En
voyant cette vidéo, ce matin, je n’ai pu contenir quelques larmes au moment où
le bébé sort du ventre de sa mère. Déjà, tout le périple, la puissance du processus
de création m’a laissée admirative mais la poussée de l’enfant pour venir
au monde a suscité des souvenirs et mis en évidence le fait que cet épisode ait
été violent, interprété d'une façon erronée. La naissance par elle-même, est un processus qui pourrait être
comparé à l’âme qui vient avec ses rêves et se trouve confrontée à la réalité
du monde. Être un esprit immense qui vient s’engoncer dans un corps minuscule,
représente déjà un exploit en soi. Ensuite, on passe neuf mois dans la chaleur,
la sécurité, la fluidité où tous nos besoins vitaux sont nourris naturellement,
puis vient le moment de sortir de ce nid douillet. Là, on a les poumons
déchirés, on est aveuglé par la lumière, la douleur est amplifiée par la claque
sur les fesses, je passe les détails des éventuels « incidents » qui
sont en soi une façon ironique de dire ; Bienvenue sur terre ! Puis
ensuite, on va chercher à retrouver ce confort, cette sensation d’être aimé
sans conditions, nourri, protégé, fusionné...
Ma
réaction à cette vidéo me montre que je n’ai pas encore tout à fait digéré mon
passé et que la nostalgie du foyer est encore présente. C’est une chose « positive »
en soi pourvu que ça n’amène pas à rejeter ma vie actuelle et ses conditions. Se
souvenir du foyer, de notre origine véritable permet de retrouver la mémoire de
qui nous sommes en vérité.
L’épisode
d’hier me révèle que je suis encore dans la peur d’être abusée et que celle-ci
conditionne mon présent. Le voisin qui devait m’amener le
poêle, n’a pas donné signe de vie. J’ai préféré « travailler » sur la
peur plutôt que d’aller lui faire remarquer qu’il ne tenait pas sa parole. Pour
libérer le rôle de la victime, il me faut relâcher les peurs et la pression. Plus
je vais croire que le monde m’en veut et plus celui-ci va se comporter en
agresseur. Par contre, si j’accueille tout ce qui vient en moi, le sentiment de
ne pas être respectable, la peur d’être trahie, la déception face au
comportement des autres...j’ai de grandes chances de faire grandir l’amour de
soi qui pallie tout. Les autres me traitent exactement comme je me traite et le
« retour » sera favorable. Je le vérifie à chaque fois. Dès que je
cesse de me critiquer, de m’en vouloir, de me forcer à faire quelque chose par
peur, une situation difficile s’arrange.
S’abandonner
en confiance à son âme, n’est pas évident et bien souvent, on veut gagner les
choses par des efforts, des luttes, des revendications qui ne font qu’affirmer
notre impuissance, notre sentiment d’illégitimité. Si on fait confiance au
divin intérieur, si on s’abandonne au courant de la vie, si on relâche la
pression que l’on se colle croyant bien faire, on peut alors se laisser
inspirer pour faire exactement ce qui est adapté, ce qui correspond à nos vrais
besoins et ainsi être nourri, comblé.
On
pourrait croire qu’il nous faille lutter pour survivre à l’image du bébé qui semble
déployer toute son énergie pour s’extraire du ventre de sa mère. Mais c’est la connexion
à sa mère qui l’amène à suivre ce mouvement, c’est le fait qu’il soit en
communion, qu’il soit UN avec elle. Il se laisse porter par les contractions et
c’est la confiance de sa mère dans le processus de la naissance, son amour, son
désir de voir le fruit de ses entrailles sortir, qui facilitent cet
accouchement.
Quand on
retrouve la connexion à son âme, et qu’on s’abandonne en toute confiance en son
énergie, son mouvement, la vie devient facile à mesure qu'on sort du conditionnement du mental basé sur
l’instinct de survie, le besoin de lutter, de « gagner sa vie ».
Kinuko Craft |
Il est
clair que ça demande de redevenir comme une enfant dans le sens où il nous faut
libérer nos vieilles croyances, lâcher nos conditionnements, tout ce que nous
avons cru vrai toute notre vie, renaitre à notre vraie nature. Mais quand on fait confiance à son cœur, quand
on a l’humilité de reconnaître nos « erreurs », de voir que tout ce
que nous avons cru était faux, on peut accueillir la vérité du monde divin. Le
mental résistera un temps mais au bout du compte, il finira par apprécier d’être
libéré de la peur. Toute la résistance dont il fait preuve un temps, c’est une
forme de bienveillance, il veut que nous soyons sûre d’être capables de nous
prendre en main. Comme il ne peut pas comprendre que le lâcher prise soit la
solution à tous les problèmes, il a besoin de preuves pour s’abandonner au
processus. Son rôle étant de nous « protéger », il semble logique qu’il
veuille s’assurer que nous n’allons pas à notre perte. Evidemment si on l’accuse
d’être un empêcheur de tourner en rond, il risquera de se défendre légitimement.
Mais si on le voit pour ce qu’il est, un genre de gardien, qui met en place des
stratégies de survie, et qui a un grand potentiel, un rôle important dans le
processus de création, il ne tardera pas à coopérer. Il aura toujours le rôle
de protecteur selon son mode de fonctionnement mais si on ne cède pas il finira
par ce soumettre à notre choix de suivre l’inspiration de notre âme.
On a
toujours agit an pensant que c’est par la prévoyance, le contrôle, selon notre
vision de la réalité, que nous pouvions avancer mais le mental ne peut
concevoir la façon de faire du cœur. Il ne peut imaginer ce que sera le futur
et ça représente sa plus grande peur. Pourtant avec du recul je peux constater
qu’à chaque fois que j’ai choisi de faire confiance à l’inspiration de mon cœur,
je ne l’ai jamais regretté. C’est dans ces moments là que la magie, que les
miracles surviennent. Agir à partir de la peur, c’est entrer en lutte contre l'intérieur et l’extérieur,
se défendre et au bout du compte, il y aura un perdant et un gagnant. Mais
quand on se laisse guider par le cœur il nous amènera sur un terrain où tout le
monde sera gagnant.
Faire
confiance à son âme, c’est accepter de ne pas « voir » l’issue d’un
problème, de ne pas savoir comment celui-ci sera résolu. Il nous faut juste focaliser
notre attention sur la certitude que la solution est là et que celle-ci sera la
meilleure pour nous. Puisque nous créons notre vie, nous avons toujours la solution
à un problème donné. La capacité de répondre à la question mais ce n'est pas le mental qui le fait. L’abandon, c’est
croire que le monde de la dualité est en fait un monde d’équilibre et d’unité
et que chaque énergie porte son contraire. La source c’est l’unité de tout ce
qui est, nous portons cette même énergie. Nous avons donc en nous tous les
potentiels.
Par expérience,
je constate que c’est l’amour de soi qui permet la manifestation du divin intérieur.
Avoir confiance en cette part invisible mais néanmoins éternellement présente,
nous ouvre à cette énergie puissante qui peut tout réaliser.
source inconnue |
L’ouvrier
du quartier qui s’occupe des réparations des locataires, est enfin venu pour
changer l’évier. C’est le chantier dans l’appart parce qu’il a dû commencer par
casser le vieil évier pour mettre le nouveau. (Là encore, la situation reflète bien le monde intérieur!) Les artisans des années 50 travaillaient
tellement bien qu’il lui a fallu trois heures pour achever cette première phase !
Tout était renforcé, posé au millimètre près, rien à voir avec les matériaux
actuels non plus ! Je ne suis pas du genre à regretter le passé mais il est
vrai que le savoir faire, l’amour du travail bien fait, est une notion peu
valorisée de nos jours où on favorise plutôt le vite fait, mal fait. Pourvu que
ça coûte le moins cher possible! Or il faut du temps, de la patience, de l'amour pour
donner le meilleur de soi-même. On utilise des matériaux volontairement conçus
pour avoir une faible durée de vie, pour vendre toujours et encore. L’humain a
besoin de changer souvent de décor, de paysage pour ne pas se lasser. Il s’imagine
que l’extérieur créé son bonheur, que le "faire" et l’"avoir" déterminent sa
valeur. Tout nous incite à croire en ces fausses vérités, à moins d’être à l’écoute
de son cœur. Malheureusement il nous faut atteindre un certain degré de
souffrances pour abandonner nos certitudes, nos comportements basés sur la
lutte, la peur. Il nous faut vivre un profond échec pour constater que la voie
de l’intellect, du contrôle ne nous mène pas au bonheur. Cette situation de chantier qui m’oblige à faire la vaisselle dans
la salle de bain est un excellent moyen de mesurer ma capacité à lâcher prise. Je
ne suis pas fanatique du ménage mais j’ai tout de même constaté que j’avais
besoin d’ordre pour me sentir à l’aise. J’apprends à faire les choses par amour
et non plus pour répondre à une peur et comme ce qui se vit à l’extérieur
reflète notre monde intérieur, le fait d’être en chantier et de sentir comment
je le vis, m’aide à voir comment j’accepte les choses qui me dérangeaient
avant. Je peux voir si je suis effectivement capable de m’adapter à quelque
chose qui bouleverse mes habitudes, mon train-train. On se protège par des
rituels, une façon d’ordonner l’espace, des horaires réguliers de façon à se
sentir en sécurité et si quelque chose vient perturber nos repères, nous sommes
perdus, déboussolés. Nous protégeons bec et ongle, notre espace vital croyant
que notre survie en dépend mais si on considère les choses du point de vue
divin, nous sommes en sécurité dans notre cœur, quand notre divinité peut se
manifester, quand nous l’autorisons à le faire. La paix que procure le lâcher
prise est la meilleure des « protections ». Quand je suis dans l’amour
de moi, la présence de mon âme me donne toute l’assurance dont j’ai besoin pour
être qui je suis, sans avoir besoin de me justifier, de prouver ma valeur. Car
finalement, c’est le fait de douter de soi qui amène à suivre des stratégies de
défense, qui sont la manifestation de la peur. Accueillir la peur nous en
délivre.
Laura Csajagi |
Voyons
si j’arrive à vivre ce que je pense, à appliquer ce lâcher prise en toutes
circonstances. Je sais que tout vient de moi, c'est-à-dire que ce que je
perçois est déterminé par mes croyances. Celles-ci se fondent soit sur la peur,
soit sur l’amour de soi. Je sais maintenant déceler la peur en moi et que
chaque réaction est un comportement issu du mental. En écoutant les sensations
de mon corps physique, en repérant les crispations à un moment donné, je peux
voir que ça correspond à une peur, une émotion mal gérée. Le « bon »
réflexe, c’est de me poser, de me calmer et de sentir l’émotion qui surgit sans
faire travailler le mental. Comme je ne sais pas le faire taire, je peux au
moins ne pas le suivre, l’écouter. En respirant calmement, en profondeur, et en
appelant le divin intérieur à diffuser l’amour et la lumière, la situation trouvera
une issue favorable. Mon seul effort c’est de faire confiance à ce processus et
de stopper l’ancien réflex, la réaction. Puisque seule l’acceptation de ce qui
est, permet le changement, le fait d’avoir l’humilité de reconnaître que ma
personnalité humaine est dépassée, me place en position d’ouverture, de
réceptivité et le divin intérieur peut alors agir.
Bon, je
vais le laisser dissoudre les crispations de mon plexus solaire en faisant une
séance de relaxation. Le mur qui s’était érigé s’effrite peu à peu et ce
constat me motive à continuer d’avancer dans la direction de l’amour de soi, de
la confiance aveugle à mon âme. Ce principe d’amour aveugle appliqué à la
relation de couple est ce qui la détruit, mais avec l’âme, c’est la meilleure
façon de lui prouver qu’on sait qu’elle nous aime, qu’on lui fait confiance
puisqu’elle sait ce qui est bénéfique pour notre progression.
Je
respire profondément tout en écrivant et déjà, j’ai repéré une crispation qui
se dilue peu à peu.
« Chère âme, je remets en tes mains toutes mes peurs du moment, je m’abandonne en ton amour, ta bienveillance. J’appelle tout ce que je suis à se réunir, à former la ronde d’amour qui canalise les énergies masculine et féminines unifiées. »
Je ne
sais pas du tout comment se passera cette journée mais je place ma confiance en
ma foi en l’humain divin. Je ne cherche pas à anticiper puisqu’en général, ça
ne fait qu’empirer les choses. Si je planifie selon les connaissances du mental,
qui se réfère au passé, je vais reproduire une situation défavorable puisque je
n’ai pas trop de références positives. Ma relation aux hommes, en général a plutôt
été basée sur la peur, me poussant à être sur la défensive et à induire un
esprit de compétition, de lutte. De plus, je risque d’être paniquée, puis déçue,
si ça ne se passe pas comme je l’ai prévu. Alors, je respire la confiance en soi et je saurais ce
soir si j’ai fait le bon choix. En attendant, j’ai besoin d’accueillir les
émotions suscitées par la vidéo. La nécessité de libérer les fausses croyances, dont celle qu'il faille lutter pour vivre, appelle à être embrassée!
10h, le poêle est installé.