La Communication non violente repose sur
2 prémisses :
Tous les êtres humains ont des besoins fondamentaux
semblables.
Chacun est naturellement capable d’accéder à un état
de compassion et de montrer de la bienveillance à l’égard de ses propres
besoins et de ceux de ses semblables.
De ces prémisses découle le modèle de communication
de la CNV qui peut être résumé comme un cheminement en quatre temps :
Observation :
Décrire la situation en termes d'observation
partageable (en mettant de côté nos jugements et nos évaluations).
Sentiment et attitudes :
Identification et expression des sentiments et
attitudes qu’éveille la situation (en les différenciant de nos interprétations
et de nos jugements).
Besoin :
Identification & clarification des besoins liés à
ces sentiments (aspirations profondes, motivations, etc.).
Demande :
Formulation d’une demande en vue de satisfaire ces
besoins (présentée de façon positive, concrète, précise et réalisable). Si
cela est possible, que l'action soit faisable dans l'instant présent. Le fait
que la demande soit accompagnée d'une formulation des besoins la rend
négociable.
Cependant, il ne s'agit pas d'une manière de parler
qu'il faudrait suivre à tout prix. Les concepts proposés sont des repères,
destinés à faciliter l'expression de la bienveillance, et non pas des règles à
suivre.
Jan Pelcan |
Observation au sens de la CNV
Quand nous décrivons une situation, nous exprimons
différentes choses :
Des observations objectives (ce qu'on a vu, ce qu'on
peut logiquement en déduire sans faire d'hypothèse particulière)
Des évaluations (penser en termes de bien ou de mal,
qualifier la personne ou la situation etc.)
Des interprétations (faire des conclusions qui se
basent sur des présupposés)
Du point de vue de la CNV, les évaluations et les
interprétations peuvent être exprimées, mais en les distinguant des
observations objectives, et en précisant que ce ne sont que nos hypothèses.
Cependant, il vaut mieux éviter d'utiliser des évaluations et des jugements,
parce que si notre interlocuteur se sent jugé, il aura tendance à s'investir
dans l'autodéfense plutôt que la compréhension.
Par ailleurs, les évaluations rendent le monde
statique, alors qu'il est en transformation constante. Comme l'explique Wendell
Johnson, le langage est un instrument imparfait invitant à parler de stabilité
et de normalité, alors que la réalité est changeante et faite de différences.
La CNV recommande de parler de faits concrets pour
décrire les événements plutôt que d'attribuer des caractéristiques définitives
à l'interlocuteur ou au monde. Par exemple, si l'on traite notre interlocuteur
de fainéant, on l'enferme mentalement dans une case, alors que si l'on parle de
faits concrets, on ouvre la possibilité de formuler des demandes d'actions
précises à réaliser dans le futur.
Obstacles à l'expression des observations
Ne pas avoir vraiment l'intention de communiquer, mais
être dans un rapport de compétition
Ali Kataw |
Exprimer ses sentiments et ses attitudes
Il s'agit autant de sentiments que d'attitudes, par
exemple avoir peur, être curieux, être surpris etc. Afin de pouvoir communiquer
ce qui se passe en nous, la CNV nous invite à développer un vocabulaire
affectif pour exprimer toute la palette d'émotions qui peuvent nous toucher.
Un des pièges habituels dans l'interprétation de nos
sentiments est de faire l'amalgame entre nos émotions et la perception que nous
nous construisons de l'autre, de ses agissements et de ce qu'on imagine faire.
Par exemple, si l'on dit à quelqu'un qu'on se sent ignoré par lui parce qu'il
ne nous a pas dit bonjour, on ne décrit pas nos sentiments mais notre
interprétation de son comportement. Nos sentiments peuvent ici être de la
tristesse ou de la frustration.
Obstacles à l'expression de sentiments et attitudes
Avoir peur de communiquer sur ce que l'on considère
comme intime par pudeur, par peur du regard des autres etc ...
Exprimer les besoins
Quand nous ne sommes pas conscients du lien entre nos
besoins et nos sentiments, nous croyons que ce sont les situations qui, seules,
provoquent ce que nous ressentons et nos attitudes. Entre les actions des
autres et nos sentiments, il y a nos besoins qui sont un élément de causalité
intermédiaire. D'où l'importance de déterminer les besoins et de les assumer.
Par ailleurs, si l'on accompagne nos demandes de l'explication des raisons
profondes, on permet à l'autre de nous comprendre et, si jamais il ne peut
accepter ce que nous demandons, il proposera plus spontanément une alternative
permettant de satisfaire à la fois le porteur de la demande et lui-même.
Obstacles à l'expression des besoins
Avoir peur de dévoiler nos besoins réels parce qu'on
pense qu'on peut être ensuite manipulé
Ne pas croire que l'autre puisse faire preuve de bienveillance à l'égard de nos besoins
Ne pas croire que l'autre puisse faire preuve de bienveillance à l'égard de nos besoins
Demander les actions que l'on souhaite
La CNV nous invite à traduire nos besoins généraux en
demandes concrètes, c'est-à-dire concernant des actions précises nécessaires
pour satisfaire les besoins les plus urgents, ou bien de prévoir des actions
possibles afin de répondre à un problème qui pourrait se (re)produire dans le
futur. Selon les principes de la CNV, il n'est pas nécessaire d'utiliser les
exigences, la menace, les ordres ou la manipulation. De tels méthodes sont même
considérées comme entrainant des conséquences négatives, par exemple de la peur
ou de la frustration, et ne suscitent pas la bienveillance chez notre
interlocuteur.
Obstacles à l'expression des demandes
Avoir peur du refus parce qu'on n'imagine pas la
possibilité de négocier
Croire à l'avance que notre demande sera refusée
Croire à l'avance que notre demande sera refusée
Bénéfices de la CNV
La mise en pratique de la communication non violente
au quotidien suscite :
Une écoute sincère de l’autre qui s’exprime souvent
avec maladresse.
La CNV nous enseigne comment comprendre les intentions
véritables cachées derrière les mots.
Le respect de soi par la prise en compte de ses
sentiments, de ses besoins et le respect de l’autre par la reconnaissance des
siens.
L’empathie par l’accueil de l’autre et de sa
différence, et la création d’un lien découvrant les qualités profondes de
chacun des interlocuteurs.
Une générosité réciproque, qui est le corollaire des
trois points précédents.
Bibliographie : Marshall Rosenberg - Thomas d'Ansembourg
Sources : Wikipedia - Passeport Santé - CapiteCorpus -
Merci Frédéric pour cet article.