mercredi 6 mars 2013

Ambiance, ambiance!





 Ce matin, comme le voisin m'a dit hier, selon la météo, il continue de pleuvoir. 
La rivière monte de plus en plus et ce qui était un chant devient un flot assourdissant, grave qui exprime toute sa puissance. 
L’eau représentant la source, la mère qui donne généreusement, c’est comme si les énergies de l’univers arrivaient à saturer la terre qui comme à l’image du monde intérieur, est submergée par tout ce qu’elle reçoit. Notre difficulté à gérer nos émotions et nos pensées négatives semblent l’affecter grandement.

La connexion ne fonctionne toujours pas et malgré que j’aie retiré trois parasites avec un programme anti malwares, et l’appel à l’amour, à ma présence divine...rien ne semble vouloir retrouver son ordre habituel.
Je fini par me dire que tout ce que je crois c’est du délire.

Alors je reviens à l’essentiel : se sentir bien en soi, continuer de s’aimer et d’aimer la vie malgré tout ce chaos intérieur et extérieur. Comme il semble qu’appeler à ressentir le bien-être, ne trouve pas de réponse auprès du divin en moi, je fais avec ce que j’ai pour dédramatiser, arriver enfin à me dire je m’en fous de tout, à lâcher prise et j’ai décidé de prendre la dose de cachet suffisante pour retrouver un semblant de bien-être, arriver à accepter ce qui est. J’essaie de rester dans le moment présent et de ne pas penser à l’après. 

Ce qui compte, c’est maintenant et que j’arrive à ne pas sombrer dans la déprime. J’ai déjà pas mal chialé depuis le réveil et malgré une tentative de méditation qui s’est terminée par une séance de relaxation, je n’ai pas retrouvé la joie. 
Au moins, ça n’est pas pire.
La fenêtre est grande ouverte comme pour capter la puissance du flot de la rivière. Malgré la violence du phénomène, il y a comme un ronron qui berce. L’odeur de champignon pas très agréable, renforce la sensation d’humidité dont l’appart est rempli.
Pas d’Internet, pas de téléphone, j’ai carrément tout débranché !

Je peux me dire que l’invitation de mon âme, c’est d’arriver à lâcher prise totalement.
Ne plus réfléchir, ni tenter de contrôler la situation. 
De toute façon quand je vois la rivière, je me dis que ma foi en la puissance divine en moi,  ne fait pas le poids. 
Quelle est mon pouvoir en fait, dans cette situation ? 
Celui dont j’ai parlé hier, dans un article que je n’ai mis en ligne tout à l’heure.
"Utiliser son libre arbitre, sa puissance divine". Là encore, je suis servie ! 

J’affirme une chose en théorie et je suis amenée à la vivre en pratique. 
Ce n’est pas de la pédagogie ça, madame ? De quoi je me plains ? 
Eve, l’âmie qui m’a aidée à aborder les femmes en moi, me disait à juste titre, une citation dont elle ne se souvient plus la source, moi non plus d’ailleurs puisque je l’ai déjà lu : "Attention à ce que tu demandes parce que ça pourrait bien être exaucée" ! 
Tout à fait !
Malgré la pluie qui tombe avec force, quelques oiseaux chantent comme s’ils se parlaient. Quelle belle leçon d’acceptation de ce qui est ! Remarque, peut-être qu’ils râlent contre la pluie, va savoir ! Ce serait étonnant parce que les sons mélodieux sont assez joyeux.



Je viens de reprendre un autre bout de cachet, j’ai assez véhiculé des énergies lourdes depuis deux jours pour continuer à les nourrir. Et puis comme il est question d’accepter tout ce que je suis, ça semble logique. 
Comment me libérer des notions de bien et de mal, du jugement, de la comparaison, si je continue de freiner mes impulsions, les plus contre nature soient elles.
Puisque je ne ressens de soulagement, de détente qu’en étant au lit ou en ayant pris une certaine dose de cachets, pourquoi ne pas utiliser ce produit pour ce qu’il m’apporte. D’autant plus que quitte à être dépendante du truc, autant que ça serve à quelque chose !

Si tout ce qui est en moi est divin, si ma raison d’être sur cette terre, c’est de guérir mon âme, de libérer les fausses croyances, pourquoi le faire dans la douleur puisqu’en plus cette notion de souffrance est aussi à libérer ? 
Même si ce que je dis est faux, même si je peux me dire que mon ego me leurre, c’est déjà cohérent et ce qui est valable pour moi ne le sera pas pour quelqu’un d’autre. 
Tout dépend de la motivation qui est derrière.
Dans chaque choix que l’on fait, il y a un sens qu’on ne connaît pas forcément. 
C’est la que la foi doit être forte et la culpabilité absente.

Si je dois traverser le désert puisqu’il semble que ce soit l’invitation de la semaine, autant le faire dans de bonnes conditions. C’est comme si j’entreprenais une traversée dans ces lieux arides sans vouloir prendre une gourde. Puisque ce produit est un genre de béquilles, déjà si je le prends, c’est que quelque chose en moi le réclame.
J’ai essayé de savoir si c’était mon mental, mon ego, le processus de manque physique...ça n’était que rechercher un coupable. 
Si au contraire, j’accepte la situation pour ce qu’elle est, maintenant, les choses ont des chances de s’améliorer. Déjà, comme ça va dans le sens d’accepter ce qui est, ça crée un genre d’équilibre intérieur. 
Même si je suis censée maîtriser, canaliser les énergies qui me parcourent, le fait est que je n’y arrive pas toute seule, que j’ai besoin d’un support. Comme le soutien de mon âme est absent ou du moins comme je ne le ressens pas, je me tourne naturellement vers ce qui est efficace dans le moment présent. Tant que je ne commence pas à me juger pour cette faiblesse à me dire que je n’assure pas, à me dévaloriser, je ne bloque pas le flot d’amour inconditionnel.
Derrière cette dépendance, se cache la peur du manque et même si ça m’a été transmis génétiquement-- Mon père a tendance à boire et ma mère avait toujours peur de ne pas assumer le paiement annuel de la maison, de maquer d’argent-- C’est moi, enfin mon âme, qui a choisi ses parents là, justement pour pouvoir examiner la chose sur le terrain. Pour pouvoir l’expérimenter en profondeur et avoir l’occasion de libérer cette croyance. 

Je me demande si le simple fait de choisir de me libérer de cette peur qui est inscrite dans mes gènes, mon âme au niveau de la mémoire cellulaire, ce qui veut dire que j’ai vécu la pauvreté et nourri cette croyance, et en plus au niveau de l’inconscient collectif, suffira à m’en défaire. 
C’est un énorme dossier que je me sens incapable d’assumer. En même temps, je n’ai pas à agir sur l’inconscient collectif mais uniquement à mon niveau intérieur. 

Même si ma foi est descendue, j’appelle ma présence divine, tout ce qui en moi est capable de libérer cette peur du manque, a prendre en charge le problème. 
Même si je ne peux pas comprendre comment c’est possible, je veux croire que ça l’est. J’active ma foi au pouvoir du divin en moi et demande la guérison de mon âme. 

Puisqu’elle imprime le vécu, les expériences des vies passées, je demande l’effacement pur et simple de toutes fausses croyances de pauvreté, d’impuissance, de sacrifice et de souffrance, qui sont nées de la croyance de séparation d’avec la source et de la dualité. 

J’appelle donc aussi la libération de la notion de bien et de mal, de jugement, de comparaison, de dévalorisation. 
Celles-ci amenant l’idée de hiérarchie, d’échelle de valeur, de punition, de récompense et de privilège, j’en demande la transmutation. 
Cet immense vide créé par toutes ces libérations appelle à être rempli de joie, d’amour inconditionnel de soi et de toute vie, de la vie elle-même afin de réaliser l’unité de tout ce que je suis et d’être capable de m’unir à tout ce qui est.

Maintenant, je vais utiliser mon pouvoir de création dans la matière pour honorer ce que je suis dans cette dimension, en me préparant une bonne galette des rois. 
Cet acte banal du quotidien est un acte d’amour pour mon corps physique, pour le plaisir de manger ce que j’aime. Dans la volonté toujours de m’aimer sans conditions et de prendre soin de ce que je suis, telle une mère, je vais me préparer mon petit nid douillet, changer les draps, aérer la chambre, sans penser que je suis esclave de ce corps et qu’il est bien exigeant. 
Même si je peux croire que mes pouvoirs d’humains sont bien limités et que le quotidien est lourd et répétitif, je sais au fond de moi, que je ne suis pas uniquement ce corps et que prendre soin de moi, c’est honorer la source, le divin que je suis.  

  
La même rivière en été


Face à toute ce chaos intérieur, j’en arrive à me dire que la mort serait la solution idéale. Plus de contrainte, plus de souci, plus besoin de s’accrocher à rien. Plus rien à penser, à dire, à faire...
Même si je ne sais pas ce qu’elle est puisqu’il faudrait que je le vive afin de savoir par moi-même, les témoignages que j’ai lu me semblent crédibles. 
Et si c’était uniquement le dégoût de cette vie parfois si chiante qui me faisait y croire ? Tout comme l’existence d’une supposée présence divine, d’un contact avec l’âme, d’une âme même ?  A quoi ça sert d’avoir une tête, la capacité de penser si c’est pour supposer sans avoir de preuves concrètes ? A se faire des films, à imaginer autre chose, quelque chose de mieux que ça. 
Mais à quoi sert de rêver si c’est pour rester dans la réalité? Pour avoir de l’espoir. 
Quel non sens cette vie ! Même le chat qui est rentré trempé ne m’apporte pas de joie. Même le bout de cachet que je viens de reprendre ne me sort pas de cet état d’esprit morbide. 
C’est ça la rencontre du vide intérieur ? Et alors quoi ? A quoi ça sert ? 
A constater sa petitesse face aux éléments extérieurs, son incapacité à maitriser quoi que ce soit pas même ses propres pensées ? 
C’est à partir de ça que je dois arriver à m’aimer ? 
La live box qui ne marche toujours pas, la pluie qui continue, la rivière qui monte...
Tu veux en venir où le divin ? Tu veux que j’aille toujours plus bas, toujours plus profond dans la noirceur ? A quoi bon se croire lumineux si c’est pour être toujours dans le noir ? Je vais me recoucher. Je n’ai même pas encore fait la galette!

Libérer la colère ? Je n’ai même plus la force d’être en colère !
La rivière monte et face à cette violence je me demande pourquoi ce besoin de détruire, de tuer. J’ai acheté une plante à fleurs assez fragiles que les pigeons m’ont explosé à se vautrer dessus. 
On dirait que vivre, c’est tuer. 
Que pour qu’un être existe, un autre doive mourir. 
C’est la vie, un cycle permanent de vie et de mort, de construction et de destruction. Qu’est-ce que je fous là-dedans ? 
Je marche de la même façon, je tue ou le boucher le fait à ma place, pour manger. 
Que ce soit un animal, une plante, une idée même. La progression vers la connaissance, c’est détruire un concept pour laisser la place à un autre.

En faisant ma galette, les nombreuses voix en moi ont fini par me gonfler et j’ai dû leur dire de se calmer et de n’exprimer que des choses positives. J’avais le jukebox qui me susurrait "aux enfants de la chance" de Gainsbourg, comme pour me rappeler mon erreur avec les cachets, du coup il m’a sorti "life, oh life..." de je ne sais pas qui.

La pluie s’est un peu calmée mais le ciel est toujours gris. Je me demande si ça va finir par s’arrêter dehors comme dedans ! J’ai ouvert la fenêtre pour avoir un peu de chaleur mais le vacarme de la rivière me soule et malgré les 15°, c’est l’humidité qui rentre. 
La connexion, toujours rien.

Comme par "hasard", ça merde alors que j’en ai besoin pour commander des pièces de voiture ! Il y a tellement de raisons pour que ça bloque que je fini par ne plus savoir laquelle est responsable de ce blocage ! 
Un homme chez moi, le soir. La dépendance au blog. 
Pourtant, l’idée d’avoir à demander de l’aide au voisin pour utiliser sa connexion Internet devrait être suffisante à débloquer le truc. 
Voilà les mouettes ! On est à 50km de la mer !

Je sens que ça coince de partout. Depuis 5 jours, je n’arrive pas à aller à la selle normalement. C’est du grand n’importe quoi dedans comme dehors ! Jusqu’à quand ?

Il est 12h45 et j’ai l’impression que ça fait une éternité que je suis levée. J’ai pourtant réussi à me lever seulement à 6h !
Je me disais que si ma foi était du délire, je préférais rêver à tout ça plutôt que de croire à la réalité des humains, de la société. Puisque c’est grâce à cette fois que je suis encore en vie et que j’arrive à avoir des moments de joie. 
Parce que même si j’arrive parfois à souhaiter la mort, je reviens toujours à me dire ben non je veux voir, je veux savoir. Savoir quoi ? Savoir si j’ai raison de croire ?
Je ferme la fenêtre, c’est trop bruyant !
Si seulement le silence pouvait se faire dans ma tête!




17h
Après deux méditations, une tonne de libérations et la lecture de quelques textes que j'avais copié collé hier matin sur la presse galactique, enfin, le calme est là!
J'ai même retrouvé la connexion à mon âme! 
Et la connexion Internet! Bien que le voyant soit orange, ça fonctionne!
je me suis dépêchée d'ouvrir la boîte mail qui était bien pleine comme je l'avais pressenti.
Tu parles d'une journée! Enfin, 24h!
J'ai vite publié les messages écrits pendant ces moments comme s'il y avait urgence! 

Photos de la rivière en crue. On ne voit pas bien parce que je l'ai prise depuis l'appart. Habituellement, elle est deux mètres plus bas. Par contre, on voit bien la brume et en premier plan mon, copain le chêne. il manque son tronc en contre bas.


Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr