, pour revenir à l’unité intérieure.
Imaginer un cercle, une table
ronde, où chaque aspect de l’être peut être entendu, accueilli sans conditions
et considéré avec intérêt.
Imaginer notre âme comme une mère qui prend dans ses
bras l’enfant qu’on a été ou encore la lumière et l’amour que nous sommes,
éclairer nos zones d’ombre et les inonder d’amour.
C’est un premier pas qui va
nous permettre de calmer le mental et de pouvoir accueillir l’émotion, de voir combien les aspects intérieurs
sont précieux, comment leurs aspirations sont des clefs, des révélateurs de
notre vrai moi, de notre vraie nature, de l’être unique et complet que nous
sommes.
Le
mental, la sphère de l’imaginaire, cette capacité à visualiser concerne ce
monde spécifique de la projection de conscience. Ce qui apparait spontanément
révèle nos profondeurs qui sont autant le besoin d’amour que la manifestation
de sa présence mais cela peut nous égarer, nous faire croire que l’amour est à
gagner, à mériter, à atteindre, alors qu’il est ce que nous sommes
essentiellement.
Nous n’avons pas à le mériter, à le gagner, à le chercher, mais à nous l’offrir, à nous l'accorder.
On
ne connait pas vraiment le monde des émotions parce qu’on contraint sans arrêt ses
manifestations, on veut les contrôler, les changer, au lieu de juste les observer,
les ressentir et s’ouvrir à recevoir ce qu’elles ont à nous dire, à nous
montrer, à nous révéler.
En observant on va constater leur mouvement, leur
transformation naturelle lorsqu’on cesse de les bloquer ou de les qualifier.
En
écoutant la voix de l’enfant, des aspects multiples de l’être, on va connaitre
nos aspirations profondes, nos dons, nos talents et percevoir ce qui nous
anime, nous inspire, nous motive.
On connaitra autant les manques que la
capacité de les combler et la façon de le réaliser.
Lorsqu’on accueille une
émotion avec les pensées qui lui sont associées, on sent autant l’énergie qui
change de forme, que la détente qui vient de l’accueil et la façon dont de
nouvelles idées émergent spontanément.
On sait alors quoi faire dans l’instant,
comment agir pour nourrir un besoin fondamental.
Cela n’a même pas besoin d’être
intellectualisé, ça émerge dans l’élan spontané, celui qui vient comme une
évidence.
En agissant de cette façon chaque fois qu’on sent une résistance, un
blocage, une douleur, on assiste au changement intérieur et la confiance en
tout ce que nous sommes tout autant que la connaissance de l’être véritable, la
reconnaissance de nos outils de créations, de l’importance de chaque corps, leurs
capacités et comment ensembles, ils peuvent servir la vie en soi, la joie d’être,
de se reconnaitre comme quelqu’un d’unique et de précieux.
Cette reconnaissance
libère l’amour lumière que nous sommes, le révèle et lui permet de rayonner sur
notre univers intérieur.
Ainsi
on devient le sujet, la source et sa création, l’expression unique de l’amour
lumière en action, il n’y a plus de séparation mais une entente pacifique et
créatrice entre tous les aspects de l’être, entre chaque personnage qui exprime
les aspirations, les aptitudes de notre individualité.
Quand on peut s’accorder
cet amour, s’accueillir pleinement sans conditions, on n’a plus besoin de
chercher l’amour à l’extérieur ni même d’attendre qu’il se manifeste de façon spectaculaire ou grandiose.
On apprend à le
laisser s’écouler, rayonner, à grandir en nous et à s’inscrire jusque dans nos
gestes. C’est autant l’essence de qui nous sommes que l’énergie du vivant.
Notre essence primordiale et ce qui nous relie à chaque aspect de soi tout
autant qu’aux autres, dans une continuité, une fluidité parfaite.
La
simplicité du processus ne semble pas correspondre à notre conception de l’amour
divin et le fait que nous ayons tellement de comportements réflexes, de masques
et d’idées préconçues nous donne l’impression que cet amour est loin de nous.
Mais en abandonnant les croyances pour enfin
aller au cœur de la sensation, du ressenti, sans chercher à retenir quoi que ce
soit, on va se rendre compte à quel point tout est simple et qu’il nous suffit
d’être bienveillant vis-à-vis de nous-même pour que l’amour fleurisse
naturellement.
J’ai
remarqué que lorsque je me tourne vers les lectures qui parlent des mondes
invisibles, les canalisations, je perds la sensation de l’amour que je suis
parce que je m’éloigne du ressenti, je confine ma foi dans le mental.
Et c’est
la même chose quand je parle à mon âme en pensant qu’elle est loin, qu’elle est
séparée de ce que je suis, simplement parce que je l’envisage de cette façon ou
parce que je ne ressens plus l’amour en moi, la paix ou la joie.
Quand je suis
confinée dans le monde des pensées et que j’essaie d’atteindre l’amour lumière
via ce corps, ou encore par l’astral, je suis tournée vers l’extérieur, dans l’attente,
désunie intérieurement.
Dès que je suis dans la projection de l’émotion ou des
pensées qui nourrissent l’idée d’indignité, de séparation, je m’éloigne de qui
je suis, je me focalise sur un seul aspect de l’être et tout naturellement je
ressens un manque, une perte, la
sensation n’est plus complète. L’énergie se trouve emprisonnée dans le corps,
bloquée en une partie et la tension, le stress l’emporte.
Tout comme les
pensées les plus obsédantes peuvent me donner l’impression que je suis cela,
les émotions contenues ou les plus intenses semblent me submerger.
Mais au lieu
de les retenir, je les laisse s’exprimer librement et elles se modifient.
Déjà,
je peux sentir en l’intensité, une force bouillonnante et dans la détente,
cette force prend le goût de l’amour, de la tendresse, de la paix profonde.
Dans
ce constat, je peux voir que l’énergie de vie cherche sa place, qu’elle essaie
de se frayer un chemin et qu’en la contraignant, la sensation intense me rend
vivante.
Comme si le fait de contrôler l’émotion me donnait l’impression du
pouvoir par l’intensité que créé la résistance. Comme si par l’effet contraste,
la sensation d’intensité apparaissait et me donnait l’illusion d’exister
pleinement.
Sauf que dans ce système, je tourne en rond, je ne créé rien, je
vis de frustrations en sensation d’échec, je créé la lutte et le soulagement
intérieurs, au lieu de laisser l’énergie de vie parcourir le chemin de l’idée à sa concrétisation.
Je suis la
victime et le persécuteur puis enfin le sauveur mais je ne goûte ni la paix
durable, ni l’amour inconditionnel, l’amour de la source. Je ressens plus le manque
et les frustrations et vis les mouvements intérieurs comme de l’inconfort
contre lequel je doive lutter.
Toute
tension, toute douleur, me montre que je bloque la vie en moi et m’invite à être
à l’écoute, à ressentir le mouvement naturel de l’énergie qui se libère, sans
craindre d’être submergée.
Je peux confier cette peur à la source intérieure
parce qu’elle est tout autant la peur de la mort que celle de la vie, de son
mouvement permanent, la peur de ces mouvements que je crée par la résistance et
dont je me plains pourtant.
Encore un paradoxe qui demande à être accueilli
dans l’amour lumière, à être vu et accepté, reconnu comme l’expression de l’humain
qui se croit séparé du divin.
Il en résulte la lutte, la peur de vivre, d’aimer
et d’être aimé, la peur d’être ce que je suis. Pourtant quand la peur de la
mort est pleinement regardée, ressentie, émerge alors le goût de vivre
pleinement, d’oser être vrai et de se réjouir de cela.
Alors j'accueille tout ce que je suis, tout ce qui se manifeste à chaque instant et je me contente d'observer, de respirer, de me détendre, de laisser la vie cheminer en moi et guider mes pas. Et e vais de ce pas me faire à manger...
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vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure
et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain
divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr