Peter Hammer |
Cela fait deux nuits que Bilou, la chatte, dort avec moi. C’est
plutôt rare et je suppose que les énergies de la lune y sont pour quelque
chose. Le féminin sacré prend sa place et la chatte aide cette intégration. Enfin, je dis je suppose parce qu’en ce moment, je sens qu’une mise à
jour importante au niveau de la spiritualité, est à réaliser pour ne pas amplifier cette sensation de tourner en rond. Bien, qu’on progresse toujours, enfin que l’on soit toujours
en mouvement puisque l’énergie circule sans arrêt malgré quelques blocages
éventuels, la sensation de stagner est très vive.
Il me semble que ma vision de ce qui est spirituel, est
encore très marquée par mes croyances inconscientes et même conscientes. L’idée
qu’il me faut avancer persiste alors qu’il me semble plutôt qu’il soit question
de faire confiance à la vie. Vivre en cessant de se poser des
questions à propos de tout et de n’importe quoi. De toute façon le seul fait de
s’interroger démontre mon manque de confiance. Heureusement
que le contact avec le divin intérieur est réel et ressenti !
J’ai
toujours le réflexe de me connecter à la terre, au ciel, à mon âme et ma
présence divine, lorsque je suis sur le trône. Symboliquement c’est assez fort
puisque cet acte qui fait honte à la majorité des humains, c'est comme une façon
de dire oui à l’incarnation avec ses limites et ses contraintes.
En fait tant qu’on croit que quelque chose en soi est
inadapté, on lutte contre soi-même. Non seulement la joie n’est pas au rendez
vous mais on se colle la pression. Je n’en suis plus trop là mais face au vide
et à l’ennui que la rengaine du quotidien met en évidence, je me sens
impuissante.
J’ai toujours fait diversion jusqu’à maintenant en donnant à mon
corps des produits comme pour tuer cet ennui mais maintenant c’est si vide de
sens que ça ne créé plus l’effet attendu. Le critique intérieur s’en donne à cœur
joie mais ça rentre par une oreille et ressort par l’autre.
Dans ces moments où
on se sent dans le creux de la vague, il n’y a d’autre choix que d’accepter ce
qui se passe en soi. L’impression de tourner en rond est absorbée par l’acceptation
de ce qui est, mais ça ne me permet pas de retrouver le sourire ou même l’enthousiasme
à agir. Là encore, je ne vais pas critiquer le fait de trouver le quotidien chiant.
Je dois digérer le fait d’avoir échoué dans ma tentative de sevrage et éviter
de m’en rajouter en cautionnant toutes les pensées dévalorisantes qui
surgissent.
Accueillir aussi le fait que j’aie la sensation d’être dans
une impasse en me souvenant que très souvent lorsque mon mental est coincé dans
ses raisonnement, ça présage quelque chose de bon, de nouveau, si j’arrive à lâcher
les attentes. Dans ce genre de situation ce qui créé des angoisses, c’est de ne
pas savoir comment sortir d’un schéma. A cela j’oppose ma foi en la vie, en la
capacité de tout humain de guérir de tout, comme pour rétablir l’équilibre.
La première chose à faire, c’est de ne pas croire tout ce
que disent les aspects de ma personnalité qui doutent encore et restent accrochés
aux vieilles croyances elles-mêmes reliées à l’inconscient collectif. C’est
assez étrange de constater que c’est rassurant pour ces parts de moi, de suivre
la masse, les croyances populaires, de rejouer la même rengaine. Celle qui
consiste à tout peindre en noir en se laissant porter par les énergies
ambiantes, le défaitisme général.
Plutôt que de lutter contre ça, je me dis que c’est normal
de craindre de lâcher les comportements réflexes, d’aller vers l’inconnu malgré
ma foi plutôt solide en l’humain divin.
L’état de l’appartement est un peu à l’image
de la sensation d'être figée à l'intérieur. Je n’ai toujours pas fini de ranger et le pire c’est que
ça me laisse indifférente ! L’inconfort crée par la rencontre des aspects
contradictoires de ma personnalité demande à être accepté parce que ça mine mon
enthousiasme naturel.
Je ne suis pas très motivée comme à chaque fois où je me
trouve dans cette position de devoir libérer d’anciens schémas et où seule ma
foi que c’est possible me permet de ne pas sombrer dans le désespoir. Le
problème quand on croit qu’on devrait être autre chose que ce que l’on est dans
le moment présent, c’est qu’on se critique tant qu’on n’arrive pas à changer.
Ce qui ne fait qu’amplifier le malaise et plonger dans des vibrations lourdes.
J’ai été rassurée de sentir la présence de mon âme par des
petits frissons accompagnés d’une sensation de paix et de joie et c’est sur
cette fréquence qu’il est bon de demeurer.
Je ne vais pas faire diversion en
ignorant les ombres qui se manifestent mais après les avoir accueillies, l’élan
à agir devrait émerger. C’est le moment de mettre en application !
Corrie White |
Voilà une petite réunion intérieure qui m’a redonné
confiance. Parler à l’enfant intérieur, au critique, au divin, sans distinction,
avec le même respect pour chacune de ses voix, m’a redonné le sourire et une
sensation de cohérence intérieure plutôt réjouissante. Il suffit de peu et tout
comme dans la relation à l’autre, le dialogue permet de trouver un point de
rencontre, ce petit briefing me donne la sensation d’être à nouveau entière,
dans l’unité intérieure. La présence du divin intérieur me rassure mais comme
je n’ai pas cherché à avoir son point de vue avant d’entendre les autres
aspects, la sensation d’être soumise à quelque chose de supérieur s’évanouit.
Peut-être que j’attends trop d’être guidée, ce qui renforce
la peur de l’échec et amène à l’immobilisme. Cette peur de se planter paralyse
littéralement.
Mais qu’est-ce que l’échec si on ne se fixe pas d’objectif du
moins si la seule directive est de sentir l’unité intérieure, la cohérence
entre la pensée, le geste et l’émotion. Parce que la paix découle de là. Il ne
s’agit pas de créer cela artificiellement mais d’être dans l’écoute de toutes
les voix internes et de trouver un terrain d’entente. Accepter les paradoxes
qui se jouent en soi les diminue considérablement et finalement on constate que
chacune d’elle ne veut que le bonheur.
Le truc c’est de leur faire comprendre qu’on peut « travailler »
ensemble à cela en unissant nos forces, nos talents, nos capacités. Leur
montrer qu’on gaspille de l’énergie inutilement à lutter les uns contre les
autres au lieu de s’unir dans un même élan, portés par l’énergie de l’amour qui
nait du désir d’union des forces complémentaires en soi.
Tant que je suis dans le rejet d’un des aspects de ma personnalité,
je nourri encore la violence, amplifie la blessure de rejet, creuse l’écart
entre le masculin et le féminin intérieurs. Au lieu de ça, je vais essayer de
réunir tous les aspects qui jusqu’à maintenant étaient en opposition.
Puisque
tout est en moi, puisqu’une qualité porte aussi son défaut et inversement, je vais
tenter de trouver l’équilibre par une vision globale et neutre de la situation.
La connexion à l’âme m’y aide puisqu’elle a une vision qui se situe au-delà de
la dualité.
L’âme est consciente de la notion de cause à effet, de choix et de conséquences
mais je ne pense pas qu’elle ait un jugement sur ça. Selon ce que je crois,
elle expérimente l’amour inconditionnel et ne divise pas ce qui est. Croire qu’elle
doive s’améliorer, c’est encore nourrir la croyance qu’il me faut progresser or
selon ce que je sens, il s’agit plutôt d’englober tous les aspects de soi, de
les unir en étant en son cœur, là où tout peut se rejoindre, communier.
Pour le moment, il me faut laisser parler les voix qui sont
dans la peur, celle du lendemain, celle qui se demande comment on va réussir à
devenir enfin autonome, libre, celle qui exprime la sensation de vide intérieur…Il me
suffit de dire à cette dernière que le vide se manifeste par le silence et c’est
loin d’être la réalité !
A chaque pensée qui s’exprime, une autre vient s’y
opposer rétablissant un genre d’équilibre.
Ce que j’appelle « dialogue »
est simplement la manifestation de toutes ces pensées qui s’opposent et demandent
juste à être vues afin de s’équilibrer naturellement en toute logique. Je n’ai
donc pas à lutter mais juste à laisser émerger toutes ces voix pour que chacune
d’elles trouve son opposé qui devient ainsi un partenaire.
Comme je ne veux plus agir par la contrainte, c'est-à-dire faire
quelque chose à contre cœur, je suis l’élan du moment et le geste est déterminé
une fois que l’équilibre mental est atteint. C’est un exercice qui demande d’être
conscient des voix intérieures donc de s’écouter penser et de les laisser s’harmoniser
avant d’agir. Chose que je n’ai jamais faite auparavant puisque mes élans
étaient pratiquement tous motivés par la peur. Ce qui m’obligeait à courir dans
tous les sens pour finalement me rendre compte que je brassais souvent du vent.
J’avais une personnalité très impulsive et en apprenant à
me poser avant d’agir, je ne casse pas l’élan mais je dirige l’énergie après
avoir déterminé l’intention qui sous-tend l’action. Quand je vois que c’est la
peur qui commande, je l’accueille et elle se transforme en simple intention qui
nourrit l’objectif premier : « être bien en soi, en paix avec soi-même ».
Le bien-être intérieur dépend de la capacité à être en
paix, en accord avec soi-même et cet état permet de faire des choix éclairés.
Je ne suis plus aussi catégorique concernant les besoins. Longtemps, j’associais
les besoins à la dépendance, aux obligations et peu à peu, j’élimine ce qui est
superflu pour garder l’essentiel. Les besoins vitaux comprennent aussi ceux du
mental mais là encore, les peurs accueillies je suis moins dans le besoin et
plus dans le désir.
Je ne pense pas qu’on puisse agir sans être motivé par un
besoin mais celui-ci doit être libéré de la peur pour devenir un moteur et non
plus un frein. Là encore, c’est une question d’équilibre. Quand on accepte une
fois pour toutes d’être limité, conditionné par certains besoins comme celui de
s’alimenter, on peut aborder le sujet sans se sentir coincé, obligé. Puis comme
j’ai goûté les joies du jeûne, ça relativise les choses à ce niveau là.
Remplacer le besoin par l’envie, se réalise en accueillant les émotions
suscitées par la peur du manque. La confiance en la vie et donc en la source
qui vit en soi, favorise le lâcher prise et c’est cela qu’il me faut amplifier
par le contact permanent à l’âme. La reconnaissance de cette présence discrète
mais néanmoins réelle de cette énergie divine, relativise les choses. Dans la
mesure où je ne suis pas dans l’attende de quelque chose de particulier, où je
ne limite pas ma capacité à recevoir en imaginant ce qui devrait être, la façon
dont le divin devrait se manifester en moi, je
ne bloque pas le courant de la réception.
Maintenant que la paix intérieure s’est installée, je suis
prête à agir, à créer, à faire selon l’inspiration de mon cœur, à nourrir le
vivant en moi et la joie d’être. La motivation à faire du ménage est enfin là
et je saute sur l’occasion pour passer à l’action en ayant conscience que c’est
un geste d’amour pour mes corps, pour cette incarnation et non pour une quelconque
obligation. C’est aussi une façon d’alléger le mental, de nourrir le besoin de
clarté, la capacité à faire le tri, à libérer ce qui n’est plus nécessaire.
Un
exercice qui allie la pensée au geste et quand celui-ci est porté par l’amour,
ça devient une occasion de sentir l’unité intérieure et l’énergie du cœur qui
se diffuse alors en tous mes corps.
L’intention du jour, l’inspiration de mon âme est la
recherche du point d’équilibre qui demande d’être attentif à laisser l’énergie
de vie, d'amour, circuler de façon à sortir de la dualité, pour voir les choses à partir
de la sensation d’unité.
Voilà qui donne du piment au quotidien, qui libère de
la routine et sacralise tout acte jugé insignifiant tant qu’il est automatique,
réalisé sans conscience.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci