mercredi 7 janvier 2015

« Le cœur a ses raisons que la raison ignore... »






Ce matin, j’ai une chanson en tête comme souvent et ce qui « m’agace », c’est qu’en général, il s’agit de morceaux enregistrés dans l’enfance, des airs que je trouve ringards ou moches mais que ma mémoire de l’époque a absorbés telle une éponge. Là, c’est « les palétuviers roses »… ! Jusqu'à maintenant, j'y voyais ma reliance à l’inconscient collectif puis je me dis que c'est peut-être l'enfant intérieur qui se réjouit d'être!

L’avantage immense de libérer la peur, c’est que ça permet d’avoir un regard plus objectif, lucide, moins dramatique. Comme on prend en charge ses propres émotions et pensées générées par la peur, on apprend à devenir responsable, à cesser de voir en l’autre, la projection de nos peurs et les croyances qu’elles forment. 

L’autre nous reflète notre inconscient, nos croyances et le premier réflexe, sera de l’accuser et c’est tout naturel puisqu’on ne sait pas gérer les énergies en soi. 
Quand les émotions nous submergent, on a l’impression de ne rien pouvoir contrôler, d’être manipulé de l’intérieur alors on va chercher à comprendre. 
Mais comme on se méfie de soi-même, on va chercher des réponses à nos questions, à l’extérieur, dans les livres, les religions, les philosophies. On essaiera de trouver une forme de cohérence intellectuelle et on va vite se heurter aux multiples points de vue qui sont en fait des croyances communes plus ou moins puissantes selon le nombre d’individus qui les nourrissent, qui adhérent à ces croyances.


Nous sommes en période de révélation et chacun donne son opinion selon ce qu’il est, ce qu’il pense être et selon sa personnalité, construite sur la comparaison, le vécu. Déjà, là, il y a un problème parce que quasiment personne n’ose penser par lui-même. Chaque personne qui affirme ces croyances, le fait en les ayant préalablement nourries de l’opinion d’autrui. 
Le manque de confiance en soi va amener à chercher des références, des arguments, qui vont justifier les dites croyances. La peur de se planter, d’être dans l’erreur va aussi influencer grandement les choix, les convictions.

On est motivé dans la recherche de sens par notre besoin de cohérence, de compréhension et plus on doutera de soi, plus on aura besoin de savoir, de connaissances. La peur et l’ignorance de sa vraie nature motive la majorité des actes d’un individu. Puis quand on a un peu de recul, quand on peut comparer les expériences, les croyances, on constate que ça évolue, ça change, mais que l’énergie qui sous-tend nos démarches demeure celle de la peur. On peut voir qu’on passe d’un conditionnement à un autre. Mais on n’est jamais libéré du jeu des questions réponses. Ce jeu permet de se faire une idée de la vie mais tant qu’on reste confiné dans le mental, l’intellect, non seulement la vision sera limitée puisque partielle mais en plus on est divisé intérieurement, en conflit permanent entre le bien et le mal.

La vision depuis l’ego est conflictuelle, on oppose ce qui est, on privilégie un pôle ou l’autre, un corps ou l’autre, on pense devoir trancher, prendre position et pour ce faire, il nous faut entrer en guerre avec l’extérieur, défendre notre position pour avoir raison au risque d’être totalement déstabilisé. Puis quand on rencontre quelqu’un qui nous démontre par raisonnement que nous avons tort, soit on va amplifier nos croyances en luttant à coups d’arguments, soit on va adhérer à l’opinion de l’autre.

Quand on a connu les états d’être différents portés soit par la peur, soit par l’amour, on se dit que l’opposition se situe là. Que c’est notre vision des choses qui change selon qu’on agit depuis la peur ou dans l’amour. 
On peut constater qu’à chaque fois qu’on aime, le monde nous semble beau et quand on est dans la peur, nous voyons les horreurs de celui-ci. 
Pourtant, ce monde ne change pas, il y a toujours eu des gens différents aux comportements variés. On comprend que notre vision du monde varie selon notre état d’être. 
Quand on se sent bien en dedans, la vie s’écoule naturellement mais lorsqu’on est mal dans sa peau, tout devient difficile, conflictuel.

Tout le monde peut faire ce constat, il n’y a pas besoin de lire des livres, d’interroger des voyants, des êtres invisibles, pour voir que nous interprétons ce qui est, selon notre état d’esprit du moment. 
Chacun peut sentir la différence en lui-même, entre la sensation que procure la peur et celle qu’on ressent quand on est en amour.
Quand on apprend à venir en son cœur, c'est-à-dire à respirer calmement au lieu de réagir aux stimuli extérieurs ou de bloquer les émotions, on peut sentir une décontraction générale du corps physique qui favorise la paix en soi. Et même si on n’est pas très sensible, on pourra constater que notre vision de la situation change, que les émotions se calment.
On comprend alors le sens du véritable pouvoir; l'amour sans conditions et la fragilité des croyances. On va alors entrer en guerre contre l’ego pensant qu’il nous empêche d’accéder à la paix, au bonheur. Et plus on va lutter contre lui, contre soi-même, plus on se sentira divisé, séparé, invalide, en manque.

Si je devais retenir les points de ma vie les plus décisifs, ce seraient les quelques prises de conscience essentielles qui ont marqué un tournant, initié un changement. 
La foi au Christ qui a ouvert mon cœur et élargit mon esprit puis la foi en l’énergie christique en chacun, m’a libéré du besoin d’appartenance à un groupe. 
Mais ce qui me permet de changer vraiment, de guérir, de trouver la paix et de pouvoir ôter les masques adoptés par la peur, c’est la connaissance de la gestion des émotions qui libère, révèle l’être.

Depuis l’enfance, les connaissances mondaines me sont apparues comme infondées, falsifiées, arrangées et beaucoup trop légères au niveau de l’humain. J’ai fuit l’école pour aller vers l’humain et à travers ces rencontres, apprendre et comprendre ce que je suis. 
J‘ai vite vu les jeux de manipulation, de pouvoir et de séduction, qui n’étaient pour moi que mensonges et falsification. Mais j’ai aussi pu constater que l’humain peut être sincère, honnête, bienveillant, naturel…
Deux mondes s’opposaient alors dans ma tête, celui des puissants manipulateurs, dominateurs et celui des humbles, des pauvres, des simples. 
Puis j’ai rencontré des gens de ces deux camps et ma vision est alors devenue plus nuancée. En effet, je croisais des envieux chez les pauvres et des altruistes chez les policiers; des intolérants, des radins, chez les croyants et des âmes généreuses chez les non-croyants.
Ceux qui défendaient les valeurs de justice et d’équité changeaient leur discours dès qu’ils étaient admis dans la sphère des puissants et devenaient à leur tour, égoïstes et opportunistes. 
J’en suis venue à détester l’hypocrisie et à rechercher la vérité toute nue, au-delà des apparences. Parce que dès l'enfance, j'ai pu distinguer l'énergie derrière les apparences, sentir le décalage entre les faits, les discours et les sensations. 
Puis j’ai pris conscience que j’étais aussi peu authentique que les autres puisqu’il me fallait un produit pour oser être moi-même. Alors j’ai voulu en savoir plus sur la psychologie de l’humain et le peu de temps passé à la fac m’a incité à faire appel au divin. J’étais alors membre d’une église chrétienne et bien que les enseignements me parlaient, je bloquais sur pas mal de concepts qui me semblaient trop éloignés de l’amour. Cependant, le processus de repentir, de pardon m’ont permis de constater le bien-être qui venait du lâcher prise, la puissance guérissante de l’amour et sa vastitude.
Je n’étais pas trop marquée par la religion puisque j’ai choisi de me faire baptiser à l’âge de 31 ans. Mon sens des valeurs avait été établi selon mon expérience et la notion de bien et de mal était déjà très relative. 
Le trauma de l’inceste m’a amené à connaitre dès l’enfance le caractère double de l’humain. Je voyais mon père changer radicalement et pouvais sentir qu’il agissait depuis son propre mal-être. Je sentais qu’il était une victime comme moi et même si je ne savais pas à l’époque ce qu’il avait vécu dans sa propre enfance, je sentais qu’il portait quelque chose de lourd et d’injuste. 
J’ai pu observer les comportements de mes parents et ceux de mes frère et sœur et voir que chacun était porté par la peur. Chacun agissait selon l’intensité du mal-être intérieur. Ma mère tentait de contrôler les choses au niveau matériel et se collait la pression à vouloir tout assumer, mon père reproduisait le schéma traumatique vécu antérieurement, ma sœur reportait son conflit intérieur, ses émotions de culpabilité, de haine, sur moi et mon frère semblait préservé du chaos dans une bulle d’amour. Il ne craignait pas d’exprimer son amour pour ma mère et leurs tendres échanges semblaient lui apporter l’équilibre.

C’est à l’âge adulte que j’ai pu verbaliser ce qui n’était alors qu’un ressenti. En fait, avec du recul, je vois que j’ai eu tous les éléments pour comprendre l’humain et les outils de perception que sont les cinq sens, l’intuition et le cœur. La vie elle-même, ces circonstances, m’ont poussée à chercher du sens, à voir l’effet de l’amour et celui de la peur. Et ça continue, mais je n’ai plus besoin de passer par des drames et la façon dont ma vie évolue en est la preuve concrète.

Ce qui ressort de tout cela, c’est l’évidence que deux forces sont en nous et que celles-ci peuvent s’équilibrer dans le cœur. Si on cesse de les opposer, on trouve la paix, puis la clarté. On voit qu’elles se servent mutuellement lorsque l’énergie de l’amour entre en contact avec la peur. Elles s’harmonisent et l’amour qui englobe la peur, rétablit la justesse intérieure et extérieure.

La difficulté de l’humain réside dans le fait que la conscience projette et c’est l’ego qui interprète. La conscience qui englobe l’inconscient projette nos croyances du moment et l’ego va interpréter les choses selon ses convictions, selon l’idée qu’il se fait du monde. Une croyance est fondée sur un besoin, une peur, un manque et elle existe pour y répondre. 
En venant régulièrement en son cœur quand une émotion dérangeante se manifeste, on est en contact avec le divin en soi, notre vraie nature. La puissance de l’amour se manifeste par l’absorption de la peur qui n’a alors plus d’impact sur soi. Elle se dégonfle si on peut dire et on peut alors avoir une vision plus lucide, neutre et objective de la situation.

On commence à comprendre que le cœur ne fonctionne pas du tout de la même façon que l’ego et en amplifiant la confiance en l’amour, on aura plus de facilité à lâcher les croyances puisque le ressenti deviendra la base de la foi. La compréhension de la loi d’attraction va s’affiner à mesure qu’on va laisser l’amour circuler en soi. On va en constater les effets dans notre quotidien qui deviendra plus fluide, facile. 
La dualité apparait alors comme un contraste qui permet de différencier et de choisir. 
Puis à mesure qu’on fait confiance au cœur, on abandonnera la notion de jugement puisque le cœur sait ce qui est juste. Juste dans le sens de vrai. 
On verra que la vérité est subjective et en même temps qu’elle est commune depuis le cœur. 

Nos émotions nous reflètent la vérité du moment et si on les laisse s’exprimer, dans le cœur, la peur étant absorbée, on saura quelle blessure est encore active, quel corps se sent lésé. Le seul fait de reconnaitre une blessure et de laisser faire le cœur, suffit à la guérir. On saura que c’est effectivement le cas parce que notre façon de réagir à une même situation sera moins excessive.

Maintenant, je fais confiance à mon cœur, à la vie et je ne cherche plus à l’extérieur, à savoir qui a tort ou raison. Puisque chacun perçoit le monde selon la perception qu’il a de lui-même, en ayant un amour sincère pour soi-même, on n’a plus besoin d’avoir raison, d’argumenter, de comprendre le monde pour l’aimer.

En voyant la dualité au niveau énergétique, en ôtant les étiquettes préalablement collées, on constate que ce sont deux forces qui se stimulent l’une, l’autre, qui se complètent harmonieusement. Mais cette vision n’est possible que lorsqu’on cesse de se juger, de se critiquer ou de s’invalider.
Dès qu’on rejette quelque chose en soi, on créé un déséquilibre qui va nous donner une forte sensation de manque, de conflit interne. On pourra sentir la différence quand on cessera de lutter contre cet aspect de soi. La sensation de paix, de bien-être et de force qui résulte de l’amour vrai, donnera le courage de continuer de se fier à son propre ressenti, à son cœur.
Le cœur agit d’une façon inhabituelle, inconcevable pour le mental mais quand on ne lutte pas contre lui, on voit qu’il donne le meilleur de lui-même. Puis s’il y a un Dieu, une intelligence supérieure, pourquoi aurait-elle créé l’humain « imparfait » ? Là encore, c’est une vision de l’ego parce que lorsqu’on observe depuis le cœur, on peut voir combien nous sommes parfaitement constitués. 
Quand j’utilise le mot ego, je parle de cet aspect intérieur dominé par la peur et la croyance en la séparation. Quand on reconnait la puissance de l’amour en soi, on va alors les amener au cœur afin qu’ils bénéficient de l’énergie de notre essence éternelle qui est l’amour. Elle les libérera déjà de la peur de la peur puis chaque peur accueillie de cette façon montrera son côté lumineux. Pas à pas, on pourra reconnaitre la perfection que nous sommes.
Puis en continuant de s’observer depuis le cœur, sans juger, sans croire les commentaires, sans s’y attacher, on va voir que la peur est une forme de limitation qui nous permet d’explorer. Quand elle est apaisée, elle se montre sous d’autres aspects qui viendront eux aussi enrichir nos connaissances.

J’ai libéré beaucoup de peur et je constate qu’elle continue d’agir en moi mais comme je ne lutte pas contre elle, comme je l’amène au cœur, au calme, elle révèle son message qui peut être un simple appel à se centrer, à revenir au moment présent, à user de discernement. 
En parallèle, la confiance au cœur amplifiant, je suis ses élans avec plus d’assurance. 
Le sevrage me permet d’ôter les masques peu à peu, de gérer les émotions et de reconnaitre qu’elles sont dérangeantes quand je les qualifie de mauvaises. 
Puis si je regarde quelle est la croyance qui la nourrit, je peux voir que c’est le besoin d’être validée, que ce besoin vient d’un manque d’amour de soi. Alors je reviens au cœur et laisse faire sans même chercher à interpréter ce qui se passe. 
Je sais que l’amour de soi amplifie par les critiques qui s’effacent, la paix intérieure qui est maintenue par l’acceptation de ce qui est. Mes gestes tout comme mes pensées sont moins violents, excessifs. 
J’accepte l’idée que tout ce en quoi j’ai cru jusqu’à maintenant était filtré par la peur, le manque et le besoin. Non pas que c’était faux mais limité et incomplet. 
Maintenant, je fais l’inverse, je commence par respirer, par me calmer puis je regarde ce qui est, sans chercher à tout prix à comprendre parce que j’ai aussi beaucoup allégé les choses à ce niveau !
Je ne cherche plus à savoir ce qui n’a pas d’utilité, connaitre comment les puissants manipulent les petits, savoir qui a tort ou raison dans un conflit, quel apparence revêt le divin…

Je garde l’essentiel en mémoire, l’amour est tout puissant, fondamentalement je suis cette énergie et si je veux exprimer ma vraie nature, il me faut venir en mon cœur. Goûter cette énergie de l’intérieur et la faire circuler sur tous mes corps, la laisser faire, équilibrer les contraires en moi. Depuis ce lieu, le geste posé sera le bon, dans le sens où il exprimera la vérité de mon ressenti. Pas le bon geste issu d’un calcul mental mais celui qui vient du cœur, vrai, équilibré et spontané. Celui qui est posé sans aucun doute, naturellement. 

Mais pour en arriver là, il va me falloir accueillir le doute et constater qu’en le faisant, la confiance en soi amplifie. Une confiance indestructible puisque fondée sur la réalité du vécu, gagnée par ce retour à soi. Comme ça n’est pas une décision prise par l’ego, la peur, comme elle n’est pas le fruit d’un raisonnement mais de l’action qui consiste à venir en son cœur, l’ego ne s’enorgueillit pas au contraire, il va intégrer l’humilité et lâcher peu à peu le besoin de contrôle. 

Le mieux que puisse faire l’ego seul, en matière de bien-être, c’est de cacher, d’occulter ce qui dérange, de forger un modèle idéal à suivre…Toutes ses stratégies n’amènent pas au bonheur mais au contrôle et à la souffrance, tôt ou tard. 
On voit bien comment ces stratégies mènent au chaos dans tous les domaines. On a essayé de contrôler la nature et on la détruit, dès qu’on retire un maillon de la chaine, on la brise. 
Il en va de même pour l’humain, tant qu’on ne fait pas avec le matériau et les outils dont nous disposons, on est dans le déséquilibre, le manque, le mal-être et l’injustice.
Ma dépendance aux médicaments me permet de rester humble dans la découverte du divin en soi. C’est une limitation qui pourra être dépassée lorsque la peur d’oser être soi-même sera équilibrée par l’amour, dans l’acceptation de tout ce que je suis. 
Mais là encore, c’est le cœur qui libère la peur et l’équilibre avec l’audace. Enfin c’est ce que capte le mental, c’est sa façon d’interpréter ce qui le dépasse totalement. Seule la confiance en l’amour en soi, permet cette alchimie harmonieuse. 
Et quand la volonté de l’ego se cale sur celle du cœur, tout est alors possible ! 


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci