mercredi 16 octobre 2013

Seule ma façon de juger, de vouloir quantifier, qualifier, m’empêche de reconnaître l’amour en toute chose.



Luis Argerich


On dirait que l’enthousiasme est revenu ce matin malgré que j’aie pataugé dans l’eau en faisant mon café. C’est un des moments de la journée que j’aime, l’odeur suave du café doit faire remonter des souvenirs agréables même si je ne vois pas d’où me viens cette sensation puisque je n’en ai jamais bu enfant. Je ne sais pas ce qui s’est passé, pourquoi la cuisine est inondée puisque je ne décèle pas de fuite mais je suis assez contente de ne pas avoir critiqué les compétences de l’ouvrier, de ne pas l’avoir accusé. Il faut dire que c’est quelqu’un de consciencieux et du coup, il est impossible de lui en vouloir comme il fait de son mieux. Ma vision du masculin est meilleure qu’avant puisque je ne tombe plus sur des hommes incompétents. Il y a peu, j’aurais sorti mes phrases assassines au sujet de l’homme et de ses carences ! Ces clichés ont été entendus et répétés tant de fois que j’avais évidemment le retour de mes croyances personnifié à l’identique.
J’ai été pressée d’aller me coucher hier soir, tant la journée a été pourrie, je me suis trimballé la nausée presque tout le temps! Enfin, même si je n’étais pas motivée, ça n’était pas non plus dramatique. C’est ce qui est positif dans le lâcher prise, cesser d’amplifier le mal-être en se faisant des films. Les mouvements d’humeur changeante sont moins perturbateurs.
Tous les souvenirs négatifs remontaient. Tant ceux du passé lointain que ceux de l’année et de la semaine dernière, illustrant la loi de ressemblance. En revenant au moment présent et en accueillant les émotions au fur et à mesure, je n’ai pas été submergée mais le moral n’est pas revenu pour autant. Je mélange encore beaucoup responsabilité et culpabilité. Je vois encore le fait se s’occuper d’un appart, du monde matériel, physique comme un fardeau, une lourde charge. Le chantier dans la cuisine me perturbe pas mal en fait puisque je ne peux plus faire les choses en « automate ». Je devrais le prendre comme une occasion d’être plus présente mais là aussi, tous ces changements de conscience m’amènent à l’auto-critique, quand je suis en position d’observateur puisque c'est trop souvent le juge qui se manifeste!

Victor Nizovstev

J’ai eu beaucoup de mal à ne pas me laisser manipuler par les voix intérieures et les peurs sont remontées en surface rapidement. En plus, j’ai un nerf qui saute sous l’œil droit, ce qui m’agace particulièrement d’autant que ça le fait quand je suis en mode « négatif ». J’ai été tentée d’augmenter les doses de médocs mais ne l’ai pas fait. Il y a bien longtemps que je n’avais pas eu à regarder des peurs en face ! Je me suis agacée contre moi-même de ne pas être capable d’aller chercher les tuyaux ! J’étais scotchée sur ma chaise, incapable de faire quoi que ce soit, comme pétrifiée par mon état entre colère et tristesse. C'est là que la nausée s'est manifestée me renvoyant ma difficulté à accepter mon incarnation en totalité. 
J’ai écouté des vidéos d’Isabelle Padovani ces derniers jours, qui m’ont un peu mis le moral dans les chaussettes. Bien que sa façon de démystifier l’éveil soit une bonne chose, ça m’a laissé un arrière goût de nostalgie, comme si le monde du rêve qui s’écroule enlevait tout espoir d’une ascension collective et rendaient désuets les messages des êtres qui se trouvent en dehors de la planète. Il est vrai que je trouve « dangereux » de trop s’attacher à ce qu’ils disent mais d’un autre côté, l’espérance qu’ils véhiculent est aussi un moteur. 
Là encore, c’est un appel à se situer dans le juste milieu.
C’est facile d’aimer le moment présent quand on s’y sent bien mais quand les pensées sombres, générées par les peurs qui émergent, nourrissent la victime intérieure, on n’a qu’une envie, c’est de s’en extraire. Le mental, l’ego ont été à la limite de me faire sombrer. Heureusement que je pense à respirer ! Je peux tout de même me rendre compte que j’ai progressé mais il reste encore le vieux réflexe de se dévaloriser face à une peur mal gérée. Je sais que les pensées négatives sont un genre de mirage mais hier, il semblait bien réel. L’ouvrier m’a téléphoné parce qu’il était en panne et il n’est venu qu’à 15h au lieu de 13. Du coup, ça risque d'être le chanter jusqu’à jeudi ! J’ai pu mesurer que ma capacité à lâcher prise était faible mais une pratique ne se met pas en place du jour au lendemain surtout quand celle-ci est « révolutionnaire ». Le fait d’être comme pétrifiée sur place alors que j’ai mille trucs à faire m’a ramené dans le jugement et mon nerf qui sautait, me rappelait régulièrement la nécessité de changer ma vision, ma façon de penser. J’ai pu voir aussi que mon besoin de performer, me démoralisait. Il est bon de vouloir progresser mais si ça amène à se critiquer, à se coller la pression et à être impatient, ça n’aide pas à s’aimer véritablement et donc à avancer. 
Enfin, rude journée et même si je m’y étais plus ou moins préparée, j’ai eu bien du mal à élever mon taux vibratoire. Le doute est revenu sur le tapis mais heureusement pas au point de renier ma foi. C’est plutôt au niveau de mes capacités à aider, de ma légitimité dans ce domaine, qu'il s'est manifesté. Comme si on devait être parfait pour prétendre soutenir les autres. Il est clair qu’il vaut mieux être dans l’équilibre mais de là à être parfait. Déjà, c’est impossible, personne ne l’est, sinon nous ne serions pas incarnés. La personnalité aura toujours des peurs, des doutes et c’est la capacité à ne pas oublier que notre aspect divin est parfait, qui permet de croire que l’harmonie et l’auto-guérison sont possibles. 
Frederik Richard Pickersgill

J’ai la sensation de ne plus être connectée à mon âme comme si elle me laissait me débrouiller seule afin que je renforce la confiance en soi, en ma capacité de choisir l’amour. Pourtant, sans son soutien, je ne me sens pas à la hauteur. J’ai « besoin » de ressentir son amour, sa présence, de façon claire. Sans ça, j’ai tendance à rechercher ce soutien à l’extérieur et évidemment, ça ne peux pas être aussi puissant et libérateur. La peur d’être dépendante des autres, au niveau affectif est si grande qu’elle m’empêche de demander de l’aide. C’est peut-être prétentieux de croire que seul le divin intérieur peut m’apporter ce dont j’ai besoin mais c’est ma façon de concevoir la souveraineté. Si je ne peux pas être autonome affectivement, je suis à la merci des attentes des autres. En même temps cette peur me coupe de l’extérieur. Une fois de plus, le juste milieu est à trouver.
Bon, je ne vais rien anticiper aujourd’hui, enfin planifier. Je sais ce que j’ai à faire mais je ne cadre pas, on verra au fur et à mesure. J’ai rendez-vous à la chambre des métiers vendredi mais je ne sait pas l’heure exacte et je n’ai toujours pas changé les pneus ! Heureusement que je n’ai pas attendu la veille pour lire les notes que j’ai prises lors du premier entretien ! Je perds peu à peu cette habitude d’agir au dernier moment. Je pense que ça vient de l’enfance. Ma mère qui allait travailler, nous demandait de faire du ménage et comme ça nous gonflait, on attendait le dernier moment pour le faire en courant et parfois, nous avions à peine terminé quand la voiture arrivait dans le garage. Le fait d’en faire un jeu, une course, rendait la chose moins chiante, le problème, c’est qu’il semble que j’ai associé l’action joyeuse à l’urgence. En fait, ce même état d’esprit est possible en considérant la vie avec plus de légèreté, de détente, nées de la confiance en soi. Je sentais bien que tout me ramenait, à la nécessité de m’aimer vraiment, de cesser de me juger, de me dévaloriser mais comme je ne sentais plus la connexion, la présence, j’ai eu la sensation d’un vide intérieur qui n’a fait qu’amplifier le sentiment d’indignité. 
J’ai bien du mal à arriver à m’aimer si je ne suis pas, enthousiaste, dans la certitude d’être reliée à mon âme et cette journée d’hier était un appel à amplifier l’amour de soi juste par ce que je suis. On ne peut pas dire que ce fut un succès mais je me contenterais de constater que je suis encore en vie, motivée à écrire, malgré que mes propos ne soient pas lumineux. Après tout, ce partage peut aussi avoir un sens, une utilité puisque tout le monde quel qu’il soit, passe par ses moments de doute et de difficulté à rehausser son taux vibratoire. L’honnêteté vis-à-vis des autres tout comme vis-à-vis de soi, est essentielle. Sortir de l’illusion et apprendre à s’aimer en toutes circonstances, en acceptant même ses moments chiants, c'est nécessaire pour être dans l’amour véritable. On peut vouloir s’identifier à ce qui est positif en soi et ignorer nos ombres mais ce sont des états qui ne définissent pas qui je suis en vérité. Je ne suis ni la joie, ni la tristesse, ce sont des émotions passagères, même si je voudrais toujours retenir la joie. 
Je suis l’ensemble de tout ce qui me traverse puisque c’est une part de mon histoire mais mon être essentiel est plus grand que ça. Bien que mes émotions soient une part de qui je suis, elles ne sont pas mon fondement, ma base qui sont l’amour et la lumière. Mais ces énergies sont infinies et contiennent toutes choses. Seule ma façon de juger, de vouloir quantifier, qualifier, m’empêche de reconnaître l’amour en toute chose.
Décidément, je ne suis pas sortie de la vision égotique du monde mais là encore, je ne vais pas me taper sur la tête, comme dit Lise Bourbeau ! Je dois avouer qu’elle m’agace à tout décortiquer, à vouloir comprendre et donc à mettre un sujet totalement à plat. Quand elle énumère les différents comportements de l’humain, je m’y trouve forcément et parfois, je me dis qu’il est bien plus confortable de ne pas savoir ! La tentation de l’innocence au travers de l’ignorance est forte ! 
 
Van Rainy Hecht-Nielsen

Pourtant, c’est l’innocence qu’il faut retrouver, la notion d’apprentis-sage, nous ne sommes pas ici pour diviser en bien et mal mais pour apprendre à aimer. Enfin c’est ce que je crois, ce que j’espère, ce qui me semble le plus logique selon ma conception de la source père mère. L’amalgame que je fais entre autorité et divinité, dans le sens punition et récompense, responsabilité et culpabilité, progression et performance, est à éclairer et à diluer dans l’amour inconditionnel.
Je me rends compte que j’ai encore besoin de m’échapper, de fuir le quotidien et ses contraintes, d’apprendre à voir au travers de l’amour tout ce que je vis.
Ce que j’appelle contrainte devrait être considéré comme des expériences mais je n’y vois que le côté chiant quand je suis envahie par les pensées négatives.
C’est dingue comme la façon de se positionner peut transformer complètement les choses. Le « problème » c’est qu’on a vite fait de s’identifier au sujet qui observe en jugeant. D’autant plus quand on a l’impression de mieux se comprendre. Puis le fait de vouloir guérir implique que l’on s’identifie au malade. Or notre véritable nature est perfection, tant au niveau santé que dans la capacité d’aimer sans conditions. 
Pourtant c’est dans un corps « vulnérable » qu’habite cette présence. Je ne peux nier la réalité de cette incarnation et plutôt que de vouloir guérir, il serait plus approprié de laisser émerger le divin. Puis ce corps est appelé à mourir un jour alors trouver le juste milieu encore, semble plus adéquate. Faire de son mieux pour répondre à ses besoins vitaux, sans en faire une obligation, en tentant de se sentir bien à l’intérieur, me parait plus accessible que de se fixer l’objectif de guérir. Essayer d’infuser l’amour en toutes circonstances, doit suffire à trouver l’harmonie intérieure.
C’est depuis que j’ai commencé à vouloir concrétiser mon projet d’aide que je me suis compliquée la vie en fait. Tant de questions, d’idées préconçues émergent de ce positionnement que ça devient confus. Vouloir aider demande d’être capable de s’aider soi-même, d'être dans l’harmonie mais quand peut-on déterminer que c’est le cas ? Quand je vois la facilité avec laquelle je retombe dans le déni de soi, l’auto-jugement, je fini par me demander si je serais prête un jour. J’ai pourtant était portée quand j’étais à l’entretien, une énergie puissante me guidait. C’est peut-être aussi le fort contraste entre les deux états qui me perturbe. Il est si grand que ça en devient déboussolant. 
Je me demande si la confiance en soi que j’ai ressentie pendant les 24h où j’ai exprimé mon projet, ne m’a pas fait tomber dans l’illusion de l’ego. Malgré que j’aie ressenti puissamment la guidance de l’âme j’ai peut-être surestimé la part de l’ego. Ce qui m’a donné la sensation d’être sur mon chemin, c’est le fait d’avoir placé ma confiance en mon âme. C’est quand j’ai décidé d’accueillir également, un "oui" comme un "non", que la pression a été relâchée. Le fondement de ma confiance était l’amour de soi mais pas celui de la personnalité seule. 

source non précisée

J’ai tout intérêt à retrouver la paix intérieure, à libérer la pression ! Allez, le nerf sous l’œil droit saute encore ! Trop de questions, trop de pression, respire !

Je me tourne vers toi mon âme, vers toi terre mère, vers toi présence divine, je ne peux m’appuyer sur la personnalité humaine trop changeante, aléatoire.

J’ai encore zappé l’appel au « père » divin ! L’heure de se réconcilier avec l’image de l’autorité, du masculin a encore sonné ! C’est lourd d’avoir à mettre à jour, régulièrement, les vieilles croyances ! D’un autre côté, c’est un appel à la patience. Le tout, c’est de ne pas perdre la foi, d’être capable de déceler les moindres signes de « progrès » et de s’en contenter. Après tout, ça n’est pas si mal ! Le poêle est installé ! 
C’est marrant comme je me sens impuissante et comme je retombe dans le sentiment d’être abandonnée, seule, quand je dois assumer ma part dans la gestion du quotidien. Je retombe dans l’identification à la petite fille qui n’a pas eu le soutien paternel souhaité et du coup, j’ai beaucoup de mal à faire confiance à l’aspect masculin du divin intérieur. Pourtant cette part est en moi ! C’est peut-être là que ça coince ! Je suis tellement consciente de mes limites que j’ai bien du mal à faire confiance à mon pouvoir divin intérieur. Encore un problème d’identification mais comment s’identifier au divin intérieur quand celui-ci semble si éloigné ?
Bon, cher mental il est temps d’arrêter de poser des questions auxquelles tu n’as pas les réponses ! C’est une torture inutile, lâche le contrôle, tu ne peux pas y arriver, il est impossible de contenir le mouvement de la vie, même d’en comprendre le sens. Ta vision n’est pas assez large, la solution, c’est de faire confiance au divin, à l’amour. Les questions n’ont pas de sens et elles ne font que semer le trouble. Les réponses sont si subjectives et momentanées qu’on ne peut s’y attacher. La confiance, la patience et la tendresse suffisent au bien-être alors retient uniquement ces trois mots et la vie sera plus fluide, douce et agréable.