lundi 24 février 2014

"Ici et là"...puis Darpan: vidéo méditation guidée.


Lisa Rodden



Je ne sais ce qu’il en est pour vous mais je plane à quinze mille ! Je ressens le besoin de m’ancrer pour ne pas être déstabilisée par la sensation d’être à plusieurs endroits à la fois. Ce n’est pas comme lorsqu’on est toujours dans ses pensées, je suis relativement présente à ce que je fais mais je me sens tellement peu attachée à ce qui est, que ça s’approche de l’absence. Je suis tombée sur une de mes photos, retouchée, sur Facebook et malgré la sensation d’avoir été spoliée, je me suis contentée de signaler que j’avais demandé de citer mon nom en cas de diffusion des textes ou photos. La même chose s’est produite vis-à-vis d’un texte dont l’intégralité n’avait pas été respectée.  
Comme il n’y a pas de hasard, je me tourne vers l’intérieur et constate que la victime, le passé, n’ont plus autant d’impact sur le présent. Mais il y a aussi là dedans comme un besoin de se situer, de trouver le juste milieu. Très souvent, sur Facebook, les images sont partagées sans que le nom de l’auteur soit cité. Au début, je me disais « c’est généreux de partager quelque chose qui appartient aux autres », avec une certaine stupéfaction qui peu à peu est devenue ironie. Je cogite sur le sujet et plusieurs arguments me viennent. Le sens de la propriété peut être considéré comme de l’attachement mais d’un autre côté, nous existons en tant qu’individu et ce que nous produisons, ce qui émane de soi est comme une de nos créations. Ne pas mettre le nom de l’auteur c’est rendre l’œuvre orpheline, nier l’existence de l’auteur, sa paternité. S’il est vrai que nous ne sommes pas uniquement cette personne, cette enveloppe, elles constituent tout de même notre forme, notre singularité, une part importante de nous-même.


La diversité des réactions face à ce que j’écris m’amuse ! L’effet miroir va de la fraternité à la condescendance en passant par le maternage jusqu’à la limite de la fessée. Certainement que le fait de dire les choses franchement et de ne pas afficher l’arrogance de la certitude absolue, dérange si on cherche à être enseigné mais je n’ai aucune prétention dans ce sens. Je tombe aussi parfois dans le rôle de mère lorsque l’enfant intérieur en mal de câlin se manifeste. La seule chose que je pourrais transmettre éventuellement c’est comment s’aimer vraiment et encore ça demande de créer des liens authentiques, sincères et c’est quelque chose qui ne se fait pas du jour au lendemain. 
Ce que je "montre" ici, c’est l’impermanence de l’humain divin, le doute autant que la foi, la sagesse tout comme l’ignorance, le fait que nous sommes tous des enfants dans bien des domaines mais qu’en nous sommeille un sage qui se manifeste de temps en temps. Et même s'il prend plus souvent la parole qu'avant, l'enfant reste vivant et c'est tant mieux!

L’équilibre de la multitude est là, me semble-t-il, autant en soi qu'à l'extérieur, la sagesse partagée, accessible à tous mais qui se déplace, se meut au fil des expériences de chacun, selon sa réaction à ce qui est. C’est cette lumière unie qui forme l’intelligence humaine, ainsi, personne ne peut se vanter d’être au-dessus des autres. 
Parce que même si on croit à l’ascension collective, ça implique que tout le monde ascensionne en même temps. Comment cela serait-il possible si nous devions le faire selon l’ancien schéma du sauveur ? Même la théorie des artisans de lumière est à la limite du sauveur sauf que là il s’agit de plusieurs personnes, mais le principe est un peu le même. 

On reste dans le schéma de ceux qui sont plus éclairés amenant les moins éclairés à s’élever. Mais un artisan de lumière est-il vraiment toujours dans la lumière ? 
La logique veut que plus la lumière éclaire et plus elle révèle l’ombre, ce qui est caché, alors quelqu’un qui prétend être plus éclairé que les autres, plus éveillé a-t-il vraiment intégré, embrassé, toutes ses ombres, ou se ment-il à lui-même ? 
Tant qu’il pense être plus ou mieux, il continue d’aimer selon des références, des critères d’évaluation.
Un tel projet, l’ascension collective, peut être réalisable si chacun se trouve nu face à lui-même et aux autres. Comment l’humanité peut elle être éveillée si elle ne voit que ce qui l’arrange; sa lumière ? 
Comment l’amour inconditionnel pourrait-il couvrir la planète si nous devions continuer d’aimer selon nos préférences ? 
A moins d’accepter nos propres faiblesses, doutes et incohérences, comment pourrions-nous lâcher le besoin d’être en admiration devant quelqu’un ? 
Parce qu’il me semble que tant qu’on ne trouve pas sa propre lumière et qu’on l’associe à ses ombres, nous serons toujours en manque d’équilibre. A vouloir ressembler à ceux que nous estimons supérieurs et rejeter ceux que nous jugeons inférieurs.

Ce blog est un journal intime, ce qui veut dire que j’y écris ce qui me vient chaque jour spontanément, sans chercher à plaire, ni à montrer l’exemple, ni à être approuvé. 
Outre l’impermanence il montre aussi comment l’amour vrai de soi peut changer la vie, par la modification du regard sur toute vie et d’abord sur soi-même. 
L’amour vrai ne peut pas s’exprimer librement en quelqu’un qui est faux avec lui-même, et avec les autres, cet amour sera forcément distorsionné. 
En toute logique la première étape serait donc d’être vrai. 
Il s’agit d’une vérité relative puisqu’elle est subjective. 
Tant qu’on cherche à adhérer à la vérité de quelqu’un d’autre, on se trahit. 
Ce blog témoignage peut aussi servir de miroir en éveillant en vous ce qui est caché et qu’une réaction excessive dévoilerait.
L’effet miroir marche dans les deux sens et quand je dis une de mes faiblesses, ça amène l’autre à y réagir avec plus ou moins de violence selon sa capacité à accueillir ses propres parts d’ombres. 
Le fait de le dire, pour moi, représente un premier pas vers l’acceptation mais le retour me montre qu’elle n’est pas tout à fait acquise. 
La progression réside dans ma façon d’y réagir. Au début, ça me replongeait dans le rôle de victime et peu à peu j’arrive à en faire un réflex, celui de me tourner vers l’enfant intérieur. 
Je peux aussi évaluer la libération de ce rôle dans le fait que les retours critiques sont de plus en plus rares et beaucoup moins violent. J’arrive enfin à ne plus y voir ma seule création mais aussi la part de l’autre. 
Et puis surtout a ne plus en faire un drame ! 
Certains retours me montrent l’effet que peut avoir la condescendance, et sont des indicateurs du chemin que je ne souhaite pas emprunter. Ils m'invitent à me recentrer.

Je suis tombée sur cette vidéo de Darpan et j’ai tenté la méditation guidée qu’il propose. Comme très souvent, si j’arrive à me détendre totalement, c’est déjà bien mais là, j’ai effectivement senti une douce chaleur dans les mains. J’ai recommencé l’exercice pendant ma "méditation" quotidienne et j’ai vu une magnifique lumière blanche éblouissante pendant quelques secondes, qui couvrait toute ma perception. Ce qui m’a impressionné, c’est le calme du mental, d’un seul coup. 

Darpan 
Méditation guidée, à partir de 10 mn environ, après l'introduction à un séminaire.
 



Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité et de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces deux lignes. Merci