dimanche 19 octobre 2014

« La sensation de l’amour nait du mouvement de l’énergie »





J’ai eu un réveil agressif ce matin. Le chat est venu me réveiller en insistant lourdement ce qui a provoqué de la colère. J’en perçois l’origine mais comme je ne veux plus juger quoi que ce soit en moi, j’ai exprimé ce que je ressentais dans l’instant, sans culpabiliser, sans me laisser influencer par le mental.  
Je me suis tapée le deuxième orteil contre un meuble, rien de tel pour augmenter la colère mais là encore, je me suis contentée de me recoucher en râlant mais sans m’attacher à cette réaction. Je craignais tout de même de revivre quelque chose de douloureux puisque ça m’est déjà arrivé et qu’il a fallu plus de trois mois pour que je guérisse de ce coup.

Avant de m’endormir, j’ai massé mon pied en libérant la peur que le coup trahisse une mauvaise circulation sanguine. J’ai été opérée des artères après des séances de piqures quotidiennes pour éviter la septicémie qui menaçait à cause du sang qui peinait à circuler. J’ai souffert le martyr à cette période de ma vie où j’ai passé un mois allongée, avant de passer sur le billard. La douleur était intense et même si je connaissais plus ou moins l’origine de cette situation, j’avais bien du mal à lâcher prise. 
A cette époque, je cultivais ma consommation d’herbe et ça m‘avait aidé à passer le cap. Enfin disons que je n’avais pas d’autre solution. 
Je savais que la relation que je vivais à l’époque me permettait de voir où j’en étais au niveau affectif et qu’elle m’amenait à pouvoir libérer les blessures mais je ne savais pas comment faire concrètement. Ce n’est qu’au bout de quelques mois de souffrance que j’ai décidé de rompre la relation. C’est précisément ce qui m’a permis de me détacher progressivement du rôle récurent de la victime.


Mais ce constat est effectué avec le recul indispensable que je n’ai pas réalisé en prenant tout à fait conscience des faits mais plutôt grâce au temps qui s’est écoulé apportant des réponses à mes questions. 
L’histoire d’amour que j’ai vécue en début d’année m’a montré que j’avais progressé même si c’est encore la rupture, le fait de décider de partir, d’affirmer mes besoins, qui m’a permis de lâcher le comportement de victime.

Quand on est identifié à la victime, on joue le même scénario jusqu’à ce qu’on comprenne comment s’en libérer. Le lâcher prise et la clef encore faut-il être capable de le faire. Le fait d’apprendre à gérer les émotions, est ce qui me permet de prendre le recul nécessaire pour me dissocier du personnage. Tant que continuais de croire que j’étais coincée dans ce rôle, rien ne pouvait changer. Il a fallu que je prenne conscience d’être créatrice de ma vie pour que les choses changent.

Mais là encore, la question du pouvoir a dû être éclaircie, libérée de l’arrogance, de la prétention d’être totalement créatrice de ce que je vis. Oui, j’émane des énergies spécifiques selon mes pensées conscientes et surtout inconscientes et ce constat m’amène à relativiser totalement la notion d’humain divin créateur de son quotidien.

Oui, j’ai du pouvoir en tant que personne qui pense, qui vit des émotions et qui par la loi d’attraction attire des «expériences spéciales ». Mais comme la plus grande part de cette créativité relève de mécanismes inconscients et divins donc invisibles, ça veut dire que je n’en ai pas le contrôle.
Il est essentiel d’accepter ce fait, de savoir que je ne suis consciente que d’une infime partie de ce qui se vit en moi. 
Mon réel pouvoir se situe dans la capacité de lâcher prise, d’aimer, c’est à dire de ne pas juger ce que je vis. De cette façon je deviens plus consciente de ce que je vis, ressens et émet. Mais il ne s’agit pas de bloquer se qui se manifeste afin que seules les pensées d’amour s’expriment, il s’agit plutôt de tout laisser sortir, de ne rien retenir et de ne rien juger. 
Ne pas s’identifier aux mouvements intérieurs, tant les pensées que les émotions mais ne pas les nier non plus. Elles me renseignent sur la croyance nourrie ou la vision faussée des choses. Je peux voir la trame de la situation, ce qui amène cet état d’être et la solution, le lâcher prise ; se pardonner, pardonner l’autre qui ne fait que révéler ce qui a besoin d’être lâché.
La plupart du temps, les croyances qui génèrent un comportement inadapté, qui fait souffrir, c’est le sentiment d’illégitimité, de ne pas mériter le bonheur. Il y a toujours au fond un manque d’amour de soi, la croyance d’être incomplet, imparfait, bref, des croyances qui naissent du jugement de soi.

Apprendre à lâcher prise permet de libérer des fausses croyances. Il est clair que ça demande beaucoup de foi parce qu’on ne peut pas connaitre l’issue d’une situation puisqu’on n’enclenche pas la réaction qui amènera à vivre le scénario connu. 
Le fait de ne pas juger permet de ne pas se positionner, de ne pas donner corps à l'énergie, de ne pas s’identifier au personnage. Ce recul permet de voir la situation dans son ensemble. Il n’est pas nécessaire de connaitre tout le scénario dans les moindres détails mais simplement reconnaitre que ce sont des stratégies obsolètes. 
Savoir se dissocier de la stratégie libère du personnage. On devient spectateur de soi-même, on voit sans juger même si on peut coller l’étiquette de personnage à la stratégie utilisée. 

Accepter ce qui est, reconnaitre ses limites, c’est inviter la source en soi à nettoyer ce qui a besoin de l’être. Les émotions accueillies amènent à consoler l’enfant intérieur, celui qui porte la blessure, ce nouveau comportement casse l’ancien et permet une détente intérieure qui initie le changement.
Même si on comprend que la douleur vient d’une blessure qui très souvent ramène à la première, celle qui a été vécue lors de la naissance cosmique, ravivée à chaque incarnation, ça n’est pas ce qui permet de guérir. Ce qui est efficace dans le processus, c’est l’accueil sans jugement de tout ce qui se manifeste en soi.

La nouvelle réponse libère l’énergie de la source, le choix d’aimer sans conditions dirige l’énergie vers le cœur et celle-ci est redistribuée vers tous les corps qui seront ainsi guéris, vivifiés. De nouvelles connexions neuronales se créent facilitant ensuite le lâcher prise.

Le scénario actuel me ramène à la dépendance affective, à sa façon de gérer ma vie en coulisse et la seule chose à faire, c’est de continuer d’observer sans interférer. Je sais que cette dépendance est humaine et que l’amour vrai de soi, l’attention portée à l’enfant intérieur, permet de palier cette prétendue carence. Le retour en soi, l’acceptation de ma vulnérabilité libère l’amour divin et cette libre circulation entre les différents aspects de ma personnalité restaure les liens, la paix et nourrit mon besoin d’amour.

La prise en charge de l’enfant, la tendresse dont je l’entoure, nourrit son besoin et de cette façon, je deviens autonome affectivement. Je continue d’être sensible aux autres, d’avoir des préférences mais comme je n’attends plus que ce besoin d’aimer soit nourrit par quelqu’un d’autre que moi, je n’ai plus d’attente vis-à-vis de l’extérieur. 
C’est maintenant une sensation de puissance qui me remplit et minimise la peur du manque. Chaque fois que je reviens au centre de mon être, que je laisse l’amour faire son œuvre, je renforce ma foi en l’amour qui est en moi et cette énergie harmonise, équilibre les différents points de vue, les énergies masculines et féminines, tout ce qui avant été séparé se rejoint, créant une sensation de bien être qui me confirme l’efficacité du processus.
Ce qui avant était un concept abstrait est devenu ma réalité et c’est par la pratique, l’accueil de toute émotion que ça se réalise. Tout dépend de la façon dont on gère une situation. Tant qu’on refuse d’admettre qu’il y a un problème, on ne peut pas agir, changer, apporter une réponse. 
Il faut d’abord reconnaitre que ça coince et que nous avons le pouvoir de choisir comment nous allons réagir à la situation. Mais avant de choisir il nous faut reconnaitre les anciennes réponses de fuite, de lutte ou de défense et s’en désidentifier. 
Oui c’est la réaction première mais je ne suis pas obligée de la nourrir, de croire que c’est l’unique réponse possible. 
En laissant les émotions s’exprimer, on autorise l’inconscient à se révéler et en ne jugeant pas ce fait, on aura une vision large des choses. Dès lors que ce qui était caché est vu, on est plus dans l’inconscience, soumis aux automatismes mais on peut alors laisser la conscience divine nous éclairer.
Il faut avoir confiance en notre âme pour aller au bout du processus, être convaincu que celle-ci sait ce qu’elle fait et que tout est vécu pour nous faire grandir, pour que nous devenions de plus en plus conscient et autonome. 
Quand on cesse de se juger, on permet à la conscience de nous éclairer et de voir ce qui est en réalité, au-delà de toute notion de bien et de mal. Cette façon de penser, de diviser en bien et mal, enferme l’énergie et maintient la croyance vivante en soi. 

Les anciennes croyances sont vues et comme on ne leur accorde pas de crédit, elles sont désactivées.
Chaque fois que je me retrouve dans une situation où je suis attirée par quelqu’un les mécanismes inconscients de protection, les stratégies de l’ego sont réactivées et en prenant un temps de pause, je peux observer ce qui se met en place, détecter mes peurs, mes besoins et les fausses croyances. 
En gérant tout ce qui se manifeste en moi en pareille circonstances, je ne suis plus attachée au personnage qui a réveillé tout cela en moi. Je n’ai donc plus d’attentes ni même de projection ce qui me libère de l’autre, de l’emprise qu’il pourrait avoir sur moi si je laissais l’ego gérer la situation.
Je prends conscience de mes besoins vitaux qui sont le besoin d’aimer et d’être aimée. Maintenant que je sais que je peux répondre à ces besoins et que l’autre ne fait que refléter ce qui est en moi, je sais que l’amour est en moi. 

L’effet miroir est souvent pris en compte au sens négatif du terme, on voit uniquement les défauts qui sont mis en évidence mais on oublie l’essentiel ; l’amour que je ressens pour quelqu’un est le reflet de l’amour que je suis.  Je ne peux être consciente de quelque chose que je ne suis pas ou que je ne porte pas en moi.

Mes préférences ou encore mon cœur me font désigner quelqu’un en particulier mais cet autre ne fait que révéler ce que je suis en profondeur. 
C’est le fait de se focaliser sur une personne en particulier qui va concentrer l’énergie d’amour et l’amplifier par projection qui va me donner l’impression que cet être est celui que j’aime. 
Mais c’est juste le mouvement de l’énergie qui me donne cette impression. Puis si cette personne est réceptive aux énergies que je lui envoie, elle pourra croire aussi que quelque chose de spécial nous relie. Les croyances mutuelles amplifierons l’amour par les allers retours mais au fond comme c’est très souvent l’enfant intérieur qui manifeste ses besoins, en les nourrissant par l’attention portée vers soi, vers l’intérieur, on redirige l’énergie d’amour et ce circuit interne comble les besoins.

Je ne dis pas non plus que toutes les relations sont des révélateurs de l’inconscient mais la plupart du temps, c’est bel et bien le cas. Quand on sait que l’on peut nourrir ses propres besoins, on se libère du besoin d'être aimé, de la dépendance affective. 

Il suffit de déplacer l’attention, de diriger l’intention d’aimer vers soi pour que la guérison se réalise. C’est aussi l’occasion de comprendre que l’amour peut être rayonné dans toutes les directions, qu’il ne s’attache à rien de particulier, qu’il n’a pas besoin d’objet particulier pour se manifester mais qu’il a juste besoin de circuler librement. 
C’est son mouvement qui donne la sensation de l’amour et non la personne sur laquelle on a porté son attention.
En lâchant prise, en cessant de juger, l’amour circule librement en soi et nourrit les besoins tout en délivrant de l’attachement à l’objet, à l’autre. 
On peut alors comprendre qu’en laissant le cœur émaner son énergie librement, celle-ci peut toucher tout le monde, sans vouloir attacher qui que ce soit. 

Ce qui fait souffrir, c’est l’idée que l’amour se limite à une personne, qu’il a besoin de quelqu’un pour se manifester.
Mais si on regarde de plus près ce qui nous attire vers une personne en particulier, ce sont nos croyances mentales, qui créent un modèle, un idéal. Nos préférences relèvent toujours de croyances. Une croyance nait de l’expérience et se limite à l’interprétation des faits, du jugement qu’on en a. Elle est forcément limitante, restrictive puisqu’elle est le résultat de conclusions très aléatoires basées sur la notion duelle. Quand on se contente d’observer sans juger, on ne limite pas les réponses possibles et alors une compréhension beaucoup plus large peut être perçue.
On prends conscience du caractère universel de l'amour et de l'essence qui nous anime. Du fait que c'est la focalisation qui donne l'impression d'aimer parce que l'énergie circule librement et s'amplifie dans le mouvement. 
Mais lorsqu'on lui permet de circuler en soi, de diriger son attention sur l'enfant intérieur, l'intensité bien que moindre au départ, augmentera à chaque fois que nous réalisons ce mouvement.  
Puis pour le choc au pied, je constate qu'il n'y a même pas un bleu! Encore une preuve de l'importance du lâcher prise, de laisser l'énergie d'amour divin circuler et de la guérison à bien des niveaux puisque ça se manifeste jusque dans le corps physique! Le même coup dans les mêmes circonstances, déjà, il y avait matière à réflexion! Merci présence divine d'avoir éclairé ma vision!


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci