jeudi 18 juin 2020

« Une histoire de Dieu et de diable, de bien et de mal, de gentils et de méchants, de victime, de bourreau et de sauveur »





14 06 C’est la projection de ce qui se vit en chacun, deux voies qui sont tracées en nous, en notre corps physique et que nous avons considéré comme le conflit entre le bien et le mal alors qu’il s‘agit plutôt de deux façons d’aborder la vie.
Soit en luttant, soit en acceptant, soit en s’attachant à une vision duelle, soit en prenant du recul pour observer et savoir. Soit en étant identifié au mental, à la personne, soit en se positionnant en observateur neutre.
Quand on perçoit les choses en termes de "bien et de mal", on va aussi penser et sentir que nous sommes manipulés/volontaire, ignorants/savants, puissants/impuissants et incapables/capables de contrôler la vie en nous. 
Le mal-être en soi amène à vouloir changer et comme la science considère qu’elle peut changer les choses, guérir les maladies en agissant sur la chimie interne, on croit que c’est sur la matière qu’il nous faut agir. 
Nous sommes si peu conscient de ce que nous sommes qu’on ne sait pas se faire confiance, on préfère croire ceux qui affirment avec audace et conviction leur point de vue plutôt que de s’écouter et suivre son intuition, d’apprendre à observer ce qui se passe en soi.
La matière est la dernière strate du processus créatif ou le résultat d’association de cellules en mouvement. La façon dont elles s’assemblent, réagissent, dépend de la façon dont nous traitons l’énergie, les infos en nous. 
Pour traiter cette énergie, nous avons là encore deux façons de les aborder, soit par la lutte soit dans l’acceptation, la fluidité, soit par instinct de survie, soit en conscience ou en mode observateur.
Les outils de perception que sont les sens, le mental et l’émotionnel sont aussi des centres de traitement de l’info, de l’énergie et selon notre positionnement intérieur, selon notre degré d’acceptation ou de détachement elle va être plus ou moins fluide. 
Cela entraine des réactions chimiques, physiologiques, et finalement se manifeste dans la matière. 
Enfin quand je dis finalement ça n’est pas vraiment le bon terme parce que ça va très vite et chaque corps, système étant interconnecté et interdépendant cela est quasiment simultané.

Les neurotransmetteurs font le lien entre la sensation et le traitement de cette info par impulsions électriques, de synapse en synapse, jusqu’au cerveau qui va apporter des réponses, des gestes, selon notre adhésion à certaines croyances/programmes et notre degré d’identification aux rôles.

Notre conscience humaine peut se projeter dans l’imaginaire, l’écran du mental par le même processus que celui des rêves. Notre corps émet des vibrations qui traduisent notre mode de fonctionnement interne, la façon dont nous traitons l’info, l’énergie et c’est ce qui se projette dans la matière, lui donne une forme particulière, régit nos gestes, nos comportements. 
C'est un tableau général et c'est clair que c'est plus complexe mais l'idée ici est de traduire une vision intuitive appuyée par les connaissances scientifiques. Et comme je ne suis pas spécialiste, comme chaque système est complexe, ceux que ça intéresse peuvent y regarder de plus près via Internet. Je rassemble ici quelques connaissances qui me suffisent à me faire une idée des modes de fonctionnement interne pour pouvoir aider le mental à lâcher prise, à prendre conscience de "sa place" dans ce jeu.

Quand on parle de s’affirmer, c’est à l’intérieur qu’il s’agit de se positionner en choisissant de donner du crédit au mode de traitement binaire, inconscient et automatique de l’info/énergie ou non.

Mais pour faire ce choix et être déterminé à ne pas retomber dans l’automatisme, il faut être convaincu qu’il en vaille la peine, qu’il est viable, qu'il produit des effets bénéfiques. 
Ce qui implique qu’on ressente l’effet des choix, de l’attachement à ces systèmes automatiques, à ce besoin de contrôler les pensées, les émotions. 
Il faut en sentir les effets indésirables, la sensation d’être limité, manipulé, pour qu’on dise "stop" et qu’on accepte de lâcher prise. 
La dualité est le principe révélateur et le mouvement qui permet la rencontre et l’assemblage d’énergies complémentaires. 




Si je parle de dieu et de diable c’est parce que c’est la façon de l’humain de projeter ces énergies complémentaires, le masculin et le féminin, le mental/émotionnel, l'essence et la matière, afin de pouvoir les concevoir. Une projection psycho-émotionnelle de ce que nous ressentons à l’intérieur et comme nous sommes des humains, nous imaginons que ces forces ont une forme humaine.

Ce que nous percevons comme mal a ainsi la forme de la laideur, de la violence, des pensées et émotions négatives, des pulsions morbides et des passions tristes.
Et nous imaginons le bien, dieu, comme un homme parfait, un être idéal qui selon les cultures est plus ou moins autoritaire, vengeur, aimant, protecteur.
Mais ces visions très souvent, finalement, associent le mal ou la violence, les passions tristes, au divin. C'est souvent en lien avec le modèle familial, le rôle du père, celui de la mère, le mode d'éducation plus ou moins autoritaire...
 
Si je parle de projection psycho-émotionnelle c’est parce qu’on peut voir comment notre mental conçoit les choses, comment il crée des images mentales pour figurer quelque chose. C’est un processus naturel, une façon de se faire une idée de ce que nous sommes et surtout d’appréhender le monde, d’essayer de le comprendre afin de savoir comment s’y orienter.

La dynamique de la dualité au niveau énergétique, vibratoire, sensoriel, mental, permet de savoir ce qui nous correspond et elle est gérée par le mode inconscient selon les stratégies de survie qui elles-mêmes s’appuient sur l’hypothèse que l’autre, l’inconnu, la mort, sont des dangers potentiels ou réels.

Dans le processus qui consiste à lâcher les croyances et conditionnements, parce qu’on a compris que c’est une impasse mentale, un bouleversement émotionnel et que ça nourrit la souffrance, il y a une phase de rejet de ces systèmes de fonctionnements inconscients.
On voit qu’on tourne en rond dans notre tête, qu’on a toujours des réactions violentes, qu’on s’interdit de contrôler ces émotions et les pensées qui leurs sont associées et on aura tendance à douter de la pertinence de cette vision, de cette attitude de détachement, d’acceptation.

Le mental a du mal à concevoir l’idée que l’acceptation soit la voie de libération et d’élévation vibratoire en conséquence. Il a tellement été habitué à lutter, à être en position de défense, de fuite, avec toutes les complications que ça entraine, qu’il a du mal à oser faire confiance à ce qui pourtant est validé par lui, insufflé par quelque chose de plus ‘grand’ que lui.

Ce que j’appelle la conscience neutre, silencieuse, l’observateur, cet aspect interne qui entend les pensées, voit passer les vagues émotionnelles et ce qui s’en suit, sans réagir. 
En ce sens les médiations qui consistent à juste observer sans s’attacher aux jugements, aux pensées quasiment compulsives, aux commentaires, nous familiarise avec ce constat que nous sommes au moins "deux à l’intérieur" : un aspect qui émet des pensées en flux continu et un œil, une oreille, qui perçoivent ces flux internes.

Vouloir lâcher ce mode binaire et les croyances, conditionnements, qui ont géré nos mondes intérieurs, nos comportements, formé notre personnalité superficielle formatée, c’est comme vivre un deuil, subir une perte du point de vue du mental dont le monde de fonctionnement binaire est structurel. 
Ce sont toutes nos illusions qui s’effondrent en même temps qu’on réalise qu’elles sont fausses ou fondées sur des théories faussées.
Il faut constater les limites d’un point de vue, d’une attitude, pour vouloir en changer mais il est nécessaire de savoir comment nous sommes faits, comment l’énergie circule en soi et ses effets sur la matière, pour oser changer son mode de fonctionnement intérieur.

Pour ce faire, la perspective neutre et globale est nécessaire parce qu’on ne peut comprendre quelque chose si on en a une perception limitée ou trop émotionnelle, affective. L’objectivité nécessite le recul détaché, que ce soit au niveau mental ou émotionnel.   

Déjà à ce stade, on perçoit les choses comme des mécanismes, des fonctions, des structures et des mouvements. Il y a de moins en moins de résistance parce qu’on ressent directement l’effet psychologique de l’attachement, de la crispation physique, et comment tout se fluidifie lorsqu’on lâche prise. 




Mais comme on est encore entre deux modes de perception, pas encore totalement ancré ou identifié à cet observateur neutre puisque de toute façon il ne s’agit pas non plus de délaisser le superficiel au profit de l’éternel, ça reste un peu délicat.

A ce stade on peut comprendre ce qu’est réellement l’amour et ce que ça implique comme positionnement intérieur mais on a encore du mal à lâcher les anciens modes de fonctionnement parce que ça manque de constance, de fluidité, puisqu’on continue de bloquer l’énergie par moments ce qui fait que le résultat dans la matière n’est pas franchement perceptible.

Mais c’est là où on va comprendre et constater que finalement ce mode de perception binaire n’a pas que des mauvais côtés et qu’il est même utile voire nécessaire.
On va comprendre peu à peu, par l’expérience, que c’est notre façon de réagir intérieurement, la façon de canaliser l’énergie, notre degré d’ouverture, de fluidité, de flexibilité, de lâcher prise et d’acceptation qui permet de passer d’un mode automatique inconscient à une présence plus consciente, qui change notre qualité de vie, amène la stabilité et l’équilibre psycho-émotionnel.

Et on voit que le temps, la dualité et le système binaire tout comme les expériences dans la matière sont des outils, des enseignants. On comprend que les pensées qui émergent spontanément tout comme les émotions, sont des indicateurs, des révélateurs, qu’ils nous montrent comment nous traitons l’énergie à l’intérieur, comment elle circule.

Puis on voit aussi la correspondance entre l’intérieur et l’extérieur, le fait que l’assemblage de nos corps subtils et physique est un monde à part entière à l’image de la planète et même un univers à l'image du cosmos. 
On comprend que les pensées et les émotions sont des énergies qui peuvent être considérées comme l’eau dans le sens où selon le mode de traitement de celles-ci, elle va se transformer différemment, être plus ou moins fluide, dense, vaporeuse, figée, cristallisée.

Les phases de deuil dans l’abandon des croyances qui permet de savoir qui nous sommes au niveau du vrai moi et de tous les modes de perception, de traitement de l’info, de l’âme et de la conscience Une, sont les suivantes et chacun d’elle a son importance :
Le déni, le rejet, la colère, la révolte, la dépression, le sentiment d’impuissance, l’abandon, la résignation où le sentiment d’impuissance persiste parce qu’on ne voit pas encore les effets dans la matière. A chaque phase de ce deuil on va peu à peu abandonner le mode résistance et comprendre le sens des émotions, l’effet sur notre état d’être, de chacune de ces réactions.

Ce qui nous renseigne à la fois sur nos réels besoins, nos priorités et le fait que le mental et l’émotionnel sont des centres de traitement de l’info, de l’énergie. 
On perçoit par contraste, l’effet direct du positionnement intérieur, du lâcher prise qui au départ ressemble à une reddition. 
Peu à peu on apprend à reconnaitre la nature des pensées automatiques et le fait qu’elles soient l’expression des conditionnements et croyances. On va alors pouvoir s’en détacher plus facilement et aborder les émotions de la même façon en les considérant comme des énergies qui par nature ont besoin de circuler.

Petit à petit, les étiquettes qu’on avait collées aux objets, aux corps subtils, aux autres et surtout à nous-même, vont se décoller d’elles-mêmes. On ne perçoit alors plus les choses de façon binaire en termes de "bien et mal", de" gentils et de méchants", de "bon ou mauvais".
Mais on sait tout de même ce qu’on veut, ce qui est juste pour soi-même.
On lâche l’identification aux rôles de victime de bourreau et de sauveur sortant ainsi de la perception dramatique des situations, événements du monde.
On relativise davantage tout en comprenant que notre pouvoir est intérieur et que tout commence et se réalise en soi. 




Plus on se connait intimement et moins on a besoin de s’appuyer sur les projections mentales, conceptuelles, l’état du monde, le comportement des autres. 
Plus on lâche le mode binaire et les rôles et moins on a besoin de juger, d’accuser les autres de notre mal-être simplement parce qu’on ne s’attache plus aux jugements internes.

Quand on considère l’aspect énergétique de l’humain, on continue de percevoir les choses au travers de la dualité et à penser que nous sommes manipulés par des forces négatives et soutenus par des forces positives.
Puis peu à peu tout cela apparait comme la projection psycho-émotionnelle des systèmes internes et comme l’expression de la difficulté à lâcher prise. On voit alors que le mental est l'expression du principe masculin et l'émotionnel celui du féminin.
Déjà on voit le caractère enfantin et illusoire de ses représentations anthropomorphiques des énergies.

C’est la phase où on démystifie les croyances spirituelles et où on est en mode rebelle, en colère vis-à-vis de soi et du monde, où on se bat contre nos propres systèmes internes. Mais c’est surtout vers l’extérieur que ça se manifeste parce qu’on continue de croire que les autres, le mode de fonctionnement du monde sont la cause de nos malheurs, problèmes et souffrances.

Comme nos croyances et conditionnements sont élaborés par association d’idées, on va apprendre à voir ces mécanismes et s’en détacher peu à peu. 
On a associé la responsabilité à la culpabilité selon le mode de perception binaire et comme c’est assez confortable de se suivre les modes de pensées automatiques, comme c’est plus facile de se croire victime que responsable, comme le rôle de victime nous préserve d’aborder nos souffrances, nos blessures et surtout la peur, les peurs, ça n’est pas si facile d’en sortir, de vouloir changer de perspective. Déjà là, on peut voir que les pensées et les émotions sont associées de façon simpliste pour former les croyances.

Mais quand on comprend que les émotions sont des indicateurs, messagères et que leur libre circulation dans le détachement est la meilleure façon de les aborder, on va peu à peu apprendre à observer toutes les réactions.
On va constater qu’on ne peut pas prendre du recul en même temps qu’elles émergent et que c’est donc au niveau mental et physique qu’on peut "agir" plutôt que de réagir.
En cessant de valider ou d’interpréter, de bloquer ces émotions par des pensées et en décontractant le corps physique, on va constater que l’émotion coule toute seule, qu’elle s’estompe tout comme la vague s’échoue sur la grève.

En revivant cela on va constater que notre pouvoir se situe là, dans la capacité à laisser couler et se détacher mentalement de l’émotion. Peu à peu les associations limitantes entre pensée et émotion qui forment les croyances, les préjugés, se dissolvent naturellement. 
Et c’est un immense pouvoir parce qu’il permet la stabilité psycho-émotionnelle, la fluidité de l’énergie en soi qui se traduit par la facilité de vivre, la souplesse d’esprit, la liberté d’être. L’expression de l’amour pur, la libre circulation de l’énergie de vie en soi, la nourriture pour les corps subtils et physique.

Tout ce processus révèle que l’âme et la conscience sont notre « être réel, essentiel », que l’âme est le mouvement de la conscience et que lorsqu’on est dans cette souplesse, cette fluidité, ce lâcher prise, on incarne, on suit et manifeste l’être véritable, naturellement.

Les choses s’améliorent dans la matière quand on fait un pas vers soi, que ce soit en décidant de lâcher le mode duel ou en décidant de se faire passer en premier, de suivre l’intuition, l’envie du moment, ce pas est toujours intérieur.
C’est cela s’affirmer, devenir responsable et conscient, souverain.
Le changement de perception et d’attitude internes se reflète aussi vers l’extérieur parce qu’on sait que la responsabilité, les choix intérieurs déterminent la qualité de notre vie, notre état d’être.
Parce que le côté positif de la responsabilisation de ses mondes intérieurs c’est de ne plus avoir besoin du regard des autres, des lois du monde, des autorités, pour savoir ce qui est juste pour soi-même, dans l’instant. 




Ce cheminement révèle autant le pouvoir de la vie que l’illusion de la mort et comment le détachement, l’accueil des émotions, libère des attentes, des frustrations, des besoins fondés sur la peur de la mort, de l’inconnu.
Ces croyances apparaissent comme des fantômes de l’ancien monde, de l’ancien mode de perception et fonctionnement. 

On sait que la conscience Une est éternelle, que la pensée associée à l’émotion créent et que la matière suit ce mouvement, prend cette forme plus ou moins souple, fluide, flexible. 

L’état de notre corps physique témoigne donc de notre état d’être du moment, de la façon dont nous canalisons et transformons l’énergie selon les circuits internes qu’elle emprunte, selon les programmes activés, selon les chemins neuronaux empruntés, selon ce qui est activé dans l’adn, selon le "circuit nerveux" empruntés dans le corps physique, selon la façon dont la circulation s’effectue, par quel rythme interne…

Constater cela, voir que le corps s'auto-gère et qu'il répond à nos choix internes, c'est constater que l'effort est inutile voire contre-productif. 

On prend conscience de la valeur de l'amour, de la paix, de l'accueil, de la vie. On sait que la lumière, c'est la conscience, le fait de voir objectivement et que l'amour c'est choisir de ne pas lutter, c'est décider où, à qui, à quoi, on donne de l'attention, de l'énergie...

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées ©Lydia Féliz