J’ai passé un dimanche plutôt sombre, sans aucune envie, traversée par la colère, le sentiment d’impuissance face aux atrocités vécues par tant d’enfants de par le monde, la colère face à ceux qui abusent, violentent, manipulent…
Même si je me dis que quelque chose en moi est éveillé,
et que j’accueille les émotions, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas m’identifier
au rôle de la victime.
Il faut dire que j’ai dû affirmer mes choix dans la semaine
vis-à-vis de ma sœur qui me demandait d’aller aider ma mère après son opération
de la main gauche. Je me suis fait avoir une fois mais cette fois-ci, j’ai pu
dire non fermement et en donner les raisons.
J’ai eu un élan de pure compassion,
en 2010 lorsqu’elle s’était faite opérer d’un début de cancer à l’estomac et sa
façon de m’accueillir m’a tellement surprise et fait souffrir que je me suis
dit que je n’irai plus la voir lorsqu’elle est diminuée physiquement.
J’étais
montée en stop et en train, en pleine période de grève et de vacances de pâques,
et me réjouissais de lui faire la surprise mais le choc que j’aie reçu en
arrivant à été si violent que je ne veux pas revivre quelque chose de
similaire.
D’un autre côté, ça m’a aidé à couper le cordon mais son attitude m’a
replongée dans le rôle de la victime et la semaine passée dans la maison de mon enfance a
été un vrai cauchemar !
J’ai eu droit à la gueule pendant 24h puis une
agressivité continue tout au long de la semaine. Sans parler de la vision de
mon père complètement ivre que j’aie supporté pendant une après midi entière
comme pour marquer la fin de la peur que j’avais à son égard. Puis pour couronner
le tout ou pour marquer définitivement la rupture des anciens liens toxiques, j’ai
reçu une balle, à hauteur de la tempe, dans le train de retour chez moi, que le
double vitrage a empêché de m’atteindre.
C’est sûr que ce voyage avait un
caractère initiatique mais que de souffrances !