samedi 18 octobre 2014

« Non-dualité et paradoxes » & « Au-delà du mental » vidéos Darpan





Ce matin, le ciel est bien gris mais je ne cherche plus à savoir si c’est la conséquence des épandages ou si c’est « naturel ». D’ailleurs le terme naturel, dans le sens d’originel, n’a pas vraiment de sens puisque tout se modifie en permanence. 
C’est le principe même de la vie en mouvement. 
Puis c’est la raison d’être du mental que de croire que tout évolue. 
C’est effectivement le cas en surface, la personnalité passe par des stades d’évolution qui s’inscrivent dans l’espace/temps mais l’être véritable, celui qui anime chacun, n’est pas régit par les lois de ce monde, il ne dépend de rien et n’existe pas par comparaison bien qu’il puisse se révéler par contraste. 

Même si on peut dire qu’il est l’extrême opposé de la personnalité, elle fait aussi partie de lui en tant qu’extension, manifestation dans la chair, la matière, la densité. 

La dualité met en évidence les opposés par contraste mais la présence, la conscience englobe tout ce qui est, sans exception.
Pour cette raison, la personnalité et la présence semblent séparées, si on tente d’appréhender ce que nous sommes éternellement, selon la vision mentale, selon sa façon de considérer la vie. 

En développant notre capacité à ressentir, au-delà des apparences, de ce qui est évident pour l’intellect, on perçoit peu à peu l’essence de ce que nous sommes en vérité. Bien que la vie s’exprime en nous au travers des émotions, et que le mental fasse partie intégrante de ce couple humain divin, ce ne sont que des projections, des points de vue spécifiques qui ne représentent qu’une part infime de qui nous sommes.

La souffrance vient de l’identification à l’image, à la personnalité, au fait de « s’y croire » comme disent les enfants. Plus l’amour de soi se base sur l’éphémère et plus grande sera la douleur à mesure que le corps physique vieillit. 
Le mental a besoin de se situer, de s’identifier à ce qu’il pense être supérieur à lui. 
Il n’accepte pas ses limites et pour cause, il est plus ou moins conscient de ne pas être uniquement ce qu’il voit. 
La sensation d’être divisé intérieurement l’amène à chercher la paix mais il va tenter d’y arriver en niant ce qui le dérange et va plutôt s’accrocher à ce qu’il juge meilleur en lui. Pour cette raison, il cherche des maitres, des guides, des exemples à suivre. Cette attitude l’amène à renier sa propre sagesse, à ignorer ses émotions, à vouloir se cacher à lui-même. Il s’imaginera devoir s’améliorer, et se projettera sans cesse dans un futur meilleur, négligeant totalement ce qu’il est ici et maintenant.

Même quand il perçoit l’énergie divine en lui, il aura besoin de la nommer, de s’identifier à cet aspect de l’être et délaissera l’extension, le corps physique, pensant que le divin émergera du rejet de la personnalité, du sacrifice, comme si l’un devait s’effacer devant l’autre, se soumettre. 
Mon expérience du divin est totalement différente de ce que peut croire mon mental. C’est au contraire en acceptant tous les aspects de la personnalité que l’on s'approche de l'être, de la source, qu'on peut se dépouiller du superflu et connaitre ce qui nous constitue essentiellement.

Le mental appréhende la vie selon les sens, l’image revêt une importance capitale pour lui puisqu’il se base sur ce qu’il voit et en fait sa vérité. On se libère de l’illusion de l’apparence lorsqu’on affine ses perceptions, qu’on se met à l’écoute de son monde intérieur et qu’on y pressent une dimension de l’être qui transcende tout. Mais comme le mental envisage la vie selon sa vision duelle, en comparant en hiérarchisant il va supposer que l’être divin qui l’habite est supérieur à la personnalité et qu’il faut éliminer cette dernière afin de laisser émerger le divin en lui. Son intérêt dans cet objectif étant de se positionner, de se valoriser, de se sentir valable vis-à-vis des autres, mais surtout à ses propres yeux, il essaiera de formater sa personnalité selon ces projections mentales à propos du divin.

On peut difficilement décrire l’être divin qui nous anime puisqu’on le perçoit seulement de temps en temps, comme une sensation, un ressenti. Les émotions sont des ressentis qui sont la conséquence des émanations chimiques internes tout comme les pensées. La présence divine n’a pas besoin de sensationnel, elle ne s’exprime pas au travers d’hormones et bien que l’émotion puisse nous amener à faire cette rencontre, elle n’en est pas l’expression mais le révélateur.

Les différents corps expriment leur propre réalité selon leur façon d’appréhender la réalité visible et intangible. Ils traduisent, interprètent, l’énergie, la vibration dans leur propre langage. 
Le mental tente de répondre aux questions qui lui donne l’impression d’être consistant, intelligent, de comprendre l’invisible mais il ne fait que projeter ses propres croyances. 
Il définit le monde selon son vécu, ses expériences et selon ce qu’il a jugé bon ou mauvais. Il compartimente dans des cases « correct » « incorrect » selon son éducation, selon son expérience. Si on l’a validé ou rejeté selon son comportement, il mettra dans des cases spécifiques tout ce qu’il aura vécu et fermera la boite « incorrect », s’interdisant d’user de telles attitudes puisqu’elles ne lui amènent pas la reconnaissance, l’amour de la part de l’extérieur. C’est là qu’on perd le sens de sa propre vérité et en même temps de son identité.
Petit à petit, on apprend à tricher, dissimuler, simuler, feindre et on s’éloigne de l’être véritable que nous sommes, qui se compose de la personnalité ET de l’essence divine. 
C’est cela la magie d’être humain ! Ce paradoxe pour le mental apparait comme une énigme, un danger puisqu’il ne peut pas comprendre, cerner le divin en lui. Il va tenter de se rassurer en nommant et en figurant l’invisible. Il se fabriquera des idoles, ira même jusqu’à créer des apparitions, des visions, selon la capacité de son mental à imaginer. Mais ça reste des images, qui détournent la personnalité de la vérité du vivant qui l’anime.  

Le besoin de compréhension de l'ego est légitime mais on peut voir que plus il doute de lui et plus les questions seront nombreuses. Puis il ne s’attache pas autant à connaitre la vérité mais juste à se rassurer, en rangeant tout dans des cases, lui donnant l’impression de contrôler les choses, sa vie. Plus il méconnait son être profond et plus il s’identifie à l’image. Plus il se coupe de ses émotions et plus il se déshumanise, sa perception de la réalité devient alors très tranchée, radicale, dépourvue d’amour et de compassion. 

La neutralité, la vision du cœur, est libérée des artifices et de ses pièges, c’est une forme de lucidité qui permet de distinguer ce qui est de l’ordre de la peur, des réactions et les faits par eux-mêmes.

Après avoir cherché à coller à l’image que je me faisais de ce qu’est un être d’amour et de lumière, j’en viens à me dépouiller de tout à priori à ce sujet. Le monde des apparences va bien au-delà de cette dimension, le mental projette ces croyances jusque dans l’invisible, dans ce qu’il suppose être la quatrième dimension. Dans son besoin de comprendre il y a la nécessité de ne pas se laisser envahir par la peur de l’inconnu. Il définit ce qu’il voit par besoin de contrôle. Il se créé des idoles, une image du divin pour se rassurer mais finalement comme il le place sur un piédestal, il pense que cet aspect est inaccessible. Il continue de nourrir la peur, l’illusion de la séparation parce qu’il vit en s’identifiant à son mental et ses projections.
C’est vrai qu’il n’est pas facile de décrire le ressenti, la sensation d’amour qui nous envahit lorsque nous lâchons prise parce que c’est très subtil, ça ne passe pas par les moyens d’expression habituels et c’est peut-être ce qui met en évidence la présence, par ce caractère différent. Les sensations agréables que nous éprouvons, sont rangées dans des cases dont le contenu forme l’image que nous nous faisons du divin. Mais en fait, on confond souvent émotions et ressenti. L’émotion est une réaction qui est formée de sensations définies par les hormones qui sont sécrétées à partir d’une croyance, d’une pensée.
Quand notre foi se base sur le ressenti, on comprend au-delà du mental pensant, que nous ne sommes pas uniquement l‘image mais que celle-ci est tout de même importante puisqu’elle est un moyen d’expression du divin, de notre individualité et elle nous permet d’exister dans le monde en tant que personne. Lorsqu’on se situe au point zéro, c'est-à-dire quand on cesse de juger et qu’on se contente d’observer, on voit que les apparences sont trompeuses puisqu’elles ne définissent pas qui nous sommes en totalité mais qu’elles sont seulement la face visible de l’iceberg. 

En contactant nos émotions, nos profondeurs, en les acceptant, en les laissant être, sans s’identifier à elles, on peut sentir qu’une force au-delà de tout ce qui est connu se manifeste. Une alchimie se réalise révélant l’essence divine, par contraste, par notre état d’être qui en est transformé, par une sensation nouvelle, inconnue, qui se manifeste. En cherchant à unifier, à rassembler tous les points de vue qui nous composent, nous percevons une forme de complétude qui nait de la cohérence intérieure mais ça n’est pas non plus Tout ce que nous sommes, ce qui de toute façon est inimaginable pour le mental. Il ne peut se faire une idée de ce qu’est l’éternité, ni l’infini puisque ce sont des concepts qui l’effraient et qui en plus sont totalement opposés à sa réalité et ses besoins.

Qu’on s’identifie au mental ou à l’être divin, à notre essence vitale, c’est toujours une attitude dictée par l'ego qui existe par comparaison, qui a besoin de se justifier, de se mettre en avant, de nier l’autre pour se valoriser, de manipuler pour se sentir puissant…
Mon désir de transparence, de vérité m’amènent à reconnaitre que tout ce que je perçois est faussé par mes croyances, filtré par mes émotions, mon vécu et limité par ma façon de diviser ce qui est. Mais c’est aussi la souffrance qui en résulte qui me pousse à vouloir trouver la paix, à libérer les masques et comprendre avec le cœur, au-delà des apparences.

Reconnaitre le mode d’observation et de définition de la réalité, tel que le mental l’appréhende, c’est déjà se libérer de l’illusion, se dissocier de la personnalité. Non en la rejetant mais en étant conscient qu’elle est une expression limitée de qui je suis. Un point de vue qui est le reflet de mes croyances, une construction mentale de qui je suis, basée sur la notion de séparation, sur la comparaison.
Mais bien que je ne sois pas uniquement cet aspect pensant qui se nourrit de questions/réponses, qui l’occupent et lui donnent la sensation d’exister, c’est la manifestation de mon essence dans cette dimension régie par le temps et l’espace. Une extension de l’être qui une fois aimée, reconnue comme telle, perçue avec un certain recul, libérée des peurs et des attachements, s’harmonise au divin intérieur.
Au lieu de vouloir faire sa place dans le monde, on cherchera à se sentir à sa place en son corps physique, à réunir tous les aspects de notre personnalité au cœur de ce que nous sommes. On se focalisera sur notre monde intérieur, notre cœur, afin de sentir la globalité de qui nous sommes et en acceptant les différentes facettes de soi, on  connaitra la sensation de plénitude, d’unité, des états qui se rapprochent de la définition mentale de la source.

Bien que j’aie entendu beaucoup de critiques à l’égard de cet homme, Darpan, je continue d’apprécier ses vidéos. Là aussi, il est important de se souvenir que le mental catalogue et étiquette selon ses critères sélectifs, basés sur l’idée qu’il se fait de la réalité. On s’attache aux apparences au lieu d’écouter le message. J'ai longtemps été agacée par son côté paternaliste mais c'est parce qu'il éveillait en moi le besoin d'être sécurisée et ma difficulté à l'assumer. Mais à mesure que je prends de l'assurance en reconnaissant et en nourrissant mes besoins vitaux, en prenant soin de mon enfant intérieur, en étant un père et une mère pour lui, je ne vois plus que ce qui m'intéresse chez Darpan, son discours qui fait écho au mien. Son apparence me laisse indifférente. 
On réagit selon nos croyances à propos de tout et surtout de l’amour. Mais l’amour tout comme le divin ne peuvent être expliqués, appréhendés par le raisonnement du mental. Puisqu’il enferme tout dans des concepts et comme ces notions ne peuvent être contenues, limitées, comme ça ne rentre pas dans les cases, l’idée qu’il s’en fait n’est qu’une projection, fruit de son imagination, de ses croyances, qui par nature sont aléatoires et éphémères.
Même lorsqu’on aime quelqu’un, ça nous échappe, on ne peut définir exactement ce que nous ressentons ni les raisons pour lesquelles une personne nous aura attiré plus qu’une autre. On peut y voir des affinités, des préférences et même des parts révélées de notre inconscient, la réponse à nos besoins, mais on n’en fait jamais le tour. Au point qu’on se dit que ça nous tombe dessus, ça nous dépasse.  
Accepter la part de mystère de l’amour nous libère du besoin de comprendre et on peut alors se laisser aller à vivre l’expérience, sans peur, sans attentes ni projection. Puis si on craint de souffrir, en commençant par s’aimer soi-même, par être fidèle à sa nature et ses besoins on apprend à aimer vraiment. On peut reconnaitre que l’amour est une sensation de bien-être qui nait de l’unité, que cette sensation est ressentie lorsque nous sommes dans l’acceptation de ce qui est, qu’elle procure la paix.
On saura aussi que l’amour conditionné est une version limitée de cette énergie mais qu’elle en fait partie. Chaque aspect de notre être a une vision partielle de l’amour et en unissant ces points de vue, on peut constater qu’ils se complètent en offrant une perception beaucoup plus large de cet état d’être. 
A vouloir vivre un amour sans conditions dans nos relations avec l’extérieur, on se limite grandement et en se privant de vivre une expérience, on passe à côté de quelque chose qui nous aurait fait grandir et en même temps aurait pu renforcer la confiance en soi. Ou tout simplement comme le disait l’assistante sociale « parce que ça fait chaud au cœur ».

Libérer la notion de jugement permet de vivre libre et d’oser se lancer dans l’expérience de la vie, sans craindre de faire des erreurs ou de souffrir. La souffrance vient de l’attachement, des attentes mais si on considère que toute expérience a un sens, une raison d’être et qu’on ose suivre les élans de son cœur, être en mode réceptif, non seulement on ne sera pas déçu mais en plus, on élargira notre champs d’expérience, de connaissance de soi et de l’autre.   

DARPAN - Non-dualité et paradoxes (extrait) 





DARPAN - Au-delà du mental (extrait)







Je peux comprendre qu’on s’attende à être traité avec amour lorsqu’on se tourne vers quelqu’un qui parle d’amour divin mais n’est-ce pas notre vision même de l’amour et du maitre qui sont à remettre en question ?

Quand on va vers quelqu’un pour être enseigné, guidé, à propos du divin en soi, c’est qu’on peine à se reconnaitre, qu’on est identifié à la personnalité. On espère bénéficier de la présence éclairée de l’autre et qu’il révèlera le divin en nous. On cherche une autorité et on la trouve. Mais ce besoin n'est autre que celui de l'enfant intérieur qui appelle notre regard, notre attention, notre considération.

Puisque notre essence se révèle à mesure que nous tombons les masques, le « bon maitre » jouera le jeu du miroir, il nous renverra une image réelle de nous-même, totalement épurée, libérée de tout artifice, de faux semblants. 
Les tentatives de séduction, les stratégies du mental seront révélées. 
Ce qui n’est pas très agréable surtout lorsqu’on s’identifie à la personnalité. 
Chaque fois qu’on tombe un masque, c’est la personnalité qui est déstabilisée. 
Les émotions qui se manifestent seront intenses puisque refoulées depuis longtemps. Comme elles sont refoulées afin de protéger la personne des souffrances, le sentiment d’insécurité amplifiera avec la douleur émotionnelle. 
Si on attend que ce soit le "maitre" qui panse nos blessures, on passe à côté de la guérison qui se réalise seulement à l’intérieur, par l’accueil sans jugement de ce qui émerge. 

On commence alors à comprendre que l’amour divin est une « caresse intérieure » qui se manifeste par la paix, la détente profonde de tous les corps. C’est dans cette alchimie que le contraste peut être perçu révélant l’énergie essentielle de notre être. 
C’est aussi l’expression de notre souveraineté, dans la capacité à rendre en charge nos propres souffrances, ce qui active le féminin et le masculin sacré qui s’accordent par le fait d’être aligné sur la fréquence de l’amour divin. 

C’est le processus lui-même qui manifeste le divin, du moins c’est un état qui nous permet de sentir comment l’amour sans conditions harmonise tout ce que nous sommes.
Puisque la guérison se vit à l’intérieur, à quoi bon chercher quelqu’un qui ne fera que révéler nos manques. Même si c’est une personne bienveillante, et peut être pire puisque le risque de faire un transfert sera grand. 
Qu’on cherche la bienveillance ou l’autorité en dehors de soi, on délègue et notre « pouvoir d’aimer » sera détourné une fois de plus alors que c’est justement en s’aimant soi-même, sans aucune exception, qu’on guérit et que l’on reconnait le divin que nous sommes.

On peut se faire accompagner dans le processus d’accueil des émotions pour connaitre la « technique » mais il faut être conscient que c’est soi-même qui réalise le processus alchimique intérieur. De la même façon personne ne peux manger et aller aux toilettes à ma place. Même si pour certains cette affirmation peut sembler disgracieuse, elle n’en est pas moins réelle et parlante. 
Le corps physique ne ment pas, il est le temple de l’esprit dont le processus de cicatrisation témoigne de sa nature divine tout autant que la perfection de sa création.


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci