mercredi 24 avril 2013

Passage du monde de la pensée à celui du ressenti.




C’est ce que je me propose de vivre à chaque instant. Il ne s’agit pas de cesser de penser puisqu’en plus, c’est impossible mais de prendre l’habitude d’habiter pleinement son corps, d’être le témoin de ce qui se vit à l’intérieur.
Puisque j’ai foi en l’humain divin, en la réalité de l’unité de tout ce que je suis, j’ai décidé de franchir une étape sur mon chemin spirituel.
J’ai cherché longtemps, par la lecture, la prière, la visualisation...à rencontrer le divin en moi. Evidemment bien que je conçoive que l’être de lumière qui est en moi, soit constitué d’énergie, je ne l’ai jamais vu de mes yeux. Il semble que je sois arrivée aux limites du mental. Il y a bien des textes qui traitent la question du divin mais ça me semble si éloigné du quotidien, de la réalité, que c’est finalement une fuite du moment présent qui est presque plus dangereuse que la prise de drogue parce qu’au moins, avec des produits, on revient vers soi quand les effets disparaissent. Mais quand on passe des heures devant son écran, à essayer de comprendre la source, on s’en éloigne totalement puisque celle-ci est une énergie amoureuse qui circule en nous, en permanence. C’est à partir du ressenti, des émotions, dans la simple observation de ce qui est que l’on peut réellement approcher le divin intérieur. Ressentir la joie simple d'être.


J’ai publié ce matin, des extraits du message de Jeshua, qui parle des façons dont l’âme s’exprime à travers notre corps physique, nos émotions...
Le mental est limité puisqu’il a pour but de contrôler, dans un cadre de référence précis. Comme il est nécessaire de modifier son mode de pensées et ses croyances pour changer, ça demande de fouiller l’inconscient, de laisser des émotions remonter en surface et d’interpréter ce que l’on vit au travers de la foi en l’humain divin et en la loi d’attraction. Finalement, cet "exercice" finit par me positionner trop dans le mental et je passe à côté de la vie elle-même et de ce que je suis en réalité.
Je parle d’amour inconditionnel parce que je suis convaincue que la neutralité amène à l’objectivité et que c’est en étant dans l’acceptation de ce qui est, que l’on peut s’élever au-delà des limites du mental.
Je viens de passer deux heures allongée, à essayer de ressentir la vie, dans mon corps physique. J’ai commencé par parler à ce corps que je délaisse encore trop souvent même si je suis passée de la détestation à un genre d’amour de plus en plus proche de l’amour inconditionnel. Je râle encore quand un "bobo" se fait sentir mais peu à peu, sachant et reconnaissant qu’il a sa propre conscience, je tente de capter ce qu’il cherche à me dire. On constate facilement la vitesse à laquelle une cicatrice se referme, on sait que la respiration se fait sans qu’on y pense, les battements de cœur aussi, bref, il a ses rythmes, ses humeurs, ses saisons, ses messages et son propre système immunitaire. 
Il a sa propre conscience, son langage, ses modes d'expressions divers et variés.



Malgré toutes mes tentatives d’auto-destruction et les maltraitances que je lui ai fait subir, il est toujours présent, alerte. Il a toujours su trouver un équilibre malgré la violence de mon comportement et mon inconscience. 
Je pourrais presque le considérer comme une mère, comme un père, des parents bienveillants qui réparent inlassablement les erreurs de leur enfant rebelle. 
Je l’ai remercié pour sa patience, sa bienveillance et lui ai fait part de mon désir d’être à son écoute, de vivre en lui, en conscience, le plus souvent possible. 
De ne plus refouler les émotions, de le laisser me montrer à travers elle, quand je suis en déséquilibre.
Ce n’est pas évident d’être attentif au mouvement intérieur quand on a passé sa vie à fuir toutes sensations naturelles et voulu provoquer des états artificiels de "bonheur" et de bien être qui évidemment portaient en eux, l’opposé.
Il m’aura fallu quarante huit ans pour me rendre compte que ce que je cherchais est là, en moi, dans tout ce que je peux ressentir, vibrer, être, naturellement. Pour avoir l’ardent désir d’habiter cette magnifique structure qui si elle est éphémère, porte le divin, la source en chaque cellule. Même si mon être éternel est ma vraie nature, cette chair, cette incarnation, est celle qui compte vraiment dans l’ici et maintenant. Et comme on trouve l’éternité dans le moment présent, ce corps est aussi dans l’éternité. 
Il a autant de valeur que mon âme qui ne peut être ici et maintenant sans lui. 

Il est l’heure de rétablir un pont entre l’humain et le divin, de réunir ce qui n’a été séparé que par mes croyances de séparation. Par mon manque d’amour inconditionnel. Des larmes de gratitude sont montées quand je me suis adressée à lui avec autant de respect que je pouvais le faire quand j’étais à l’église et que priais. Et encore maintenant en écrivant.
Je l’ai rendu responsable de toutes mes souffrances alors qu’il m’accompagne fidèlement et qu’il est un exemple concernant l’amour inconditionnel. Même s’il réagit à ce que je lui fais subir, il n’a jamais cessé de régénérer ses cellules, de me porter, de me supporter ! Les 20 ans d’anorexie, c’était renier son droit d’être, c’était refuser le choix de mon âme. La toxicomanie n’a été que la prolongation du réflexe de l’enfance de s’évader mentalement pour ne pas être présente à ce que je vivais alors.
Aujourd’hui, mon corps physique, je te remercie pour tout cet amour que je n’ai pas su reconnaître, comprendre, voir. Je te remercie de me permettre de continuer ce voyage sur terre dans de bonnes conditions.
A mon corps émotionnel aussi, je veux exprimer ma reconnaissance pour le fait d’être encore sensible, vivant malgré toutes ces années d’anesthésie.



Combien de ces corps physiques aura-t-il fallu détruire pour arriver à comprendre ce qu’est la vie ? Combien de frustration, de violence, de lutte, d’erreur pour finalement se rendre compte que le divin est là, en moi, partout. 
Même si j’existe dans d’autres dimensions, ce qui est visible à mes yeux, c’est ce corps physique. Ce qui fait que je vibre, que je peux ressentir toutes ces émotions, c’est à travers mon corps physique et mon corps émotionnel que je le vis.
Même si le mental fait partie de l’équipe, il a trop longtemps dirigé les autres corps d’une main de fer, impitoyable. Bien que son cadre de références soit élargit, il continue de vouloir mener la barque mais il me suffit de ne plus l’écouter. 
Puisque mon libre arbitre réside dans le fait de croire qui je veux, je choisi de croire mon corps physique, avant tout, mes émotions, qu’elles soient agréables ou non puisqu’elles sont vraies, elles ont autant de valeur que mes pensées. Je ne vais pas recommencer à séparer, juger...


Chacun de nos corps est expressif à sa manière et apprendre à reconnaître chacun d’eux, à traduire les messages qu’ils véhiculent, devient passionnant. Arriver à être au centre de soi, vivant ce qui se présente à l’intérieur, sans jugement, permet de se connaître en profondeur et de reconnaitre le divin en chaque "événement" et même à chaque respiration.
On ne se connaît pas en fait. On a une image de soi, une idée de qui on est mais tant qu’on ne prend pas conscience de ce qui se vit en soi et qu’on juge et rejette ce qui est, on n’existe pas, on vit à côté de soi-même.
On habite un corps qui nous est étranger.
 Il suffit de lui parler, de l’écouter pour commencer à le comprendre et à l’aimer pour ce qu’il est, sans chercher à le changer.
J’ai longtemps critiqué la société qui veut formater, uniformiser, aseptiser mais je fais la même chose en reniant certains aspects de ma personne. En voulant à tout prix ressentir certaines émotions et ignorer d’autres. En privilégiant l’âme au détriment du corps physique. J’ai vraiment la sensation que mes corps physique et émotionnel se réjouissent de cette prise de conscience qui si elle ne date pas d’aujourd’hui, devient de plus en plus claire, évidente et vivante. Je ne renie par pour autant le corps mental qui m’a amené à croire au divin, à mieux comprendre qui je suis mais une fois cette étape réalisée intellectuellement, il faut le vivre au quotidien. Une fois que la compréhension que je suis un être multidimensionnel est acquise, il me faut le ressentir sinon ça reste une croyance de plus.
Et finalement, c’est dans l’unité, l’association amoureuse de tous mes corps que je peux vivre le divin que je suis.



Gratitude à la source qui a créé cet être complexe que je suis, gratitude à tous mes corps pour leur amour inconditionnel, pour s’en nourrir et l’avoir fait circuler suffisamment pour que le désir de vivre soit là. Pour qu’aujourd’hui je sois capable d’aimer tout ce que je suis, tout ce qui vit en moi.
Même si je passe pour quelqu’un de narcissique, peu m’importe puisque de toute façon, c’est en se connaissant, en s’aimant vraiment, que l’on trouve l’autonomie affective qui permet de ne plus attendre quoi que ce soit de l’autre et ainsi de pouvoir donner sans rien attendre en retour.
J’ai fait quelques courses ce matin et un homme était assis par terre avec une gamelle. Je connais tous les SDF de vue et leur dis bonjour quand je les croise. Ce matin, j’ai donné une pièce comme à chaque fois que j’en ai l’occasion. Je suis contente de la faire à chaque fois, j’ai l’impression que c’est comme si je me donnais une pièce à moi-même. Je le fais avec joie et sincérité, sachant que ça n’est pas grand-chose mais mon respect pour ces personnes qui refusent de marcher comme tout le monde est tel que non seulement ça n’est pas la pitié qui m’inspire mais c’est plutôt la reconnaissance et l’affection pour une partie de ce que je suis aussi, qui me motivent. 
Faire les courses devient de moins en moins pesant. J’ai pris l’habitude de ressentir les énergies quand je suis à la caisse du supermarché à attendre mon tour. En général, c’est plombant et je m’amuse à sentir l’amour intérieur, à le visualiser comme un cœur qui rayonne du rose et du doré ou même simplement à le formuler et je peux sentir l’énergie changer. Les propos ne sont plus les mêmes, il y a comme de la patience, du respect et même parfois de la joie.
C’est là que je constate le pouvoir de la pensée, de l’intention et de l’importance d’être centré en soi, dans l’amour inconditionnel et l’acceptation de ce qui est. C'est un exercice qui me montre à quel point nous sommes inter-reliés énergétiquement et la capacité que nous avons d'influencer positivement ceux qui nous entourent.

Photos prises dans le centre d'Amélie les bains, ce matin.