Ce matin, j’ai une chanson en tête comme souvent et ce qui
« m’agace », c’est qu’en général, il s’agit de morceaux enregistrés
dans l’enfance, des airs que je trouve ringards ou moches mais que ma mémoire
de l’époque a absorbés telle une éponge. Là, c’est « les palétuviers roses
»… ! Jusqu'à maintenant, j'y voyais ma reliance à l’inconscient collectif puis je me dis que c'est peut-être l'enfant intérieur qui se réjouit d'être!
L’avantage immense de libérer la peur, c’est que ça permet
d’avoir un regard plus objectif, lucide, moins dramatique. Comme on prend en charge ses propres
émotions et pensées générées par la peur, on apprend à devenir responsable, à
cesser de voir en l’autre, la projection de nos peurs et les croyances qu’elles
forment.
L’autre nous reflète notre inconscient, nos croyances et le premier
réflexe, sera de l’accuser et c’est tout naturel puisqu’on ne sait pas gérer
les énergies en soi.
Quand les émotions nous submergent, on a l’impression de
ne rien pouvoir contrôler, d’être manipulé de l’intérieur alors on va chercher
à comprendre.
Mais comme on se méfie de soi-même, on va chercher des réponses à
nos questions, à l’extérieur, dans les livres, les religions, les philosophies.
On essaiera de trouver une forme de cohérence intellectuelle et on va vite se
heurter aux multiples points de vue qui sont en fait des croyances communes
plus ou moins puissantes selon le nombre d’individus qui les nourrissent, qui adhérent
à ces croyances.
Nous sommes en période de révélation et chacun donne son
opinion selon ce qu’il est, ce qu’il pense être et selon sa personnalité,
construite sur la comparaison, le vécu. Déjà, là, il y a un problème parce que quasiment
personne n’ose penser par lui-même. Chaque personne qui affirme ces croyances,
le fait en les ayant préalablement nourries de l’opinion d’autrui.
Le manque de
confiance en soi va amener à chercher des références, des arguments, qui vont
justifier les dites croyances. La peur de se planter, d’être dans l’erreur va
aussi influencer grandement les choix, les convictions.
On est motivé dans la recherche de sens par notre besoin de
cohérence, de compréhension et plus on doutera de soi, plus on aura besoin de
savoir, de connaissances. La peur et l’ignorance de sa vraie nature motive la
majorité des actes d’un individu. Puis quand on a un peu de recul, quand on
peut comparer les expériences, les croyances, on constate que ça évolue, ça
change, mais que l’énergie qui sous-tend nos démarches demeure celle de la peur.
On peut voir qu’on passe d’un conditionnement à un autre. Mais on n’est jamais
libéré du jeu des questions réponses. Ce jeu permet de se faire une idée de la
vie mais tant qu’on reste confiné dans le mental, l’intellect, non seulement la
vision sera limitée puisque partielle mais en plus on est divisé
intérieurement, en conflit permanent entre le bien et le mal.
La vision depuis l’ego est conflictuelle, on oppose ce qui
est, on privilégie un pôle ou l’autre, un corps ou l’autre, on pense devoir
trancher, prendre position et pour ce faire, il nous faut entrer en guerre avec
l’extérieur, défendre notre position pour avoir raison au risque d’être
totalement déstabilisé. Puis quand on rencontre quelqu’un qui nous démontre par
raisonnement que nous avons tort, soit on va amplifier nos croyances en luttant
à coups d’arguments, soit on va adhérer à l’opinion de l’autre.
Quand on a connu les états d’être différents portés soit
par la peur, soit par l’amour, on se dit que l’opposition se situe là. Que
c’est notre vision des choses qui change selon qu’on agit depuis la peur ou
dans l’amour.
On peut constater qu’à chaque fois qu’on aime, le monde nous
semble beau et quand on est dans la peur, nous voyons les horreurs de celui-ci.
Pourtant, ce monde ne change pas, il y a toujours eu des gens différents aux
comportements variés. On comprend que notre vision du monde varie selon notre
état d’être.
Quand on se sent bien en dedans, la vie s’écoule naturellement
mais lorsqu’on est mal dans sa peau, tout devient difficile, conflictuel.
Tout le monde peut faire ce constat, il n’y a pas besoin de
lire des livres, d’interroger des voyants, des êtres invisibles, pour voir que
nous interprétons ce qui est, selon notre état d’esprit du moment.
Chacun peut
sentir la différence en lui-même, entre la sensation que procure la peur et
celle qu’on ressent quand on est en amour.
Quand on apprend à venir en son cœur, c'est-à-dire à
respirer calmement au lieu de réagir aux stimuli extérieurs ou de bloquer les
émotions, on peut sentir une décontraction générale du corps physique qui
favorise la paix en soi. Et même si on n’est pas très sensible, on pourra
constater que notre vision de la situation change, que les émotions se calment.
On comprend alors le sens du véritable pouvoir; l'amour sans conditions et la
fragilité des croyances. On va alors entrer en guerre contre l’ego pensant
qu’il nous empêche d’accéder à la paix, au bonheur. Et plus on va lutter contre
lui, contre soi-même, plus on se sentira divisé, séparé, invalide, en manque.
Si je devais retenir les points de ma vie les plus
décisifs, ce seraient les quelques prises de conscience essentielles qui ont
marqué un tournant, initié un changement.
La foi au Christ qui a ouvert mon
cœur et élargit mon esprit puis la foi en l’énergie christique en chacun, m’a
libéré du besoin d’appartenance à un groupe.
Mais ce qui me permet de changer
vraiment, de guérir, de trouver la paix et de pouvoir ôter les masques adoptés
par la peur, c’est la connaissance de la gestion des émotions qui libère,
révèle l’être.
Depuis l’enfance, les connaissances mondaines me sont
apparues comme infondées, falsifiées, arrangées et beaucoup trop légères au
niveau de l’humain. J’ai fuit l’école pour aller vers l’humain et à
travers ces rencontres, apprendre et comprendre ce que je suis.
J‘ai vite vu
les jeux de manipulation, de pouvoir et de séduction, qui n’étaient pour moi
que mensonges et falsification. Mais j’ai aussi pu constater que l’humain peut
être sincère, honnête, bienveillant, naturel…
Deux mondes s’opposaient alors dans ma tête, celui des puissants
manipulateurs, dominateurs et celui des humbles, des pauvres, des simples.
Puis
j’ai rencontré des gens de ces deux camps et ma vision est alors devenue plus
nuancée. En effet, je croisais des envieux chez les pauvres et des altruistes
chez les policiers; des intolérants, des radins, chez les croyants et des âmes
généreuses chez les non-croyants.
Ceux qui défendaient les valeurs de justice et d’équité
changeaient leur discours dès qu’ils étaient admis dans la sphère des puissants
et devenaient à leur tour, égoïstes et opportunistes.
J’en suis venue à
détester l’hypocrisie et à rechercher la vérité toute nue, au-delà des
apparences. Parce que dès l'enfance, j'ai pu distinguer l'énergie derrière les apparences, sentir le décalage entre les faits, les discours et les sensations.
Puis j’ai pris conscience que j’étais aussi peu authentique que les
autres puisqu’il me fallait un produit pour oser être moi-même. Alors j’ai
voulu en savoir plus sur la psychologie de l’humain et le peu de temps passé à
la fac m’a incité à faire appel au divin. J’étais alors membre d’une église
chrétienne et bien que les enseignements me parlaient, je bloquais sur pas mal
de concepts qui me semblaient trop éloignés de l’amour. Cependant, le processus
de repentir, de pardon m’ont permis de constater le bien-être qui venait du
lâcher prise, la puissance guérissante de l’amour et sa vastitude.
Je n’étais pas trop marquée par la religion puisque j’ai
choisi de me faire baptiser à l’âge de 31 ans. Mon sens des valeurs avait été établi
selon mon expérience et la notion de bien et de mal était déjà très relative.
Le trauma de l’inceste m’a amené à connaitre dès l’enfance le caractère double
de l’humain. Je voyais mon père changer radicalement et pouvais sentir qu’il
agissait depuis son propre mal-être. Je sentais qu’il était une victime comme
moi et même si je ne savais pas à l’époque ce qu’il avait vécu dans sa propre
enfance, je sentais qu’il portait quelque chose de lourd et d’injuste.
J’ai pu
observer les comportements de mes parents et ceux de mes frère et sœur et voir
que chacun était porté par la peur. Chacun agissait selon l’intensité du
mal-être intérieur. Ma mère tentait de contrôler les choses au niveau matériel
et se collait la pression à vouloir tout assumer, mon père reproduisait le
schéma traumatique vécu antérieurement, ma sœur reportait son conflit
intérieur, ses émotions de culpabilité, de haine, sur moi et mon frère semblait
préservé du chaos dans une bulle d’amour. Il ne craignait pas d’exprimer son
amour pour ma mère et leurs tendres échanges semblaient lui apporter
l’équilibre.
C’est à l’âge adulte que j’ai pu verbaliser ce qui n’était
alors qu’un ressenti. En fait, avec du recul, je vois que j’ai eu tous les
éléments pour comprendre l’humain et les outils de perception que sont les cinq
sens, l’intuition et le cœur. La vie elle-même, ces circonstances, m’ont
poussée à chercher du sens, à voir l’effet de l’amour et celui de la peur. Et
ça continue, mais je n’ai plus besoin de passer par des drames et la façon dont
ma vie évolue en est la preuve concrète.
Ce qui ressort de tout cela, c’est l’évidence que deux
forces sont en nous et que celles-ci peuvent s’équilibrer dans le cœur. Si on
cesse de les opposer, on trouve la paix, puis la clarté. On voit qu’elles se
servent mutuellement lorsque l’énergie de l’amour entre en contact avec la
peur. Elles s’harmonisent et l’amour qui englobe la peur, rétablit la justesse
intérieure et extérieure.
La difficulté de l’humain réside dans le fait que la
conscience projette et c’est l’ego qui interprète. La conscience qui englobe
l’inconscient projette nos croyances du moment et l’ego va interpréter les
choses selon ses convictions, selon l’idée qu’il se fait du monde. Une croyance
est fondée sur un besoin, une peur, un manque et elle existe pour y répondre.
En
venant régulièrement en son cœur quand une émotion dérangeante se manifeste, on
est en contact avec le divin en soi, notre vraie nature. La puissance de
l’amour se manifeste par l’absorption de la peur qui n’a alors plus d’impact
sur soi. Elle se dégonfle si on peut dire et on peut alors avoir une vision
plus lucide, neutre et objective de la situation.
On commence à comprendre que le cœur ne fonctionne pas du
tout de la même façon que l’ego et en amplifiant la confiance en l’amour, on
aura plus de facilité à lâcher les croyances puisque le ressenti deviendra la
base de la foi. La compréhension de la loi d’attraction va s’affiner à mesure
qu’on va laisser l’amour circuler en soi. On va en constater les effets dans
notre quotidien qui deviendra plus fluide, facile.
La dualité apparait alors
comme un contraste qui permet de différencier et de choisir.
Puis à mesure
qu’on fait confiance au cœur, on abandonnera la notion de jugement puisque le
cœur sait ce qui est juste. Juste dans le sens de vrai.
On verra que la vérité
est subjective et en même temps qu’elle est commune depuis le cœur.
Nos
émotions nous reflètent la vérité du moment et si on les laisse s’exprimer, dans
le cœur, la peur étant absorbée, on saura quelle blessure est encore active,
quel corps se sent lésé. Le seul fait de reconnaitre une blessure et de laisser
faire le cœur, suffit à la guérir. On saura que c’est effectivement le cas parce
que notre façon de réagir à une même situation sera moins excessive.
Maintenant, je fais confiance à mon cœur, à la vie et je ne
cherche plus à l’extérieur, à savoir qui a tort ou raison. Puisque chacun
perçoit le monde selon la perception qu’il a de lui-même, en ayant un amour
sincère pour soi-même, on n’a plus besoin d’avoir raison, d’argumenter, de
comprendre le monde pour l’aimer.
En voyant la dualité au niveau énergétique, en ôtant les
étiquettes préalablement collées, on constate que ce sont deux forces qui se
stimulent l’une, l’autre, qui se complètent harmonieusement. Mais cette vision
n’est possible que lorsqu’on cesse de se juger, de se critiquer ou de
s’invalider.
Dès qu’on rejette quelque chose en soi, on créé un
déséquilibre qui va nous donner une forte sensation de manque, de conflit
interne. On pourra sentir la différence quand on cessera de lutter contre cet
aspect de soi. La sensation de paix, de bien-être et de force qui résulte de
l’amour vrai, donnera le courage de continuer de se fier à son propre ressenti,
à son cœur.
Le cœur agit d’une façon inhabituelle, inconcevable pour le
mental mais quand on ne lutte pas contre lui, on voit qu’il donne le meilleur
de lui-même. Puis s’il y a un Dieu, une intelligence supérieure, pourquoi
aurait-elle créé l’humain « imparfait » ? Là encore, c’est une
vision de l’ego parce que lorsqu’on observe depuis le cœur, on peut voir
combien nous sommes parfaitement constitués.
Quand j’utilise le mot ego, je
parle de cet aspect intérieur dominé par la peur et la croyance en la
séparation. Quand on reconnait la puissance de l’amour en soi, on va alors les
amener au cœur afin qu’ils bénéficient de l’énergie de notre essence éternelle
qui est l’amour. Elle les libérera déjà de la peur de la peur puis chaque peur
accueillie de cette façon montrera son côté lumineux. Pas à pas, on pourra
reconnaitre la perfection que nous sommes.
Puis en continuant de s’observer depuis le cœur, sans
juger, sans croire les commentaires, sans s’y attacher, on va voir que la peur
est une forme de limitation qui nous permet d’explorer. Quand elle est apaisée,
elle se montre sous d’autres aspects qui viendront eux aussi enrichir nos
connaissances.
J’ai libéré beaucoup de peur et je constate qu’elle
continue d’agir en moi mais comme je ne lutte pas contre elle, comme je l’amène
au cœur, au calme, elle révèle son message qui peut être un simple appel à se
centrer, à revenir au moment présent, à user de discernement.
En parallèle, la
confiance au cœur amplifiant, je suis ses élans avec plus d’assurance.
Le
sevrage me permet d’ôter les masques peu à peu, de gérer les émotions et de
reconnaitre qu’elles sont dérangeantes quand je les qualifie de mauvaises.
Puis
si je regarde quelle est la croyance qui la nourrit, je peux voir que c’est le
besoin d’être validée, que ce besoin vient d’un manque d’amour de soi. Alors je
reviens au cœur et laisse faire sans même chercher à interpréter ce qui se
passe.
Je sais que l’amour de soi amplifie par les critiques qui s’effacent, la
paix intérieure qui est maintenue par l’acceptation de ce qui est. Mes gestes
tout comme mes pensées sont moins violents, excessifs.
J’accepte l’idée que tout
ce en quoi j’ai cru jusqu’à maintenant était filtré par la peur, le manque et
le besoin. Non pas que c’était faux mais limité et incomplet.
Maintenant, je
fais l’inverse, je commence par respirer, par me calmer puis je regarde ce qui est,
sans chercher à tout prix à comprendre parce que j’ai aussi beaucoup allégé les
choses à ce niveau !
Je ne cherche plus à savoir ce qui n’a pas d’utilité,
connaitre comment les puissants manipulent les petits, savoir qui a tort ou
raison dans un conflit, quel apparence revêt le divin…
Je garde l’essentiel en mémoire, l’amour est tout puissant,
fondamentalement je suis cette énergie et si je veux exprimer ma vraie nature,
il me faut venir en mon cœur. Goûter cette énergie de l’intérieur et la faire
circuler sur tous mes corps, la laisser faire, équilibrer les contraires en
moi. Depuis ce lieu, le geste posé sera le bon, dans le sens où il exprimera la
vérité de mon ressenti. Pas le bon geste issu d’un calcul mental mais celui qui
vient du cœur, vrai, équilibré et spontané. Celui qui est posé sans aucun
doute, naturellement.
Mais pour en arriver là, il va me falloir accueillir le
doute et constater qu’en le faisant, la confiance en soi amplifie. Une
confiance indestructible puisque fondée sur la réalité du vécu, gagnée par ce
retour à soi. Comme ça n’est pas une décision prise par l’ego, la peur, comme
elle n’est pas le fruit d’un raisonnement mais de l’action qui consiste à venir
en son cœur, l’ego ne s’enorgueillit pas au contraire, il va intégrer l’humilité
et lâcher peu à peu le besoin de contrôle.
Le mieux que puisse faire l’ego seul, en matière de
bien-être, c’est de cacher, d’occulter ce qui dérange, de forger un modèle
idéal à suivre…Toutes ses stratégies n’amènent pas au bonheur mais au contrôle
et à la souffrance, tôt ou tard.
On voit bien comment ces stratégies mènent au
chaos dans tous les domaines. On a essayé de contrôler la nature et on la
détruit, dès qu’on retire un maillon de la chaine, on la brise.
Il en va de
même pour l’humain, tant qu’on ne fait pas avec le matériau et les outils dont
nous disposons, on est dans le déséquilibre, le manque, le mal-être et
l’injustice.
Ma dépendance aux médicaments me permet de rester humble dans
la découverte du divin en soi. C’est une limitation qui pourra être dépassée
lorsque la peur d’oser être soi-même sera équilibrée par l’amour, dans l’acceptation
de tout ce que je suis.
Mais là encore, c’est le cœur qui libère la peur et l’équilibre
avec l’audace. Enfin c’est ce que capte le mental, c’est sa façon d’interpréter
ce qui le dépasse totalement. Seule la confiance en l’amour en soi, permet
cette alchimie harmonieuse.
Et quand la volonté de l’ego se cale sur celle du cœur,
tout est alors possible !
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci