"On a faim!" |
Voici un article que je viens de lire, qui est en résonance avec ce que je crois et ce que j'expérimente, dont je tiens à vous en faire part. Il est rédigé par Jean Jacques Crèvecœur. je suis abonnée à sa lettre d 'info que je n'ai pas toujours le temps ou l'envie de lire bien que sa façon d’appréhender la vie et la maladie corresponde à la mienne. Je fais de plus en plus confiance à mon instinct et applique ma foi en l'humain divin capable de tout, en toutes circonstances et limite la quantité d'infos extérieures afin de mieux sentir ce qui vient de l'intérieur, qui constitue ma propre vérité, celle qui me permet d'avancer, selon ce que je suis, particulièrement. La dépendance aux lectures de messages d'êtres de lumière, qui ne sont pas incarnés, amène à "planer" dans des dimensions qui éloigne de la réalité terrestre et c'est une forme de fuite, de déni de l'incarnation et un renoncement à son pouvoir, sa souveraineté. Nier son humanité, c'est aussi nier le divin en soi. La manifestation de l'âme s'en trouve donc limité puisque le jeu de l'incarnation c'est avant tout d'exprimer qui on est, en totalité.
"Sortir de l'inhibition pour vivre libre et guérir"
Dans le
numéro précédent, je concluais ma chronique en écrivant : « Notre
éducation nous apprend à nous soumettre sans rien dire, à ne choisir
systématiquement que l’inhibition de l’action comme réaction, alors qu’il
faudrait réagir plus activement pour prendre soin de nos besoins ! » Vu comme
cela, ça peut paraître choquant et exagéré d’affirmer une telle chose. En
théorie, l’éducation n’a-t-elle pas pour objectif de faire grandir,
d’affranchir, de favoriser l’autonomie ? En théorie, oui. Mais dans la
pratique, le système est organisé pour nous apprendre à nous soumettre. Dans la
famille, à la garderie, à l’école, à l’église, dans la société civile, à
l’armée, dans l’entreprise, à l’hôpital, nous avons appris à être le bébé sage,
l’enfant obéissant, l’élève modèle, le croyant fidèle, le bon citoyen, le
soldat discipliné, le collaborateur exemplaire, le patient soumis…
De la
naissance à la mort, on nous pousse à traverser l’existence sans faire de vague
ni de bruit. Rester dans la matrice, ne pas se rebeller, ne rien déranger, tel
est le destin tout tracé qui semble se dessiner devant nous. Ce qui est
paradoxal, c’est que nous finissons par trouver ça normal, parce que ça
constitue la norme pour la majorité d’entre nous, à divers degrés. Et tout est
organisé pour nous ramener dans le droit chemin si, d’aventure, nous
envisagions de sortir des sentiers battus. Comme le disait Alice Miller, l’être
humain n’est ni éduqué ni élevé (au sens propre du terme), il est dressé,
purement et simplement, comme un animal. Les conséquences, nous l’avons vu dans
les deux articles précédents, peuvent être dramatiques. Car cette pédagogie
noire, ce dressage, ce conditionnement nous précipitent dans une situation
d’incompétence à prendre soin de nos besoins, en inhibant les réactions
naturelles que nous devrions avoir pour rester en vie. Chaque fois qu’un
blocage survient, nous nous éloignons de la vie… Car le mouvement, c’est la
vie. Et la vie ne peut se maintenir qu’à travers un mouvement permanent, un
équilibre dynamique…
Sortir
des inhibitions : une nécessité vitale!
Concrètement,
comment cela peut-il se traduire dans notre vie quotidienne ? Une nouvelle
fois, réfléchissons à partir des histoires que je vous ai racontées depuis le
numéro 9 de Néosanté. Au lieu de s’enfoncer tout seul dans son sentiment de
dévalorisation, Charles aurait pu pleurer, crier, exprimer sa détresse à son
entourage… Au lieu d’essayer de s’en sortir seule dans l’éducation de sa
fille, Sylvie aurait pu demander de l’aide plus tôt pour ne pas sombrer dans le
sentiment d’être une mauvaise mère… Quant à Annie, elle aurait pu exprimer
sa colère à son beau-frère, insister pour allaiter sa nièce orpheline ou tout
simplement, monter dans la chambre du bébé sans tenir compte de
l’interdiction… Marie-Bernadette, cette jeune religieuse, n’était pas
obligée de tuer le curé qui abusait d’elle. Mais elle aurait pu au moins le
repousser ou le frapper. Elle aurait pu aussi aller trouver sa mère supérieure
ou l’Évêque dont elle dépendait. Sylviane aurait pu faire un scandale en
public, chaque fois qu’un homme lui tripotait la poitrine. Elle aurait pu le
gifler, le repousser, l’engueuler, appeler ses parents… Enfin, Helena aurait pu
se battre pour dire au revoir aux enfants dont elle s’était occupée comme une
mère pendant des années. Et si ça n’avait pas été possible, elle aurait pu
pleurer ouvertement le jour de la fête des mères, en parler à sa sœur ou à sa
mère qui étaient présentes. Et Christian aurait pu se rendre immédiatement dans
le bureau de son chef de service pour exiger des explications sur la raison de
son déménagement. Il aurait pu taper du point sur la table, il aurait pu
alerter le syndicat, ou tout simplement exprimer sa colère.
Si
Charles, Sylvie, Annie, Marie-Bernadette, Sylviane, Helena et Christian
n’avaient pas inhibé la réaction naturelle qu’ils auraient dû adopter pour
revenir à l’équilibre, je suis certain que, jamais, la maladie ne les aurait
touchés, parfois de façon fatale. Alors, quels enseignements pouvons-nous tirer
de ces histoires ? Quels grands principes d’hygiène de vie pouvons-nous
identifier pour nous garantir un meilleur équilibre et une meilleure santé ?
Réapprendre
à vivre libre
Premier
enseignement :
cultiver l’infidélité en tout domaine. Car ce n’est pas tant ce que nous avons
subi de la part de nos éducateurs, de nos enseignants, de nos maîtres
spirituels, de nos leaders qui est toxique. C’est notre fidélité
inconditionnelle à ce dressage que nous avons reçu qui l’est ! Dans un de ses livres,
Boris Cyrulnik montre avec une pertinence dérangeante que les enfants
s’attachent à leurs bourreaux avec d’autant plus d’intensité qu’ils ont été
maltraités par eux. Pourquoi ? Fondamentalement, parce que nous tenons d’autant
plus à notre identité (même s’il s’agit d’une identité de victime ou d’abusé)
qu’elle a été gravée profondément en nous. Autrement dit, plus nous avons été
marqué, plus nous nous identifions à ce marquage, plus nous sommes attaché à
ceux qui nous ont « offert » notre identité ! À l’âge adulte, cette fidélité
malsaine peut prendre de multiples formes : soumission à toute forme
d’autorité, psychorigidité, incapacité à prendre soin de soi, loyauté absolue à
l’égard de la famille, de l’église, de la patrie… Un de mes amis médecins me
confiait, il y a quelques années, que tous ses patients atteints de maladies
graves avaient au moins une caractéristique en commun : aucun d’entre eux
n’avait fait leur crise d’adolescence ! Aucun d’entre eux n’avait réussi à dire
m… à leurs parents ! Dans les exemples ci-dessus, il est évident qu’Annie,
Marie-Bernadette, Sylviane et Christian n’avaient jamais fait leur crise
d’adolescence ! Sinon, ils n’auraient pas réagi comme ça…
Deuxième
enseignement :
se donner la permission de poser des actes. Au cours de ma pratique de
formateur d’adultes, je me suis rendu compte qu’une des choses qui nous manque
le plus, c’est de reprendre le pouvoir sur notre propre vie. La majorité
d’entre nous attendons que quelqu’un d’extérieur nous donne la permission
d’agir, de parler, de bouger, de nous lever, de prendre des initiatives. Comme
si nous étions encore à la maison ou à l’école, rongé par l’envie d’aller jouer
ou d’aller faire pipi, mais attaché par des liens d’autant plus forts qu’ils
étaient invisibles… Un des outils thérapeutiques les plus puissants que j’aie
jamais enseigné est d’apprendre aux individus à se donner à eux-mêmes la
permission de faire ce qu’ils sentent juste de faire, ce qu’ils sentent
approprié de faire. Comme je le répète dans mon livre : prenez soin de vous,
n’attendez pas que les autres le fassent ! Devenons un père pour nous-même !
Car c’est le père qui nous donne la mission (per-mission), la mission d’aller
dans le monde pour apprendre à survivre par nous-même, en agissant, en fuyant,
en luttant ou en nous immobilisant… Dans les sept exemples rappelés ci-dessus,
on comprend qu’aucun des protagonistes ne s’est donné la permission de vivre ce
qui aurait été bon pour eux : la permission de pleurer, de demander de l’aide,
d’allaiter le bébé, de gifler le curé ou le tripoteur, de parler à la Mère supérieure ou aux
parents, de rencontrer les enfants malgré l’interdiction de leur père, de
demander des explications au chef de service. S’ils avaient fait cela, l’issue
de la situation aurait été complètement différente.
Troisième
enseignement :
apprendre à vivre nos émotions. Je reconnais bien volontiers qu’il n’est pas
toujours facile d’être infidèle aux normes morales et sociales qui nous ont été
imposées. Il n’est pas toujours possible de se donner la permission d’agir de
manière adaptée dans une situation donnée. Dans ce cas, il nous reste au moins
une porte de salut, pour rester malgré tout dans la fluidité du mouvement :
c’est de vivre pleinement nos émotions. J’aime rappeler que le mot « émotion
» vient du latin ex-movere qui signifie « bouger hors de ». En anglais, c’est
encore plus évident : motion veut dire le mouvement… Autrement dit, une
émotion, c’est fait pour bouger hors de nous, c’est fait pour s’exprimer. Or,
tout mouvement, même émotionnel, met en danger l’ordre établi. Que ce soit à la
maison, à la garderie, à l’école, à l’église, à l’armée, dans l’entreprise ou à
l’hôpital, nulle part, nos émotions ne sont bien accueillies. Très tôt, nous
avons donc appris à bloquer l’expression naturelle de nos colères, de nos
tristesses, de nos peurs, de nos déceptions, de nos dépressions. Avec pour
conséquence que nous nous transformons en cocotte-minute jusqu’à ce que la
pression interne devienne trop élevée et se transforme en maladie… C’est bien ce
qui a manqué à nos sept témoins : d’accepter de se laisser traverser par le
désespoir, le sentiment d’impuissance, la tristesse, la honte, la colère,
l’envie de tuer, la culpabilité, la déception.
De cette
analyse sommaire, il apparaît que sortir des inhibitions peut se faire à trois
niveaux : au niveau de nos croyances (lâcher nos fidélités et loyautés
inconditionnelles), de nos actions (se donner la permission d’agir) et de nos
ressentis (accueillir et vivre nos émotions). C’est en accomplissant ce chemin
initiatique que nous pourrons retrouver notre liberté, notre équilibre et notre
santé. À vous de jouer, à présent !
Article
rédigé par Jean-Jacques Crèvecœur
Photo postée par Anu Sri (je ne sais pas si c'est un jeu de mot :) Ces oisillons sont une belle illustration de la nécessité de dire les choses...