Elvira Amrhein |
C’est
aujourd’hui que je suis censée retirer les vidéos de Lise Bourbeau, avec beaucoup de
déception. Je constate une fois de plus que l’humain a besoin de sensationnel,
de se voir embelli dans le regard de l’autre. Tous ceux qui sont simples,
sincères et authentiques, ne font généralement pas l’unanimité puisqu’ils
parlent de l’humain, tant dans ces aspects « sombres » que lumineux.
Pourtant, non seulement, l’humain est « double », enfin multiple, multidimensionnel, mais la notion de
bien et de mal est une arnaque totale, une vision complètement déformée et immature de la
vie. Nous aspirons tous à aimer et à être aimé, ça c’est notre enfant intérieur
qui le veut plus que tout au monde mais l’adulte qui se voudrait
« sage », « savant », s’invente tout un tas de défis à
relever pour prouver qu’il est « valable », « aimable »,
« brillant »...Et aussi, meilleur que les autres. Ainsi, un être qui
se dit spirituel devra être très érudit puisqu’il côtoie le divin, parfait
puisque sa lumière l’éclaire en tout temps, superbe, droit comme un I...
Il y a
une vague de renforcement de l’ego spirituel qui risque bien de nous coûter
beaucoup d’injustice, de souffrance au niveau planétaire puisque nous sommes UN
et de gamelles à titre individuel. Le propos, l’ascension ne consiste pas à
s’élever au-delà de la terre, au-delà des humains, ça c’est une vue de l’ego
qui correspond au challenge d’un alpiniste qui cherche la gloire mondiale.
Jésus, référence en matière de maitrise, n’a pas gravit de montagne, il est
allé en plein désert afin de se trouver face à lui-même, afin de rencontrer ses
ombres, de se voir totalement nu. Ce parcours amène une qualité essentielle,
l’humilité qui permet de ne pas se sentir au-dessus des autres mais en paix avec
soi-même, donc avec le monde. Mais le diable dont il est question dans cet épisode de sa vie, n'était autre que la personnification de son ego.
"Jardindesprit" |
Je
répète tous les jours que l’humain divin a tout le potentiel en lui mais le
chemin qui lui permet de trouver sa divinité est loin d’être un parcours semé
de gloriole et c’est une chose magnifique. C’est dans le cœur, dans la
simplicité de l’être que l’on trouve en premier lieu son âme parce que celle-ci
est « concentrée » dans le cœur. La porte est la même pour tous bien que le chemin soit unique. Nous n'avons pas tous les mêmes attributs divins à retrouver, les mêmes aspects de notre personnalité à aimer mais tous devons intégrer l'amour que nous sommes. On recréé tout une
« élite », parmi ceux qui sont avides de lumière, qui creuse un écart
entre les « spirituels » et le reste du monde. "Nous savons, nous
sommes éveillés" et "ils sont ignorants", c'est encore nous contre eux! Où est le cœur où est la croix, où est
l’état d’esprit qui mènera à la justice, à l’égalité ? Les êtres de
lumière ont diffusés suffisamment de connaissances pour que nous puissions
avancer seuls.
Nous savons maintenant que le divin, le christ est intérieur,
nous avons le mode d’emploi; l’amour sans condition. Nous n'avons plus besoin de maitre mais de retrouver notre propre maitrise. A quoi bon continuer de nourrir
l’intellect, rechercher avidement des réponses aux questions existentielles
puisque celles-ci sont en chaque être qui décide consciemment de suivre le
chemin du cœur. Remarque, si vous lisez encore ce que j’écris, c’est que vous vous
êtes plus ou moins libéré de la notion de bien et de mal. Tant qu’on ne jette
pas ce concept aux oubliettes, on ne peut accéder à l’être christique. Même ceux qui se
flattent de connaitre les « mystères » et se considèrent comme
initiés ! Ils nourrissent et entretiennent la division.
En lisant un
commentaire, hier soir, je me suis dit une fois de plus, qu’il me fallait être
plus précise. C’est là un de mes « défauts » de croire que nous
utilisons le même langage. Chacun a sa propre définition d’un mot et il semble
indispensable de préciser le sens qu’on lui donne. C’est une chose qui m’est
montrée de temps en temps mais je n’y attache pas trop d’importance, puisque je
me dis que parler le langage du cœur, devrait être compréhensible par ceux qui
écoutent avec leur cœur. Mais l’humain se créé tant de filtres, enfin il ne se
les créé pas consciemment, il imprime des concepts dans son enfance et vit au travers de ce cadre, toute sa vie d’adulte. Cette précision est importante parce qu’un
enfant, par nature éveillé, et tout à fait conscient de ses besoins vitaux,
comprends très vite que s’il veut être aimé, il devra se conformer aux attentes de
ses parents, de ses professeurs et ainsi perdra son unicité, la connexion à sa véritable nature, au fil des années.
Personne n’est donc à incriminer, surtout pas cette part de nous-mêmes
refoulée, totalement en souffrance parce que brimée, muselée, rejetée.
Image trouvée sur "Rivers in the ocean" |
Pourquoi
est-ce si important de retrouver l’innocence de l’enfant ? Parce que c’est
la base de notre unicité, de notre divinité, de notre âme venue apporter son
amour inconditionnel et sa lumière spécifiques sur terre. Ce même amour où tous les humains se
rejoignent. L’innocence, c’est reconnaître que la notion de bien et de mal
n’est qu’un cadre définit par le mental, des lois érigées afin de se sentir
accepté par l’entourage. Que nous sommes tous des enfants en phase de croissance. Mais Nous ne sommes pas sur terre pour performer,
écraser les autres par notre érudition, briller par une lumière d'emprunt. Ceux qui se positionnent de cette
manière se chargent d’un fardeau karmique supplémentaire et agrandissent les
blessures de leur âme qui se trouve recluse laissant l’ego seul, sur le devant de
la scène. Enfin je devrais dire l’ego spirituel puisqu’un esprit non éclairé
par l’intelligence du cœur, se prive de l’esprit saint. Les qualités divines
sont l’amour inconditionnel, la transparence, l’authenticité, l’audace, la
tempérance et la conscience unifiée, entre autres. L’amour inconditionnel ne peut être activé
que si l’on sort de l’obligation de plaire pour s’accepter soi-même en
totalité. Lorsqu’on délaisse les gloires mondaines, on trouve la grandeur de
son amour pour avoir « préféré » honorer le divin intérieur, au
risque de se trouver seul et incompris, voire rejeté. Quand on effectue un
retournement vers son propre cœur, vers l’amour qui s’y love et que l’on goûte
à son immensité, tout le reste du monde peut bien vous tourner le dos, le
consolateur suffit à combler les vides laissés par le départ des soi-disant
amis. Ce consolateur c'est notre conscience éclairée et amoureuse qui saura prendre en charge nos peines et nos ombres.
Quel
intérêt d’être « rempli » de connaissances philosophiques, mystiques,
si ça ne nous amène pas à ouvrir notre cœur ? Si ça ne nous donne pas la
capacité d’aimer. Si nous regardons les autres de haut. Toutes ces théories si vraies soient elles ne font que
gonfler l’orgueil qui par nature rejette l’amour « agape ». Cet amour
qui nait chez un individu conscient de ses propres besoins et qui en les
comblant, pourra le laisser déborder sur les autres, sans même le vouloir. Parce
qu’il aura effectué le parcours initié par l’amour inconditionnel intérieur, il
saura quels sont les réels besoins de l’autre et les nourrira par ce qu'il est et non par ce qu'il fait.
L’amour que l’on rayonne à
partir du mental n’est qu’une recherche de reconnaissance, une posture qui
appelle quelque chose en retour.
L’amour ça n’est pas de cirer les chaussures
de l’autre, ça n’est que de la flatterie qui nourrit l’ego des deux
protagonistes. La fable « Le corbeau et le renard » est bien
inspirée. La sagesse divine, qui s’adresse au cœur, est compréhensible par un
enfant.
Illustration Vimar |
Plus c’est complexe, plus le vocabulaire est sophistiqué et plus il
éloigne de l’être, du cœur, plaçant celui qui parle et ceux qui écoutent dans
une relation de maitre à élève. Il n’y a
pas un humain qui soit réellement supérieur aux autres. Il n’y a que des
humains divins conscients de leur véritable nature qui dès lors ne peuvent
concevoir les choses autrement qu’à travers une conscience unitaire,
égalitaire. Chaque humain est issu de la même source père mère, qu’il soit
« bon » ou « mauvais ». Quand on voit à partir du cœur, on
constate que tout humain recherche désespérément l’amour. On comprend que la
source qui aime chacun de ses enfants d’un amour inconditionnel ne connaît pas
le privilège, la notion de récompense, ni de punition. En parent parfait, elle
sait que la connaissance s’acquiert par l’expérience et que
« l’erreur » est l’apprentissage qui ramène au cœur, qui rend humble. Elle a créé une
multitude à partir de sa conscience Une afin que chacun trouve sa propre
unicité et revienne à l’unité, entier, intègre, doté des attributs divin. La
diversité n’est pas une création dont le but est de conformer chacun à un
modèle, elle est au contraire une opportunité d’expansion, la concrétisation de
l’infini potentiel divin de création. Elle a pour ce faire, accordé les mêmes
attributs à chacun. L’étincelle divine, le cœur sont les outils d’élévation
dont chacun dispose et le corps physique est notre propre "terrain" d'expérimentation. C’est lorsqu’on honore son individualité, ses talents
spécifiques, sa propre lumière, celle qui émane du cœur, qu’on honore le divin
intérieur en même temps que la source.
Tant
qu’on voit les choses dans la division, on limite son regard au cadre
restrictif, limitatif du mental or le divin est infini. On est dans le conflit
intérieur en permanence, qui ne nous permet pas d’envisager le monde de façon
pacifiste puisque celui-ci nous renvoie l’image de notre propre désunion. A
moins d’accueillir nos ombres, de prendre en charge nos parts qui n’ont pas
accès à la lumière, on ne peut être « illuminé ». Mais "l'illumination" n'est pas une fin en soi. Si nous avions
accès au divin intérieur par l’intellect, où serait l’amour divin ?
Comment pourrions-nous même imaginer la possibilité d’une élévation
mondiale ? Où serait la fameuse justice divine ?
Pour
envisager qu’elle existe vraiment, il nous faut élever notre vision au-delà du
mental, et par la connexion à l’âme savoir que nous sommes éternels, que la
progression, le retour à la source, s’effectue de vies en vies. Le sort de
l’enfant africain qui nait dans un pays où règnent la guerre et la famine
serait bien impitoyable si la notion de réincarnation n’existait pas.
Effectivement, on pourrait considérer qu’il y a des êtres privilégiés qui
peuvent accéder à la connaissance, que de naitre en occident, dans un pays
riche ou encore dans un pays musulman avec la possibilité d’être converti
serait un immense cadeau de Dieu. Pourrait-on parler d’amour et de perfection
divine ? La vie serait une loterie où seule la chance ferait loi ?
Tout sur la planète nous incite à l’harmonie. La nature, les animaux, les êtres
en connexion avec leur innocence intérieure montrent l’importance de
l’équilibre. La diversité de celle-ci illustre la réalité divine qui se plait à
créer et sa création s’harmonise laissant à chacun le droit d’être ce qu’il
est. L’humain juge que certains animaux ne devraient pas exister sur terre, les
considère comme nuisibles, or ils participent à l’équilibre de l’ensemble. La
chaîne alimentaire nous montre l’importance de chaque espèce et
l’interconnexion entre tous. Selon le divin éternel et infini, la mort n’existe
pas, tout se transforme et renait sous une nouvelle apparence, tout nourrit la
vie. Seul l’ego humain rêve d’immortalité, il voudrait contrôler le mouvement
puissant de la vie au lieu de s’abandonner à l’amour inconditionnel qui le
verrait disparaître. Pourtant cet amour inconditionnel est la seule porte qui
mène à la source. L’harmonie de la nature nous montre ce chemin, tout ce qui
s’élève vers la lumière, trouve sa place dans le monde et c’est en étant
solidement ancré dans la terre qu’une plante peut croitre. En étant dans
l’équilibre hauteur profondeur, elle donne le meilleur d’elle-même par la
canalisation des énergies complémentaires. Or celui-ci ne se crée pas dans la
négation mais bien dans l’acceptation. J’ai trouvé ce qui suit sur Facebook et
j’en ai fait une traduction selon mes "connaissances en anglais". J’ai déjà
entendu parler de cet homme et je dois dire que je rejoins tout à fait son
point de vue.
“Sadness
gives depth_la tristesse donne la profondeur
Happiness gives height_la joie donne la hauteur
Sadness gives roots_la tristesse créé les racines
Happiness gives branches_la joie créé les branches
Happiness is like a tree going into the sky_ la joie est telle un arbre qui s’élève vers le ciel
Happiness gives height_la joie donne la hauteur
Sadness gives roots_la tristesse créé les racines
Happiness gives branches_la joie créé les branches
Happiness is like a tree going into the sky_ la joie est telle un arbre qui s’élève vers le ciel
Sadness
is like the roots going down into the womb of the earth_la tristesse est telle
les racines qui plongent au sein de la terre
Both are needed, and the higher a tree goes, the deeper it goes, simultaneously_les deux sont nécessaires et l’élévation tout comme la profondeur se produisent simultanément
The bigger the tree, the bigger will be its roots_ Plus l’arbre et grand et plus ces racines le sont.
Both are needed, and the higher a tree goes, the deeper it goes, simultaneously_les deux sont nécessaires et l’élévation tout comme la profondeur se produisent simultanément
The bigger the tree, the bigger will be its roots_ Plus l’arbre et grand et plus ces racines le sont.
In fact, it is always in proportion_ En fait, c’est
proportionnel
That's
its balance”_C’est l’équilibre
~ Osho
~ Osho
Jésus
lui-même, a toujours enseigné de manière à être compréhensible par le plus
grand nombre. Il utilisait des images du quotidien afin de toucher le cœur des
gens. Il n’est pas allé témoigner du divin intérieur, de la filiation de tout
humain avec la source, dans des temples, des universités. C’est devenu pour
moi, un critère de crédibilité. Tout enseignement qui cherche à valoriser son
auteur, n’a d’intérêt que pour lui-même. Tout ce qui est dit à partir du cœur,
à partir de l’humilité de la condition humaine, mérite d’être écouté. Pour
cette raison, les messages de Joéliah, ont une valeur à mes yeux. Ils sont
simples, abordables et permettent à chacun d’en comprendre le sens. Il est
clair qu’elle n’a pas un lectorat intellectuel qui préférera se tourner vers
des sources plus « banchées » qui usent d’un langage érudit leur donnant
la sensation d’être important, cultivé et donc à même d’avoir le privilège
d’être enseigné. De même que la simplicité, l’accent considéré comme
« plouc » par beaucoup, de Lise Bourbeau, n’attirent pas les foules
qui rêvent d’être valorisées. Le commun se plait à rêver de gloire, de
célébrité attendant le prince ou la princesse charmante, basant sa propre
valeur sur sa notoriété, la reconnaissance du plus grand nombre. Pas étonnant qu’un
feuilleton comme « Amour gloire et beauté » soit si populaire depuis tant
d’années ! Il illustre selon ce que je crois, le cauchemar, la misère de l'ego.
Lisa Falkenstern |
Depuis
que « l’éveil » est à la mode, c’est devenu une nouvelle façon de se
distinguer, la quête du divin est commercialisée et plus c’est sophistiqué, exotique, et plus
c’est crédible. Le ciel est forcément éloigné de la routine du quotidien. On n’aime être entouré de gens brillants mais cette lumière n’est
autre que celle des projecteurs, reflet de l’amour conditionnel de tout humain qui
cherche désespérément une autorité pour ne pas devenir responsable de sa propre
vie, de son monde intérieur. Alors on se tourne vers des maîtres en espérant
capter un peu de leur sagesse et on guette leurs faits et gestes les obligeant à
adopter des postures spécifiques aussi raides que la justice des hommes. On
façonne le maître selon notre vision du bien et du mal, selon ce que l’on croit
être divin ou diabolique.
Tant que
l’on cherche à être élevé par d’autres, on fayotera pour obtenir des privilèges,
on se dénaturera totalement pour se créer le costume du disciple parfait.
Combien
de personnes sont-elles sous la dictature de leur propre ego spirituel ?
Pourtant
il serait si simple et facile de s’abandonner à l’amour véritable. D’oser vivre
en tenant la main de son enfant divin intérieur qui, s’il est porteur de nos
besoins vitaux, tient aussi notre unicité, notre parfum spécifique, notre
lumière, notre amour pur et inconditionnel. Quand on se libère de la vision étriquée du mental on trouve l’immensité
de son cœur, le pouvoir d’aimer, de remplir sa propre coupe qui déborde naturellement.