Ce
que je vis en ce moment est assez particulier mais ça n’est pas non plus
nouveau, il semble même que ce soit cyclique. Ce dernier point est la seule
chose qui me rassure parce que tous mes anciens repères s’écroulent. Ce qui n'est pas mauvais en soi parce que ces repères sont des croyances qui par nature sont changeantes.
C’est
comme une mise à jour de ces croyances et même plus que ça, un effondrement de
certaines illusions.
Mon côté radicale envisage encore plus ou moins les choses de cette façon pour
le moment parce que je suis encore sous l'emprise de la dualité, enfin je la voie encore comme une contrainte, une réalité conflictuelle plutôt que comme un moyen, un outil.
Mon
interprétation de l’amour, du divin, des lois universelles, est en train de
changer et pour le moment, c’est plutôt la phase rébellion, rejet, de ce qui m’apparait
comme une chimère, une illusion de plus.
En général, juste avant ces périodes
de remise en question, je vois les choses d’une façon presque idyllique, l’espoir
est à son comble, la sensation de voir clair et de comprendre la vie, ce que je suis, me poussent à vouloir me prendre en main.
Mais comme c'est par la force, selon l'ego et ses stratégies, je me trouve face à ce que j'appelle une épreuve,
parce que ça ne correspond pas à ce que je voulais, et ça vient tout remettre en question.
Une bricole que je vais voir
comme un obstacle immense parce qu’en fait ça fait voler en éclat mes
certitudes, ça vient remettre en question ma façon de comprendre la vie et surtout le supposé libre arbitre, le pouvoir de la pensée...
Avec un peu de recul et quand je retrouve mon calme, je me dis que
je me suis encore laissée emporter par la peur, que je me suis fait un film
alors je passe par une phase de colère, de culpabilité puis d’accusation.
L’ego en prend
plein les oreilles et redevient l’empêcheur de tourner en rond, je devrais dire
‘d’évoluer’. Comme je comprends un peu les mécanismes de l’ego, les stratégies
de survie, je m’embarque dans une quête de sens qui ajoute au mal-être parce qu’en
fait la solution ou réponse est toujours le lâcher prise, l’abandon à la
source, la confiance en la vie.
Cette période de révolte envers le divin, enfin
la vie, peut durer tout de même pas mal de temps avant que je me rende compte
que c’est précisément ça qui me rend malheureuse.
Je sais pourtant
théoriquement que cet abandon à l’amour est l’unique voie de sortie mais quand
la vie semble m’agresser, je m’englue encore plus dans la souffrance en
essayant de raisonner les aspects de moi-même qui sont dans la confusion.
Je me
révolte parce que j’aie cru avoir suffisamment libéré les énergies du passé
pour pouvoir enfin créé ma vie comme je l’entends. Je souffre de continuer de nourrir la victime intérieure en pensant que je peux guérir en changeant mes croyances alors que les choses ne sont pas ainsi.
La
colère vient du fait que ça n’est pas l’ego
qui peut choisir de modeler la vie à sa guise. Alors la sensation d’être à
nouveau une marionnette me pousse à en vouloir à mon âme.
Mais tout ceci semble
tout de même avoir un sens, celui de ne pas me bercer d’illusion, de ne pas
retomber dans les pièges de l’ego et de revenir concrètement à l’amour en moi.
Pas l’amour mental comme je le disais hier, mais l’amour vécu, vis-à-vis justement
de l’ego qui panique à l’idée de disparaitre et de ne pas avoir de pouvoir. Il a juste une vision erronée de la loi d'attraction et du libre arbitre. Enfin pour être honnête et responsable, je devrais dire "j'ai" une vision faussée des lois universelles, quand je me prends pour mes pensées. Quand je m'identifie à ma personnalité, celle qui me donne l'impression d'être un individu séparé des autres. Ce qui n'est pas totalement faux mais relatif.
Alors
une fois que je suis à la phase "écoute des pensées émotions", que je peux
prendre un peu de recul, me placer en observatrice et que je constate que c’est
l’ego qui est dans la peur et donc le besoin de contrôler, une forme de
tendresse m’envahit face à ses gesticulations vaines.
Vaines si on veut parce
qu’à ce moment là, je ressens l’humilité du cœur qui s’ouvre à nouveau et la
paix qui revient, changent ma vision des faits.
Puis je me
dis que c’est naturel d’être embarquée dans le balancement d’un pôle à l’autre,
que c’est tout à fait humain et la rancœur, la colère vis à vis de la vie s’estompe.
Puis
à chaque fois, je me dis que la fois d’après j’essaierai de me souvenir de ce
processus qui vise à alléger, épurer les corps mental émotionnel mais c’est bien
souvent inutile.
En
général quand je me sens en confiance parce que je crois comprendre les choses,
c’est là que j’ai la bonne idée de diminuer les cachets puisque c’est cette
situation que l’ego considère comme un enfermement, une erreur sur mon parcours,
quelque chose qui me limite et qu’il faut éliminer parce que c’est la
manifestation de mon passé, un choix qui n'a plus de raison d'être. Ce n'est pas faux non plus mais il n'y a que l'amour qui puisse changer les choses.
Je
me dis que je nourri la maladie, l’état de victime, en étant dépendante de ces
médicaments, que je fais le jeu des lobbies pharmaceutiques, que je perds mon
pouvoir d’agir, que je ne suis pas moi-même, que ça n’est pas de l’amour, du
respect pour mon corps physique.
Je pourrais énumérer tout un tas de bonnes
raisons de combattre cette faiblesse mais au bout du compte, c’est encore l’ego
qui tente de contrôler, de manipuler des aspects internes, qui croit que par
ses calculs savants, il peut aller contre l’inconscient, contre le divin même, précipiter
les choses, les forcer, obliger les parts intérieures encore soumise à la peur,
à se conformer à sa vision du bien et celle de la puissance, du pouvoir.
Alors
évidemment quand quelque chose vient rompre sa belle mécanique, ses
raisonnements logiques, ses stratégies guerrières, il pète un câble.
Il s’effondre
en constatant que la peur est toujours là, qu’il ne peut rien contre ça, que
malgré son « intelligence » et sa bonne volonté, il y a encore des
aspects internes vulnérables, fragiles. Il s'effondre parce qu'il pensait avoir du pouvoir alors la colère monte et il continue d’essayer
de contrôler les choses jusqu’au moment où des larmes coulent.
Là,
les choses s’adoucissent, deviennent moins radicales, moins tranchées.
Puis je repars dans la gamberge, je me
dis que cette façon d’agir, de réagir est très masculine, que le féminin en moi
est étouffé, encore considéré comme faible, et qu’inconsciemment je considère
encore cette énergie comme celle de la victime.
Que j’ai peur de l’amour, de la
tendresse, que je continue de fonctionner comme un robot manipulé par la peur d’être
vulnérable, ce qui augmente le besoin de contrôle.
En
général à ce stade, ça devient tellement lourd de cogiter sans arrêt, que je
vais me coucher et rejette en bloc tout ce en quoi j’ai cru au niveau
spirituel.
Une façon de jeter l’éponge, de se résigner, et bien que ça ne soit pas le véritable lâcher prise, une fois la tempête passée, ça me ramène à la réalité du quotidien, me pousse à passer à l'action, à prendre soin des besoins du corps physique, et l'amour en moi revient.
Je
laisse tomber les lectures spirituelles en me disant que c’est de l’arnaque,
de l’illusion, puis peu à peu je me dis que tous les points de vue sont
légitimes, que ma réaction reflète ma façon de rejeter une fois de plus mon aspect rêveur, enfantin. Que je tente de contrôler vainement ce que je suis selon le mode égotique qui consiste à éliminer ce qu'il considère comme faux, ce qui ne correspond pas à sa vision.
L'effet de l'identification au mental, de la dualité, le rejet de la réalité, la résistance à ce qui est lorsque la réalité ne correspond pas à mes attentes.
Et que tout ceci est encore une question d'équilibre, de juste milieu. Que la "réponse" est dans le coeur.
Et que tout ceci est encore une question d'équilibre, de juste milieu. Que la "réponse" est dans le coeur.
Je
ne renie pas ma foi, mon intuition, mais il y a encore beaucoup d’illusions dans
tout ça, de croyances qui m’éloignent de la réalité de l’instant, me projettent
dans l’avenir et nourrissent aussi le passé de victime puisque c’est une
approche très mentale des choses.
Bien
que je sache que l’harmonie et la paix soient les énergies du
bien-être, je suis encore à vouloir atteindre cet état de façon intellectuelle, en agissant, en me raisonnant.
L’ego
continue de croire c’est par la
compréhension et le fait de vouloir vivre en paix que ceci se réalise mais c’est
toujours quand il lâche le contrôle qu’elle revient.
Vouloir la paix est
impossible parce que ça ne se décrète pas, ça se révèle, par le fait de ne plus
le vouloir. C’est quand on ne cherche plus à l’atteindre qu’elle se manifeste,
qu’elle émerge.
On
n’impose pas la paix en soi pas plus que l’amour, on les accueille et pour que
ça se manifeste, il faut cesser d’en faire une quête.
Et comme mon ego est fort, c’est très souvent quand quelque chose
le sidère qu’il lâche prise, qu’il cesse de vouloir.
Ce n’est plus alors une
forme d’acceptation théorique parce qu’il connait le bien-être que procure la
paix, c’est un abandon réel.
Ça passe tout de même par de la colère et quand
elle s’est exprimée, le calme revient et le silence aussi.
Le spectacle est
assez comique enfin ça c’est quand j’arrive à me détacher de la scène parce qu’alors,
je vois les aspects internes qui luttent, s’accusent mutuellement, se font des
reproches. Exactement comme dans la vidéo d’Isabelle Padovani. J’ai tendance à
avoir envie de voir ses vidéos quand je suis dans ces moments de désillusion.
Tout
est relatif et faussé dans notre monde et comme on est interconnectés, selon
ce que l’on vit, on se sent plus proches vibratoirement de certaines personnes
qui correspondent à nos pensées, croyances et vision du moment.
C’est
assez inconfortable de changer d’état d’être selon ce qu’on vit en soi mais il
semble que ce soit le lot quotidien de ce monde, de la vie en perpétuel
mouvement. Bien que la vie soit facilitée lorsqu’on s’abandonne à son cours, le
fait d’avoir une tête, la capacité de penser vient souvent perturber ce flux.
L’ego
s’accapare les choses très rapidement et les tourne à sa sauce.
Le
cœur, le point zéro, la neutralité reste le refuge idéal mais ça demande à l’ego
de faire le sacrifice de sa place de dirigeant, de cesser de vouloir.
Je
vais me recoucher, j’ai froid ! Toujours pas de coup de fil de l’entreprise
de ramonage mais elle m’avait prévenu que ce ne serait pas avant mercredi alors
c’est normal.
Reste à patienter !
Et c’est aussi ce que la vie me demande
mais comme la patience n’est pas une chose naturelle quand on s’identifie à l’ego,
ça n’est pas évident.
Je ne rejette pas non plus cet aspect de la personnalité
mais il est clair que j’y suis encore très identifiée, attachée.
J’ai
essayé de faire du feu lundi mais je me suis enfumée pendant trois heures sans
réussir à chauffer l’appart. La seule chose que j’aie faite, c’est d’exprimer
la colère, de m’énerver, de m’en prendre à la vie, à mon âme puis à mon ego et
ses croyances puis finalement, j’ai fini par aller me coucher, dégoûtée et lessivée, c'est le cas de le dire.
Une fois le calme revenu, j'ai reconnu l'aspect libérateur de tout ceci et le fait de ne pas avoir retenu ce qui émergeait est une bonne chose, il fallait que ça sorte. Que ça vienne équilibrer les choses et me fasse redescendre de mon petit nuages de croyances illusoires au sujet du pouvoir et du libre arbitre.
Et quand une marée d'émotion, de colère, de rébellion se manifeste, il est impossible et inutile d'essayer d'aller contre ça ou de chercher à revenir à la paix intérieure immédiatement. C'est là qu'on se leurre et qu'on est à fond dans le contrôle.
Depuis,
je n’ai pas retenté le coup, je m’accommode tant bien que mal de la situation
en offrant "au vide", tout ce qui me passe par la tête, en essayant de ne pas le
laisser embarquer dans l’auto-critique, le jugement, la colère. Déjà, je ne
cherche plus trop à comprendre et ça c’est plutôt reposant. Puis la colère envers l'âme a fait tomber les étiquettes, les images d’Épinal, les noms attribués au divin, aux énergies.
Parce que bien que le fait de nommer les énergies puisse aider momentanément à se situer, c'est encore un enfermement mental qui nous relie aux égrégores, aux conditionnements...
Je
ne renie pas la loi d’attraction, de résonance pas plus que l’existence de
plans parallèles mais je suis consciente que ça m’éloigne de la réalité de l'instant, de ma
responsabilité, de la vie même.
C’est
encore le juste milieu, la patience et la tempérance qui sont nécessaires et
une fois de plus, ça n’est pas l’ego qui possède ses qualités ou qui peut les
acquérir.
J’ai
bien l’impression qu’il ne changera pas ou du moins que ça n’est pas le fait de
connaitre le pouvoir de l’amour qui peut y faire quelque chose. Ce n’est qu’en
venant au cœur et en ne croyant pas les pensées que peu à peu tout se calme en
soi.
Les
questions ne font qu’ajouter du stress et n’aide pas à apporter une réponse à
la seule chose qui soit importante, « comment je gère ce qui est dans
cette réalité, au moment où ça se présente, comment j’assume le présent,
qu’est-ce que j’en fais, dans quel état d’être je l’aborde, est-ce que j’en
prends la responsabilité ou est-ce que j’accuse les autres, la terre entière,
les conditions de vie ? »
Le
monde de l’imaginaire, des rêves tout comme le monde virtuel sont des échappatoires, ils aident à relativiser le quotidien mais on peut aussi s’y
perdre ou y demeurer coincé. Encore plus quand la réalité est insupportable et
elle le devient quand on tente de comprendre le monde extérieur et son propre
monde intérieur.
Ce n’est pas tant le fait de chercher à comprendre qui est "un problème" mais plus le
fait que notre bien-être en dépende, qu’on mise là-dessus pour être en paix.
Revenir
à la simplicité du quotidien qui offre à chaque instant l’occasion d’être dans
le moment présent, simplement en étant présent à ce que l’on fait, représente
le chemin le plus sûr pour concilier les aspects de l’être, l’humain et le
divin, le masculin et le féminin, la raison et l’intuition, la lucidité et l’imaginaire.
En ce sens, les
rôles de parents sont ce qu’on fait de mieux pour grandir ou devenir
responsable et conscient sans se déconnecter de la réalité parce que l’innocence,
et surtout l’amour qui est partagé avec les enfants est pur, inconditionnel.
La
meilleure façon de lâcher le passé, c’est d’être pleinement dans le présent et
ce qui empêche cela, ce sont les pensées émotions polarisées auxquelles on s'identifie.
Le cœur, organe
central et majeur, permet de changer la vision, de transcender la dualité.
Essayer
de comprendre de quoi nous sommes faits de façon intellectuelle ne fait qu’amplifier
les blessures parce qu’il arrive toujours un moment où on tourne en rond.
La
recherche de compréhension ou plutôt le bien-être qui se base dessus nous
maintient dans le passé parce qu’on va se focaliser sur le pourquoi au lieu d’utiliser
sa conscience pour savoir comment faire face à ce qui est maintenant.
Et quand
on se confie au cœur pour avoir une vision neutre des choses, la réponse vient
dans le geste équilibré qui suit la paix retrouvée.
Souhaiter la dissolution de l'ego comme le disent les "maitres spirituels" ou les messages canalisés, c'est encore être dans l'illusion parce que ça n'est pas la volonté qui réalise cela, c'est la vie elle même qui nous amène à chercher la paix, par les expériences qui nous montrent que notre bien-être, notre équilibre en dépendent.
Le libre arbitre s'exerce uniquement dans la façon dont on réagit à ce qui se présente mais l'équilibre passe par le déséquilibre, par le va et vient entre les deux pôles que seule l'acceptation de ce qui est, ramène au point zéro.
On ne peut pas non plus accélérer le processus, parce qu'il est nécessaire à l'expérience et c'est ce qui fait qu'on va lâcher prise, en conscience et en confiance et non comme une posture décidée par l'intellect.
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l’intégralité, l’auteur et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr