Léopard des neiges |
Le repas entre voisin, qui a duré jusqu’à 17h, s’est déroulé dans une ambiance
familiale, agréable et le cuisinier s’est surpassé. Je n’ai jamais participé à
ce genre de réunion avant d’habiter le quartier. Même les repas en famille,
dès que j’ai eu 16 ans, je me suis éloignée de tout regroupement afin de
construire mon individualité, de sortir des rôles dans lequel chacun se trouve
casé selon son « profil », son caractère. C’est d’ailleurs les mêmes
personnages caricaturés que l’on retrouve dans chaque famille. Il y a le
patriarche, le ou la rebelle, le voyageur, le dictateur, le pacifiste, l’efféminé, la
mère poule..., à l’image de tous les personnages intérieurs. Je détestais cette
façon d’être catalogué, moi j’étais la droguée, rebelle, celle qu’on a du mal à
comprendre, qu’on craint un peu. Comme je me suis faite baptisée à trente ans,
j’étais déjà bien éloignée du cercle familial élargi et je n’ai donc pas eu à
subir les pics en direct, concernant ma foi en Jésus-Christ. Dans l’ensemble
ils ont pu apprécier la différence puisque je ne prenais plus aucun produit,
pas même du tabac et que j’étais même allée les visiter. J’avais fait
bonne impression, j’étais assez cool, enfin bien en chair, l’inverse de ce que j’étais
plus jeune.
Hier,
j’ai essayé de garder en mémoire le fait que nous sommes UN et je dois dire que
j’ai ressenti beaucoup d’amour, d’attention dans le groupe. Même si la personne
qui a organisé le repas est quelqu’un qui se nourrit de la reconnaissance
extérieure et cherche toujours l’approbation de façon excessive, l’ambiance
était chaleureuse et c’était assez émouvant. Michel qui est un homme plutôt
sauvage et peut s’enfermer trois jours d’affilée chez lui, a été si surpris que
sa joie était palpable. Beaucoup, de paroles venant du cœur ont été prononcées
et ses grands fils se cachaient discrètement pour ne pas montrer les larmes qui
coulaient.
Barbara Marx Hubbard |
Tous les
voisins n’étaient pas présents, c’est dommage que la « nouvelle »
n’ait pas été invitée, on aurait pu la connaître mieux.
Je n’ai
pas du tout l’habitude de rester des heures à table et malgré que j’aie bu un
peu d’alcool très fort, de l’eau de vie artisanale, je n’ai pas la tête en vrac
ce matin. J’ai anticipé et parlé à mes cellules pour qu’elles puissent gérer
cet excès sans problème. Avec du recul je peux voir que c’est très souvent la
culpabilité qui m’empêchait de bien gérer ce genre de situations et la nausée
en était très souvent le résultat.
Ma sœur
doit venir vers 9h et je sens déjà du stress monter ! Quand on se voit,
des vieux trucs remontent en surface et on peut tomber dans des comportements infantiles,
basés sur la peur, très facilement. Je ne vais donc pas anticiper et me
contenter de faire une séance de détente. Il sera bien suffisant de gérer ce
qui vient au fur et à mesure et tout ce que je peux faire pour le moment, c’est
de libérer la charge émotionnelle. Je voulais remettre la cuisine en état,
enfin nettoyer un peu mieux, mais avec la fête d’hier, je n’ai pas eu le temps
d’autant que j’ai cru que ce serait le soir ! Je m’apprêtais à aller au
jardin, en tenue décontractée quand j’ai vu que ça remuait autour du garage où
la fête devait avoir lieu. Je suis allée demander à quelle heure était prévu le
repas et quand on m’a dit dans un quart d’heure, j’ai foncé à la maison prendre
une douche et mettre « un déguisement de fille ». Encore une fois, j’ai
dû faire dans l’urgence. Je commence à me demander si ça n’est pas une tactique
de mon âme pour que je ne puisse pas cogiter, appréhender.
Pour en
revenir à ce midi, je me suis dit « après tout, je n’ai pas à prouver quoi
que ce soit et ça serait une façon de nourrir la peur d’être jugée et
critiquée, donc, ça restera en l’état » ! La sœur aînée fait un peu
office de mère supérieure dans un foyer où la mère travaille ! Comme
celle-ci délègue son rôle et qu’un enfant n’a pas à assumer les responsabilités
de l’adulte, ça fausse tout et la petite fille qui se voit obligée de materner
ces frères et sœurs, vit de la colère, de la frustration qu’elle reporte sur
ses cadets, presque naturellement. Espérons que les énergies de la lune
m’aideront à être plus flexible sans pour autant me laisser manipuler, que je
sois capable de respecter mes propres besoins, sans être agressive.
Améthyste |
Finalement,
j’ai tout de même fait un peu de ménage ! C’est mieux pour préparer à
manger et puis ce n’est pas si souvent que je reçois ma frangine, autant
honorer sa venue !
Jacques,
le voisin qui a organisé le repas d’hier, m’a amené des « restes ». Comme
il est bon cuisinier et gourmand, il a prévu « large » ! C’était
si bon que je n’ai pas refusé. Du coup, on aura le temps d’aller au jardin
tranquillement. Là encore, je progresse, il y a quelques temps, ma paranoïa m’aurait
interdit d’accepter de la nourriture venant de l’extérieur ! Une fois de
plus, tout dépend de l’état d’esprit dans lequel on se trouve. Si on considère
les choses à partir de la peur, on trouvera des tas de raison de se fermer aux élans
des autres. J’aurais pu me dire qu’il cherchait à être flatté, reconnu pour une
personne au grand cœur...Il y a un peu de cela aussi puisque le contentieux
entre deux couples d’ici, pousse chacun d’eux à essayer de plaire au maximum de
voisins pour obtenir du soutien. Malgré tout, je salue tout le monde et ne me situe pas dans un des deux clans qu’ils essayent de constituer. Je ne prends
pas partie même si j’ai plus d’affinités avec certaines personnes, je ne tombe
pas dans le piège de la critique, du "nous contre eux". Dans ce genre de situations, on peut voir
comment se comporte chacun et finalement, même si les motivations ne sont pas les meilleures, le résultat c’est que le jeu de séduction des deux couples qui
se voudraient « chefs de clans » créent un genre de bienveillance
générale puisque peu de gens se laissent manipuler. Les relations humaines ne
sont pas simples ! Chacun agit selon ses propres blessures et son besoin d’amour,
le tout, c’est d’essayer d’être dans l’équilibre.
Je peux
encore constater que j’ai pas mal progressé dans la libération des peurs et des
comportements liés au passé. J'ai pu poser mes limites, dire ce que je pensais,
sans avoir besoin d’être comprise ou approuvée. Ma sœur qui achète de façon
compulsive, m’a ramené des fringues qu’elle ne porte plus ou même qu’elle n’a
jamais mises et la séance d’essayage nous a bien fait rire. J’ai tellement
grossi que j’avais bien du mal à rentrer dans les pantalons ! Là, il faut
vraiment que je réagisse ! Je ne suis pas obèse mais mon ventre est de
plus en plus gras. Je me disais que mon enfant intérieur avait besoin de
protection et que cette bouée finirait par fondre à mesure que je lui
accorderai de l’attention mais ça n’est pas encore vraiment le cas ! Je
vais déjà essayer de bouger un peu plus. Cette année, je n’ai pas utilisé le
VTT une seule fois. La création du blog prolonge les moments passés devant l’ordinateur
et je crois que je vais essayer de retrouver plus d’équilibre dans l’emploi de
mon temps. Le fait que j’ai éliminé la viande de mes menus m’a calmée, je suis
beaucoup moins nerveuse et si je ne compense pas en faisant un peu plus d’exercice
physique, il est logique que j’engraisse ! Dire qu’il y a dix ans, je
devais recoudre tous les vêtements pour qu’ils m’aillent ! Ce qui est
bien c’est qu’en grossissant, j’ai pu faire péter les coutures mais là, j’en
suis au stade où plus rien ne me va ! Il est temps de réagir, la
température est idéale pour faire des ballades en vélo. Après tout, être dans l’acceptation
ne veut pas dire se laisser aller au point de déborder dans tous les sens. Il
ne s’agit pas non plus de faire du contrôle où d’entamer un régime, mais
simplement de réajuster certains comportements. Je vais juste reprendre de
bonnes habitudes comme d’aller en courses à vélo. Le magasin est à deux cents
mètres et je prends la voiture !
En
écrivant à une âmie et avec un peu de recul sur ces derniers jours, je commence
à ressentir les bienfaits de l’acceptation. J’ai mis un certain temps à être
capable de me laisser aller parce que les réflexions de ma mère ou encore de la
société, revenaient régulièrement ; « Si tu te laisses vivre, ça va être
l’anarchie », « tu vas devenir fainéante », « tu vas vivre
dans la crasse », « ça va être la décadence, la déchéance », « Il
faut avoir de la tenue, se fixer un objectif et y arriver par la force de la volonté,
le courage, la discipline »
Helene Beland |
Puis finalement, je m’aperçois que tout est
facilité dès lors qu’on s’autorise à suivre son propre rythme. L’entourage
devient plus aimable, respectueux et se conforme réellement à la façon dont je
me traite. Comme je ne suis plus en compétition, avec la nécessité de prouver
que j’ai de la valeur, les autres sont beaucoup plus détendus et la relation
devient plus simple et sincère. Dès qu’on arrête de se faire du souci pour
quelque chose, la magie intervient et règle le problème d’une façon très simple
qui en plus satisfait tout le monde. Je l’ai déjà dit plusieurs fois mais en
fait, ce que j’écris ici, est très souvent un souhait, c’est un discours qui s’adresse
à mon âme, à ma présence divine au travers de ma personnalité humaine en toute
authenticité et c’est la raison pour laquelle ça fait écho en vos cœurs. Bien
que nous soyons très différents en apparence, nous nous rejoignons dans un
espace qui est commun, celui du cœur, de la présence.
Plus je suis authentique
et plus vous vous autorisez à l’être également. Je dois avouer que j’ai un peu
failli à cette règle, la seule que je me sois imposée. J’ai un peu augmenté les
doses de médicaments, jeudi après midi. J’ai tellement était submergée par les
changements que je n’ai pas réussi à prendre les émotions et les pensées, à les accueillir une
par une. Au bout de 24h, comme je n’arrivais plus à trouver l’harmonie
intérieure, j’ai préféré utiliser ce moyen artificiel mais tout de même
efficace pour retrouver la paix. Plutôt que de culpabiliser, j’ai
regardé les choses de façon neutre. J’ai pu voir ce qui me fragilisais et
en même temps, les choses qui me permettaient d’être dans la paix et l’équilibre
intérieur. Quatre jours sans pouvoir me poser, me détendre m’ont beaucoup
perturbé. C’est en arrivant à gérer ce qui est, au fur et à mesure que l’on
peut maintenir l’harmonie intérieure. La méditation ou le retour dans l’espace
intérieur de paix, permet de se centrer, de revenir à soi-même, à son être
véritable. Je ne me rendais pas compte de la nécessité de s’accorder ces
moments de pause puisque je ne vis pas grand-chose de spécial pendant ces séances,
du moins rien de particulièrement notable à quelques rares excepions. C’est justement ce qui est efficace,
d’être quelques instants en dehors des schémas habituels de pensée, de la
logique du mental, de son fonctionnement. Quand c’est fait sans attentes, c’est
déjà une façon de s’accorder au cœur, à l’âme qui par nature existent sans
avoir besoin de se justifier, sans aucun doute quant à leur légitimité, sans
diviser, qualifier, quantifier...Quand nous agissons à partir du mental, il y a
toujours un objectif qui amène une action, une raison d’agir pour arriver à un
résultat alors qu’en agissant à partir du cœur, on existe tout simplement, sans
raison particulière, juste parce que le cœur bat, parce que l’on respire. On ne
projette rien, on ne calcule rien et le simple fait d’accueillir ce qui vient, de
répondre aux élans qui se manifestent au fur et à mesure, suffit à être.
Je
retrouve cette façon d’être quand les médicaments ne font plus trop effet, en
soirée. Je me rends compte que j’évite d’écrire, dans ces moments là, parce que
je suis très directe et simplifie tout. Je me contente d’exister, sans aucune
ambition ni besoin. Le matin, je suis motivée à m’exprimer ici, comme si j’avais
besoin de justifier ma présence sur cette terre, de me situer tant
intérieurement qu’extérieurement. Ce n’est pas « mauvais » en soi
puisque tout être a besoin d’être reconnu mais plus je m’accorde cette
reconnaissance et plus ce que j’écris devient transparent. Les doutes qui sont
nés de ma difficulté à gérer mes pensées et mes émotions pendant la semaine, m’ont
poussée à rechercher cette assurance à l’extérieur et le réflexe premier a été
de mettre en valeur mes points forts, à parler de mes « réussites »
en laissant de côté mes faiblesses. Mais finalement, je me suis menti à moi-même
et j’ai failli à la règle d’authenticité. Il n’y a aucun intérêt à vouloir paraître
fort ! Témoigner de la difficulté à manifester l’être véritable, à libérer
les comportements basés sur la peur et cacher ses faiblesses n’est utile à
personne puisque la progression vient de l’acceptation de ce qui justement nous
dérange le plus. Ce n’est pas en essayant
de se fixer une ligne de conduite que l’on peut arriver à être soi-même, on ne
fait que vouloir se conformer à un modèle basé sur la notion de bien et de mal
or c’est quand on libère cette façon de penser que l’amour divin que nous
sommes, se manifeste réellement.
L’argument
de la part de moi qui se veut exemplaire, qui tend à s’améliorer qui croit que
c’est en agissant d’une certaine manière qu’on s’approche de la perfection et qu’ainsi
on « montre » la voie, a pris le dessus ! Notre être véritable
se manifeste lorsqu’on est vraiment soi-même. On évolue, on trouve la paix
intérieure quand on s’accepte totalement. Tant qu’on rejette des parts de soi
parce que l’on considère qu’elles ne sont pas acceptables, on trahit ce qui
fait notre unicité, on entre en conflit à l’intérieur et celui-ci se manifeste
à l’extérieur afin de nous aider à prendre conscience qu’on se pervertie, qu’on
n’est plus dans l’amour inconditionnel. Encore plus quand on sait que la seule
voie qui permette le bonheur et l’élévation est celle de l’amour. Plus on devient
conscient et moins on peut fonctionner selon les schémas issus de la peur. Ce n’est
pas très confortable puisqu’on ne peut pas anticiper, savoir ce qui va se
passer après. On fonctionne à partir de stratégies mentales mais on n’apprend
pas à faire totalement confiance à la vie, on entre alors dans un espace
inconnu qui peut faire peur.
Tom Gleish |
J’ai parlé à mon corps physique, aux parts de moi
déçue par le fait que j’aie craqué, que je n’aie pas été à la hauteur de mes
espérances. Même si je fais des séances d’EFT, je sens bien que j’ai bien du
mal à accepter de ne pas réussir à vivre sans cette camisole chimique. Une part
de moi critique cette dépendance alors qu’une
autre ne sait pas comment faire autrement et tant qu’elles s’opposeront, ça
sera le conflit intérieur. On ne peut pas progresser ou changer par la
contrainte, seule la paix intérieure amène l’harmonie qui permet de s'élever. J’ai cédé à la pression
de la voix qui croit que pour aider ou transmettre des clefs de guérison, il
faut être parfait, réalisé, mais c’est un leurre.
Il suffit d’être en accord
avec soi-même, en amour pour toutes les voix internes, pour être dans le cœur et
laisser émerger l’être divin parfaitement amoureux que nous sommes. Ce qui aide
quelqu’un à retrouver l’amour de soi, c’est la bienveillance le non jugement, ce
qui lui permet de trouver son propre pouvoir c’est de le lui refléter en l’incarnant.
Il est
nécessaire que je rétablisse le dialogue intérieur et que j’entende toutes les
voix qui s’expriment afin de trouver un point d’entente. Je vais donc me
contenter pour aujourd’hui, de retrouver cette écoute attentive et
bienveillante avant même de chercher à assumer les choses du quotidien. Ce qui
est vital, nourriture, sommeil, sera assumé au fur et à mesure. Je ne me fixe
pas d’objectif concernant les doses de médicaments, je vais me fier à mon
ressenti, sans chercher à tout prix à diminuer. Je pense que ça se stabilisera naturellement
et facilement quand l’harmonie sera retrouvée, quand je ne tenterais pas de
faire taire une ou l’autre des voix et que je prendrais le temps de l’écouter,
de lui parler. La séance d’EFT d’aujourd’hui sera la suivante : « Même
si je me déçois, si je crois devoir être parfaite, je m’aime infiniment, je m’accepte
comme je suis et je me pardonne »