27
mars Ces deux jours consécutifs de fièvre, de toux, de douleurs physiques
parfois intenses, me donnent la sensation d’être dans un monde parallèle, celui
de l’adolescence, des rêves désillusionnés, cette période où on prend
conscience de l’état du monde, de sa folie, des injustices, celle où on se sent
perdu entre le monde de l’enfance et celui des adultes.
La période pascale où
on sacrifie un agneau est très symbolique et elle maintient en place l’idée
qu’il faille trahir l’innocence, sacrifier l’enfant en soi pour devenir adulte.
Même si l’idée du sauveur est évoquée dans ce rituel, les églises ont personnifiés ce "sauveur" à l'extérieur de soi et la notion de sacrifice a
perverti le monde, créé toutes sortes d’injustices, de devoirs, d'obligations qui ne peuvent être perçus de façon juste sans la notion de responsabilité.
Tant qu'on s'imagine qu'on a besoin de trouver en l'autre un sauveur, on ne se prendra pas en charge et on ne pourra donc pas se connaitre, reconnaitre son potentiel, savoir que nous sommes notre propre sauveur dans le sens où nous pouvons agir sur nos mondes intérieurs, cocréer notre état d'être.
Plus le monde évolue dans
le chaos et moins je trouve de sens à tout ça. J’ai l’impression d’être en
pleine crise d’adolescence à écouter de la musique à fond pour ne pas penser à
cette folie meurtrière. Même si ça peut sembler être une fuite, j'ai besoin de ne plus penser et de me laisser porter par l'élan qui nourrit la joie. Puis j’appelle la source père mère à consoler l’ado
intérieure, à donner du sens à tout ce cirque. Il est clair que nous sommes
face aux pires manifestations de l’humain et sans la foi en l’amour, il y
aurait de quoi vouloir passer le portail de l’autre monde.
Je
sais/sens que tout ceci est pour le meilleur et comme toujours quand on est en
pleine crise, on ne peut pas savoir ce qui va se passer après mais malgré tout,
je suis en paix à l’intérieur. C’est ce qui me permet de ne pas être embarquée
par les pensées chaotiques et de lâcher prise.
Tout parait insensé et
certainement que les égrégores relatifs à la notion de sacrifice participent à
cette perte de sens. Je suis face à l’incompréhension de ce monde et comme je
sais que c’est le reflet de ce que je porte, j’accueille les personnages
énergies de l’ado intérieure.
Plus que jamais, être dans l’instant présent,
centré et ancré dans le cœur, connecté à l’âme, la conscience divine, prend
toute son importance et son sens. Il y a bien longtemps que je n’avais pas été
si perdue et désabusée. C’est dans ces moments que la musique permet de nourrir
l’espoir et la joie. Espoir en quoi, je n’en ai plus aucune idée mais je chante
à l’unisson avec chaque artiste qui s’exprime dans mon « juke box »
perso.
Voyons
ce que dit Lise Bourbeau à propos de la fièvre, de la toux. Même ce rhum n’a
pas de sens ou du moins pas de raison d’être dans le sens où je n’ai rien fait
de particulier, je n’ai pas eu l’impression d’avoir froid.
Ce serait une colère
refoulée ; fièvre froide, ou en résolution ; fièvre chaude.
Voilà qui
me confirme le fait que je sois en train de faire face à l’ado intérieure, à la
blessure d’injustice et les récents évènements en Belgique ont du amplifier
cette sensation de vivre dans un monde insensé, où on tue des innocents.
Ça,
c’est la vision humaine des choses, au niveau de l’âme, si on considère que tout
a un sens, une raison d’être, que ce qui se passe à l’extérieur nous invite à
regarder en nous-même, on va constater qu’on porte cette blessure d’injustice. C'est un appel à devenir responsable de soi, à cesser de projeter ses attentes sur un dieu extérieur et à trouver la source en soi, la sagesse innée.
On sacrifie l’enfant et l’ado en soi pour se donner l’impression d’être adulte,
mature, mais en fait c'est une forme de démission, un passage en force, l'illusion de devenir mature alors qu'on ne fait qu'exclure des aspects essentiels de soi.
Au contraire, en accueillant ces
parts internes, en les honorant, en laissant la source consoler les peines de
l’enfant, guérir la blessure d’injustice, harmoniser les énergies et unifier
les corps, on va trouver l’équilibre et la cohérence, par l’unité intérieure.
Ce
qui fait souffrir l’ado, c’est son besoin d’absolu, sa façon de voir les choses
de façon radicale, tranchée, mais c’est aussi un moteur d’action et quand on
sait que la dualité est une dynamique, un contexte qui permet de se situer, de
faire des choix, de s’orienter, on va pouvoir l’utiliser.
Si on considère le
monde de façon duelle, on va sombrer dans la dépression et le sentiment
d’injustice va amplifier parce qu’on oppose ce qui est.
Le cœur, la vibration
de la source, la vision de l’âme permettent de relativiser les choses et quand
on se positionne au centre de soi, on va voir qu’effectivement tout n’est pas
ou tout blanc ou tout noir. Il y a du bon et du mauvais en chaque chose et si
on les oppose, si on veut seulement mettre en évidence ce qu’on croit être bon,
on se fait des illusions.
Je crois que ce qui est difficile pour moi, c’est
d’accepter le fait qu’il faille détruire, que la vie s’équilibre avec la mort.
Quand je suis au jardin et que je coupe un ver de terre en deux avec ma mini
pelle pour désherber, je suis dégoûtée et je m’en veux. Puis je bloque sur ces
conditions de l’incarnation où la mort est nécessaire. Je pense que c’est
l’origine de ce sentiment d’injustice. L’adulte sait que la mort n’est qu’un
passage mais des aspects internes voient encore cela comme une perte, une
injustice.
Quand
j’accueille ces pensées, l’idée de profiter de chaque instant émerge justement
parce que la vie est éphémère. Et c’est aussi la meilleure façon d’honorer la
vie, d’honorer le vivant, tout ce que nous sommes, que de porter et rayonner la
joie de vivre.
Il ne s’agit pas d’ignorer la réalité ou du moins les conditions
de l’incarnation mais de les offrir à la source en soi afin qu’elle équilibre
les énergies, et qu'on puisse relativiser les choses. Accepter d’être mortel tout en sachant que
l’âme est éternelle, accueillir ses propres limites afin de sentir l’infini en
soi, reconnaitre et accepter le paradoxe de l’humain divin.
Je
retourne à la musique, la danse, le chant et à l’offrande à la source de toutes
ces pensées qui nourrissent les extrêmes, la division, la dualité. Merci à mon
âme pour sa présence et son soutien en cette période de crise où il est
important de se souvenir que c’est dans le cœur, que se trouve la paix, la
sécurité, le calme, malgré tous les mouvements intérieurs et extérieurs.
En ce
moment, mon cœur vibre et ça suscite des questions au sujet de l’amour, de la
relation amoureuse et bien évidemment, ça éveille aussi des peurs, des
blessures, mais comme je sais qu’en confiant tout cela à la source, en restant
dans le présent, la clarté viendra après, je me contente de tout ramener à
l’intérieur.
J’ai écouté plusieurs fois cette conférence de Sylvain Didelot à propos des relations qui guérissent et bien
que ça résonne fortement, j’en viens toujours à me dire que c’est avant tout en
soi qu’il est nécessaire de réaliser l’unité. Qu'il n'est pas nécessaire de vivre un relation de couple pour guérir ses blessures puisque tout commence en soi et par l'accueil de ses pensées émotions douloureuses, on se libère des comportements automatiques, réactionnels.
Toute relation sera alors abordée de façon sincère, dans le respect, l'intégrité, la capacité à être authentique et transparent, de dire sincèrement ce que l'on ressent.
La vie, les situations, les rencontres, nous renvoient toujours à ce que l'on porte à l'intérieur et lorsqu'on accepte de regarder en soi, on va pouvoir repérer les comportements faussés par les blessures, accueillir ses peines et clarifier notre vision, nos sentiments.
« Les Relations qui Guérissent » Sylvain
Didelot
Le début de la vidéo m'a fait rigoler parce que ça introduit bien le thème, l'idée que la guérison dans le couple, passe par une sorte de confusion tout comme l'accueil des pensées émotions en soi passe par l'observation des pensées émotions chaotiques...
Son raisonnement peut sembler bien complexe mais c'est toujours intéressant d'entendre d'autres points de vue, de retenir ce qui résonne, d'apprendre à discerner ce qui nous correspond, ce qui fait écho et nous semble juste, dans l'instant.
Le
ciel est gris et le jardin ne m’attire pas de toute façon vu mon état, il vaut
mieux que je reste au chaud.
Quand je
prends du recul sur les pensées émotions qui émergent en même temps que cette
sensation d’être amoureuse, je peux voir les blessures d’adolescence mais en
même temps toutes celles de mes ancêtres, de l’humanité qui dramatise les
sentiments amoureux. Comment peut-on être amoureux sans passion, sans sentir
une forte attraction ? Parce que si on accueille les pensées émotions, il
ne reste plus qu’une vibration qui rayonne sans objet. C’est très souvent le
mental qui se fait des films à partir de préférences, de croyances, d’idéaux,
de vision au sujet du sentiment amoureux, on espère souvent trouver un sauveur en l'autre et ça fausse complètement la relation.
Rester seul par sécurité, par peur de souffrir, de se
planter ou aller vers l’autre par besoin, par peur de la solitude, par
commodité, sont des points de vue qui demandent à être harmonisés, relativisés.
Est-ce
qu’il faut nécessairement avoir des raisons arrêtées pour aimer ? Est-ce
que l’amour universel, le fait de réaliser l’amour en soi n’est pas une fuite
devant la vie, devant la peur d’aller vers l’autre ?
Bon, vas te coucher
Lydiouze !
Je
viens de regarder une conférence de Diane Baran qui aborde les relations parents-enfants par la
communication non-violente et j’ai pris quelques notes.
Là encore, pas de
hasard, l’élan qui m’a porté sur cette vidéo est une réponse à mes
interrogations du moment.
Dans les moments où les pensées émotions surgissent,
il est nécessaire d’accueillir l’enfant intérieur, celui qui sait exprimer nos
blessures, nos incompréhension mais il faut savoir écouter et traduire cela. C’est
pour cette raison que j’ai noté le
processus qu’elle décrit avec précision, celui qui permet de détecter les
besoins qui sont derrière les blessures, ceux qui ne sont pas nourris et créent
une réaction aux stimulii extérieurs.
« Auto-empathie :
Observation :
qu’est-ce qui me fait réagir ? Qu’est-ce qu’il/elle a dit qui me fait
réagir ?
Sentiment :
comment je me sens avec ça ?
Besoin :
quels sont les besoins qui n’ont pas été nourris par l’attitude de l’autre
?
Demande :
quelle demande je peux me faire ou faire à la personne pour satisfaire mon
besoin ? »
Diane
Baran
J'ajoute cette vidéo au sujet de la vulnérabilité qui vient illustrer par un exemple ce processus d'auto-empathie, d'accueil de ses pensées émotions:
"Accueillir sa vulnérabilité" - http://www.dianebaran.fr
Je note au passage la différence homme femme dans la façon d'aborder les choses, le masculin, c'est le côté mental, le raisonnement, la nécessité de "cerner la question" et ça complique considérablement les choses. Puis le côté intuitif et pragmatique du féminin qui apporte des solutions concrètes, qui unit l'intuition à la logique avec simplicité.
C'est une comparaison qui n'est pas une critique mais j'y vois encore l'illustration du besoin d'unifier les aspects de l'être, d'être centré dans le cœur, la nécessité d'aborder les choses dans l'équilibre et la simplicité.
Quand
on adopte des masques pour cacher ses blessures, ça fausse totalement la
relation aux autres et encore plus quand il s’agit de la relation homme/femme.
La peur, le besoin de contrôle, le fait d’être sur la défensive, induisent tout
un comportement qui peut-être observé dans la transparence et la neutralité.
On
verra qu’on est très souvent dans la projection ; on se fait des films, on
anticipe et on manipule l’autre soit en se conformant à ses attentes, soit en
mettant en avant des aspects valorisants de soi. On projette nos propres
attentes, on pense à la place de l’autre et on se comporte comme on aimerait qu’il
nous traite, selon nos préférences.
La transparence vis-à-vis de soi, la capacité à s’observer sans se
juger et à voir les personnages internes, les masques qu’on porte, est une
attitude qui favorise de saines relations avec les autres parce qu’on apprend
à reconnaitre nos besoins véritables et nos sentiments qu'on saura mieux exprimer. On a tendance à projeter sur l'autre, nos peurs, nos fantasmes et on n'ose pas dire ce qu'on ressent par peur d'être jugé ou même rejeté.
C’est en cela que je
trouve la CNV (communication non violente) intéressante parce que ça demande de reconnaitre ce qu’on porte
avec précision afin d’être authentique envers l’autre, d’être capable de
transparence, de dire ce qu’on ressent.
Puis connaitre ses besoins est aussi
essentiel pour créer sa vie, s’affirmer vis-à-vis des autres, mais aussi de soi-même, on saura poser des
limites.
On sait tous à peu près ce qu’on veut mais très souvent ça n’est pas
clairement définit et ça peut entrainer des malentendus, on aura des difficultés à s'orienter dans la vie et à formuler
ses demandes dans la relation aux autres.
La fièvre fait encore son effet, mon discours est encore assez trouble et j'ai bien l'impression que cet état fébrile est l'expression du manque de clarté intérieure.
Ça ira mieux demain...
Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter
l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr