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08 Le jugement est un mode d’appréciation, une façon de se situer qui nous
limite mais d’un autre côté, c’est un bel outil de connaissance de soi quand on
va au-delà de la première idée qui émane d’une des nombreuses croyances
collectives.
Il
est bon de se demander ce qui sous tend le jugement, pourquoi nous pensons
avoir raison parce que cela nous indique un rêve, un besoin inassouvi.
En
interrogeant notre pensée, on va entendre la voix de l’enfant en nous derrière
la peur. Par exemple, lorsque je juge l’autre d’être injuste, je peux déjà me
dire que ce jugement arbitraire est une pensée automatique, une forme de
conditionnement.
Puis en ressentant ce qui accompagne ce jugement, je vais
constater qu’il est une stratégie, une façon de contourner la peur. Savoir
quelle est exactement cette peur va me permettre de contacter l’enfant en moi, les aspirations véritables.
La plupart du temps, le mental se fait des films, il projette la peur sur
l’écran du mental envisageant les scenarii catastrophes par instinct de survie
parce qu’alors il saura déclencher la réponse appropriée, soit l’agression,
soit la fuite.
Tout cela est le fonctionnement généré par l’instinct de survie
et quand on revient au présent, à la sensation même de la peur, les films
disparaissent, on rit même d’avoir eu autant d’imagination.
Ce processus d’imagination va nous servir à créer notre vie selon nos
aspirations profondes. Le mental a des capacités très utiles et nombreuses que
le manque de connaissance concernant les émotions, ce qu’elles sont en vérité,
nous empêche d’utiliser à bon escient.
Connaitre,
reconnaitre une émotion, la nommer sans la juger, en libère l’énergie qui va
alors circuler librement et le besoin qui se révèle derrière l’émotion sera
récupéré par le mental qui en association avec l’intuition amènera une nouvelle
façon de nourrir le besoin tout en le faisant avec plaisir et non par
contrainte, par peur ou par obligation.
Nous avons pris l’habitude d’agir en
fonction du regard extérieur par le contrôle autant de nos pensées que de nos
émotions. On peut se rendre compte en prenant du recul que notre vie ne nous
appartient pas, que nous agissons pour satisfaire les besoins des autres.
Cela
amène beaucoup de frustrations et nourrit le manque d’estime de soi. L’enfant en
nous s’étiole et nous crie au travers d’émotions fortes, violentes, que nous
sommes dans un rôle, que nous nous trahissons.
Mais quand on écoute les besoins
cachés derrière les émotions on peut alors envisager de les nourrir de façon
intelligente.
Je réfléchissais à ce que je pourrais transmettre d’utile aux
enfants et à chaque fois, l’idée de leur parler de leurs émotions, de la façon
de les interroger, non seulement les renseigne sur leurs préférences et non sur
celles de leurs parents, mais leur permet dès le plus jeune âge de rechercher
des réponses appropriées, des façons de les nourrir qui satisfassent tout le
monde en tenant compte des besoins de chacun.
Une façon d’installer l’équilibre
en soi et avec l’extérieur, d’apprendre à agir selon ses propres envies dans le
respect mutuel. Apprendre aux enfants la valeur des émotions, c’est leur donner
les moyens de cultiver l’intelligence émotionnelle, de se connaitre en
profondeur et de vivre dans la paix intérieure. Il existe de plus en plus de
livres à ce sujet parce que c’est essentiel.
En tant qu’adultes, nous avons
besoin de savoir cela et de l’appliquer dans nos vies afin de manifester le moi
véritable, le moi uni à la source. La transparence et l’authenticité, les
attributs de l’enfant, sont les outils, les énergies à développer en soi.
Savoir écouter les voix intérieures, les besoins de chacune d’elles favorise la
paix et l’unité, la confiance en soi véritable parce qu’on découvre nos vrais
besoins, nos valeurs personnelles. On se situe dans le monde non plus en
dominant mais en étant conscient de nos besoins qu’on apprend à nourrir de
façon éclairée.
Je
reviens de mon rendez vous avec la conseillère professionnelle et je peux
mesurer l’efficacité de cette nouvelle approche à bien des niveaux. Autant la
confiance en soi, la détermination et le fait que je ne pense pas aux
médicaments, à les prendre, témoignent de ce nettoyage en profondeur, de la
nette amélioration dans la relation intérieure avec les multiples aspects de
l’être.
Et le seul effort à faire, c’est de maintenir ce désir de pacifier et
d’unifier, d’harmoniser les corps subtils, les nombreuses facettes de la
personnalité.
Je
repense au commentaire d’un lecteur qui me reprochait de parler de cette
addiction aux médicaments et me soupçonnait de me complaire dans cette situation.
C’est une vision de l’ancien monde qui croit que l’on obtient des résultats en
luttant. C’est ce que l’humanité fait depuis la nuit des temps et malgré tout,
le monde n’est ni dans la paix, ni dans la fraternité. Les guerres demeurent et
ne font que changer de lieu, d’espace mais au fond, c’est dans le cœur de
chacun que cette lutte se perpétue inlassablement.
Dans l’ignorance, la
méconnaissance de ce qu’est un humain on continue d’agir comme des automates
selon l’instinct de survie et l’inconscient qui règle nos vies. Pas étonnant
qu’on parle de reptiliens qui seraient les manipulateurs de l’humanité !
En effet, le cerveau reptilien mène l’individu dans les schémas de survie. Et
lutter contre cela, c’est le renforcer, c’est lui accorder une puissance qui
nie celle du cœur, qui nie la conscience même.
Les
systèmes de survie sont tout à fait viables et même vitaux mais nous avons une
conscience qui peut voir, savoir et choisir. Combien de fois on accuse l’autre,
combien de fois on se sent fort quand on domine.
L’autre est le miroir de ce
que nous sommes, de ce qui nous traverse.
En sachant cela on sait alors comment
apprendre à se connaitre et revenir au choix déterminant de ce que l’on veut
sentir, vibrer en soi.
Il s’agit de se situer au centre de ses mondes
intérieurs, de former un cercle virtuel entre tous les corps, une ronde avec
tous les aspects de la personnalité et d’oser suivre le courant de l’énergie de
vie.
Je
sens une paix profonde et une confiance grandissante. En observant comment cette
paix s’installe, j’éprouve de la gratitude. Pourtant, hier soir, j’ai eu du mal
à m’endormir tellement le mental cogitait à propos de tout et de rien.
Dans ces
cas là, je laisse dire et me contente de respirer calmement.
Je pressens
l’immense potentiel intérieur qui ne demande qu’à s’épanouir mais la priorité,
c’est de maintenir le désir de paix et d’unité. C’est d’ailleurs la seule
référence.
Plus c’est simple intellectuellement et plus c’est facile de revenir
à la paix parce que le mental ne peut plus s’accrocher à rien d’autre qu’à ce
désir croissant.
La
venue de nouveaux voisins juste au dessus de chez moi devient un outil de
pacification intérieure, d’écoute de l’enfant en moi, une occasion de revenir
au centre et de constater comment il m’est de plus en plus facile de me
détacher du monde et des circonstances extérieures. Puis ce que je vis avec
eux, les jugements qui naissent de ce contact me ramènent à la seule chose que
je puisse faire d’utile m’occuper de mes propres mondes intérieurs.
La
colère envers les individus qui font des enfants sans conscience, juste parce
que les pulsions les y poussent et parce que cela procure un statut sociale, a
été offerte à la source. Même si mon point de vue au sujet de la parentalité
peut sembler juste puisque je l’envisage comme une mission sacrée qui demande d’être
déjà responsable de soi et autonome, vouloir interférer dans la vie des autres
amène à de nombreuses dérives.
On voit comment les dirigeants envisagent les
problèmes de société, de surpopulation et quelles sont leurs réponses radicales
et même effrayantes.
A l’échelle individuelle on agit de la même façon quand on
pense être plus intelligent que la masse. On juge et on condamne l’autre en
oubliant qu’il possède un cœur, une conscience et son propre chemin tout comme
chaque enfant qui vient sur terre.
Il
ressort de ma balade en ville, de l’entretien avec la conseillère pro, que je
doive accueillir dans l’amour lumière, le misanthrope ! Par effet miroir
dans les deux rencontres vécues lors de cette sortie, je me suis trouvée face à ce personnage que la
conscience de l’état du monde, des aberrations, des injustices et de la bêtise
humaine, amène à rejeter les masses, à n’y voir que l’expression des instincts
primaires, de l’ignorance.
Lutter
contre la bêtise humaine comme le font les institutions telles que l’école, à
grand coup de programmes obsolètes qui ne font que formater les individus, n’est
pas une solution viable. Ce n’est qu’en informant les gens de ce qu’ils sont en
vérité, ou dit autrement en propageant la lumière, en partageant sa vision et
en vivant en accord avec elle, qu’on peut éventuellement contribuer à l’ouverture
des consciences.
Mais déjà cela demande d’être clair et en paix avec soi-même,
d’être libéré des conditionnements et des préjugés.
Plutôt
que de râler contre les voisins ou de souffrir de cette promiscuité, d’une part
je reviens pacifier ce qui a été révélé en moi par effet miroir, en l’occurrence
être davantage à l’écoute de mes propres besoins, et d’autre part, j’observe
les élans nouveaux qui se manifestent. Cela témoigne que de nouveaux circuits neuronaux se créent, que de nouvelles solution sont envisagées, que le désir d'harmonie s'installe en profondeur.
J’ai trouvé et pris des prospectus hier
qui donnent les coordonnées d’associations dans le département et ce matin, en
allant au tabac, j’ai retrouvé le goût de sortir. Non pas comme une sorte de
fuite mais plutôt comme la réponse à la situation. Ce désir d'aller vers des gens qui partagent ma vision ou du moins avec lesquels je peux interagir en étant sur la même longueur d'onde, le même niveau de conscience, est spontané. En ce sens, cela montre que je sors de ma bulle et que je me sens capable de nourrir le besoin d'échange, de partage non plus seulement dans le monde virtuel mais dans la réalité. Le besoin d'échange avec l'extérieur est le reflet de cette communication interne avec l'enfant, les aspects multiples de la personnalité.
Je sens que vouloir
expliquer mon point de vue aux nouveaux voisins en matière de respect mutuel, d’éducation,
serait inutile et sujet à polémique. Ou dit plus simplement, « occupe toi
de tes affaires ». Parce que le jugement et les conseils qu’on donne aux
autres sont souvent une façon de combler ses propres manques, de nourrir les
besoins du personnage, du rôle de sauveur. Cela ne fait que maintenir dans les rôles et créer des
frustrations qui donnent encore plus de crédit au mode de jugement. Plus on est
frustré et plus on est critique, accusateur.
En
connaissant mes propres besoins, en les reconnaissant au-delà des pensées
émotions automatiques, en maintenant la paix et l’unité intérieure, de
nouvelles idées apparaissent. Les énergies harmonisées dans ce désir, sont
utilisées pour construire ma vie selon les élans du cœur et selon mes
préférences.
Quand
on manque de confiance en soi pour vivre sa vie selon sa propre vision on est
tellement frustré qu’on va critiquer les autres et encore plus ceux qui sont
capables de réaliser leur rêves. Reconnaitre cela, ces sentiments de jalousie,
d’envie, comme des pensées automatiques inconscientes et au-delà, le besoin
propre de réalisation, c’est déjà être sur ce même chemin.
Cela peut sembler
complexe et trop abstrait puis comme c’est un processus intime comme chacun est
unique, l’expérience est nécessaire.
Ce
processus d’individualisation selon son propre cœur est à la fois le chemin de
connaissance approfondie de soi, la révélation des aspirations de l’âme et le
moyen de les réaliser.
Quand
le personnage du misanthrope se manifeste en soi c’est que l’enfant a besoin d’écoute
et d’espoir. La communion intérieure ramène à la paix et à la joie véritable de
l’enfant qui se sent aimé, reconnu, valorisé.
En
fin de soirée, j’ai eu envie de me poser dans le centre et de développer la
paix intérieure, de l’envoyer sur la terre et toutes les créatures qui l’habitent
sans exceptions. Une envie spontanée qui est venue de la gratitude pour la journée
passée dans la paix profonde.
J’ai senti que cette fois-ci, l’appel à s’unir
pour offrir la vibration de paix au monde, a porté sa rayonnance jusqu’à moi. J’ai
senti cela comme je peux sentir les vagues de violence lors des attentats et j’en
ai éprouvé de la gratitude.
Nous avons là une grande force dans la connaissance
de la nature de l’énergie, de la vibration et des lois universelles mais nous
ne maitrisons pas encore la capacité à vibrer la paix en permanence, à lâcher
les jugements.
Malgré tout comme chacun effectue ce nettoyage intérieur,
comme le désir de paix grandit à mesure que la folie du monde se révèle, cet
égrégore de paix et d’unité prend de l’ampleur, de la force, de l’intensité. Cela constitue un havre de paix où on peut se reposer où chacun peut puiser de la force et sentir un soutien puissant. C’est
en ce sens que Vera Ingeborg nous dit que nous avons atteint la masse critique.
Puis
tant que le jugement intérieur règle nos pulsions, nos réactions, c’est que
nous avons encore besoin de cultiver l’amour en nous. Le reconnaitre et l’accepter,
c’est encore se libérer des rôles.
J’ai eu cette sensation vis-à-vis de ce que
j’appelais mon problème d’addiction. Comme si cela m’évitait de sombrer dans le
sentiment de supériorité. C’est un des obstacles qui se trouve sur la route des personnes qui ouvrent leur
conscience ou qui se disent éveillées.
Le sentiment d’être meilleur que les
autres est non seulement injuste mais c’est aussi le comportement de l’ego, de l'orgueil qui n'a rien à voir avec l'amour, l'estime de soi.
Toutefois, nous avons tellement fonctionné dans ce mode d’affirmation de soi, que
là encore seuls l’amour et la conscience, la reconnaissance de ces processus et
le fait de s’en détacher nous ramène dans l’équilibre.
C’est sûr que c’est
inconfortable mais ça vaut vraiment la peine de persévérer à cultiver l’amour
en soi.
Et si je tiens ce discours inlassablement depuis plus de 4 ans, c’est
parce que cela se vit à l’intérieur, chaque jour, chaque instant ramène à ce
choix ultime de l’amour, de la conscience neutre ou de l’inconscience et ces
mécanismes de survie, de réactions.
Une image m’est venue à ce sujet, celle de
rigoles tracées dans le sable que la vague vient effacer. C’est en creusant de
plus en plus en profondeur que les rigoles vont se former et se maintenir
malgré le mouvement de l’eau. Nos circuits neuronaux fonctionnent de la même
façon et ce qui les forme et les stabilise, c’est la répétition des mêmes
pensées alignées aux émotions correspondantes.
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr