jeudi 17 avril 2014

"L'énergie de l'action"


Katerina Plotnikova



Une nuit de sept heures, exceptionnel ! Pour changer, je vais aller au jardin avant d’écrire. C’est une très bonne idée que de commencer la journée par l’action encore plus quand c’est au contact de la nature. 
L’énergie de l’action plonge dans l’incarnation avec enthousiasme et c’est le pouvoir d’agir qui est en question. Si j’apprends à gérer mon temps selon mes vrais besoins, ceux du corps physique en priorité, ce n’est plus le mental qui dirige ma vie, mes journées, mais le cœur qui coordonne. Toute activité demande de la concentration, de l'attention et une harmonisation des corps se créé naturellement. Cet apprentissage me prépare aussi à devenir autonome financièrement parce que je saurais organiser mon temps de façon équilibrée et harmonieuse.
Il règne une ambiance fraternelle ce matin avec les voisins. Chacun vaque à ses occupations et la créativité mise à l’honneur, créé un champ énergétique de liberté et d’épanouissement. 
Depuis hier, depuis l’éclipse de lune, il semble que les cours nocturnes portent sur l’éveil des consciences au niveau de la condition humaine. J’ai parlé avec un voisin, de la nécessité de s’occuper de son monde et de ne pas se laisser formater par le système.

Rien de provocateur ni de belliqueux, juste un témoignage des bénéfices qui découlent de la prise de conscience de sa propre valeur. Du fait que nous avons du pouvoir sur notre vie et qu’il est important de ne pas se disperser ou nourrir l’impuissance en critiquant les gens de pouvoir. On peut être lucide, conscient, opposé à la façon dont le monde est régit mais tant qu’on accuse, on ne fait qu’amplifier le malaise en soi et autour. 
C’est une perte d’énergie et donc de pouvoir. 
Chacun a un rôle à jouer et vit les conséquences de ses actes. Il n’y a donc aucun intérêt à juger ceux qui gouvernent mais juste à prendre conscience de sa vraie nature divine, donc potentiellement libre et autonome. 
Les conflits, les révoltes, les manifestations sont autant de façon d’affirmer son impuissance, et de servir le pouvoir en place. La division leur permet de régner en maitres.

Par contre, si chacun se donne le droit d’être ce qu’il est, s’il régit sa propre vie avec justice, équité, honnêteté et respect vis-à-vis de lui-même, de sa famille, de son entourage et de l’environnement, la face du monde peut changer radicalement en quelques semaines, sans que soit versée une seule goutte de sang. 
Devenir responsable de soi, de son monde intérieur, de ses pensées injustes, non alignées sur l’amour, de ses émotions, permet de retrouver une juste estime de soi et de l’autre.
Quand on agit de la même façon avec l’autre, les relations deviennent une force puissante. Une personne traitée avec respect aura tendance à agir de la même façon avec ses proches qui feront de même avec leur entourage…
Depuis l’enfance, par mon vécu, j’ai vite repéré ce qui créé les injustices. L’esprit de vengeance ne résout rien mais il se répand comme une ombre sur tout le monde. Un père maltraité par son employeur ou toute forme d'autorité, aura tendance à se venger sur sa femme, ses enfants, la femme se vengera à sa façon et les enfants s’en prendront à plus petit qu’eux, des enfants plus jeunes, des animaux…Ce schéma se répète depuis des millénaires et c’est par l’amour vrai de soi, le pardon que ce cycle peut être rompu. 






Quand on expérimente l’accueil de ses émotions et qu’on en vit obligatoirement les bénéfices, on se rend compte de son pouvoir. Cet acte d’amour vis-à-vis de soi, de ce qui se vit en dedans, créé un champs puissant porté par la l’amour et la lumière divins. La tendresse que l’on s’accorde rayonnera sur l’extérieur et on sera beaucoup plus tolérant avec l’autre puisqu’on reconnait ses propres faiblesses, qu’on voit en elles la puissance de l’amour, la capacité à pardonner, à se pardonner.
Enfant, j’ai compris que le pardon était la voie de la guérison. Je n’ai pas intellectualisé tout de suite la chose mais c’est mon ressenti intérieur qui me l’a montré. J’ai pu voir combien le fait de nourrir la haine et l’esprit de vengeance, pouvait rendre malheureux et n’apportait aucune solution ni pour soi ni envers l’extérieur. Au contraire, l’individu nourrit le rôle de victime en jouant à son tour celui de l’agresseur, une part de lui sait que son comportement est injuste alors la culpabilité s’installe telle un poison qui ruine l’estime de soi.

Nous sommes des êtres d’amour et de lumière ce qui veut dire que nos besoins vitaux sont l’amour et la sagesse, l’intelligence du cœur. Si la personnalité ne nourrit pas ces besoins, il se créé un conflit interne qui absorbe l’énergie et rend l’individu dépendant d’une source extérieure pour les combler. Le déséquilibre devra être retrouvé en prenant le pouvoir sur l’autre. En usant de stratégies pour obtenir des faveurs, en jouant la victime, le bourreau et le sauveur selon les circonstances.
Lorsqu’on s’accorde à la fréquence de l’être divin que nous sommes, en se laissant guider par le cœur, en gérant ses corps subtils, on retrouve son pouvoir et peu à peu on lâche la dépendance envers l’autre. Que ce soit dans les relations intimes ou dans celle avec la société. 
Je ne culpabilise plus d’être « assistée » puisque ça n’est pas la réalité.
Mon âme a choisi ces circonstances pour que je puisse guérir, retrouver mon pouvoir et agir sur mon monde intérieur et mon entourage, par l’exemple, par le rayonnement énergétique, par le fait de casser les cycles qui maintiennent l’humain dans la servitude, l’impuissance, le malheur…

Depuis que je vis ici, entourée d’une quinzaine de personnes, je peux voir l’influence de mon comportement sur eux. Il y a beaucoup moins de jeu de pouvoir, de séduction, de non-dits, d’incompréhension. Je ne dis pas non plus que c’est grâce à moi que les autres changent mais le fait de gérer mon monde, de ne plus accuser l’autre de mon mal-être, d’être intègre honnête et sincère, stimule en chacun ces mêmes valeurs. J’ai toujours témoigné du divin en chacun, dis ce que je pensais et même si mon discours a évolué dans la forme, mon comportement est le même depuis le début. Au départ, il y a eu un temps d’observation de leur part mais comme je suis naturellement marginale, je ne l’ai pas perçu comme un rejet.
Le fait de ne pas attendre quelque chose de l’autre, rend libre et n’enferme pas non plus la personne avec qui on est en relation. Mon puissant désir de liberté et d’autonomie affective, imprègne mes gestes vis-à-vis de moi-même et d’autrui.
Comme je progresse en faisant des erreurs et que je suis capable de le reconnaitre, ça me rapproche de l’autre et ça me rend crédible. Pouvoir pardonner, reconnaitre qu’on s’est trompé, permet de ne pas être dans la compétition et donne à l’autre le droit d’être faillible aussi.
Il ne s’agit pas d’imposer sa façon d’être mais de rester ferme dans ses choix, de ne pas céder à la facilité. J’entends par là de retomber dans les jeux de pouvoir, de chercher à plaire, de jouer la faiblesse afin d’être servi, protégé ou nourrit. 
Se poser en victime, se plaindre de son sort oblige l’autre à nous prendre en charge, on se situe d’emblée dans la position de demandeur. Non seulement on nie son pouvoir mais on met sur les épaules de l’autre, une charge qui ne lui appartient pas.

Chacun agit selon se croyances conscientes et inconscientes mais aussi selon sa propre lumière, son intuition. Quand on joue un rôle, on oblige l’autre à en faire autant mais si on est soi-même, on l’autorise aussi à être vrai. Les relations sont alors construites sur des bases saines et solides, sur la transparence. La lumière de chacun peut alors être vue et reflétée.
Il est vrai qu’il y a eu des moments où l’impression d’être seule était grande mais ma foi en  l’humain divin m’a portée puis les énergies de la source, la désagrégation des illusions individuelles et collectives m’ont aidée à devenir plus transparente. Le processus est sans fin mais je peux déjà en goûter les fruits. 






C’est comme si j’avais atteint un seuil, comme si mon degré de conscience me permettait de ne plus pouvoir revenir en arrière. Je ne dis pas non plus que je suis à l’abri des rôles mais comme je me vois plus objectivement, que j’ai appris à observer mon monde intérieur avant de focaliser sur l’extérieur, je détecte et peut rectifier plus vite.
Le fait de savoir que tout ce que je suis est parfait, que j’ai tous les éléments et les connaissances de bases pour être autonome, et qu'en étant centrée, ancrée, l'harmonie se manifeste naturellement, me donne l’enthousiasme de continuer cet exploration de l’humain divin que je suis, avec la certitude de cheminer vers la souveraineté, la complétude.
Il n’y a rien de prétentieux là dedans puisque mon élévation ne dépend pas de l’extérieur, puisque l’amour vrai de soi ne s’acquiert pas au détriment de l’autre mais par la responsabilisation de soi. 
L’élan du moment à faire le nettoyage de printemps ne me quitte pas parce qu’il est sous tendu par le profond désir d’y voir clair, de prendre soin de moi, de refléter à l’extérieur ma façon de concevoir l’être. Tout ce qui est motivé par l’amour est porté par une puissante énergie de réalisation. 
"Cherchez premièrement le royaume des cieux", c’est fouiller en soi, se regarder objectivement, ouvrir la porte du coeur et instaurer la paix intérieure. Tout le reste s’aligne sur cette fréquence et chaque besoin est comblé sans même le chercher.
Dès que j’émets un souhait, il est réalisé. Cette magie s’explique par le fait que je me contente de dire, d’exprimer mes besoins, et même d’en prendre conscience simplement, sans demander, sans exiger, sans attendre, sans plus me dire que l’aspect divin de ce que je suis devrait assumer sa part.
J’avais tendance à croire que ma personnalité humaine dépendait totalement de la source, de ma présence divine, je priais suppliait même parfois. Or, il ne s’agit pas de dépendance mais de cocréation, de co-dépendance. La personnalité n'existe pas sans la présence divine et celle-ci ne peut pas s'exprimer dans la matière selon cette forme particulière. Prier, c’est affirmer son impuissance et même s’il est vrai que mon potentiel humain est limité, j’ai tout de même un large champ de compétence et d’action.

J’ai le choix de mes pensées, celles sur lesquelles je focalise mon attention, celle que je considère comme vraies et qui correspondent à l’amour et la lumière que je suis. Je retiens celles qui font écho à ma foi en l’humain divin qui n’est pas une croyance mais une connaissance acquise par l’expérience. Elle est née d’une certitude intérieure, d’un ressenti profond mais elle s’est confirmée, rendue vivante, concrète, par mes choix, mes actions. Elle s’inscrit jusque dans ma chair quand j’agis selon cette connaissance intime et intuitive. Lorsque je focalise mon attention sur mes pensées d’amour, la réalité du divin s’inscrit dans mon énergétique, puis dans mon corps mental, puis dans mon corps émotionnel qui lui est associé. Pour que l’énergie de la source imprègne ce corps subtil, il me faut libérer les émotions « injustes », celles qui nourrissent l’impuissance, me maintiennent dans un rôle.
Au fur et à mesure, les corps émotionnel et mental s’épurent et l’être divin apparait, l’énergie de la source coule librement et ils en deviennent l’expression. Le cœur guide chaque pensée, chaque geste spontané. Lorsqu’on a des attentes, lorsqu’on projette, qu’on se fait une image de ce qu’on devrait être, de ce que devrait être le monde, on se limite considérablement, on est en résistance vis-à-vis de la vie elle-même.

En commençant par accepter l’idée que tout ce qui se vit en soi a sa juste raison d’être et que ça n’est que notre vision embrumée par le jugement et l’accusation qui nous empêche d’être clairvoyant, l’énergie du divin rend tout transparent.

S’aimer vraiment, c’est libérer la culpabilité afin de devenir responsable, c’est libérer la peur pour vivre à partir du cœur. Lorsque les pensées et les émotions liées à la peur et à la culpabilité sont absorbées dans l’amour, par l’acceptation, c’est alors le cœur qui s’ouvre et le divin prend la main de la personnalité humaine. 






Comme la présence divine est une énergie, enfin un ensemble d’énergie, elle ne peut pas réaliser ce que l’humain peut faire au travers de ses mains, de son corps physique…
Chaque aspect, dans cette cocréation, possède tout une palette de potentiel respectif. Plus on se laisse imprégner de l’énergie de la source, du divin, de la présence et de l’âme et plus elle peut agir à travers notre corps physique, rayonner sur la matière. Mais c’est l’humain qui doit poser le choix, le geste, faire le premier pas. Si ça n’était pas le cas, nous ne pourrions pas parler d’humain divin, de souveraineté, nous serions des marionnettes.

La source créée des êtres libres à l’image de ce qu’elle est.  Le seul fait de pouvoir choisir des chemins de traverse, nous permet d’expérimenter, de connaitre les conséquences de nos actes, de nos choix. La sagesse ne s’acquiert pas de façon théorique, elle ne s’impose pas. C’est à chacun de suivre son chemin, de choisir l’énergie qui le portera.

La loi d’attraction nous montre, nous démontre l’effet de nos choix et en même temps notre pouvoir. Quand on libère la notion de division et de jugement, elle apparait comme une loi physique, divine, éternelle, et par-dessus tout, totalement juste. Cette loi a été interprétée au travers de la vision duelle ce qui a donné le karma, amplifiant la notion de culpabilité au lieu de celle de responsabilité.
La mode New âge insiste sur le pouvoir de la pensée et en fait un principe de concrétisation qui nourrit l’illusion, amplifie les besoins et les manques, éloigne du véritable sens de cette loi et isole, enferme l’individu dans son corps mental, en dehors de la réalité tangible. Cette vision fait de l’humain un dictateur capricieux ignorant totalement l’extérieur, le mouvement de la vie.

On pourra concrétiser, matérialiser nos rêves quand ceux-ci seront issus de la sagesse intérieure et non de la connaissance théorique d’un principe universel dans le but de combler le vide ou  nourrir l’illusion. La vie elle-même nous enseigne et vouloir conformer le monde selon son propre désir est totalement infantile et irresponsable. 
Tant que notre vision n’est pas neutre, transparente et que nous ne faisons pas le ménage à l’intérieur, nos créations inconscientes seront prioritaires afin que nous puissions apprendre la sagesse, nous connaitre véritablement et nous aimer sans conditions.


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci