Fleur dont je ne connais pas le nom |
Je bénis
la terre mère pour les quelques moments passés au jardin. Pour le privilège d’avoir
ce petit coin de terre où je peux m’éclater, jouer avec la matière, créer avec
les éléments. Où chaque fois que j’y suis, je m’exprime telle que je suis, où
je suis moi-même, fidèle à ma nature. Connectée à la mère, la conscience de la
terre qui m’offre ce corps physique pour jouir de tous mes sens, sentir le sang
qui coule dans mes artères sans plus aucun blocage, où l’énergie de vie s’écoule
librement.
Coquelicots à venir |
Où chaque geste est un acte d’amour, de soin et d’attention.
Où par
instinct je parle avec tout ce qui vit sans plus me soucier du regard extérieur,
où je me sens chez moi. Non parce que j’en suis locataire mais parce que je
retrouve des liens purs et authentiques. Où les justifications, la culpabilité,
la peur d’exister, le doute n’ont plus leur place et où tous les soucis sont
emportés dans le chant du canal qui coule juste à côté.
Une partie du jardin tel qu'il était hier |
Plus aucune
questions juste l’observation et le geste. C’est comme si le mental se calmait de
lui-même, s’accordait au présent. Le flot des pensées cesse, laissant la place à
quelques réflexions nées de l’observation, du fait que désherber, arracher des
mauvaises herbes n’est peut-être pas si judicieux que ça. Que c’est mon
ignorance de leur vertu qui les rend inutiles à mes yeux. Et que peut-être
parmi elles se cachent des remèdes ou des mets délicieux. Un papillon qui vient
se poser sur moi, me sort de mon silence.
La beauté et
la simplicité des timides fleurs sauvages me mettent à l’aise avec ma propre
image. Elles sont si rares en ce moment que c’est une joie d’en découvrir une
nouvelle. Je les immortalise en les photographiant comme pour défier le temps
et pour les remercier de leur beauté.
Fleur de Silène, le prénom de ma sœur |
Je
prépare le terrain imagine déjà ce que je vais semer. Je bêche, retourne la
terre sans forcer, sans même sentir de douleur au niveau du poignet que la
tendinite a complètement déformé. Je me rempli de la chaleur du soleil dont les
rayons sont tendres à cette saison. Entouré de beauté, de douceur, du chant des
oiseaux, la chienne à mes côtés assise à observer, à guetter le moindre
mouvement, à renifler le vent.
Féliz aux aguets |
Le chat qui passe tranquille et s’en va se
rouler au pied du jasmin qui su résister aux gelées des nuits les plus froides.
Tout est harmonieux, les voisins sont à table le nez dans leurs assiettes
tandis que je savoure le soleil au zénith. Je peux être tranquille sans me
sentir épiée puisque le jardin est à la vue des
deux bâtiments.
Jolies fleurs de Mouron |
Les engins électriques ont cessé de tourner et c’est au moins
deux heures de silence garanti. Je fais chaque geste sans aucune pression ni sans
aucun esprit de compétition. Juste pour le plaisir de préparer ce qui sera le
tableau vivant de demain et qui changera de couleur au fil des saisons. Après les fleurs
blanches des fraises et le bleu du mouron, il y aura du jaune, du rouge
coquelicot, du violet des pensées...Ce sera chaque jour une surprise de voir apparaître
de nouvelles fleurs que le vent, les insectes auront semé.
J’y ai
passé deux heures sans voir le temps passer.
Fleurs de fraisier |
J’ai
continué de profiter de la douce chaleur des rayons une fois rentrée à la
maison comme pour l’imprimer dans ma peau pour qu’elle se remémore la
sensation.
J’ai été
amenée à remercier mon corps pour sa patience face à mon ingérence passée, sa
présence constante, sa vigilance malgré mon acharnement à vouloir le détruire,
le faire taire. Lui demandant pardon d’être encore maladroite.
Voici
une vidéo que j’ai trouvée dans ma boîte, ce matin mais que je n’avais pas regardée
faute de temps. Elle m'a été envoyée par le site Epanews où je suis inscrite
depuis quelques temps.
La
phrase qui a résonné en moi :
Râler, c’est se positionner en victime, attendre la
gratitude extérieure
Tout ce
qui est dit est une réalité qu’il est bon de s’entendre dire régulièrement.
La technique
du bracelet évoquée ne me parle pas trop mais tout le raisonnement est juste et
je n’avais pas vraiment associé que le fait de râler par rapport aux taches
ménagères nourrissait le statut de victime. Je me disais que c’était lié à ma
vision négative de la femme en moi par rapport au fait d’avoir été abusée
enfant et que c’était « normal », mais je ne me rendais pas compte
que je continuais de jouer le rôle en râlant.
Je vais
essayer de me trouver une technique perso de rappel, parce que je ne supporte
pas les bijoux. Encore moins au poignet ! Même les montres. J’en ai eu
deux dans ma vie mais elles ont vite arrêté de fonctionner sans raisons logiques.
C’est
peut-être lié à une vie passée. Mon problème au poignet aussi d’ailleurs. Il y
a comme un souvenir de fers, de poings liés.
Peu
importe, ce qui compte, c’est comment je résous le problème aujourd’hui.
Je
continue les séances d’EFT qui m’aident à me détendre par rapport à la
culpabilité.
Je me suis étouffée en mangeant, quand j’écoutais la vidéo et que
j’ai pris conscience de ce que je viens d’expliquer.
Comme un sentiment de
culpabilité de me dire merde, je me suis encore plantée ! D’ailleurs, les
phrases du protocole d'EFT, ont changé, j’en ai ajouté une depuis hier :
« Même si je me plante, même si je fais des erreurs, je m’aime sans conditions...et je me pardonne »
Pardonner,
c’est reconnaître et reconnaître, c’est passer une chose de l’inconscient à la
conscience.
Comme la vie serait plus facile si j’arrivais à me dire en toutes circonstances, sans être obligée de raisonner : "Tout est bien" !
Dès que
je me dis ça, une pensée viens juste derrière :
"Ouais mais ça
serait chiant".
Qu’est-ce
que tu en sais, monsieur le rabat joie intérieur ?
On n’a jamais essayé
alors pourquoi anticiper ?
Lâcher prise, gratitude, clefs de sagesse et de délivrance...
Bon, la
vidéo :
« Comment
arrêter de râler »
Par Christine
Lewicki
Interviewée par Lilou Macé
Photos de fleurs du jardin, actuellement. Une photo du jardin en cours de préparation. Je commence à peine. J'ai laissé la terre se reposer tout l'hiver et les "mauvaises" herbes pour protéger les plantes du froid.