Je suis abonné à la lettre de psychologie.com depuis
pas mal de temps mais comme la plupart des mails, je ne les lis plus ou
seulement quand l’élan me pousse à le faire.
Celui-ci est tout à fait synchrone avec la
guérison de l’enfant intérieur qui est un passage nécessaire lorsqu’on a vécu
un trauma ou simplement quand on n’est pas connecté à la joie, au vivant en soi, quand on veut être soi-même, fidèle à qui on est.
L’enfant intérieur est cet aspect de nous-même qui
sait exprimer les émotions, qui rêve, qui prend la vie avec légèreté et
insouciance. Mais la majorité des gens pour être en mesure d’affronter la dureté
de la vie, se coupe de ses émotions, soit en les réfrénant, soit en les
anesthésiant avec des médicaments ou autres psychotropes. Puis il y a ceux qui
utilisent l’alcool, le shit, l’herbe, comme un moyen de lâcher tout ce qui est caché,
retenu, contraint, un genre de soupape, une façon de décompresser.
Chacun
trouve le moyen de contrôler, d’occulter ou d’éviter d’avoir à affronter les
émotions désagréables et par ce fait se coupe de sa nature véritable, de son
pouvoir créatif…
Le contrôle n’est pas la maitrise et on passe à côté de sa vie,
jouant des rôles de mari, de femme, de fils ou de fille de, d’employé,
endossant tour à tour à tour le rôle qui convient à la situation…
Pourtant il est possible de retrouver son intégrité
en apprenant à gérer ses émotions, et ce qui suit peut être très utile pour
savoir comment écouter, comprendre, éduquer l’enfant intérieur.
Il y a d’une
part l’accueil de l’émotion puis un dialogue qui s’installe avec l’enfant en
soi permettant de retrouver toutes les qualités propres à l’enfance, de se connaitre ne profondeur, et de pouvoir ainsi exprimer sa propre vérité.
La vie devient alors beaucoup plus facile,
épanouissante, magique même et les relations aux autres plus sincères,
enrichissantes. On redevient soi-même à mesure que l’enfant en nous grandit et
bénéficie de l’expérience de l’adulte ou de la sagesse innée qui n’est pas
relative au nombre d’années vécues sur terre.
Dans les propos d’Isabelle Filliozat, il suffit de
considérer l’adulte, comme la source intérieure (masculine et féminine),
l’observateur bienveillant, et l’enfant comme la part de soi qui exprime les
pensées émotions refoulées ou celles de l'instant.
Le jeu consiste à être à la fois celui/celle qui
exprime la peur, la peine, la douleur, la colère et celui/celle qui accueille,
(qui offre l’émotion à la source) qui observe sans jugement et laisse la
sagesse interne éduquer l’enfant en soi.
Nous avons tous accès à cette sagesse lorsque nous
venons au centre de l’être, pour y retrouver la paix.
« Cultivons
l’intelligence émotionnelle des enfants »
Propos recueillis par Flavia Mazelin Salvi
Écouter,
accueillir et valider les émotions de ses enfants pour les aider à se
construire, c’est l’un des fondamentaux de la parentalité positive, représentée
en France par la psychothérapeute Isabelle Filliozat. Explications et
conseils.
Psychologies.com : "Pourquoi devons-nous accueillir
les émotions de notre enfant ?"
Isabelle Filliozat : "Le sentiment d’identité se fonde sur
la conscience de soi et de ses émotions. Si l’enfant n’a pas le droit
d’exprimer ce qu’il ressent, si personne ne l’écoute dans ses larmes, dans ses
rages, dans ses terreurs, ni ne valide ses sentiments, ni ne confirme que son
ressenti est juste, alors il peut aller jusqu’à effacer la conscience de ce
qu’il éprouve vraiment. Soit il ne ressent plus rien à l’intérieur de lui, soit
il installe en lui une émotion « autorisée » à la place de sa vérité
émotionnelle.
La
parentalité positive propose le chemin inverse : écouter, accueillir et valider
les émotions de l’enfant, pour l’aider à se construire en tant que personne et
à exister en tant qu’individu.
L’accompagnement de l’adulte lui est nécessaire
pour ne pas être envahi et débordé par ses affects, pour canaliser son énergie,
pour apprendre à exprimer ses besoins de manière socialement acceptable, pour
savoir s’il ne se met pas en danger en se laissant aller à ce qu’il ressent.
Psychologie.com:"Les
enfants expriment leurs émotions de manière très intense. Que faire, selon
vous, face à un enfant en colère qui hurle, jette des objets ou se traîne au
sol ? Faut-il tenter de le calmer ou le laisser se défouler ?"
Isabelle Filliozat: "Ni
l’un ni l’autre. Ce que vous décrivez n’est pas de la colère, mais une crise
due au stress, qui éclate souvent en fin de journée. Sous l’effet de trop
nombreuses sollicitations, le cerveau « disjoncte ».
La
crise se déroule en trois temps : l’enfant crie, puis tape ou lance un objet,
et enfin pleure avant de revenir dans nos bras. Une intervention parentale peut
stopper net la tempête électrique de son cerveau, mais cela ne signifie pas que
la crise est passée. L’enfant s’est juste figé dans le stress, qu’il devra
évacuer tôt ou tard.
Le laisser se défouler sans intervenir n’est pas non plus
une réponse satisfaisante.
Les « Va dans ta chambre te calmer » ne marchent
pas, car le cerveau émotionnel reste actif alors que le cerveau frontal est
inactif.
Or c’est lui qui nous permet de penser, d’anticiper, de décider.
Il
faut apprendre à l’enfant à se calmer, et non chercher à calmer l’enfant.
Pour
cela, on veillera d’abord à accueillir son émotion en reconnaissant son stress.
Par exemple : « Tu as eu une dure journée. »
Cet accueil, chez l’enfant comme
chez l’adulte, a un effet apaisant.
Il s’agit ensuite de l’aider à mettre des
mots sur ce qu’il éprouve, car l’émotion est une réaction physiologique de
l’organisme dont la fonction est de délivrer un message. Le rôle du parent est
de l’entendre, de l’écouter pour que son enfant puisse en comprendre le sens
et, progressivement, l’exprimer autrement.
Psychologie.com: "Comment
l’aider au quotidien à développer cette intelligence émotionnelle ?"
Isabelle Filliozat: "Elle
ne peut pas se développer si l’on pose à l’enfant des interdictions à longueur
de journée. Ni si, à l’inverse, on adopte un comportement laxiste. Mais ne pas
donner des ordres ne signifie pas tout permettre.
Il s’agit de poser des
questions, de délivrer des informations et d’exprimer des choix qui vont
permettre à l’enfant de se sentir décideur, de favoriser ses ressources plutôt
que de le contraindre dans des limites.
Les enfants apprennent en nous imitant.
C’est pourquoi il est préférable de vivre et de leur faire vivre ce que l’on veut
leur enseigner, au lieu de les noyer sous un déluge d’explications, de
consignes, de conseils.
Mettre des mots sur ce que l’on ressent (« Je suis
fatigué, triste, en colère »), les aider à en faire autant, les inviter à
commenter ce qu’éprouvent les personnages du livre qu’on leur lit ou du film
que l’on regarde ensemble, tout cela leur apprend à acquérir la compréhension
et le vocabulaire du monde émotionnel. Et à se familiariser avec leurs propres
émotions.
Nous savons aussi que lorsque les besoins de contact de l’enfant ne
sont pas suffisamment remplis, ses circuits cérébraux sont en manque : crises
de rage, pleurs pour un rien, comportements excessifs sont autant de
manifestations de détresse du système nerveux. Échanger des « Je t’aime »,
faire un câlin, jouer ensemble charge l’organisme en ocytocine, l’hormone dite
« du bonheur ».
http://www.psychologies.com/Famille/Enfants/Epanouissement-de-l-enfant/Interviews/Cultivons-l-intelligence-emotionnelle-des-enfants