mardi 29 mars 2016

« Renaitre entièrement unifié, comblé, conscient et bienveillant »





28 mars 
Bien que je sois encore affaiblie par le rhum, ma vision s’éclaircit et j’en arrive à me dire que la quête spirituelle qui attire de plus en plus de monde est une forme de fuite, de déni, qui peut éloigner de l'être Véritable, divin en soi ou potentiellement souverain. 

Les fêtes pascales ont mis en évidence le besoin général et ancestral de trouver un sauveur et bien que les églises aient moins d’influence qu’avant, ce besoin se reporte maintenant sur les êtres de lumière, les extra-terrestres, on continue d’espérer qu’une intelligence supérieure viendra nous sauver du chaos.

On a élaboré toutes sortes de stratégies pour éviter le mal-être intérieur, répondre aux angoisses existentielles, masquer les blessures d’enfance, au point qu’on ne sait plus qui on est vraiment et quel est le sens de notre vie. 
On se sent perdu, divisé, simplement parce qu’on ne se connait pas intimement. 

Ce qui était sensé nous protéger nous a finalement éloigné de l’être véritable, de l’être authentique, spontané et les relations humaines fondées sur le mensonge, la manipulation ont toujours été vécues dans la méfiance instinctive et réciproque.


Nous vivons en ce moment quelque chose de nouveau qui peut s’expliquer par le fait que la science, les sciences humaines, connaissent de plus en plus le fonctionnement de l’être humain de façon globale. 
Ces connaissances accessibles à tous, créent une élévation de conscience qui nous mène aussi à devenir plus responsables. 
Les connaissances en psychologie, les neurosciences, la physique quantique, ajoutées au point de vue spirituel, donnent une vision de l’humain qui permet à chacun d’aborder sous un angle nouveau ses mondes intérieurs. 

La connaissance de soi est essentielle parce qu’elle permet de constater par soi-même que nous sommes des êtres complets, capables d’autonomie, capables de nous prendre en charge. 
Il est bon et même salutaire de s’ouvrir aux autres, de chercher des connaissances théoriques à propos de l’humain, de son mode de fonctionnement, de s’intéresser à la spiritualité et de rechercher qui nous sommes en vérité mais il arrive un moment où on devra se regarder en face, appliquer les connaissances afin de les intégrer.

On dit souvent que nous sommes des êtres spirituels venus faire une expérience dans la matière et je partage ce point de vue mais il s’agit de reconnaitre tout autant ce que nous sommes au niveau humain que sur le plan divin. 
Très souvent, on divise, on compare et on veut garder uniquement ce qu’on juge valable, beau, bon, intelligent. 
On idéalise le divin tout en rejetant l’humain, on cherche un coupable, un responsable de cette sensation de vide, de manque, de division intérieure. 

Quand on se dit spirituel, on accuse l’ego d’être le responsable de notre aveuglement, on se dit que c’est à cause de cet aspect intérieur qu’on ne peut pas avoir accès au divin. 

Tant qu’on envisage les choses d’un point de vue séparé, en rejetant un ou plusieurs aspects de soi, on aura cette sensation de déchirement interne, ce sentiment d’incomplétude, de manque. 
Le problème à mon sens c'est parce qu'on continue de hiérarchiser et de diviser ce que nous sommes. 
Ce que nous idéalisons devient un modèle à suivre et ce que nous rejetons est jugé coupable. Cette vision nous coupe en deux, nous rend malheureux et incapable de nous réaliser, de prendre notre pouvoir véritable. 
Tant qu'on désigne un chef sensé diriger notre vie, on agit dans la violence, le rejet, l'injustice et c'est ce qu'on fait en pensant que notre partie divine devrait diriger notre vie, choisir à notre place. Que ce chef soit notre âme, la divin, des personnes extérieurs, nous rejetons notre responsabilité et notre pouvoir véritable. Ce point de vue hiérarchisé crée du rejet en nous, de l'injustice qui va s'extérioriser dans la relation aux autres. 
Il devient important de nommer cette part intérieure "divine" d'une façon plus juste et responsable: L'âme/Conscience. L'âme c'est la capacité à ressentir, à vibrer, la part qui nous inspire, nous guide, notre intuition et la Conscience, c'est la connaissance de ce qui est juste; le mental éclairé, associé au ressenti. Les aspects masculins et féminins de la Source. 

Depuis longtemps, l’humain agit de cette façon en opposant ce qui est, qui il est, en comparant et en rejetant ce qu’il juge mauvais. On le fait vis-à-vis de soi et tout naturellement vis-à-vis de l’extérieur aussi. La méfiance envers les autres, les jugements, la tendance à désigner un bouc émissaire, à pointer du doigt l’étranger, est la projection de ce que nous vivons en nous-même.
Le monde extérieur nous renvoie le parfait reflet de nos mondes intérieurs et les conflits qui s’y déroulent sont l’expression de nos guerres internes.
On croit que pour être adulte, il nous faut sacrifier l’innocence, l’enfant en nous, s’endurcir en ignorant nos blessures, nier la peur, rejeter notre sensibilité afin d’afficher l’image de quelqu’un de fort, de valable, de sécurisant.




Les hommes ont été formatés en ce sens et les femmes quoi ont voulu s’émanciper ont agit de la même façon. Elles continuent de le faire en sacrifiant le statut de mère au profit de leur carrière. 
La société est basée sur la notion de comparaison et de division, on valorise ce qu’on pense être supérieur et on rejette ce qu’on considère comme faible. Les institutions, la hiérarchie, tout est basé sur l’idée qu’il faut un chef, qu’il faut contrôler, qu’il faut dominer tant la nature que la masse.
Les plus ‘intelligents’ se croient responsables des autres, qu’ils soient dirigeants, enseignants, médecins, tous pensent que leur savoir est supérieur et que ça leur donne le droit et même le devoir de prendre en charge, d’éduquer le reste du monde. 

Jusqu’à maintenant, les connaissances réservées à une élite creusaient l’écart entre les êtres qui sont même allés jusqu’à se faire appeler « lumières » et ce qu’on nomme vulgairement les masses populaires. 
Ceci dit, c’est aussi la conséquence logique de l’ignorance de chacun et du refus de se prendre en charge. 
Si on ne prend pas soin pouvoir, on le donne, si on cherche un sauveur en dehors de soi, on se place en victime. Bien que ça puisse sembler évident, on tombe tous dans ce piège par ignorance de qui nous sommes en vérité. 

Dès l’enfance, on nous pousse à nier notre ressenti, à ne pas tenir compte de ce qui se vit en nous, à ne pas exprimer nos émotions surtout si elles sont dites négatives. 
On nous amène à ignorer des aspects essentiels qui font de nous des êtres humains confiants vis-à-vis de ce qu’ils ressentent, capables d’exprimer leurs sentiments et leurs besoins, sans craindre d’être rejetés.   
On pense que les connaissances importantes sont celles de l’intellect et on méprise ce qui concerne l’émotionnel, le ressenti, les sensations et sentiments qui sont indispensables au bien-être, au bien vivre ensemble. 

C’est à mon sens une connaissance intime essentielle puisqu’elle permet de savoir qui nous sommes viscéralement, quels sont nos valeurs, nos besoins véritables, ceux que chaque être humain partage. 
C’est sur ce point que nous sommes égaux, que nous nous rejoignons, sur ces "qualités" qu’on attribue au cœur, que nous sommes Un. Le cœur sait, vibre, résonne, rayonne mais pour l'entendre, il nous faut aller au-delà de la peur, des jugements, de la division et de la croyance en un sauveur.

Comme on envisage tout de façon duelle, on oppose les intellectuels aux êtres sensibles, les personnes logiques aux personnes intuitives, les hommes aux femmes…
Même les croyants, ceux qui sont persuadés que dieu a créé l’humain, le vivant, la terre, remettent en cause la pertinence de la création en rejetant des aspects qu’ils jugent mauvais, trop charnels, inférieurs. 

Si dieu est omniscient, omnipotent et omniprésent sa création ne peut qu’être perfection. C’est ce que nous sommes appelés à constater en observant depuis l’espace serein du cœur, les mondes intérieurs, les systèmes, tous les systèmes. 

On peut constater la perfection de la psyché, tant par les systèmes internes de protection, de refoulement, que par leur dissolution. Les mécanismes réflexes d’auto-protection sont intelligents et ont permis à l’humain de survivre, d’appréhender le monde, de pouvoir se situer et de développer son intelligence afin de s’adapter à son environnement. 
En ce sens on peut voir comment l’illusion de la séparation d’avec la source lui a donné les moyens de s’émanciper, de cultiver son intelligence, sa faculté d’adaptation aux circonstances. D’être capable de prendre soin de lui-même, d’inventer toutes sortes de choses pour améliorer son confort, pour se faciliter la vie. Nous avons expérimenté toutes sortes de façon de vivre ensemble, de sociétés, de systèmes, d’organisations. Tout a été envisagé dans une perspective hiérarchique en partant du principe qu’il fallait dominer, selon la loi du plus fort.




Maintenant, nous prenons conscience qu’une société équilibrée est celle qui honore chaque individu en lesquels elle reconnait leur qualité intrinsèques. Pour cela il a fallu expérimenter la différence, passer de la famille regroupée entre plusieurs générations à l’éclatement de cette cellule clanique. 
On se rend compte maintenant qu’il y avait une certaine cohérence dans ces regroupements familiaux, cet ensemble d’individus de tout âge, une interdépendance favorable. 
On peut voir aussi que ces clans organisés autour du sens du devoir, du sacrifice, de la survie, qui envisageaient l’individu comme une main d’œuvre, une bouche à nourrir où chacun devait gagner son pain, manquait cruellement de tendresse. 

Chacun était valorisé selon sa fonction et tous étaient sous la coupe du patriarche qui maintenait son autorité par la crainte, la dureté, la domination. Tous ces schémas ont révélé les qualités et défauts, les limites, de ce modèle basé sur la survie et la domination par la violence.   

Le modèle patriarcale est l’expression de la façon dont chacun gère ses mondes intérieurs. Les sociétés matriarcales ont existé et continuent d’être la norme dans certaines tribus mais à mon sens, même si on peut constater que ces sociétés sont plus justes, l’idéal serait une société qui reconnaisse la valeur de chacun, prône la responsabilisation et soit gérée en conseils.

Chaque individu par sa nature intrinsèque contribue à l’élévation de l’ensemble. On considère les enfants comme inférieurs aux adultes mais à mon avis, ce qui fausse les choses, c’est encore le fait de hiérarchiser et l’ignorance de la nature divine de tout être.

La sagesse n’a pas d’âge et ne vient pas uniquement de l’expérience, c’est la partie en nous capable de ressentir, de percevoir au-delà des apparences, le côté intuitif de l’être qui s’associe à la raison. 
L’intuition sans la logique est incomplète, elle ne permet pas de s’extérioriser, de prendre forme, elle reste une sensation qu’on ne saura pas interpréter, utiliser. 

Les dons, l’intuition, la capacité de percevoir les énergies ou même d’entendre les pensées d’autrui ne sert pas à grand-chose si on est dans le doute de soi, le rejet de l’incarnation, de la matérialité, si on oppose le divin et l’humain. 
Tant que nous ne sommes pas réconcilié avec notre passé, tant que les blessures sont actives en nous, le filtre des pensées émotions va rendre confus l’individu qui ne saura pas interpréter clairement ce qu’il perçoit. 
Si on est divisé intérieurement, si on rejette des aspects internes, on n’est pas dans l’amour véritable de soi et on chercher à obtenir la reconnaissance extérieure, on sera dans la manipulation inconsciente. 
Le rejet de part de soi amène à contrôler ce que nous ressentons et on aura le même comportement de méfiance et de besoin de contrôler l’extérieur. 
Cette méfiance ou méconnaissance de soi va nous amener à vouloir connaitre l’humain aux travers de la connaissance théorique ou ésotérique. 
On va s’intéresser à la numérologie, l’astrologie, les sciences occultes afin de mieux cerner l’humain. 
C’est une stratégie qui vise à rassurer l’individu mais qui va amener à dominer l’autre. 
Très souvent quand on cherche à se comprendre de cette façon, à comprendre l’humain, c’est pour obtenir une certaine forme de pouvoir, de contrôle, sur la vie, sur les autres. 

Le savoir qu’on aura acquis nous donnera l’illusion de la supériorité. Si en plus on a souffert de rejet, de ne pas être compris, on aura besoin de prendre une revanche. 
De compenser le manque d’amour vrai de soi en se valorisant par ces connaissances que d’autres n’ont pas. On pensera être comblé par l’admiration des autres, par cette reconnaissance extérieure, par la sensation de pouvoir. 
Que ce soit le pouvoir de séduction par l’apparence ou par les connaissances, ça reste un leurre et un jeu de domination qui est le reflet de la manipulation intérieure. 




Si je parle de ça, c’est parce que j’ai remarqué que j’utilisais ces stratégies dans ma relation aux autres. Et surtout vis-à-vis des hommes. Comme je craignais d’être manipulée et comme j’envisageais inconsciemment les relations homme/femme, dans le conflit, la lutte pour le pouvoir, la domination, je mettais en avant mes capacités intellectuelles comme pour dire « tu vois, tu ne peux pas me berner, je suis « aware » comme dit Jean Claude Vendamne, lol ! 
Une stratégie qui posait de suite les conditions de la relation et obligeait l’autre à entrer en compétition. Par mon comportement, d’entrée de jeu, je me positionnais dans le conflit, le rapport de force. Bien évidemment, le résultat, c’était soit la fermeture de l’autre soit les jeux de pouvoirs. 
L’autre ne pouvait pas être dans le cœur, il devait jouer un rôle, masquer son ressenti et surenchérir afin de ne pas se sentir diminué. 
Et je me plaignais ensuite de me faire avoir, d’être face à des gens qui n’étaient pas authentiques, qui me manipulaient. 
Mais en allant vers l’autre de façon authentique, sans attentes, sans chercher à se valoriser, juste en exprimant mon ressenti, en étant alignée intérieurement, en cohérence entre la pensée, le sentiment et la parole, ça change tout. Je donne à l’autre la possibilité d’être sincère, dans la confiance et pas dans l’obligation de lutter, de se valoriser. 
Peu importe s’il est dans un rôle, s’il est lui-même aligné ou non. 

Il est clair que nous jouons tous des rôles faute de nous connaitre véritablement et d’être unifié intérieurement mais si on peut le reconnaitre, si on est capable de voir quand nous sommes authentique ou quand nous ne le sommes pas, déjà vis-à-vis de nous même, on saura le voir aussi chez l’autre et on ne pourra pas jouer le jeu du pouvoir. 

Nous avons une conscience et une âme qui nous permettent de voir clair, de savoir qui nous sommes en vérité au-delà des masques, derrière les jeux de rôles et en reconnaissant cela, en acceptant que nous ayons construit notre personnalité dans l'ignorance de qui nous sommes en vérité, l'être authentique va se révéler.
Il est dissimulé derrière les stratégies de défense instaurées par l'ego dont c'est le "job", il se révèle au travers des blessures et des masques adoptées, par les sentiments et besoins qui sont les nôtres. 
Ces mêmes sentiments et besoins partagés par l'ensemble de l'humanité.  Besoin d'aimer et d'être aimé, de contribué et d'être reconnu, intégré, accueilli par les autres, sans jugements. 
Et c'est en ayant ce comportement vis à vis des aspects internes qui ont été rejetés, violentés, jugés, exclus, qu'on restaure la justice, l'ordre en soi, que l'amour retrouve sa place, rayonne et harmonise tout ce que nous sommes. Nous agissons en conscience, en paix, dans un esprit d'unité, dans le respect pour chacun des aspects de l'être...

Alors dans cette période très symbolique, il nous est donnée d'embrasser l'enfant intérieur, plutôt que de sacrifier l'agneau, de briser la coquille, celle qui recouvre le cœur, afin que l'être complet, réunifié, réalisé, équilibré, conscient et bienveillant, puisse émerger. 

L'être entier, intègre, authentique, responsable de lui-même, conscient de tout ce qu'il est, dans l'éphémère et dans l'éternité, l'humain et le "divin" réconciliés à l'intérieur, perçus comme des complémentarités, des associés, des compagnons de route; l'amour inconditionnel manifesté qui devient le guide, le moteur d'action et l'énergie de l'unification, de l'harmonie.

 

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr