dimanche 11 octobre 2015

« Colère, agressivité,… : les conseils de Catherine Gueguen pour réagir avec bienveillance » par Jeff & conférence de Marshall Rosenberg





Selon l'effet miroir; le fait que chacun reflète en l'autre ce qu'il cache, refoule et sachant qu'en chaque adulte, l'enfant que nous étions demeure, cet article rédigé par Jeff du site "anti-deprime.com", peut être utile à tous. 
Il existe en nous, cet enfant fragile, ou cet aspect intérieur vulnérable, immature, mais aussi pleinement vivant, celui qui ne sait pas exprimer ses émotions parce qu'il les a toujours niées ou refoulées. 
Le processus alchimique qui consiste à offrir à la source en soi, les émotions de l'instant, est une sorte de dialogue entre l'enfant et le parent, ou la sagesse interne innée qui habite chacun. 
On peut aussi l'appeler la conscience bienveillante, l'amour, lumière, ou encore selon les scientifiques, le cerveau reptilien; le tronc cérébral et le néo-cortex, la partie préfrontal du cerveau, ou d'un point de vue 'spirituel'; l'ego et la conscience pure...
Lydia

Dans son livre « Vivre heureux avec son enfant » , Catherine Gueguen répond à une problématique que rencontrent de nombreux parents au quotidien : Mon enfant fait des colères, il est agressif, il tape, il mord. Comment réagir avec bienveillance ?
Voici ses conseils.
Comprendre
« Entre 1 et 3 ans, si l’enfant se trouve dans des situations très émotionnelles qui le mettent en état d’insécurité, s’il se sent en danger, si des besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits (besoin d’affection, d’attention, de jouer, de calme,…), son cerveau archaïque va le dominer et le conduire à avoir des réactions instinctives d’attaque, de fuite ou de sidération.  »


Dans ce cas, la réponse idéale de l’adulte n’est pas la répression par la punition, la menace, l’isolement ou la violence mais bien l’écoute émotionnelle, la facilitation de l’expression verbale et la fermeté avec un rappel et une explication des règles. Cette approche douce permet au cerveau de l’enfant de devenir mature et de prendre progressivement le contrôle de ses impulsions.

Les cris, menaces, postures menaçantes, violences physiques et orales de l’adulte face aux crises d’un enfant ralentissent la maturation de son cerveau. De plus, l’humiliation et la peur induites, loin de stopper le comportement agressif, provoqueront encore plus d’agressivité (les neurones miroirs aident l’enfant à imiter ce qu’il vit) et pourront rendre l’enfant anxieux et dépressif.
A retenir :
·         L’enfant n’est pas « méchant », il ne cherche pas à provoquer ses parents.
·         Son cerveau est trop immature pour maitriser ses émotions. Il a besoin d’aide.
·         L’empathie et la bienveillance aident l’enfant à développer son cerveau tandis que le stress induit par l’humiliation non, au contraire.
·         Peu de mots suffisent, les neurones miroirs permettent à l’enfant de nous imiter. Si son environnement est empathique et bienveillant, il le deviendra aussi. A l’inverse, s’il subit et assiste à de la violence, il la reproduira.

Comment réagir
1) Déconnecter les processus inconscients et soigner son propre enfant intérieur
Face aux crises de l’enfant, et avant toute réaction sous l’emprise de la colère et qui emmènera à de la violence physique ou orale, se demander : « Est-ce moi qui réagis ainsi ou est-ce que je reproduis ce que j’ai subi pendant ma propre éducation ? » 
Voici une question qui peut déconnecter les processus inconscients qui nous entrainent sur le même chemin éducatif que nos parents.

Il se peut d’ailleurs que la croyance selon laquelle « c’est la meilleure manière d’éduquer  » soit fortement ancrée grâce à la répétition, dans l’enfance, de messages culpabilisants ou erronés ou encore d’étiquettes qui ont modelé la personnalité de l’enfant que vous étiez et de l’adulte que vous êtes :
« C’est pour ton bien. » ( *le parent indique à l’enfant qu’il sait mieux que lui ; l‘enfant n’aura pas confiance en ses ressentis et ignorera ses besoins, il apprendre à obéir à une autorité supérieure...)  
« Tu me rends dingues » ( *l’enfant culpabilise, il croit qu’il a du pouvoir sur ses parents en même temps et commencera à en jouer ; cris, caprices…) 
« Qu’est que tu as encore fait » ( *l’enfant se sent coupable et mauvais) 
« Tu es insupportable » ( *l’enfant se sent jugé ) 
« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un gamin pareil » ( *culpabilité renforcée) « Heureusement qu’on t’a puni car tu aurais fait encore plus de bêtises » ( *l’enfant comprend que la punition c’est pour son bien, il intègre l’idée de punition et de récompense comme critères d’évaluation de qui il est) 
« Tu n’as pas le droit de pleurer avec tout ce que je fais pour toi » ( *il apprend à refouler ses émotions, il se coupe d’une part essentielle de lui-même ) 
« Tu es trop gâté » ( *il culpabilise quand il reçoit quelque chose) 
« Qui est le coupable ? Qui a renversé ce vase ?  » ( *induction de la peur, de la culpabilité)
« Tais-toi ! quand on est aussi méchant que ça, on n’a pas le droit de parler. » ( *l'enfant est jugé, se jugera aussi, se sentira coupable d'avoir des émotions, n'osera pas dire ce qu'il pense, ressent, se repliera sur lui-même...)
« Obéis ou alors… »  ( *induction de la menace, de la peur de l'autorité)
« J’en ai marre de toi. » ( *culpabilisation, dêgout de soi) 
« Ta sœur au moins est plus sage que toi. » ( *induction de la comparaison qui crée la jalousie, l’envie, le rejet de soi, l'esprit de compétition...) etc.

Il est donc important de percevoir l’impact de ces phrases entendues pendant notre propre enfance et de soigner notre enfant intérieur pour ne pas les reproduire.

2) Adopter les réflexes bienveillants et empathiques
Catherine Gueguen conseille, lorsqu’un enfant s’apprête à taper, d’arrêter son geste avec douceur et sans élever la voix. Songez que son cerveau est immature, que l’enfant ne se contrôle pas, qu’il a besoin de votre présence pour l’aider à satisfaire ses besoins et calmer ses émotions et que vous l’aimez par dessus tout.
Si l’enfant est en colère, lui parler n’aura pas d’effet. En revanche, une étreinte physique produira de l’apaisement. ( *pour l'enfant intérieur, poser les mains sur son ventre peut calmer considérablement)
Une fois la crise surmontée, il est essentiel de poser des mots sur les émotions et de rappeler les règles tout en suggérant des solutions.
« Tu étais très en colère n’est-ce pas ? Je comprends que tu sois en colère mais jeter et mordre ne permettent pas de trouver des solutions, au contraire, cela nous en éloigne. Parler oui. »
Cette question peut également aider (après 5 ans) : « Comment t’y prendrais-tu pour calmer un enfant en colère ? »

Enfin, Catherine Gueguen nous invite à renforcer la confiance de l’enfant afin qu’il progresse :
« Tu vas apprendre à faire autrement, je te fais confiance, tu vas y arriver. »
3) Connaitre les besoins de l’enfant :
Connaitre les besoins de l’enfant est indispensable pour comprendre et réagir à ses comportements. Un besoin inassouvi provoque une émotion. Et c’est cette émotion que son cerveau immature ne peut gérer.
Dans son livre, l’auteure propose un tableau complet par tranche d’âge avec les besoins affectifs fondamentaux ainsi que les conséquences lorsqu’ils sont satisfaits ou pas. Précieuses informations.

Les besoins de l’enfant entre 1 et 2 ans :
-d’un adulte qui l’apaise quand il a de fortes colères, qu’il tape, mord
-d’un adulte qui le comprenne. Ce qui ne signifie pas laisser tout faire et céder. Quand l’adulte n’est pas d’accord, il le dit calmement, agit avec empathie et bienveillance
-d’un adulte qui lors d’un différent, propose diverses solutions à l’enfant pour renforcer son esprit d’initiative et son autonomie
-d’un adulte qui lui serve de modèle, donnes des repères ;
-de confiance
-d’explorer, de découvrir, de comprendre le monde qui l’entoure
-de sécurité et de liberté
-d’être soutenu et encouragé dans sa curiosité.

Entre 2 et 5 ans :
L’enfant a les mêmes besoins que précédemment sans oublier
-qu’il est toujours soumis à de fortes impulsions, émotions qu’il ne contrôle pas encore.
-qu’il a donc besoin d’apaisement, d’un adulte qui lui-même sait sortir des conflits, lui sert de modèle, donne des repères de façon bienveillante et qui lorsqu’il n’est pas d’accord propose à l’enfant de chercher des solutions ensemble.

Les conséquences d’un comportement de l’adulte qui correspond aux besoins de l’enfant :
Entre 1 et 2 ans : L’enfant a du plaisir à vivre, il a de l’allant, est joyeux, explorateur, joueur. Il a des peurs, des colères. Sises besoins ne sont pas nourris, l’enfant est stressé, il peut devenir de plus en plus agressif ou anxieux ou déprimé.
Entre 2 et 5 ans : L’enfant apprend très progressivement à réguler ses émotions, ses impulsions. Il est heureux de vivre, sociable, curieux, entreprenant, joueur. Il aime comprendre, apprendre. Si ses besoins ne sont pas nourris, l’enfant n’apprends pas à réguler ses émotions, il devient de plus en plus agressif anxieux ou déprimé.

4) Les actes à éviter :
·         dévaloriser l’enfant « tu es méchant » « ce n’est pas bien ce que tu as fait »,…
·         crier, menacer, punir, humilier, faire les gros yeux.
·         lui demander de réfléchir à ce qu’il vient de faire, surtout en dessous de 5 ans car l’enfant n’a pas la maturité pour analyser ses actes et prendre du recul. 

Article rédigé par Jeff du site :




Comme je le disais en introduction de cet article, il ne faut pas oublier que nous sommes des miroirs les uns pour les autres et qu’être parent, c’est aussi faire face à l’enfant qui est en soi. En ce sens enfants et parents sont engagés sur un chemin d’apprentissage réciproque. Puis pour ceux qui n’ont pas d’enfant il est important de savoir cela de façon à comprendre comment agir envers l’aspect intérieur qui est immature parce que blessé, replié sur lui-même, vulnérable. 
Guérir cet enfant en soi, c'est guérir ses blessures, son cœur, parce qu'accepter sa vulnérabilité fait de nous des êtres complets, équilibrés, aptes à créer leur vie selon leur être véritable et multidimensionnel.

*J’ai ajouté une astérisque et quelques mots entre parenthèses, concernant selon moi, la façon dont l’enfant peut percevoir ses phrases prononcées par les parents. 
Ces phrases, nous les avons entendues et une voix en nous très souvent, continue de les prononcer. 
Nous portons tout en nous, une quantité infinie de personnages qui sont l'écho de ceux avec qui nous avons vécu au moment où notre personnalité se construisait par mimétisme; nos parents, nos professeurs, nos frères et sœurs. Puis à l'âge adulte, la société, les médias, les publicités même, nourrissent les personnages internes et en induisent d'autres qui serviront, consciemment cette fois, de modèles...

En général, on nous éduque par la culpabilisation, l’évaluation et le système de punition/récompense basé sur le jugement, la culpabilisation, le déni, le rejet.
J’ai regardé cette conférence de Marshall Rosenberg avec beaucoup d’intérêt parce qu’il développe toutes ces choses que les femmes en général, ou ceux qui sont connectés à leur cœur, connaissent de façon intuitive.

Marshall Rosenberg - Eduquer sans récompense ni punition - CNV Communication NonViolente - NVC


Pour finir, voici une technique de respiration expliquée de façon simple, en image

Aider son enfant à gérer ses émotions : technique du ballon
Comment aider son enfant à gérer ses émotions et sa peur grâce à la technique du ballon ? Afin de mieux appréhender cette méthode de respiration, il vous suffit de bien suivre la vidéo.



Merci de laisser les références, les liens, si vous souhaitez diffuser cet article et citer l’auteur de ce post : Lydia Féliz, l’adresse du blog : http://lydiouze.blogspot.fr puisque la recherche, la mise en page, la photographie, la signature, tout ça demande du temps, de l’énergie, même si c’est fait avec passion