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03 Depuis le début de l’année je suis poussée à changer en profondeur, à revoir ma façon
d’être, à m’impliquer davantage dans le processus de lâcher prise. Cela peut
sembler contradictoire puisqu’en fait il s’agit de laisser les émotions
s’exprimer et donc de ne plus rien retenir, de se laisser être comme je
l’écrivais la semaine dernière.
Le
besoin de contrôle est toujours présent mais le fait de le voir et de ne pas
essayer de changer cette façon d’être suffit à s’en détacher. Puis ce qui est
déjà très reposant c’est que ce contrôle s’exerce seulement au niveau inconscient.
C’est
toujours le même principe qui permet de changer, accueillir au lieu de résister
ou de contrôler. Et même de vouloir contrôler le réflexe de contrôle.
J’ai
eu un rendez-vous avec la nouvelle personne qui suit mon dossier RSA et je
dois dire que je suis assez fière de moi parce que j’ai été sincère. En général
je suis ou j’étais plutôt cash, je ne cachais pas mon passé difficile mais je
mettais surtout l’accent sur les progrès que je faisais pour me débarrasser de
ce fardeau. Je parlais surtout de ce que j’en avais retiré, de ce que j’avais
compris au niveau du fonctionnement humain en général et en particulier au niveau
psychologique. Puisque cet aspect de l’être est assez connu. Il est clair que
comprendre comment nous fonctionnons est essentiel mais rien ne remplace la
pratique.
Apprendre
à être honnête avec soi, à reconnaitre le poids de la souffrance intérieure au
lieu de la nier, de l’éviter ou de la minimiser est primordial.
Il s’agit de
pouvoir reconnaitre et accueillir cette souffrance qui continue de déclencher
les mécanismes inconscients. Mais on fait généralement l’inverse, on bloque les
émotions difficiles par peur d’être submergé et de cette façon on entretient
les programmes de survie.
Savoir
que l’humain réagit de façon stéréotypée aide à se détacher des
conditionnements, à reconnaitre que ce sont des réactions légitimes pour le
mental inconscient qui a pour objectif de protéger l’enfant en soi. Ou de lui
éviter de revivre des situations qui éveilleraient les blessures passées.
Mais
c’est tout l’inverse qui se passe lorsqu’on nie les blessures, lorsqu’on essaie
de fuir la douleur. Plus on y résiste et plus cette souffrance attire des
énergies, des situations de même fréquences jusqu’à ce que ça devienne
insupportable.
Alors
en théorie, c’est toujours la même chose qui est à faire, être en paix avec le
mental, les émotions, l’inconscient et avec l’âme ou la vie. Seulement lorsque
le mental ou la conscience humaine comprend l’intérêt de vibrer la paix, la
réaction première, c’est de refouler encore plus les émotions en essayant de
changer les pensées, de positiver.
Cela donne une sensation de paix mais elle
est éphémère et fragile, elle manque de profondeur, de vérité.
De la même façon que des antidépresseurs ou des drogues agissent au niveau physiologique, superficiel,
procurant une sensation de joie éphémère, lorsqu’ils ne font plus effet, on
bascule dans le négatif avec encore plus d’intensité. Cela soulage momentanément
le mental, l’émotionnel, mais il faut augmenter les doses et recommencer le
même cirque tous les jours.
Il s’en suit une sensation d’impuissance, d’échec,
de culpabilité, qui n’arrange pas du tout l’estime de soi déjà très faible. Enfin
disons plutôt que cette estime est à l’image des mouvements internes, aussi
polarisée et changeante que le sont les émotions.
Apprendre à laisser
s’exprimer les émotions au fur et à mesure, sans les retenir, sans en bloquer
l’énergie parce que c’est ce qu’on fait en général. Soit on refoule ce qu’on
juge indésirable ou inadapté, soit on ajoute des commentaires ce qui revient à
amplifier à la fois le mal-être et la division ou le conflit entre l’émotionnel
et le mental inconscient. La nature, le cycle des saisons, les orages, les pluies, l'ensoleillement, tout nous montre comment être dans l'harmonie, comment croitre et s'épanouir.
Qu’on refoule ou qu’on s’attache à l’émotion en y
ajoutant de la culpabilité, des regrets, en refaisant la scène ou des
jugements, on ne fait qu’empêcher la libre circulation de l’énergie qui finit
par se cristalliser à un endroit du corps qui correspond à un type particulier
d’émotion qu’on bloque, qu’on juge. Il semble que le type d’émotion et le fait
d’avoir une attitude particulière à son égard créé des points de tension, de
pression et un bouleversement physiologique qui retient l’énergie de vie, qui
bloque sa circulation, sa fluidité nécessaire au bon fonctionnement de
l’ensemble des corps.
Il
y a une grande différence entre faire et créer. La plupart du temps, on agit
selon des croyances, des conditionnements de façon automatique par habitude
autant de pensées que de geste. En ce sens apprendre à agir en conscience, en
se demandant pourquoi on fait les choses c’est déjà être plus présent. On va se
rendre compte qu’on agit généralement par peur et la plus grande des peurs
quand on a une estime de soi déséquilibrée, c’est celle de déplaire, d’être
rejeté, jugé, incompris.
On
porte toutes les blessures de l’âme à un degré d’intensité plus ou moins fort
et la plupart du temps on n’en a même pas conscience.
La
bonne nouvelle c’est qu’en apprenant à s’observer, à s’écouter sans se juger,
sans rejeter ce qui s’exprime en soi, on va comprendre quelle blessure a été
activée. Toujours sans bloquer les pensées émotions et sans s’y attacher, on va
peu à peu désactiver les mécanismes automatiques ou les stratégies d’évitement
de la souffrance.
On a tellement peur de déplaire aux autres autant qu’à
soi-même qu’on étouffe la voix de la souffrance en nous. On a tellement associé
le bonheur à l’enthousiasme, à la motivation, voire la performance, au fait
d’être dans la joie, qu’on nie la réalité de ce qui se vit à l’intérieur, dans
les profondeurs.
Pourtant
en osant laisser ces souffrances s’exprimer, elles n’ont peu à peu plus de
raison de crier ni de provoquer les mécanismes de refoulement du mental
inconscient. Et dans l'observation neutre ou le détachement on apprend à vivre en paix avec soi.
La
génération des enfants des années 50/60 a été formatée et contrainte à se
taire, à "être sage". Que ce soit en famille ou à l’école, un enfant n’avait pas
le droit à la parole et bien qu’on soit maintenant adulte, on continue de
réagir de cette façon. On se cache à soi-même essayant de correspondre à un idéal
qui pour les uns sera plus axé sur l’apparence, le physique et pour les autres
sur des qualités disons plus spirituelles mais dans un cas comme dans l’autre,
on nie toutes sortes d’aspects de notre personnalité.
De ce fait on se sent
incomplet, en manque de quelque chose.
Simplement parce qu’on est morcelé à
l’intérieur, on accepte certains aspects de soi, certaines pensées, certaines
émotions, certains état d’être et ce mode sélectif nous prive à la fois de
notre intégrité mais aussi de notre spontanéité, de notre vraie nature qui se
trouve enfouie sous des masques.
Ce
manque de spontanéité nous prend beaucoup d’énergie mentale et émotionnelle.
Toute l’attention est portée sur ce qu’on appelle nos atouts, sur ces aspects
qui plaisent à la fois aux autres mais surtout à nous-mêmes. On les amplifie,
on les met en avant au mépris de tout un potentiel, de toute une gamme de
possibilité qu’offriraient nos aspects cachés ou malaimés.
Je
regarde pour la deuxième fois la série "Ugly Betty" qui fait écho en moi, parce que j’ai senti que la
dernière fois que je l’ai regardée, je bloquais certaines émotions.
Une
première étape c’est de constater ce refoulement et la deuxième c’est d’essayer
de laisser couler les larmes, de ne pas bloquer la colère ou le désir de
vengeance, tous ces sentiments très mal vus lorsqu’en plus on se veut spirituel.
Quand
on sait que la paix est notre vraie nature, on a tendance à croire que cela
demande de chasser les pensées violentes, tristes et même injustes mais en
fait, c’est en leur donnant le droit d’être, de s’exprimer qu’elles peuvent
s’harmoniser, amener l'équilibre et nourrir la paix que nous sommes.
Tout
comme le fait de ne pas rejeter l’enfant en soi, les aspects en souffrance ou
les pensées de peur, de honte, les pensées qui sont liées aux blessures, nous
ramène dans l’amour inconditionnel.
Cet
amour est l’expression de notre essence de notre nature véritable. C’est un
amour qui est l’expression de l’unité, de l’acceptation et du détachement. Un
détachement qui n’est pas une forme de déni ou de fuite mais au contraire, il
est le fruit d’une conscience ouverte et compatissante qui nous fait comprendre
la valeur de toute expérience vécue quelle qu’elle soit.
Ce
sont souvent les expériences les plus douloureuses qui nous obligent à faire
face à nos plus grandes peurs et c’est cela qui nous donne de la profondeur, du
relief, qui nous fait aller au cœur des choses et y trouver le nectar divin.
Outre
l’effet contraste qui donne de la saveur aux sentiments, comme lorsqu’on
connait la tristesse, on en apprécie que mieux la joie qui vient comme une
sorte de soulagement mais il y a plus parce lorsqu’on va au fond de la
tristesse, la tendresse, la compassion finissent toujours par se manifester.
C’est
alors une joie subtile qu’on ressent. Elle n’a rien d’extravagant mais elle est
réelle, profonde, paisible. C’est un sentiment de sécurité vécu à l’intérieur,
sans témoin, sans raison mentale ni même émotionnelle. Un sentiment qui fait
qu’on ne se sent pas seul mais au contraire complet à l’intérieur, comblé même.
Plus
ça va plus l’idée de se traiter comme un sujet me vient en tête. Il est clair
que chacun des corps à sa propre conscience, son propre mode de fonctionnement
et son propre langage. Chaque aspect intérieur est vivant et dans le désir de
paix et d’unité, dans la connaissance intime de chacun d’eux, le respect de
chacun d’eux, le fait de les accepter tels qu’ils sont, il devient évident que
nous sommes un être complet et même multiple. Davantage que des personnalités
multiples il s’agit de sphères de consciences qui s’interpénètrent.
Habituellement
on est dans la division, ou du moins on se perçoit comme morcelé, on lutte tour
à tour contre le mental, les émotions, l’inconscient et ses mécanismes
automatisés qui nous donnent une sensation d’impuissance.
Mais lorsqu’on
comprend que chacun des corps a une conscience propre et qu’on peut vivre dans
la paix et l’harmonie dans le respect du mode de fonctionnement de chacun qui
devient alors davantage un outil créatif qu’un système anarchique, le sentiment
de division fait place à celui d’unité. On peut alors apprendre à créer plutôt
que de réagir et de faire ou d’agir dans le but souvent inconscient de plaire
ou encore de ne pas déplaire. Ce qui revient au même finalement.
En
ce sens apprendre à s’accepter comme on est, dans le moment présent, est
essentiel parce que cela crée une communication et une reliance pacifique entre tous les corps, une
confiance s’installe entre chaque aspect de soi.
On
peut alors œuvrer en ayant le même objectif ou en suivant la même direction. Ou
dit autrement en étant aligné intérieurement.
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03 Là encore, il ne s’agit pas d’agir selon les supposées directives de l’âme
mais de comprendre que chaque choix conscient, ou non, que nous faisons, est
toujours inspiré par l’âme. Que ce soit selon nos croyances, un comportement
impulsif, instinctif ou même un acte insensé, c’est toujours ce que nous
pouvons faire de mieux, dans l’instant.
C’est le résultat à la fois de notre
inconscient mais aussi de notre conscience, de notre âme, c’est l’œuvre
combinée de chacun de nos aspects, de chacun de nos corps.
Ce
qui nous rend malheureux, ce sont les jugements que nous portons et les critiques
que nous ajoutons à un acte dit mauvais ou malheureux. Il devient alors néfaste
parce qu’il y un conflit à l’intérieur
et la sensation de séparation semble réelle.
Mais si nous apprenons à devenir
plus conscient et surtout à poser un regard neutre sur les faits, nous en
comprendrons le sens, la raison d’être, l’essence, l’enseignement.
De cette
façon en prenant du recul nous comprendrons mieux pourquoi nous faisons des
choix qui paraissent insensés aux regards extérieurs et à notre conscience dite
adulte.
Et en accueillant les parts
blessées, le mental, l’émotionnel, dans l’espace compatissant ou en posant un
regard neutre qui devient compatissant sur ces aspects intérieurs, l’unité est
ressentie, l’amour rayonne.
Je
me disais que c’était angoissant de constater combien j’avais somatisé
physiquement alors que le mental était serein à l’idée du rendez-vous mais en
fait en ne luttant pas contre ça et avec un peu de recul, je me dis que c’est
un net progrès.
Là encore c’est une question de point de vue mais si on
considère que tout commence dans la pensée, l’énergie, et se finalise ou
s’inscrit dans la matière, la guérison, c’est faire le chemin à l’envers et donc
"agir" sur les pensées en premier.
En
ce sens, il est normal que le corps réagisse puisque l’inconscient est
naturellement en mode survie mais si le mental ne nourrit plus cette façon de
faire, s’il sait que ça n’est pas l’unique solution, le fait qu’il reste serein,
dans le présent, représente un grand pas vers la libération.
Sans son adhésion
aux programmes inconscients sans pour autant les rejeter ou les incriminer, ce
positionnement neutre va nécessairement diminuer la force des réflexes
inconscients basés sur la survie.
De nouvelles idées émergent comme celle-ci :
"le fait de croire que j’ai besoin de tabac pour être bien est une croyance".
Et une croyance ça peut se changer en étant plus conscient, présent. Même si pour les non fumeurs cela peut sembler évident tout comme pour le
mental qui considère les choses en bien et mal, bon et mauvais, lorsque ce
programme est inscrit et activé de façon automatique, on est conditionné et
incapable de raisonner. D’autant plus que ce genre de programme est transmis de
génération en génération.
Je laisse juste cette idée germer et cela me donne envie
d’observer comment je prends une cigarette. Ce simple désir amène à être plus
attentif et à faire appel aux stratégies conscientes du mentales pour diminuer
l’usage du tabac. Pas dans la culpabilité ou la peur mais dans le désir de
reprendre ce pouvoir de décider ce que je veux vivre et comment je veux me
sentir à l’intérieur. L’idée de regarder enfin le programme de sevrage tabagique élaboré par une
infirmière, ancienne dépendante au tabac qui connait bien la question, revient
de temps en temps.
Je me contente de changer mon point de vue à cet égard et c’est
toujours en portant un regard neutre qu’on peut être ouvert à de nouvelles
idées. Là encore, pouvoir observer ce processus me permet de mieux comprendre
tout ces mécanismes internes et de m’en détacher peu à peu.
Une
autre idée essentielle me vient au sujet des enfances difficiles qui
nécessairement amènent de l’incompréhension, un sentiment d’injustice, de la
colère envers l’âme, la vie, c’est d’oser exprimer ces pensées, ces émotions
généralement refoulées quand on a conscience d’être une âme incarnée.
On
a le même comportement dans la relation aux autres que dans celle qu’on
entretient avec l’âme, il s’agit de plaire, de montrer qu’on a de la valeur, qu’on
veut être une bonne personne et "un instrument parfait", un bon élève vis-à-vis de
l’âme. Ou encore un bon enfant de Dieu.
La source est transparence et cette
transparence, cette sincérité est essentielle à la connaissance véritable de
soi. Plus on exprime la souffrance de l’enfant en soi, plus on est honnête et
plus on accède à la connaissance de la source en soi, de l’amour sans
condition, au pouvoir de l’acceptation. Simplement parce qu’en le faisant on se
place en observateur même si on vit les émotions à l’intérieur. Et cet
observateur n’est autre que le soi ou l’âme ou la conscience élargie de l’être.
Concernant l'inspiration ou l'intuition, je ne cherche plus à savoir si c'est la voix de l'âme ou celle de la personnalité qui s'exprime, je me considère comme un tout cohérent tout simplement.
Le besoin de se justifier ou d'argumenter diminue en conséquence et c'est très reposant parce que lorsqu'on s'accepte totalement, les autres on la même attitude, il n'y a plus rien à prouver. Il n'y a pas à se vendre, ni même à se louer, lol!
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