dimanche 18 mars 2018

« Oser la transparence »





17 03 Depuis le début de l’année je suis poussée à changer en profondeur, à revoir ma façon d’être, à m’impliquer davantage dans le processus de lâcher prise. Cela peut sembler contradictoire puisqu’en fait il s’agit de laisser les émotions s’exprimer et donc de ne plus rien retenir, de se laisser être comme je l’écrivais la semaine dernière.

Le besoin de contrôle est toujours présent mais le fait de le voir et de ne pas essayer de changer cette façon d’être suffit à s’en détacher. Puis ce qui est déjà très reposant c’est que ce contrôle s’exerce seulement au niveau inconscient. 
C’est toujours le même principe qui permet de changer, accueillir au lieu de résister ou de contrôler. Et même de vouloir contrôler le réflexe de contrôle.

J’ai eu un rendez-vous avec la nouvelle personne qui suit mon dossier RSA et je dois dire que je suis assez fière de moi parce que j’ai été sincère. En général je suis ou j’étais plutôt cash, je ne cachais pas mon passé difficile mais je mettais surtout l’accent sur les progrès que je faisais pour me débarrasser de ce fardeau. Je parlais surtout de ce que j’en avais retiré, de ce que j’avais compris au niveau du fonctionnement humain en général et en particulier au niveau psychologique. Puisque cet aspect de l’être est assez connu. Il est clair que comprendre comment nous fonctionnons est essentiel mais rien ne remplace la pratique.
Apprendre à être honnête avec soi, à reconnaitre le poids de la souffrance intérieure au lieu de la nier, de l’éviter ou de la minimiser est primordial.

Il s’agit de pouvoir reconnaitre et accueillir cette souffrance qui continue de déclencher les mécanismes inconscients. Mais on fait généralement l’inverse, on bloque les émotions difficiles par peur d’être submergé et de cette façon on entretient les programmes de survie.
Savoir que l’humain réagit de façon stéréotypée aide à se détacher des conditionnements, à reconnaitre que ce sont des réactions légitimes pour le mental inconscient qui a pour objectif de protéger l’enfant en soi. Ou de lui éviter de revivre des situations qui éveilleraient les blessures passées.
Mais c’est tout l’inverse qui se passe lorsqu’on nie les blessures, lorsqu’on essaie de fuir la douleur. Plus on y résiste et plus cette souffrance attire des énergies, des situations de même fréquences jusqu’à ce que ça devienne insupportable.

Alors en théorie, c’est toujours la même chose qui est à faire, être en paix avec le mental, les émotions, l’inconscient et avec l’âme ou la vie. Seulement lorsque le mental ou la conscience humaine comprend l’intérêt de vibrer la paix, la réaction première, c’est de refouler encore plus les émotions en essayant de changer les pensées, de positiver. 
Cela donne une sensation de paix mais elle est éphémère et fragile, elle manque de profondeur, de vérité. 
De la même façon que des antidépresseurs ou des drogues agissent au niveau physiologique, superficiel, procurant une sensation de joie éphémère, lorsqu’ils ne font plus effet, on bascule dans le négatif avec encore plus d’intensité. Cela soulage momentanément le mental, l’émotionnel, mais il faut augmenter les doses et recommencer le même cirque tous les jours. 
Il s’en suit une sensation d’impuissance, d’échec, de culpabilité, qui n’arrange pas du tout l’estime de soi déjà très faible. Enfin disons plutôt que cette estime est à l’image des mouvements internes, aussi polarisée et changeante que le sont les émotions. 

Apprendre à laisser s’exprimer les émotions au fur et à mesure, sans les retenir, sans en bloquer l’énergie parce que c’est ce qu’on fait en général. Soit on refoule ce qu’on juge indésirable ou inadapté, soit on ajoute des commentaires ce qui revient à amplifier à la fois le mal-être et la division ou le conflit entre l’émotionnel et le mental inconscient. La nature, le cycle des saisons, les orages, les pluies, l'ensoleillement, tout nous montre comment être dans l'harmonie, comment croitre et s'épanouir.




Qu’on refoule ou qu’on s’attache à l’émotion en y ajoutant de la culpabilité, des regrets, en refaisant la scène ou des jugements, on ne fait qu’empêcher la libre circulation de l’énergie qui finit par se cristalliser à un endroit du corps qui correspond à un type particulier d’émotion qu’on bloque, qu’on juge. Il semble que le type d’émotion et le fait d’avoir une attitude particulière à son égard créé des points de tension, de pression et un bouleversement physiologique qui retient l’énergie de vie, qui bloque sa circulation, sa fluidité nécessaire au bon fonctionnement de l’ensemble des corps.

Il y a une grande différence entre faire et créer. La plupart du temps, on agit selon des croyances, des conditionnements de façon automatique par habitude autant de pensées que de geste. En ce sens apprendre à agir en conscience, en se demandant pourquoi on fait les choses c’est déjà être plus présent. On va se rendre compte qu’on agit généralement par peur et la plus grande des peurs quand on a une estime de soi déséquilibrée, c’est celle de déplaire, d’être rejeté, jugé, incompris.
On porte toutes les blessures de l’âme à un degré d’intensité plus ou moins fort et la plupart du temps on n’en a même pas conscience.

La bonne nouvelle c’est qu’en apprenant à s’observer, à s’écouter sans se juger, sans rejeter ce qui s’exprime en soi, on va comprendre quelle blessure a été activée. Toujours sans bloquer les pensées émotions et sans s’y attacher, on va peu à peu désactiver les mécanismes automatiques ou les stratégies d’évitement de la souffrance. 
On a tellement peur de déplaire aux autres autant qu’à soi-même qu’on étouffe la voix de la souffrance en nous. On a tellement associé le bonheur à l’enthousiasme, à la motivation, voire la performance, au fait d’être dans la joie, qu’on nie la réalité de ce qui se vit à l’intérieur, dans les profondeurs.

Pourtant en osant laisser ces souffrances s’exprimer, elles n’ont peu à peu plus de raison de crier ni de provoquer les mécanismes de refoulement du mental inconscient. Et dans l'observation neutre ou le détachement on apprend à vivre en paix avec soi.

La génération des enfants des années 50/60 a été formatée et contrainte à se taire, à "être sage". Que ce soit en famille ou à l’école, un enfant n’avait pas le droit à la parole et bien qu’on soit maintenant adulte, on continue de réagir de cette façon. On se cache à soi-même essayant de correspondre à un idéal qui pour les uns sera plus axé sur l’apparence, le physique et pour les autres sur des qualités disons plus spirituelles mais dans un cas comme dans l’autre, on nie toutes sortes d’aspects de notre personnalité. 
De ce fait on se sent incomplet, en manque de quelque chose. 
Simplement parce qu’on est morcelé à l’intérieur, on accepte certains aspects de soi, certaines pensées, certaines émotions, certains état d’être et ce mode sélectif nous prive à la fois de notre intégrité mais aussi de notre spontanéité, de notre vraie nature qui se trouve enfouie sous des masques.

Ce manque de spontanéité nous prend beaucoup d’énergie mentale et émotionnelle. 
Toute l’attention est portée sur ce qu’on appelle nos atouts, sur ces aspects qui plaisent à la fois aux autres mais surtout à nous-mêmes. On les amplifie, on les met en avant au mépris de tout un potentiel, de toute une gamme de possibilité qu’offriraient nos aspects cachés ou malaimés. 




Je regarde pour la deuxième fois la série "Ugly Betty" qui fait écho en moi, parce que j’ai senti que la dernière fois que je l’ai regardée, je bloquais certaines émotions. 
Une première étape c’est de constater ce refoulement et la deuxième c’est d’essayer de laisser couler les larmes, de ne pas bloquer la colère ou le désir de vengeance, tous ces sentiments très mal vus lorsqu’en plus on se veut spirituel. 

Quand on sait que la paix est notre vraie nature, on a tendance à croire que cela demande de chasser les pensées violentes, tristes et même injustes mais en fait, c’est en leur donnant le droit d’être, de s’exprimer qu’elles peuvent s’harmoniser, amener l'équilibre et nourrir la paix que nous sommes.
Tout comme le fait de ne pas rejeter l’enfant en soi, les aspects en souffrance ou les pensées de peur, de honte, les pensées qui sont liées aux blessures, nous ramène dans l’amour inconditionnel.
Cet amour est l’expression de notre essence de notre nature véritable. C’est un amour qui est l’expression de l’unité, de l’acceptation et du détachement. Un détachement qui n’est pas une forme de déni ou de fuite mais au contraire, il est le fruit d’une conscience ouverte et compatissante qui nous fait comprendre la valeur de toute expérience vécue quelle qu’elle soit. 

Ce sont souvent les expériences les plus douloureuses qui nous obligent à faire face à nos plus grandes peurs et c’est cela qui nous donne de la profondeur, du relief, qui nous fait aller au cœur des choses et y trouver le nectar divin.

Outre l’effet contraste qui donne de la saveur aux sentiments, comme lorsqu’on connait la tristesse, on en apprécie que mieux la joie qui vient comme une sorte de soulagement mais il y a plus parce lorsqu’on va au fond de la tristesse, la tendresse, la compassion finissent toujours par se manifester.
C’est alors une joie subtile qu’on ressent. Elle n’a rien d’extravagant mais elle est réelle, profonde, paisible. C’est un sentiment de sécurité vécu à l’intérieur, sans témoin, sans raison mentale ni même émotionnelle. Un sentiment qui fait qu’on ne se sent pas seul mais au contraire complet à l’intérieur, comblé même.

Plus ça va plus l’idée de se traiter comme un sujet me vient en tête. Il est clair que chacun des corps à sa propre conscience, son propre mode de fonctionnement et son propre langage. Chaque aspect intérieur est vivant et dans le désir de paix et d’unité, dans la connaissance intime de chacun d’eux, le respect de chacun d’eux, le fait de les accepter tels qu’ils sont, il devient évident que nous sommes un être complet et même multiple. Davantage que des personnalités multiples il s’agit de sphères de consciences qui s’interpénètrent.

Habituellement on est dans la division, ou du moins on se perçoit comme morcelé, on lutte tour à tour contre le mental, les émotions, l’inconscient et ses mécanismes automatisés qui nous donnent une sensation d’impuissance. 
Mais lorsqu’on comprend que chacun des corps a une conscience propre et qu’on peut vivre dans la paix et l’harmonie dans le respect du mode de fonctionnement de chacun qui devient alors davantage un outil créatif qu’un système anarchique, le sentiment de division fait place à celui d’unité. On peut alors apprendre à créer plutôt que de réagir et de faire ou d’agir dans le but souvent inconscient de plaire ou encore de ne pas déplaire. Ce qui revient au même finalement.

En ce sens apprendre à s’accepter comme on est, dans le moment présent, est essentiel parce que cela crée une communication et une reliance pacifique entre tous les corps, une confiance s’installe entre chaque aspect de soi.
On peut alors œuvrer en ayant le même objectif ou en suivant la même direction. Ou dit autrement en étant aligné intérieurement. 




18 03 Là encore, il ne s’agit pas d’agir selon les supposées directives de l’âme mais de comprendre que chaque choix conscient, ou non, que nous faisons, est toujours inspiré par l’âme. Que ce soit selon nos croyances, un comportement impulsif, instinctif ou même un acte insensé, c’est toujours ce que nous pouvons faire de mieux, dans l’instant. 

C’est le résultat à la fois de notre inconscient mais aussi de notre conscience, de notre âme, c’est l’œuvre combinée de chacun de nos aspects, de chacun de nos corps.

Ce qui nous rend malheureux, ce sont les jugements que nous portons et les critiques que nous ajoutons à un acte dit mauvais ou malheureux. Il devient alors néfaste parce qu’il y  un conflit à l’intérieur et la sensation de séparation semble réelle. 

Mais si nous apprenons à devenir plus conscient et surtout à poser un regard neutre sur les faits, nous en comprendrons le sens, la raison d’être, l’essence, l’enseignement. 
De cette façon en prenant du recul nous comprendrons mieux pourquoi nous faisons des choix qui paraissent insensés aux regards extérieurs et à notre conscience dite adulte. 
Et en accueillant les parts blessées, le mental, l’émotionnel, dans l’espace compatissant ou en posant un regard neutre qui devient compatissant sur ces aspects intérieurs, l’unité est ressentie, l’amour rayonne.

Je me disais que c’était angoissant de constater combien j’avais somatisé physiquement alors que le mental était serein à l’idée du rendez-vous mais en fait en ne luttant pas contre ça et avec un peu de recul, je me dis que c’est un net progrès. 
Là encore c’est une question de point de vue mais si on considère que tout commence dans la pensée, l’énergie, et se finalise ou s’inscrit dans la matière, la guérison, c’est faire le chemin à l’envers et donc "agir" sur les pensées en premier.

En ce sens, il est normal que le corps réagisse puisque l’inconscient est naturellement en mode survie mais si le mental ne nourrit plus cette façon de faire, s’il sait que ça n’est pas l’unique solution, le fait qu’il reste serein, dans le présent, représente un grand pas vers la libération. 
Sans son adhésion aux programmes inconscients sans pour autant les rejeter ou les incriminer, ce positionnement neutre va nécessairement diminuer la force des réflexes inconscients basés sur la survie. 
De nouvelles idées émergent comme celle-ci : "le fait de croire que j’ai besoin de tabac pour être bien est une croyance". Et une croyance ça peut se changer en étant plus conscient, présent. Même si pour les non fumeurs cela peut sembler évident tout comme pour le mental qui considère les choses en bien et mal, bon et mauvais, lorsque ce programme est inscrit et activé de façon automatique, on est conditionné et incapable de raisonner. D’autant plus que ce genre de programme est transmis de génération en génération. 
Je laisse juste cette idée germer et cela me donne envie d’observer comment je prends une cigarette. Ce simple désir amène à être plus attentif et à faire appel aux stratégies conscientes du mentales pour diminuer l’usage du tabac. Pas dans la culpabilité ou la peur mais dans le désir de reprendre ce pouvoir de décider ce que je veux vivre et comment je veux me sentir à l’intérieur. L’idée de regarder enfin le programme de sevrage tabagique élaboré par une infirmière, ancienne dépendante au tabac qui connait bien la question, revient de temps en temps. 




Je me contente de changer mon point de vue à cet égard et c’est toujours en portant un regard neutre qu’on peut être ouvert à de nouvelles idées. Là encore, pouvoir observer ce processus me permet de mieux comprendre tout ces mécanismes internes et de m’en détacher peu à peu.

Une autre idée essentielle me vient au sujet des enfances difficiles qui nécessairement amènent de l’incompréhension, un sentiment d’injustice, de la colère envers l’âme, la vie, c’est d’oser exprimer ces pensées, ces émotions généralement refoulées quand on a conscience d’être une âme incarnée.
On a le même comportement dans la relation aux autres que dans celle qu’on entretient avec l’âme, il s’agit de plaire, de montrer qu’on a de la valeur, qu’on veut être une bonne personne et "un instrument parfait", un bon élève vis-à-vis de l’âme. Ou encore un bon enfant de Dieu. 

La source est transparence et cette transparence, cette sincérité est essentielle à la connaissance véritable de soi. Plus on exprime la souffrance de l’enfant en soi, plus on est honnête et plus on accède à la connaissance de la source en soi, de l’amour sans condition, au pouvoir de l’acceptation. Simplement parce qu’en le faisant on se place en observateur même si on vit les émotions à l’intérieur. Et cet observateur n’est autre que le soi ou l’âme ou la conscience élargie de l’être. 
Concernant l'inspiration ou l'intuition, je ne cherche plus à savoir si c'est la voix de l'âme ou celle de la personnalité qui s'exprime, je me considère comme un tout cohérent tout simplement. 
Le besoin de se justifier ou d'argumenter diminue en conséquence et c'est très reposant parce que lorsqu'on s'accepte totalement, les autres on la même attitude, il n'y a plus rien à prouver. Il n'y a pas à se vendre, ni même à se louer, lol!

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées