mercredi 16 août 2017

« Perpétuel dépouillement...légèreté »





14 08 Dans ce désir de me dépouiller des illusions, des masques, stratégies, conditionnements et croyances, j’observe tout avec un regard neuf. Bien que j’aie été baptisée à l’âge de 31 ans, dans une église chrétienne, je ne connais pas les rites, dogmes, les croyances de l’église catholique. J’ai donc cherché dans le dico le sens du mot assomption puisqu’il semble que cela remue les égrégores actuellement. Je copie-colle la définition du Larousse en ligne:
·         Élévation et présence corporelle de la Vierge Marie au ciel après sa mort. (L'Assomption est un dogme de l'Église catholique, défini par Pie XII le 1er novembre 1950. Elle est célébrée le 15 août.)
·         Œuvre d'art représentant l'entrée de la Vierge dans la gloire céleste.
Je note que ce dogme a été institué en 1950 et je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec l’émancipation de la femme à peu près à la même époque. Les droits tels que celui d’avoir un compte bancaire à son nom par exemple ou l’arrivée des contraceptifs dans les plannings familiaux. C’est comme si le patriarcat reconnaissait la valeur de la femme afin de répondre aux attentes de la conscience collective, ou de l’inconscient collectif qui semblait prêt à lâcher son rôle de maitre tout puissant. 
La femme enfin libérée du joug de l’homme pouvait se libérer en même temps de ses stratagèmes séducteurs et être sur un pied d’égalité avec les hommes. Elle passait du statut d'objet à celui de sujet. Et ça change tout parce qu'alors, la valeur d'une femme ne se limite plus à sa capacité de devenir mère et d'être un objet de convoitise.

L’idée de la vierge est l’expression déviée de la réalité parce que ce qui est sacré, ça n’est pas la virginité, la pureté du corps, mais l’innocence reconnue et révérée en soi. 
La capacité à reconnaitre, à prendre en considération l’enfant en soi, la volonté de se dépouiller des conditionnements de l’enfance, des croyances du monde en élevant sa vision  au-delà des apparences, des préjugés, des rôles. La faculté d’écouter et de suivre son cœur comme l’enfant qui n’est pas soumis à la peur ni aux préjugés.


Je parle souvent de ces fameuses fausses croyances sans les énumérer parce que pour moi, c’est évident qu'une croyance est nécessairement injuste ou fausse. Mais ça n’est pas le cas de la majorité des gens et peut-être encore plus pour ceux qui disent avoir foi en dieu. 
Tant qu’on s’identifie au personnage forgé de toutes pièces par l’évitement de la peur, le besoin de plaire, il est bien difficile de lâcher ces croyances qui sont les repères essentiels permettant à l’individu de se situer dans le monde. Et vis-à-vis de lui-même.

Quand on a la foi, on est imprégné des croyances et superstitions qui sont aussi l’expression des rôles et l’idée qui prime et dirige l’individu, c’est le besoin de perfection, de paraitre angélique, de montrer qu’il est quelqu’un de bien, d’aimable. 
Il calque sa vie sur la satisfaction de ce besoin essentiel d’être aimé qui se traduit par le conformisme, l’irrésistible besoin de plaire, de séduire, de convaincre. 
Il se construit en rejetant tout ce qui lui semble mauvais, en accusant les autres, "les méchants". Le mal, c'est toujours chez l'autre, c'est le diable, c'est tout ce qui ne rentre pas dans les cases prédéfinies par la société, les églises.





C'est tellement difficile et frustrant de ne montrer qu’une facette choisie de soi, que cela prend toute l’énergie, la déviant et la rendant polarisée à l’extrême. Plus on est frustré à force de se contraindre et plus on risque d’exploser, de devenir excessif et mauvais, aigri, injuste. Mais lorsqu'on reconnait cela, cette aigreur, ces sentiments qualifiés de négatifs et qu'on les lâche, l'harmonie et la légèreté s'installent.
On associe l’amour au don de soi, au sacrifice comme s’il fallait prouver sa valeur pour mériter d’être aimé. Et cela reflète le système interne de sélection arbitraire où on repousse les aspects jugés indésirables de la personne, d’une "bonne personne". 

La bonté ne peut venir que de l’intérieur et si elle est le résultat de cette sélection où on cache l’agressivité, la colère, tout ce qui est pulsionnel, on ne fait que feindre. 
C’est une bonté calculée, superficielle, conventionnelle qui répond aux règles de bienséance. Règles qui ont évolué au fil du temps et qui semblent maintenant avoir disparu mais il reste cette habitude de feindre, d’occulter, de fausser la réalité.

Ce besoin essentiel d’amour se cultive en soi, comme toutes les valeurs inhérentes à l’humain conscient et responsable de lui-même. 
Quand on parle de contacter l’enfant en soi, il s’agit de retrouver l’innocence et l’authenticité qui nécessite transparence et vérité. 
Tant que cet aspect de nous-même qui porte les blessures comme des cadeaux permettant l’ouverture de  cœur et de conscience, n’est pas pris en considération, on ne fait que jouer le jeu de l’adulte sociable.

On attribue aux femmes des qualités telles que la douceur et l’innocence qui est associé à la naïveté, l’ignorance. L’homme doit se montrer fort et combattif, protecteur et productif. Tout n’est que conditionnement, ignorance et violence. Et cela se reflète dans notre monde d’aujourd’hui où on lutte contre ce qui nous fait peur, contre ce qui nous semble mauvais et surtout incontrôlable.

Pourtant quand on s’ouvre à ce qui se manifeste en soi, quand on éclaire l’ombre, quand on prend conscience de notre mode de fonctionnement et quand on décide de changer d’attitude à l’intérieur, la vérité se révèle aussi douce que puissante. 
Celle de l’être, de l’enfant en soi, de la source. L’enfant c’est ce qui est vivant en nous, mouvant et vrai et lorsqu’on ose la transparence, tout apparait comme vibrant et nourrissant. La communion avec l’enfant, juste ce désir d’unité intérieure nourrit le besoin d’amour à la perfection, dans l’instant. C’est un amour profond, sincère, puissant et doux à la fois.

Devenir conscient des pensées et des émotions qui nourrissent la dualité et les croyances élaborées à partir de l’idée de séparation, nous en libère pas à pas. On ne cherche plus à paraitre mais à être vrai, sincère d’abord avec nous-même. Ce seul désir créé une transformation intérieure considérable parce qu’alors, c’est la tendresse qui guide nos pas, qui porte nos actes et qui harmonise les énergies.




C’est prodigieux de constater comment la vibration change, s’élève, dès lors qu’on cesse de vouloir changer en force. Le processus de dépouillement est laborieux au début parce qu’on pense devoir utiliser l’intellect et faire le tri dans nos croyances afin d’éliminer celles qui ne font plus sens. 
Mais c’est beaucoup plus simple que cela parce que ça n’est pas un processus intellectuel mais vivant. 
En se positionnant en observateur neutre on voit combien ce processus est simple et facile. 
Ce qui est difficile c’est de convaincre la mental qu’il peut lâcher le contrôle. Et pour cela l’expérience est nécessaire. Une fois qu’on a senti la puissance du lâcher prise, de l’acceptation et qu’on en voit les conséquences jusque dans la matière, on ne tergiverse plus. 
C’est alors qu’on est porté par la grâce parce qu’on ne lutte plus du tout. 
Les peurs qui se manifestent légitimement sont reconnues et offertes à la source en toute confiance parce qu’on a compris comment ça marche.

Quand le mental ne doute plus de la puissance de l’amour et de la lumière, de la conscience qui choisit de cesser le combat, d’instaurer la paix à l’intérieur, l’observation neutre révèle un être nouveau, un monde nouveau, un horizon nouveau. 

Le seul fait de cesser de juger et d’accuser nous place dans la paix, la paix du mental et c’est alors que l’observation et l’accueil des émotions révèle la capacité du cœur à harmoniser, à fluidifier l’énergie, les énergies. 
Il n’y a rien à faire d’autre que de reconnaitre et accueillir tout ce que la vision, la situation, amène de réactions. La réaction est l’expression de l’incompréhension, du rejet, de la lutte et quand on ne s’attache pas à ce qui n’est qu’un processus quasiment mécanique, tout se fluidifie.

Il y a beaucoup de façon de toucher l’enfant en soi, de contacter nos peurs et croyances mais "l’outil le plus efficace", c’est le désir sincère de vérité, la transparence. 
L’écriture, le dialogue intérieur, la remise en question, l’interrogation qui vise à obtenir une réponse sincère, sont des moyens de cultiver l’amour en soi par la connaissance. 

Comme le démontre Byron Katie, le seul fait de se demander si ce que l’on pense est vrai, nous révèle autant nos peurs, nos blessures, nos croyances et conditionnements que la sagesse intérieure, la conscience éclairée, la justice. 

La peur et la culpabilité sont des outils de révélation qui nous guident vers la source, vers la paix. Autant par le fait de les reconnaitre et de les accueillir ce qui a pour effet d’amener la paix, que par ce qu’elles nous révèlent à propos de nous-même, de nos croyances et de nos manques.

Quand on dit que l’on croit en dieu, il serait bon de clarifier cette notion et si on est objectif, on verra qu’on a besoin d’une autorité supérieure, qu’on doute de soi, qu’on a peur de ne pas être à la hauteur, qu’on cherche à fuir le monde, à atteindre la perfection. 

Même si l’intuition nous murmure que nous sommes bien plus que le simple personnage qui lutte pour la survie, le divin nous apparait comme une figure paternelle, éloignée, intouchable. On perçoit cela au travers des multiples croyances et de la peur qui fausse notre vision. On se dit que croire que nous sommes dieu, c’est très prétentieux, limite irrespectueux mais là encore, on est fortement influencé par les croyances et par le manque d’amour Vrai de soi.

Reconnaitre tout ce que nous sommes, l’animal, l’inconscient et la sagesse puis désirer unifier tout cela, nous montre, nous fait sentir que ce principe d’unité est la source même. Que tout est là, emmêlé, embrouillé, falsifié par les concepts et croyances et qu’il suffit juste de s’en dépouiller.  




C’est cela retrouver l’innocence, c’est décider de lâcher le superflu, de se laisser dépouiller de tout ce qui n’est pas véritable, de tout ce qu’on nous a inculqué et que nous avons adopté par ignorance, par peur et par ce besoin essentiel d’amour.

On parle souvent de don de soi quand on réfléchit au sujet de l’amour et c’est la réalité mais encore faut-il se connaitre et être capable de s’offrir à soi-même ce qu’on prétend donner aux autres.

Puis franchement, peut-on encore croire que parler d’enfant intérieur est un signe d’immaturité, que nos blessures peuvent encore être ignorées ? Même si on n’a pas vécu de traumatisme durant l’enfance, nous avons tous besoin de  lâcher les conditionnements et croyances qui nous maintiennent dans l’ignorance et la souffrance, dans le déni, l’illusion.
On se cache derrière des croyances qui nous maintiennent dans l’ignorance et le déni, on s’y accroche fermement par peur. 

Interroger et actualiser nos croyances en toute transparence ne va pas les éliminer d’un coup mais c’est un premier pas, une ouverture de conscience. 
Ce désir est en soi une forme d’actualisation de la conscience et il sera alors intéressant d’observer les peurs, les pensées qui se manifestent naturellement. 

L’effet de la lumière ou la prise de conscience amène toujours à voir ce qui a besoin d’être lâché. Quand on demande à rayonner l’amour, ce qui est opposé à cette vibration va se révéler. Idem quand on demande à être éclairé, ce qui a été longtemps caché émergera afin que nous puissions l’embrasser.

C’est alors que le fait d’accueillir ou de reconnaitre une peur, un sentiment de culpabilité et de les considérer comme des énergies légitimes qu’on ne veut plus nourrir par le déni, va instaurer naturellement l’équilibre, l’harmonie. 
On se sentira complet ou du moins grandit, plus consistant, confiant et rempli d’une douce énergie. 
Peu à peu la sensation de manque, manque d’amour, se dissipera chaque fois qu’on ramènera une part de nous même que nous avions délaissée, ignorée ou rejetée. 




Oser se dire, « là, j’ai peur », débloque l’énergie, celle de la peur qui n’est autre que l’énergie de vie contrariée, enfermée. Chacun peut en faire l’expérience et sentir une détente intérieure, un apaisement. Et ce faisant, une idée nouvelle surgit, un désir se manifeste par un élan spontané à agir, on sait et on fait.

C’est en cela que nous sommes puissants et potentiellement souverain. 
Une puissance sans éclats mais dont les répercussions sont immenses au-delà de la forme et en elle. Nous savons que l’énergie n’a pas de limites, par nature et lorsque nous vibrons la paix véritable, cette paix qui ne vient pas d’un calcul mental mais de l’abandon, cela impact sur l’ensemble par résonance, par attraction et par projection.  

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr