Le bonheur, c’est la liberté. La liberté s’obtient lorsque
l’on s’encombre le moins possible de choses physiques et matérielles, jusqu’à
ce que l’on ait moins de charge et moins de pression. De plus, si l’on ne
s’encombre plus du regard des autres, qui est lié aux apparences, on se fait le
cadeau de la liberté d’être dans la plénitude; sans liens physiques, avec la
liberté de bouger et de se réinventer au gré de ses envies, car le désir de
posséder ainsi que nos possessions ne nous restreindront plus.
Le mal de vivre n’est-il pas lié à la notion de ‘mal’, qui
n’est rien d’autre que le résultat de choix qui sont éloignés de ce bon sens
commun qui est une forme de sagesse naturelle qui fut oubliée sous toutes les
couches d’une société de consommation menant à un pays riche fait de citoyens
pauvres qui se débattent avec un mal-être dont ils n’arrivent même plus à
identifier la source originelle. La source est pourtant évidente, car elle
vient du fait que la vie adulte est maintenant liée au fait de paraître et de
posséder. Si on enlevait ces illusions faisant notre malheur de nos objectifs
de vie, on se sentirait alors aussi libres que des enfants. Les enfants
s’amusent d’un rien, ne se préoccupant pas de leur apparence, ne privant aucun
autre de sa liberté et des choix de jeux faisant son bonheur, le bonheur de
l’un n’étant pas lié à l’abus de l’autre.
Le monde deviendrait alors un espace de découvertes, un
terrain de jeu sans frontières, ni défensif, ni offensif; car, lorsqu’il n’y a
rien à défendre, ni rien à prendre, il ne reste plus que la joie enfantine qui
est liée à une liberté dont on s’était sentis obligés de se priver. C’est
uniquement lorsque nous nous offrirons cette liberté d’être que nous aimerons
ce que nous sommes vraiment et ceci créera tout naturellement un monde d’amour
autour de nous, ce qui amplifiera notre joie de vivre.
En tant qu’adultes, nous voyons les résultats de nos
erreurs collectives et nous pouvons tirer des leçons du mal-être qui est
ressenti par le plus grand nombre, indépendamment des apparences. Nous serons
alors en mesure de transmettre aux générations futures la voie de la réflexion
menant à la flexibilité de transformer leur environnement, plutôt que de
laisser leur environnement les accabler sans penser à le questionner et à le
transformer. Plutôt que d’hériter d’un système éducatif, de normes et d’un
modèle politique entravant leur liberté et leur bonheur, les générations
futures seront libres de rêver et de créer le monde qui leur donnera plus de
bonheur intérieur. Ainsi, elles ne seront plus prises en otage par un système
qui profite à une poignée d’hommes.
Un tel système est lié à un gouvernement
pyramidal, à des normes liées aux apparences et à une société de
production-consommation. Le résultat est que la masse humaine est privée de
tout et vit dans un monde qui est vraiment trop dur, même si l’on est
extérieurement beau et riche. Ainsi, dans la poursuite du bonheur intérieur, un
défilé devient un défi laid, car ce n’est pas ce que l’on paraît, mais ce que
l’on est qui améliorera notre vie en société et qui préviendra le syndrome de
souffrance de l’humanité.
Un monde meilleur est lié à une société qui n’est plus
prise en otage par l’argent, par les possessions, par les apparences, par la
domination, par les frontières, par les gouvernements centralisés qui
s’opposent et qui s’opposent aussi à leurs propres citoyens, par le secret
d’état, par l’offense et par la défense.
Un monde meilleur pour tous est un monde où tous prennent
chacune des décisions qui sont actuellement prises par un gouvernement sur des
gouvernés. Ce système signifie un modèle de gouvernance représenté par une
pyramide inversée, où chacun, dans chaque village ou poche d’habitants réunis
en collectivité, chaque homme, chaque femme et chaque enfant, a le droit de
participer à la prise de chaque décision affectant la collectivité. Il n’y
aurait alors plus d’élections, plus de manipulations, plus de désinformation,
plus d’exclus, car chaque décision serait prise lorsque chaque membre de chaque
collectivité se serait accordé sur les décisions ayant un impact sur sa vie.
Dans un tel système, on ne verrait dès lors plus d’inégalité, plus d’abus, plus
de pauvreté extrême, plus de manifestations, plus de révolutions, plus de
guerres, plus de citoyens maltraités ou tués par un gouvernement pyramidal,
plus de désespoir. L’humanité reconnaîtrait alors l’humanité de chacun et de
chaque collectivité constituée d’hommes et de femmes de différents continents,
de différentes races, de différentes croyances, de différents modes de vie; ce
respect de l’autre menant à une humanité vraiment ‘humaine’ et humaniste.
Chacun, dans chaque collectivité, serait alors libre de
créer l’environnement qui lui conviendrait le mieux et de le modifier au fil de
ses expériences, car ce serait son droit le plus fondamental. La vie serait
alors synonyme de flexibilité, de créativité, de questionnements menant à de
nouvelles idées, à la liberté de les semer et de les voir fleurir, utilisant
les réponses pour poser de nouvelles questions; à de nouveaux espoirs, à de
nouvelles façons de vivre et de régir la vie en collectivité, à explorer de
nouvelles frontières, produisant des étincelles menant à plus de lumière, à
plus de chaleur et à plus de bonheur en imaginant des façons d’être plus
heureux sur le plan collectif, de façon à ce que nos enfants aient la chance
d’hériter d’un monde où ils seraient heureux d’y vivre.
Lorsque nous nous offrirons la liberté de créer un monde
qui nous ressemble, plutôt que de tenter de ressembler au monde, le monde nous
conviendra alors tout à fait, nous comblant de bien-être et de joie de
vivre.
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