mardi 31 décembre 2019

« Prendre l’habitude de se réunir »





Depuis dimanche, enfin disons depuis quelques temps, quelques situations perçues au départ comme difficiles, m’ont amené à confirmer ce que je pense au sujet de l’amour, de la force de cette vibration, du fait qu’elle se cultive en soi dans la relation transparente, le dialogue sincère avec les corps mental, émotionnel et physique qui forment l’équipe dans la matière dont le guide est la conscience neutre. 
Ce dialogue est devenu, par obligation, puisque les troubles extérieurs m’ont obligé à en faire une habitude, une priorité, un moment privilégié amenant à commencer la journée dans cette vibration qui détermine l’état d’être et donc la qualité de vie, du quotidien. Il faut souvent être ramené par les circonstances à se positionner intérieurement pour en faire une habitude

On se complique beaucoup la vie tant qu’on est dans la lutte permanente et ça n’est que le reflet de ce que nous vibrons. Cette lutte qui vient du fait qu’on se bat sans arrêt contre soi-même, contre le mental, contre le corps physique, contre les pulsions, les émotions ou les pensées dites négatives, et par extension, contre les injustices sociales, contre les prédateurs, les menteurs, les manipulateurs…cette lutte donc nous prend toute l’énergie dont nous disposons. Elle nous donne la sensation désagréable d’être divisé, incomplet, impuissant et cela nous pousse à chercher des réponses à l’extérieur, à espérer trouver l’amour, à chercher un sauveur, un soutien, un guérisseur, un chaman…qui seront capables de nous aider.
D’un côté on veut vivre l’amour et de l’autre on lutte contre soi. Le paradoxe est évident mais on ne fait pas le rapprochement entre ce que nous vibrons et ce que nous vivons, entre ce que nous voulons et ce qui se passe à l’intérieur. On pense manquer d’amour, de soutien, on rêve d’un monde meilleur sans se rendre compte que nous sommes un monde, que nous sommes l’amour, que nous pouvons choisir d’incarner les valeurs qui nous sont si chères, à chaque instant.


C’est clair que ça n’est pas facile de s’y retrouver tant les voix internes peuvent être discordantes. Mais nous ne sommes pas démuni, seul, face à ces nombreuses voix.  
Il suffit juste de revenir à l’observation neutre, de se positionner en spectateur pour constater que chacune de ces voix est un précieux messager. 
Que chacune d’elles portent des revendications légitimes et que le premier message est le suivant : « Écoute, entends ». 
On prie des dieux, des anges, des êtres de lumière, on manifeste, on se bat, on gesticule dans tous les sens alors que ce qu’on cherche à l’extérieur est précisément ce que nous sommes. 
Cet observateur silencieux, qui ne juge pas est ce dieu qu’on appelle au secours quand le trouble intérieur nous bouleverse.

On est si impacté par ces mouvements internes, par ces émotions considérées comme négatives qu’on ne sait plus faire la part des choses. Et comment le pourrait-on puisqu’on a appris dès l’enfance à ne pas exprimer notre ressenti, à ne pas dire ce qu’on pensait. 
On a juste appris à ne pas déranger, à s’effacer, à écouter les adultes et à leur faire confiance. 
On a tellement appris à ne pas exister, à ne pas se fier à notre intériorité et à sélectionner ce qui serait admis par l’extérieur, ce qu’on pouvait s’autoriser à exprimer, que les voix du censeur et du critique sont devenus nos maitres. 

Ces voix qui tiennent le même discours que celui de nos parents, de leurs parents, de la société, sont de plus en plus puissantes autant dans le monde qu’en nous. 
Lorsqu’on observe tout cela en soi et à l’extérieur, lorsqu’on laisse toutes ces voix s’exprimer sans retenue et sans y accorder du crédit, on va comprendre qu’elles sont autant positives que négatives. Tout comme nos émotions, elles nous indiquent que nos besoins ne sont pas satisfaits, qu’il y a un déséquilibre interne qui demande juste à être vu et pacifié.

Nos besoins fondamentaux étant d’être aimé, respecté, entendu, il suffit juste d’y répondre. Plus on crie à l’injustice et plus cela nous montre que c’est à l’intérieur que se vit ce sentiment. Simplement parce que nous ne voulons pas écouter et accueillir ce qui se manifeste en soi. 
Cela parait trop simpliste pour être vrai et pourtant, il suffit de le vivre, d’en faire l’expérience pour constater l’évidence.




Le seul fait de pouvoir s’écouter penser démontre qu’il y a deux aspects en soi, deux points de vue différents, un aspect calme, ouvert et un autre agité, anxieux. 
Deux points de vue qui semblent opposés mais qui sont la base de notre être, l’expression de la vie et notre force, notre plus haut potentiel. 
Ce positionnement d’observateur nous aide à savoir combien nous sommes puissants, combien l’écoute de nos corps nous ramène au centre et à la complétude. 

Cela peut sembler compliqué d’écouter ses corps mais il n’y a rien de plus simple. Dans cette observation silencieuse, la conscience d’être à la fois l’observateur et l’observé, de pouvoir incarner ces deux points de vue devient évidente. 
L’écoute du corps physique, c’est juste ce détachement qui permet de constater qu’il est "écouté" lorsqu’il se détend, lorsque la respiration se pose dans le ventre. 
Il ne s’agit pas de scanner les douleurs et de se focaliser dessus en espérant qu’elles disparaissent ou en essayant de comprendre leur sens, il s’agit plutôt de comprendre comment le corps s’exprime. 
La compréhension, la cause de la douleur ou de la maladie, devient illusoire lorsqu’on comprend que le bien-être et l’équilibre du corps physique se réalise naturellement par la détente. 

Là encore pas besoin de faire des séances de cohérence cardiaque, de visualiser un corps en santé, il suffit juste d’observer sans tenir compte des pensées, des peurs. Sans pour autant les empêcher de s’exprimer. Par cette observation neutre, on comprend que le corps est capable de s’autoréguler, juste lorsqu’on cesse de lutter, de chercher, de s’interroger, de poser une intention autre que celle de connaitre par soi-même.

En prenant l’habitude d’observer cela en silence, la confiance s’installe entre le mental et le corps physique. C’est une étape importante qui nous aide à lâcher prise, à lâcher les croyances et les conditionnements au sujet de ce qu’est le corps physique, la santé ou la maladie. 
On perçoit ainsi autant son intelligence par cette capacité à harmoniser tout ce qu’il est que son mode de communication très simple : crispation = stress ; détente = harmonie. C’est une forme de dialogue basique qui passe par le ressenti. 
Le stress nous ramène au centre et à l’écoute du mental et de l’émotionnel. 
On va comprendre qu’ils nous parlent de nos besoins, qu’ils expriment une peur, une colère, une tristesse, refoulées. On va voir que ces deux corps fonctionnent en binôme et que lorsqu’on pense que la peur est refoulée ou qu’elle ne s’exprime pas de façon physique, énergétique, le seul fait que le mental émette des pensées dites négatives en est l’expression légèrement filtrée.  

Le dialogue tel qu’on l’entend, sous forme de mots, se vit avec le mental puisque c’est son mode d’expression propre. C’est clair que si on s’identifie aux pensées qu’il émet, on ne va pas pouvoir être à l’écoute et la confusion sera grande. Mais là encore, pas besoin de se prendre la tête, il suffit de se dire, je suis essentiellement celui/celle qui écoute, qui entend les pensées, pour revenir au centre, à la conscience.




En prenant l’habitude de ce positionnement, la confiance vis-à-vis des émotions dites négatives va s’installer. Elles ne seront plus perçues comme mauvaises ou dangereuses mais plutôt comme des messagères, comme l’essence précieuse qui relie la pensée à l’action, qui en est l’énergie de la concrétisation.
Cette observation régulière permet de valider l’intuition, les connaissances qui ont résonné à l’intérieur, qui ont été perçues comme des vérités:

La vibration qu’on émet se concrétise dans la matière en influençant notre vision et ce que nous vivons. Nous créons donc notre réalité selon ce que nous vibrons, selon notre façon d’être à l’intérieur, selon notre relation plus ou moins pacifique avec le mental, l’émotionnel et le corps physique. 

L’amour que nous cultivons à l’intérieur vibre vers l’extérieur et nous fait voir les choses de façon détachée, nos gestes sont équilibrés, nous agissons en toute simplicité, fluidité. 

Nous trouvons alors les ressources de l’intérieur, les idées innovantes, intuitives, utiles au présent, dans l’instant, justes ou vraies ou en accord avec nos désirs, nos valeurs, en cohérence avec ce que nous sommes, ce que nous vibrons. Sans même avoir besoin d’y réfléchir puisque l’élan spontané qui nous pousse à agir vient de l’unité entre les corps. 

Les réactions, les peurs qui ont émergé à l’idée d’agir, de faire quelque chose qui suscitait des craintes ont été accueillies, pacifiées par cet accueil et c’est depuis l’harmonie intérieure que l’élan spontané se manifeste. Il n’y a donc pas à se soucier du résultat ni à douter de sa pertinence.

Depuis l’espace de paix interne et par cet élan spontané, le geste est toujours pertinent, juste, et comme il est porté par la vie, il ne peut nuire à personne. 
Les doutes qui peuvent surgir sont l’expression de la peur d’être rejeté, incompris. Ces voix parentales, ancestrales vont s’estomper à mesure que la confiance en soi grandit par cette ouverture, ces rencontres intimes entre les corps et la conscience neutre.    

Hier, alors que j’étais submergée par les doutes, la peur du manque, ce dialogue est venu spontanément et j’ai envie de le partager juste pour illustrer le fait que "savoir" ne va pas empêcher ces moments de doute qui sont autant d’occasions d’intégrer la transparence nécessaire. C’est aussi une façon de ne pas rejeter le mental, de ne pas se dire qu’il est inférieur parce qu’on pense souvent qu’être éveillé c’est être désincarné ou au-dessus de la matière. 
Si on reconnait l’intelligence de la source pourquoi douter de la pertinence de tout ce que nous sommes ? Pourquoi douter de la nature, de la matière, de leur potentiel, de leur intelligence ?   
On confond détachement et mépris, on croit que s’identifier à l’observateur c’est considérer la personne, le corps physique, les émotions, le monde, comme des objets alors qu’il s’agit à mon sens, de sujets. 
Ce qui veut dire qu’ils ont leur propre intelligence, leur propre potentiel et qu’ils sont tout aussi respectables que "le divin" ou l’observateur. Car sans eux, l’observateur ne pourrait pas s’exprimer, se manifester, se contempler.

Là aussi, je pense que ce genre de point de vue qui hiérarchise relève d’un mental divisé et souffrant, en mal de reconnaissance. Les phrases comme celle du nouveau testament « vous êtes dans ce monde mais vous n’êtes pas du monde » (ou quelque chose comme ça) sont l’expression du rejet de soi tout en créant une distinction avec les autres, les ‘mécréants’, un concept qu’on trouve dans toutes les religions d’ailleurs. Idem pour le concept de karma qui se traduit par des classes inférieures et supérieures, dans la réalité concrète. Pourtant il est aussi dit dans les évangiles que « vous les reconnaitrez à leurs œuvres »… 




En observant sans juger, on sent, on perçoit tout l’amour qui motive ses corps et comment cet amour existe entre l’observateur et l’observé, comment cet aspect neutre est bienveillant, reconnaissant de pouvoir vivre cette expérience, cette union consciente. Voici donc le dialogue dont je parle plus haut:

« Pourquoi je n’entends pas ta voix ? 
"Ma voix", c’est "ta" voix quand tu te positionnes en observateur neutre. 
Comment je peux laisser la peur s’exprimer alors que tant de stratégies l’empêchent de se manifester ? 
Elle se manifeste toujours parce que de par sa nature énergétique, vibratoire, elle n’a pas de limites et elle envahit ton mental ce qui se traduit par des pensées dites négatives, une crispation généralisée, dans le corps physique ; une respiration saccadée dans le haut des poumons, une bouche sèche, des tensions et des douleurs. 
Elle est présente mais tu crois qu’elle doit se manifester avec violence dans le ventre, par la transpiration soudainement excessive ou par un arrêt momentané du rythme cardiaque. 
Ce sont des signes de sa présence mais cela se manifeste de cette façon en cas de danger extrême, immédiat, or ça n’est pratiquement jamais le cas. 

Plus tu apprends à observer et plus ce que tu crois être des blocages, des stratégies d’évitement, sont perçus comme l’expression de la peur qui n’est pas aussi concentrée ou localisée dans le ventre. C’est le signe qu’elle circule davantage, qu’elle continue de se manifester et qu’elle le fait en association avec le mental qui lui l’exprime par des pensées, des croyances, des jugements, des accusations, un sentiment d’impuissance. 

Lorsque tu prends du recul sur ces pensées, tu sens une détente intérieure, une détente psychique et physique, une respiration ventrale qui revient naturellement. 
C’est tout le principe de l’accueil, de l’écoute des corps, du soutien que tu peux leur apporter. 
Même quand tu t’identifies aux sensations physiques le fait de pouvoir prendre un  peu de recul ne serait-ce sur les pensées, favorise la libre circulation de l’énergie, de l’énergie des pensées et des émotions qui sont toujours associées. C’est quelque chose que tu peux constater. C’est la même énergie, électrique et magnétique qui s’équilibre naturellement quand tu es détendue créant une dynamique alors qu’elles luttent et "s’annulent" lorsque tu essaies de contrôler les pensées et les émotions. 

La peur et l’amour sont les deux faces d’une même pièce, c’est la même énergie qui est bloquée lorsqu’elle est perçue sous l’angle de la peur et qui circule librement lorsque tu es en accueil, en harmonie, en cohérence intérieure, cohérence entre ce que tu penses, entre tes valeurs, ta vision de la vie et les actes et ce sans même avoir à y penser. »




J’ai copié-collé ce qui est sorti tel quel mais je ne cherche pas à savoir précisément qui est cette voix. Elle est à l’intérieur, s’exprime à travers le mental et sa provenance n’a aucune importance. J’ai la sensation qu’elles ne font qu’une. 
Ce qui est dit au sujet des énergies est transmis par le mental qui peut colorer ce qu’il reçoit bien que la façon spontanée d’écrire me laisse penser que c’est du "sans filtre".
De toute façon ça reste subjectif quand même, comme tout ce que j’écris ici. 
Ce qui en fait ma vérité, c’est le vécu, la sensation de paix et la spontanéité de l’écriture qui sont associées, dans ces moments là. 


Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr                                                                          Photos privées