Antonio Javier Caparo |
Voilà un
week-end encore bien chargé de sens, de synchronicités, de possibilité d’affirmer
mon désir et d’évaluer la justesse et l'évolution de mon parcours. J’ai pu vérifier, une fois de plus, le choix
de mon âme de guérir ses blessures et l'efficacité de l'auto-guérison par le dialogue
avec mon enfant intérieur qui est de plus en plus à l’aise. En gardant en
mémoire l’idée que l’autre me reflète ce que je suis, je peux prendre un
certain recul, en évitant de retomber dans le piège de la déresponsabilisation.
C’est surtout la relation avec nos proches qui nous montre notre état d’esprit,
qui nous pousse à travailler en profondeur. Puis symboliquement et au-delà, nos
parents sont nos plus grands instructeurs. Selon les rapports que nous
entretenons, qu’ils soient clairs ou complexes, ils nous renvoient toujours
quelque chose de très fidèle puisque ce sont les personnes qui nous ont connues
enfant donc authentiques. Quand je dis, parents, ça concerne tous ceux qui ont joué le rôle de
tuteurs. On est souvent en conflit avec eux tant qu’on n’arrive pas à exprimer
notre chemin d’âme, tant qu’on cherche à s’affirmer et ce que nous vivons avec
eux nous indique précisément ce que nous devons lâcher afin de devenir
autonomes. Il est nécessaire de « couper le cordon », comme on dit et
plutôt que de craindre cet acte chirurgical indispensable, on peut le voir comme
une magnifique opportunité de devenir autonome affectivement. Tout ce qui nous arrive est toujours motivé par l'amour de notre aspect divin, pour notre plus grand bien.
J’ai
reçu la visite surprise d’une amie que je n’avais pas vue depuis dix ans. Nous
nous sommes connues à l’église, bien qu’elle habite en Espagne.
A. Mansi |
C’est ce que j’aimais
quand j’y étais membre, les allées et venues de personnes du monde entier qui
pouvaient être accueillies comme les membres d’une même famille. Ceci m’avait
considérablement ouvert l’horizon et en même temps guéri ma frustration de ne
pas avoir pu voyager comme je l’aurais souhaité, à cause de la dépendance aux
opiacés qui me maintenaient prisonnière sur le territoire français. On avait
vite sympathisé puisque l’une comme l’autre, avions choisi de nous faire
baptiser à l’âge adulte. C’était donc un choix délibéré, conscient contrairement
aux gens nés dans des familles qui leur ont enseigné "le Christ sauveur", depuis l’enfance. Nous
avions un passé de gens "du monde", ayant fait des choix de vie en toute
liberté.
Bref, comme ceux qui se ressemblent s’attirent, toutes deux sommes
célibataires à 48 ans. Le point commun de nos histoires, c’est la relation
conflictuelle à la mère qui influence grandement notre comportement et génère
des blocages vis-à-vis des hommes. Une mère qui s’est imposé dans le monde du
travail, dans les années 60, à dû très souvent, utiliser l’énergie masculine à
la façon des hommes de l’époque, dans le conflit, la revendication. Bien que ce
« combat » ait été bénéfique, il a perverti le sens du masculin et du
féminin en tout être qu’il soit homme ou femme. Les femmes ont agit sous l’impulsion
du masculin violent, agressif et les hommes ont rejeté encore plus leur part
féminine afin d’être à la hauteur. Je schématise mais c’est très souvent ce qui
s’est passé. Or, pour être en harmonie, créer de façon « positive »,
il faut unifier ces deux énergies. Les mères ont donc influencé très fortement
leurs enfants en mettant les filles en garde contre les hommes avides de
pouvoir qui considèrent les femmes comme des objets de plaisir et ont
déstabilisé leur fils par cette vision déformée du masculin. Beaucoup d’hommes
de ma génération restent perdus ne sachant pas comment exprimer leur désir
sexuel sans se sentir coupable, leur côté actif, tout comme leur parts
féminines puisque les modèles parentaux sont déséquilibrés. Heureusement,
nous prenons conscience que tout ceci était voulu par nos âmes et que nous pouvons
maintenant devenir responsables de notre vie en sachant écouter notre vraie
nature. La multitude de thérapies et d’informations nous permet d’accéder à l’auto-guérison
et ainsi de participer au changement de paradigme soutenu par les énergies de
la source. Puisque le fait d’avoir souffert dans l’enfance amène à vouloir
"réparer les dégâts", nous sommes poussés à chercher et donc à trouver,
reconnaissant ainsi la lumière et l’amour de notre âme dans nos choix de vie
particuliers.
Nous pouvons rester d’éternelles victimes en accusant nos parents
de ne pas avoir assumé leur rôle ou alors, nous pouvons choisir de devenir les
parents de notre enfant intérieur avec à la clef, la guérison des blessures de l’âme
et la souveraineté. Dès que nous choisissons cette option, notre âme nous porte
littéralement et chaque instant de notre vie devient un enseignement, une
occasion de choisir l’amour plutôt que la peur. Nous sommes légitimement
hésitants à faire ce choix puisque bien souvent nous avons associé inconsciemment,
l’amour à la souffrance. Cependant chaque fois que nous choisissons l’amour,
nous le ressentons en notre cœur, notre corps physique et ces sensations nous
motivent à continuer sur ce chemin qui demande à se défaire de toutes les peurs
qui nous ont fait considérer l’amour avec crainte ou même avec désespoir. Plus
nous avançons sur ce chemin et plus la vie nous renvoie ce même amour,
amplifiant notre foi et notre pouvoir de créer à partir du cœur.
On passe
par tous les stades d’évolution, d’initiation, mais à chaque fois, nous pouvons
mesurer les progrès par les situations de vie, les rencontres, le ressenti
intérieur. Tout finit par se conformer à ce qui au départ n’était qu’une
vision, un désir considéré comme utopique, inaccessible.
Brent Funderburk |
Comme j’ai
toujours été "cash", les gens qui me côtoient on tendance à l’être aussi, à se
lâcher et nous entrons dans des conversations intimes, à cœur ouvert. Hier après
midi, nous étions sur la fréquence de l’âme et en échangeant notre ressenti,
nos convictions, nous avons pu nous voir en l’autre et nous soutenir dans notre
choix de guérison des blessures profondes.
J’ai beaucoup écouté et ce
positionnement est en quelque sorte une confirmation de ma progression qui me donne plus de confiance à vouloir proposer un accompagnement.
Quand on est sur le chemin de l’auto-guérison, il y a une longue
période où nous devons extérioriser le passé afin de faire le tri, de réaliser
une actualisation des données inscrites dans l’inconscient. Cette introspection
nous focalise sur notre nombril et il est clair que nous ne pouvons pas être à
l’écoute tant que nous n’avons pas libéré le rôle de la victime. La meilleure
façon de savoir si nous en sommes sortis, c’est en s’écoutant parler, en « notant »
si nous mettons systématiquement nos problèmes sur le tapis ou si nous laissons
parler l’autre. Puis, à mesure que nous apprenons à nous aimer vraiment, nous n’avons
plus besoin de revendiquer notre droit à l’amour auprès des autres, nous n’avons
plus à être reconnu en tant qu’être. Nous savons nous occuper de nous-mêmes,
nous apprenons à répondre à nos besoins, à prendre en charge nos émotions et à
consoler l’enfant intérieur, en l’entourant d’amour et de lumière lorsqu’on le
sens blessé. Un bon moyen de savoir où nous en sommes dans cette relation, c'est quand on ne s'identifie plus à lui. Il est vrai qu'au début, quand je lui disais que j'étais là pour lui, pour l'aimer et soigner ses blessures, je me disais souvent en à parte, comment je peux lui dire ça alors que je me sens si impuissante, que je n'arrive pas à m'identifier à mon être divin? Peu à peu, ce dialogue m'a permis de créer une certaine distance en même temps qu'une intimité. Ce qui peut paraître paradoxal mais en fait comme nous sommes multiples, arriver à distinguer les voix intérieures et à les "personnifier" permet de s'en détacher, de créer un face à face où on se situe en observateur. Ce positionnement nous permet de nous identifier à la part qui écoute avec amour, qui ne juge pas, qui se contente de constater objectivement les faits. Ce regard dépourvu d'émotions pourrait sembler froid mais la sensation de paix et d'amour qui découlent de l'acceptation, confirment la réalité de la manifestation du divin.
Plus on accorde d’attention à notre enfant intérieur et plus on peut être objectif vis-à-vis
de ceux qui nous ont éduqués. Hier, dans la conversation téléphonique avec ma
mère, j’ai pu voir avec un certain recul, sa façon de réagir quand je lui ai
dit que j’avais réussi à être crédible lors de mon entretien avec la personne
de la chambre des métiers. J’ai été scotchée de l’entendre tout de suite
changer de conversation. Il y a très peu de temps, j’aurais soit réagit en me
plaignant de son manque de reconnaissance, soit en pleurant après le coup de
fil. Là, je l’écoutais sans être affectée émotionnellement. J’ai pu
avoir de la compassion pour sa façon de montrer ce que je pense être la peur de
sortir de son rôle de « sauveur ». Beaucoup de parents qui sont très
exigeants avec eux-mêmes, enfin disons plutôt les mères qui ont voulu s’émanciper
en allant travailler, ont eu une pression énorme sur les épaules. Elles étaient
conscientes qu’il leur fallait être irréprochables dans leurs deux rôles. La
peur du jugement extérieur a conditionné leur façon d’élever leurs enfants les
incitant à privilégier la rigueur plutôt que l’amour. Leur sens du devoir a
pris des allures de sacrifice et beaucoup continuent de se sentir responsables
et même coupables des souffrances de leurs enfants devenus adultes.
Marina Zobova |
Pour ma
mère, c’est encore pire puisque il y a eu l’inceste. Adolescente, je ne me suis
pas gênée pour lui dire qu’elle était coupable, que son désir d’émancipation
nous avait conduits au drame. J’ai largement remué le couteau dans la plaie. Même
si par la suite, j’ai agi de façon à réparer les dégâts, en lui demandant pardon, en lui expliquant que j'étais maintenant certaine qu'elle avait toujours fait de son mieux, sa culpabilité reste
présente. En lui pardonnant et en lui demandant pardon à mon tour, et en me pardonnant aussi, j'ai accepté d'être responsable de ce que je vis maintenant.
Le fait de guérir mon enfant intérieur, de lui parler depuis deux
ans, de le rassurer, d’accepter les émotions qu’il vit, m’a considérablement
aidée à couper les liens énergétiques de la dépendance affective maternelle et
depuis que je n’attends plus de reconnaissance, de compréhension de sa part,
non seulement je me sens plus entière mais j’allège aussi sa culpabilité. Du
moins, je n’active plus ce qui est en elle. Je ne peux pas lui ôter ces
croyances mais je peux au moins ne pas les nourrir. La relation devient plus
saine et l’amour qui est entre nous se manifeste avec plus de spontanéité. En comblant le manque affectif maternel par la prise en charge de mon
enfant intérieur, je peux enfin voir l’amour qu’elle a pour moi. Avant, comme j’étais
dans le manque, je ne voyais que mes carences et les siennes mais maintenant je peux voir
objectivement et sans aucun doute qu’elle m’aime réellement. Tant que je
restais bloquée sur le fait qu’elle n’avait pas su combler mes attentes, je ne
pouvais pas voir comment elle exprime son amour maternel. Je sentais trop la
culpabilité et me disais que son amour était surtout motivé par le devoir. Peu
à peu, dans ce qu’elle me dit, je peux voir qu’elle libère la culpabilité. Elle
m’a parlé d’un cousin qui se drogue et j’ai senti comme un soulagement en elle.
D’ailleurs, je lui ai dit ; "tu vois, tu peux constater que tu n’as pas mal
fait en tant que mère, les autres aussi ont ce genre de problèmes". La mère de
ce cousin a été très présente, affectueuse, étouffante même, à vouloir combler l’absence
du père et le résultat n’a pas été favorable, elle aussi se demande où elle a
merdé.
Il est
clair qu’il faudrait enseigner comment être parent. Avant toute chose à être un
parent pour soi-même, un couple bienveillant qui guide l’enfant intérieur. Pour
cela il est nécessaire de comprendre ce que sont les énergies masculine et féminine.
Puis la réalité de l’humain divin complet et souverain...
Être parent s’apprend « sur le tas » et ce qui permet de lâcher la haine,
les remords, les regrets...c’est de prendre conscience que tout parent fait
toujours de son mieux selon ses possibilités, dans le moment présent.
Finalement,
je me dis que pour trouver l’équilibre en soi, il est nécessaire de libérer le
passé, les croyances concernant le masculin et le féminin, ce que nous avons
imprimé enfant selon les modèles que nous avions sous la main. Quand on prend
conscience que le divin est en soi, on peut lâcher l’image inconsciente du
parent dieu, seule référence pour un enfant. Les parents nourrissent leurs
enfants sur tous les plans et il est légitime que nous croyions qu’ils sont des
dieux. Ils nous donnent la vie et lorsqu’on connaît nos origines divines,
lorsque l’on comprend que notre âme a choisi ces parents là de manière à guérir
ses blessures, on peut alors choisir d’être responsable de soi. Je dis qu’on a
le choix dans le sens où il peut y avoir de la rancœur vis-à-vis de l’âme tant qu’on
n’a pas fait le deuil de nos attentes insatisfaites et compris que l'amour que nous cherchons à l'extérieur, est en nous. Le fait de se pardonner,
de pardonner à son âme est vraiment une clef de libération qui ouvre la porte à
cet aspect maternant de notre être. On peut alors voir sa guidance à chaque
instant de notre vie, sa bienveillance, ses clins d’œil et suivre son
inspiration en toute confiance. Je dirais que j’en suis au stade de purifier ma
vision du masculin, de pardonner à la source, la déchirure vécue lors de la
naissance cosmique. En acceptant la responsabilité de ce que je vis et en
voyant que selon mon pouvoir d’aimer, ma vie change effectivement, je restaure
la communication avec l’aspect masculin divin intérieur et extérieur, avec l’autorité.
De Es Schwertberg |
Ce
regard amoureux me permet de considérer l’autorité non plus comme une force
contraignante mais comme un potentiel de manifestation que je ne crains plus d’utiliser.
Tant que je voyais le masculin comme une force brutale et destructrice je ne
pouvais pas accueillir mon pouvoir de création, ma puissance intrinsèque. Maintenant
que je comprends que mon plus grand pouvoir, c’est celui de l’amour, j’apprends
à me le donner, à m’en remplir et cet acte me permet de créer en conscience, selon
ma conception du bonheur. Il faut de la patience pour arriver à libérer la peur
du manque et constater l’efficacité du pouvoir de l’intention. Je ne suis pas
au bout du processus mais chaque pas que je fais en ce sens me rapproche avec
assurance de la libération de tous les comportements qui palliaient les carences
affectives.
La patience est un acte d’amour en soi que beaucoup considèrent
comme un manque d’audace, une forme de lâcheté. Je faisais partie de cette
catégorie de personne qui croyaient qu’en activant la force de volonté, on
obtenait des résultats mais je constate que ça ne marche pas. C’est une façon
de nourrir le conflit interne en tentant d’ignorer les souffrances de l’enfant
intérieur. On ne peut trouver l’harmonie en rejetant une part de soi, on ne
fait qu’amplifier le mal être. C’est difficile à concevoir pour le mental tout
comme l’inconscient, qui sont réglés sur le mode de survie qui implique de
lutter pour obtenir quelque chose, de résister et de se défendre. Le mental est
très utile afin de recevoir de nouvelles informations et de faire la mise à
jour de nos croyances mais il arrive un moment où il faut faire confiance à
notre âme, à notre présence divine et à notre cœur, s’abandonner à l’amour,
afin que les parts divines de qui nous sommes, puissent agir et se manifester. La
tendresse envers soi devient l’outil essentiel et primordial. Puisque nous
sommes humains divins, que notre devenir est la maitrise des puissances que
nous incarnons, et que notre pouvoir c’est l’amour, intégrer et diffuser cette
énergie en tous nos corps devient la seule raison d’être et le seul chemin de la
réunification de tout ce que nous sommes, le retour à la maison, à la source.
C’est en
tous cas ma seule ambition, ma joie de vivre qui me permet de goûter
chaque instant de ce parcours rempli de merveilles, de présents et de surprises.
Pour l’heure, la journée est consacrée à l’installation du poêle. Il est un peu
tôt pour l’allumer mais je profite des jours ensoleillés pour faire les choses
dans la détente et non dans l’urgence comme j’ai trop souvent tendance à le
faire. C’est tellement reposant quand on cesse d’agir à partir de ses peurs.
Même si celles-ci peuvent être des moteurs, et même donner de l’énergie, la
pression et les tensions qui en résultent pourrissent la vie, rendent le
parcours difficile et la sensation angoissante de courir en vain, après le temps.