ACCEPTER SES LIMITES ET SES DÉPENDANCES !!!
Quel défi
pour la plupart des gens ! Pourquoi en est-ce un ? Parce que tout le monde est
dépendant à des degrés variables et de façon différente. Je n’ai encore jamais rencontré
une personne sans dépendances ni connu quelqu’un qui s’acceptait totalement
dans ses dépendances et, surtout, dans ses limites face à ces dépendances.
Avant de pouvoir accepter nos dépendances, nous devons
en devenir conscients. Les plus faciles à constater sont celles d’ordre
physique, tels le sucre, la cigarette, l’alcool, la drogue, les médicaments, le
pain/pâtes/café/cola, les jeux, la télévision/Internet, le sexe, etc.
Ces dépendances d’ordre physique ne reflètent que les
véritables dépendances qui sont d’ordre affectif. Ces dépendances physiques
sont donc très utiles pour devenir conscients de notre degré de dépendance
affective. Voici un moyen pour y arriver :
Tentez de vous passer d’une de ces dépendances pendant
plusieurs jours. Si vous arrivez à vous en abstenir pendant au moins une
semaine, sans souffrir de manque et sans vous contrôler, ce n’est pas
une dépendance, mais plutôt une préférence ou une habitude. Si vous avez de la
difficulté à vous en passer après quelques heures, la dépendance s’avère alors
forte. Après quelques jours, la dépendance est moins forte, mais tout de même
présente.
Cet exercice se fait seulement dans le but de devenir
conscient de vos dépendances d’ordre physique et du degré de chacune. Vous ne
devez pas faire cet exercice pour devenir conscient de votre capacité de vous
contrôler. Dès que vous commencez à ressentir une souffrance causée par le
manque, prenez conscience de votre dépendance et redonnez-vous le droit de vous
en procurer.
Je sais que certaines dépendances peuvent être très
nuisibles à votre santé ou à votre vie, mais le fait de vous contrôler ne peut
que vous aider temporairement et lorsque vous arriverez au bout de votre
capacité de vous contrôler, vous perdrez alors le contrôle et vous vous accuserez
davantage.
Le contrôle ne fait qu’alimenter le cercle vicieux. C’est toujours à
recommencer.
Certaines personnes perdent le contrôle dans la même substance et
d’autres font du transfert dans autre chose. Par exemple, une personne peut
s’abstenir de sucre et perdre le contrôle dans des achats inutiles. Une autre
peut s’abstenir d’alcool et perdre le contrôle dans le sucre.
Deux moyens existent pour juger le degré de notre
dépendance. Le premier est cité plus haut et le deuxième est de vérifier le
degré d’effets nocifs que cette dépendance physique apporte dans votre vie. Par
exemple, il y a plus d’effets nocifs à prendre de la drogue qu’à jouer sur
l’ordinateur ou à regarder la télévision plusieurs heures par jour. Donc,
lorsque vous devenez conscient d’une dépendance physique très nocive pour vous,
je vous suggère de vous donner le droit de faire du transfert vers un autre
substitut moins nocif. Le fait de prendre conscience de votre grande dépendance
et de choisir ensuite de la remplacer par une dépendance moins nocive vous
aidera à atteindre votre but ultime, celui de devenir une personne autonome.
Ceci est important, car je connais plusieurs personnes
qui, parce qu’elles arrivent à arrêter une dépendance complètement, se
considèrent comme étant moins dépendantes, mais en fait il y a simplement eu un
transfert de dépendance, mais elles n’en sont pas conscientes et font du déni
sur les substituts utilisés. Il est difficile ainsi de devenir vraiment
conscient du degré de notre vraie dépendance affective.
En effet, un dépendant affectif l’est tant et aussi
longtemps qu’il n’arrive pas à s’aimer, à s’accepter complètement. Ça peut être
résumé ainsi :
Degré de la
dépendance physique
=
Degré de la
dépendance affective
=
Degré du manque
d’amour pour soi
La plupart des gens croient que leur carence affective
provient du manque d’affection, d’amour reçu dans leur enfance. La réalité est
tout autre. Nous avons tous ressenti un manque affectif étant jeunes. Ce
sentiment de manque est causé par nos blessures et croyances apportées dans
notre bagage accumulé depuis plusieurs vies. Combien de parents ont fait tout
ce qui leur était possible pour montrer ou prouver leur amour à leurs enfants
et ceux-ci ne se sont tout de même pas sentis aimés ? Pourquoi ? Parce que les
parents n’ont pas exprimé leur amour de la façon que les enfants l’auraient
voulu et ceux-ci ont perçu l’amour reçu par leurs parents à travers leurs
blessures, ce qui a faussé la réalité.
Prenons, par exemple, deux sœurs. Une est faible
physiquement et pas trop douée à l’école. L’autre est très énergique, très
débrouillarde et apprend tout facilement. Il est fort possible que les parents
s’occupent beaucoup plus de celle qui est faible, faisant très confiance à
celle qui est plus forte. Celle-ci peut vivre du rejet, de l’injustice, de la
jalousie, de l’envie ou de la colère parce qu’elle ne reçoit pas autant
d’attention que l’autre. Celle qui reçoit plus d’attention peut aussi le vivre
difficilement en étant jalouse de la liberté d’action de sa sœur ou en accusant
ses parents de ne pas lui faire assez confiance. Les deux sœurs ne se sentent
pas aimées, alors que les parents ont fait ce qu’ils croyaient le mieux pour
leurs enfants.
Après être devenu conscient du degré de vos
dépendances physiques, il est temps de devenir conscient de votre dépendance
affective. Cette dernière est exprimée de plusieurs façons :
- En étant bien seulement si les autres sont d’accord avec nous ou ont la même opinion;
- En cherchant sans cesse la reconnaissance ou les compliments;
- En nécessitant la présence ou l’attention de quelqu’un;
- En cherchant à toujours être utile, au détriment de nos besoins;
- En étant bien seulement si quelqu’un d’autre nous dirige ou nous domine.
Il est suggéré de faire une introspection à la fin de
chaque jour et de noter combien de fois vous avez utilisé un comportement de
personne dépendante.
Cet exercice doit être fait SANS JUGEMENT NI CONDAMNATION.
Il se veut un exercice de conscientisation.
Le fait d’en devenir conscient,
sans vous accuser, représente une autre étape vers l’acceptation et
l’autonomie.
Vous pouvez, de plus, demander à vos proches de vous
aider à en devenir conscient, de vous donner un coup de main pour faire votre
liste à la fin de la journée. Nos proches voient souvent des choses que nous ne
voulons pas encore regarder.
Accueillez vos limites du moment, acceptez qu’un jour,
vous vous aimerez tellement que vous ne dépendrez plus que les autres vous
prouvent leur amour afin que vous soyez heureux et bien dans votre peau.
Donnez-vous le temps d’arriver à atteindre ce genre d’amour de vous-même et
surtout donnez-vous le droit d’être humain et d’être limité pour le moment.
Le problème de base de nos dépendances est que nous
croyons que l’amour doit venir de l’extérieur quand, en réalité, notre
entourage ne peut que nous donner le genre d’amour que nous nous donnons à
nous-mêmes. Le jour où nous acceptons ce fait si important est celui où la
guérison débute, où l’autonomie commence.
Vous allez dire « C’est facile de dire que tout ce que nous avons à
faire c’est accepter, mais comment arrive-t-on à cette acceptation? » .
Voilà la question que j’entends très souvent.
Notre plus
grande difficulté est d’essayer de comprendre mentalement la notion d’acceptation.
Cette dernière est une notion spirituelle, donc au-delà de notre compréhension
mentale. Nous devons l’expérimenter afin que notre mental puisse placer ce
genre d’expérience dans sa mémoire, rendant ainsi les expériences d’acceptation
de plus en plus faciles.
Quand vous aurez senti tous les bienfaits et le
bien-être que l’acceptation véritable vous apporte, vous voudrez la vivre
encore et encore.
Accepter signifie se donner le droit d’être ce que
vous êtes, c’est DIRE OUI à ce qui se passe même si cela ne répond pas à vos
attentes, même si vous n’êtes pas d’accord.
DIRE OUI en vous rappelant qu’un
jour vous arriverez à ÊTRE CE QUE VOUS VOULEZ ÊTRE, en vous souvenant surtout
que
vous ne pouvez devenir ce que vous voulez être
sans avoir accepté d’être ce que vous ne voulez pas être.
sans avoir accepté d’être ce que vous ne voulez pas être.
Vous donner le droit signifie être capable d’observer
qu’aujourd’hui, par exemple, vous avez mangé beaucoup de sucre. C’est un fait,
une constatation, ce n’est pas un péché, ni mal, ni une condamnation, c’est ce
que vous êtes aujourd’hui.
Ensuite, vous vous demandez de qui vous avez été
dépendant aujourd’hui, avec qui avez-vous vécu des émotions à cause de vos
attentes non manifestées.
De qui vous auriez voulu être aimé d’une autre façon
aujourd’hui?
Si cette personne avait répondu à vos attentes, vous vous seriez
senti comment?
N’ayant pas répondu à vos attentes, vous avez eu recours à un
substitut physique pour vous aider à vous sentir mieux. Ce substitut a eu son
utilité aujourd’hui.
Une fois devenu conscient de votre dépendance
affective, vous réalisez que le jour où vous répondrez à vos propres attentes,
où vous serez capable de vous sentir aimé par vous-même, vous n’attendrez plus
à ce que ce soit les autres qui le fassent.
Donc, au lieu de vous condamner ou de vous promettre
que vous ne recommencerez plus à manger autant de sucre, remerciez plutôt ce
substitut de vous avoir aidé à vous sentir mieux aujourd’hui, même si c’est une
illusion et que c’est temporaire.
Vous pouvez, du même coup, expliquer à votre
corps que vous lui avez donné un travail supplémentaire pour digérer, assimiler
et éliminer tout ce sucre et que vous le remerciez beaucoup d’avoir la patience
d’attendre le jour où vous vous aimerez assez pour être plus autonome.
En
disant à votre corps que vous ne pouvez faire mieux pour le moment et que vous
appréciez son aide, celui-ci ressentira votre acceptation et il sera très
heureux de vous accepter à son tour.
Le corps est d’une intelligence extraordinaire et a
tout ce qu’il faut pour se renouveler sans cesse. Il se fera un plaisir
d’éliminer tout ce dont vous n’avez pas besoin.
Par contre, aussitôt que vous
vous sentez coupable, votre corps le sait et il réagira en fonction de vos
croyances. Si vous croyez que ce sucre vous fera grossir, c’est ce qu’il fera.
Si vous croyez que ce sucre vous donnera le diabète, c’est ce qui se produira.
Tout ce que vous créez mentalement a un énorme pouvoir dans votre monde
physique. Apprendre à bien utiliser ce pouvoir est une preuve d’intelligence et
de sagesse.
Chaque fois que vous vous acceptez, vous avancez d’un
pas vers l’autonomie et peu à peu, vous deviendrez de moins en moins dépendant
et de plus en plus autonome. Pourquoi?
Parce que chaque action d’acceptation
est un acte d’amour envers soi et seulement l’amour véritable a le pouvoir de
guérison physique, émotionnelle et mentale.
Lorsque nous nous acceptons, notre entourage nous
accepte au même degré.
Il est très difficile de croire que s’accepter tout
simplement puisse avoir un tel pouvoir de transformation.
Vivez l’expérience et
vous goûterez au bonheur de devenir de plus en plus autonome. Soyez tolérant
envers vous-même, félicitez-vous pour chacune de vos victoires.
Surtout,
demeurez conscient des changements qui s’opèrent en vous chaque année, ces
transformations qui vous amènent vers ce que vous voulez être.
Dites OUI à vous-même!
Lise Bourbeau
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La façon dont on réagit à la lecture de ce texte en dit
long sur notre degré d’amour vrai de soi. J’avoue que je n’en suis pas à l’autonomie. Certainement que l’idée
de souffrance, de sacrifice, de la nécessité de souffrir pour y arriver, de
fournir des efforts afin de mériter la guérison, la délivrance et la liberté,
sont encore inscrits dans l’inconscient. La patience et la persévérance, c’est
de l’amour de soi…