28 07 Comme tout le monde, je m’adapte tant bien que mal aux nombreux changements et notamment, celui qui concerne la façon d’interagir avec les différents corps et surtout les vagues émotionnelles que la situation générale font naturellement émerger.
Il s’est passé tellement de choses en l’espace d’un an qu’il est difficile de suivre et dans un sens, c’est ce qui oblige à être plus ouvert, souple et inventif. Les résistances tombent et avec le concours de l’enfant intérieur, les représentations mentales de ce qui est, de ce qui a été vécu, s’alignent sur la vision de l’âme. Là encore, l’image que j’avais de l’âme change à mesure que je me détache des croyances et des attentes. Se laisser porter par la vie, être soi-même, voilà mon seul objectif. En fait la guérison de l‘enfant en soi restaure la cohérence interne en alignement avec les aspirations de l’âme à incarner l’amour universel. On passe progressivement de l’amour possessif, exclusif, à l’amour étendu, universel, qui s’expanse à mesure qu’on accueille les différents aspects internes. Mais là aussi, dans l‘abandon des croyances obsolètes, les moments de confusion, de doute rien qu’au sujet de l‘amour, de ce que c’est vraiment, émergent naturellement puisque la remise en question est profonde.
Déjà, il faut être prêt à oser se voir tel qu’on est, sans juger ni commenter, ou sans s’attacher à ces jugements automatiques, en se positionnant « au centre ». C’est dans la neutralité et après l’accueil d’une émotion, d’une vague émotionnelle, par un regard bienveillant et objectif, qu’on peut distinguer le vrai du faux en soi. Ou ce qui relève du rôle et ce qui est notre vraie nature, notre vrai moi.
Mes réunions avec les aspects de l’être sont de plus en plus complètes à mesure que je reconnais la lumière en chacun d’eux.
J’écris avec un nouvel appareil en espérant que les données contenues dans l’ancien puisse être conservées malgré que le disque dur soit à l’agonie.
En prenant l’habitude de revenir en soi, en écoutant les aspects internes, la confiance en soi et en la vie augmentent. Mais avant de trouver la stabilité psycho-émotionnelle, il faut apprendre à accueillir l’émotion. Voilà une certitude difficile à vivre quand on a pris l’habitude de les fuir. Autant par les drogues que par le divertissement et même par la recherche d’infos. Je n’ai jamais cru être un corps physique seulement et même si je m’identifiais davantage à la sphère mentale, j’ai toujours suivi les élans internes.
En ce sens, le trauma de l’inceste a favorisé le développement de qualités, la recherche de sens, de vérité, la souveraineté ou le fait d’agir depuis sa propre volonté/son propre ressenti. La dualité m’a permis de savoir ce que je ne voulais plus vivre puis de suivre ma propre route, d’être mon propre chef.
Ce qui m’est très utile en ce moment, c’est la transparence et le fait d’avoir pris l’habitude de parler aux aspects internes en les considérant vraiment comme une équipe complète et capable de s’aligner sur le même objectif. Celui d’apprendre, de comprendre, de se connaitre de mieux en mieux dans toutes les facettes, les dimensions. Quand on se tourne vers l’intérieur en toute innocence, en toute honnêteté, déjà, on se fout des directives gouvernementales et autres infos qui nourrissent la peur, la confusion, parce qu’on à les mêmes « à la maison ».
Quand on s’écoute penser, on voit que le mode jugement tourne en boucle dès que la peur tente de s’exprimer. Ou plutôt, je, l‘ai tellement craint longtemps que pour le moment j’observe et accueille ces dérivés tels que la colère, la tristesse, le doute…Je ne prends pas toujours le temps d’écouter le message parce que je tâtonne et qu’être davantage conscient est vraiment l’opposé de ce que j’ai toujours vécu où je me laissais guider par l’enthousiasme, occultant le reste.
C’est marrant parce que je n’ai pas les mots pour exprimer ce qui est vécu lors de ce processus d’accueil, d’ouverture à soi, aux parts que j’avais et que j’aie encore tendance à rejeter. Déjà parce que c’est plus ressenti et symbolique qu’intellectuel et parce que c’est très intime.
La proximité de ma mère a évidemment fait ressurgir les peurs et croyances de la petite Lydia ce qui est une très bonne chose bien que ça ne soit pas toujours facile à vivre. J’observe que l’honnêteté amène toujours une ouverture de cœur, une souplesse interne et facilite la communication avec les aspects internes, avec l’âme, la source. Par exemple lorsque la petite Lydia me confie une peur, un point de vue de l’époque, une question existentielle, si je n’ai pas la réponse, je ne cherche pas à feindre de savoir. Je lui parle de mes découvertes, de ma façon de voir aujourd’hui. Je la remercie de me confier ce qu’elle pense et ressent parce que c’est de l’amour pur.
J’ai toujours considéré que l’amour c’est déjà l’honnêteté, la faculté de dire ce qu’on pense et ressent. Ce qui implique d’emblée d’être en confiance et c’est pour ça que la communication interne et si importante à mes yeux.
J’apprends ainsi à reconnaitre la voix de chaque aspect interne. Celle du juge intérieur m’amène à observer et à reconnaitre que cette voix est l’expression de la peur capturée par la psyché et gérée en mode survie. Si j’abandonne ces jugements qui expriment la peur du rejet par exemple, le regard extérieur a beaucoup moins d’importance.
Hier soir, dans mon rituel de conversation intérieure, j’ai vu comment la petite Lydia percevait les choses à l’époque et en fait, la voix du juge était absente. Mais ça ne l’empêchait pas de savoir ce qui était juste ou non. Son mode de perception est celui que je retrouve lorsque je lâche la voix du juge ou du critique internes. C’est toute la différence entre jugement et discernement. Le discernement est une vision élargie et neutre des choses. C’est difficile de lâcher le mode binaire parce qu’on a tendance à s’interdire de juger lorsqu’on veut prendre du recul sur des faits.
Ou encore quand on veut manifester l’amour, on rejette ce qu’on qualifie de négatif et ce faisant on n’est plus soi-même, on joue un rôle. Pouvoir le voir et s’en détacher permet d’aller plus en profondeur et en écoutant ce qui se dit, on remonte jusqu’à la racine de la peur.
Le jugement nourrit le rôle de victime tout en fuyant ce qui est ressenti à l’intérieur. Je demande au mental ce qu’il cherche à fuir ou de quoi il a peur lorsqu’il juge en boucle. Souvent la réponse apparait via la voix de la petite Lydia comme dans la relation avec ma mère. Là aussi, c’est un sacré travail d’acceptation des différences puisqu’elle est identifié au mental en mode survie. L’amour de soi se fonde sur la compétitivité, la capacité à exceller dans un domaine tout en niant ce qui est jugé comme mauvais. En bref, je me retrouve face à quelqu’un qui vit dans l’ancien monde, celui où la peur est combattue, où le pouvoir d’achat est la réponse à tous les problèmes.
Quoiqu’il en soit, maintenant, il s’agit de faire des choix et celui d’abandonner les jugements, les critiques est le premier à effectuer parce que tant qu’on juge, on reste dans les vieux schémas de fonctionnement obsolètes, violents et destructeurs. D’autant plus que ça fait partie de l’inconscient collectif et parfois, je peux sentir que ces pensées de jugements ne m’appartiennent pas. Alors à la réponse, comment se « protéger » des basses vibrations, la réponse reste la même, lâcher la voix du juge.
On prend ainsi conscience de la valeur de l’amour qui ne juge jamais.
Au sujet des émotions, une image m’est venue, c’est celle de la rivière qui s’écoule en soi, l’énergie de la terre et du ciel qui se rejoignent dans les chakras soit en mode fluide soit en résistance. C’est très simple en théorie, soit l’énergie s’écoule librement, soit elle est retenue dans la sphère psychique, entrainant les jugements et stratégies de fuite, d’évitement, de divertissement, d’agressivité…bref, ça coince et tourne en boucle jusqu’à l’implosion au travers de la colère par exemple.
Puis une autre image m’est venue, comme un rappel, à propos du système émotionnel, maintenant que je suis convaincue qu’il n’y a qu’une seule et même énergie qui se déploie en différentes couleurs, émotions, c’est celle de l’arc en ciel. En effet, toutes les couleurs ‘viennent du blanc’ ou se trouve en lui. De même l’énergie de la source s’exprime dans un monde duel et peut-être même ailleurs, en deux forces qu’on appelle cosmo-telluriques. L’idée d’une seule et même énergie de base et celle des deux modes internes, survie ou vie, résistance ou fluidité, simplifie les choses.
Là encore, le corps physique projette ce qu’il est vers l’extérieur où on retrouve le mode lutte au travers de la dualité, mode de perception du mental limité et la voie du milieu via le nerf vague. Quand à savoir où se situe réellement l’individualité, j’ai bien l’impression que ça concerne le corps physique et le moi. Au niveau de l’âme, je ne suis pas convaincue que nous ayons une âme personnelle dans le sens où l’idée d’un moi séparé semble obsolète. Je vois de plus en plus l’âme comme le mouvement de la conscience. A la fois matrice incarnée par l’inconscient et mouvement via l’énergie.
Ce qui est clair c’est qu’au niveau de l’énergie, il n’y a pas de limites, de séparations mais plutôt un effet de résonance et d’attraction. J’ai bien l’impression que nous sommes ensembles la conscience de la terre parce qu’au niveau collectif conscient et inconscient, il n’y a pas de séparation non plus. Nous sommes réellement Un, autant par nos modes de fonctionnement inconscients, binaires, notre psyché, que par les gènes qui nous apparentent aux règnes animal, végétal, minéral. La question de l’éther, de ce que c’est, me semble être la vibration intrinsèque de ce qui est.
Et l’alignement intérieur est la correspondance entre la vibration originelle et celle que nous émanons par notre positionnement interne . Plus on vibre la paix, l’unité, la joie et l’harmonie et plus on se sent en phase avec qui nous sommes réellement, avec la source.
Les choses accélèrent et on est stimulé pour apprendre à lâcher prise, à se tourner vers l’intérieur pour entendre le point de vue de l’enfant en nous afin de panser les blessures juste par l’attention portée en sa direction, l‘écoute et la reconnaissance de la tristesse, colère, incompréhension…
Depuis hier soir, c’est la blessure de rejet qui s’exprime au travers de la tristesse, du sentiment de solitude, de la sensation forte de ne pas être de ce monde. Je ne me sens en phase ni avec ma mère et les gens de sa génération ni avec les jeunes du quartier.
Je trimballe ces sentiments depuis l‘enfance et bon nombre des stratégies de survie se sont calées sur cet état d’être. Les voir et les lâcher représente un chantier conséquent et c’est sûr que la clarté peine parfois à se manifester mais à mon sens, mieux vaut le doute par moments que la fausse sécurité qu’amènent ces stratégies. Le repli sur soi ou l’autosabotage sont deux de ces stratégies mais d’un autre côté, ce repli est aussi ce qui facilite l’introspection.
Dans un monde duel, il y a toujours un côté positif et un côté négatif aux choses, aux évènements et en ce sens le positionnement au point zéro offre ce point de vue qui aide à lâcher prise. Puis en laissant passer l’émotion témoin d’un blocage énergétique, l’équilibre et la paix émergent naturellement.
Le chat compagnon depuis 15 ans est allé mourir dans un coin. C’est la première fois de ma vie que je suis complètement seule ou sans animal et ça arrive à un moment où la relation ouverte et transparente aux aspects internes est devenue familière. Dans un sens prendre l’habitude de s’écouter et de dialoguer avec les aspects internes, est vraiment ce qui me permet de ne plus avoir besoin de la relation aux autres. De ne plus avoir peur d'être seule. Ou de sortir des relations toxiques fondées sur le besoin de reconnaissance extérieure.
Voyons si je peux publier ça…j’ai un ordinateur portable limité en attendant que l’autre soit opérationnel. Je ne peux faire que le minimum puisque la mémoire vive manque de puissance. C’est dans la façon de vivre ces changements que je peux constater l’efficacité de ce retour à soi quand ça bouscule à l’extérieur. C’est clair que tout est vibration, résonance et l’effet miroir en témoigne régulièrement.
Prendre soin de soi, s’aimer vraiment, c’est réintégrer les parts de soi qu’on avait jugé et rejeté. Cela demande honnêteté, patience et persévérance mais ça en vaut vraiment la peine même si au début, c’est plutôt confus. Mais déjà quand l’extérieur n’impacte plus autant nos modes de pensées, quand on peut y voir l’effet miroir, ça aide à persévérer. Tout comme la foi en la vie, en sa bienveillance, la foi en ce qu’avant j’appelais ‘divin’ et que je perçois davantage comme la conscience Une, favorise cette approche.
Les énergies de l’enfant en soi sont aussi importantes parce qu’elle permettent de persévérer dans le dépouillement de l’ancien mode de fonctionnement. Il porte autant les blessures que la joie d’être et ses énergies intrinsèques sont celles qui favorisent le changement, le renouveau.
En arrêtant de se juger pour ce qu’on appelle imperfection, erreurs…la cohésion interne se ressent et suffit à persévérer malgré tout. Les gestes compulsifs sont maintenant accueillis dans le détachement et du coup, la consommation de médicaments et d’herbe est beaucoup moins perçue comme une nécessité absolue. Ce qui se répercute dans les gestes et les prises plus espacées. Je suis contente d’arriver à mieux doser l’herbe en fumant seulement le soir.
C’est peu à peu qu’on se libère des attachements quels qu’ils soient et par la patience envers soi, on cultive l’amour à l’intérieur. On sait alors avec certitude que tout dépend de la vibration spontanée du moment. Il est alors plus facile de revenir à l’accueil, de porter l’attention à l’intérieur et de juste observer.
Je suis consciente de répéter souvent les mêmes choses parce que la théorie reste la même mais c'est par l’application régulière, avec des hauts et des bas, des petites victoires, des moments de doute, de confusion, et des changements légers à la surface, que ce processus d'ouverture et d’accueil se réalise.
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