mercredi 29 juin 2016

« C’est juste un mécanisme de pensées automatiques: une illusion »





Ce matin, le réveil  été difficile parce que des pensées de stress se sont manifestées, celles qui dressent le tableau de tout ce qui cloche dans ma vie. Et comme je peux voir en cela un réflexe conditionné du mental, je me suis contentée d’observer ces pensées et de laisser couler les quelques larmes qui accompagnent ce "constat d’échec". 
D’un certain côté, ces pensées sont légitimes puisque le mental voit les choses assez lucidement et il est vrai que ma vie pourrait être plus épanouie ou productive mais ce point de vue est celui de la personnalité conditionnée. 
Le point de vue de l’âme est tout autre et comme je le "connais", je n’ai pas nourrit les critiques et jugements, à la place, j’ai demandé à la source "d’équilibrer et d’harmoniser les énergies en moi". 
C’est le mantra express que j’utilise en cas de stress et ça m’aide à prendre un peu de recul sur la situation puis ainsi, je peux voir objectivement ce qui se cache derrière ces peurs et surtout ne pas m’identifier au mental qui ne fait que dresser un bilan négatif de la situation et qui ressortira les mêmes solutions inefficaces. 
Ce constat révèle aussi mes aspirations profondes puis bien évidemment le caractère masochiste de cette façon de considérer les choses qui ne laisse aucun doute quand à l’origine de ces pensées. 
Ce sont des pensées mécaniques qui révèlent un manque d’amour de soi, de patience, de confiance en la vie, mais en les offrant à la source, la confiance en ce que je suis au-delà de ces pensées automates qui émergent de façon spontanée, cette confiance grandit parce que dès que je vois cela, je m’en détache. 
Ça se fait naturellement, sans rejeter quoi que ce soit ni le mental, ni les stratégies, sans chercher à changer les choses intellectuellement mais juste en laissant la vie circuler librement en soi. Les pensées parasites, celles qui nourrissent la peur ou la critique disparaissent dans l'harmonisation des énergies, la désidentification au mental.  


La souffrance vient du fait de croire que ces pensées, que le mental, c'est ce que je suis alors que c’est juste un mécanisme réflexe généré par la peur, le système de survie. Et c’est en observant ces pensées et la façon dont elles émergent que je peux voir qu’elles sont autonomes et inconscientes.
Une fois que l’émotion ou les émotions associées peuvent s’exprimer librement sans que le mental ne porte de jugement ou essaie de les refouler, de les changer, je peux sentir le soutien indéfectible de l’âme et sa voix qui vient me rassurer, qui me rappelle que je suis sur le bon chemin. Enfin celui qui correspond à mon désir de vérité, de libération de tout ce qui est superflu pour être véritablement, présente, consciente et confiante.

C’est vrai que ça n’est pas évident de ne pas s’identifier aux pensées de jugement parce que dans un sens elles ne sont pas tout à fait fausses et la plupart du temps, on les croit. Et c’est là qu’on va souffrir et lutter en leur opposant d’autres pensées plus positives. S’engage alors un conflit intérieur qui non seulement ne résout rien mais qui en plus prend beaucoup d’énergie. 
Ce combat interne nous maintient dans l’esprit de lutte, de compétition où on cherchera à se convaincre de notre valeur à coup d’argument, on cherchera à se valoriser en se disant qu’on est quand même plus évolué, éveillé, que telle ou telle personne ou que la masse. 

Puis à chaque pensée de critique ou de jugement, on devra à nouveau lutter et on passera sa vie dans cet état d’esprit à tenter de résoudre mentalement ses problèmes, on se sentira limité, frustré, manipulé et impuissant. 

Pourtant, en observant les mécanismes du mental, l’émergence de ces pensées dès le réveil alors qu’on n’est pas encore sorti du lit, on saura que ça n’est pas notre conscience qui s’exprime mais ça n’est pas suffisant non plus pour changer de mode de fonctionnement parce que si on tente de rejeter ces pensées, de leur opposer des pensées positives, on reste enfermé dans le mécanisme de survie, dans la structure mentale et rien ne va changer vraiment. 
On retrouvera ces pensées chaque matin et si on sait que nous sommes plus que notre système de pensée, que nous sommes une âme incarnée dans un corps de chair, on lui demandera de lutter contre ces pensées, de terrasser notre ego, voire de le dissoudre ou encore de nous protéger de l'extérieur, des ondes négatives... 




Tant qu’on nourrit la lutte, le rejet de soi, on est identifié à notre personnalité et on sombrera dans le désespoir à force de lutter en vain.
On ne peut pas goûter l’essence de l’être ou la vibration de la source si on essaie de contrôler nos pensées et nos émotions. Même si le fait de s’attacher à des pensées positives peut nous aider dans un premier temps à ne pas se laisser embarquer par la peur, tant qu’on ne goûte pas la paix en soi, tant qu’on ne cesse pas le combat intérieur, on ne pourra pas se libérer de l’illusion et des croyances.

Tant que nous ne prenons pas conscience de la nécessité d’être en paix et dans la neutralité et que cela ne se réalise pas mentalement, on sera toujours dans le doute.
Une fois qu’on reconnait que la paix vient de l’abandon de la lutte contre soi-même, de la dualité qui n'est qu'un outil d’apprentissage et que l’unité est l’essence même de la source, se sera plus facile de lâcher prise. 
Et c’est dans l’expérience qu’on saura que c’est une voie de libération puisque chaque fois qu’on cessera de lutter intérieurement, on sentira effectivement que nous sommes la paix. 
On n'accordera alors plus aucun crédit aux pensées qui tournent en boucle et s’enclenchent dès que des émotions dites négatives émergent. La façon dont notre vie évolue vers plus de légèreté, de confiance et de fluidité en témoigne.

Ces prises de conscience nous donnerons le courage d’aller plus en profondeur et d’oser aborder ces émotions avec la même neutralité. On saura alors qu’elles sont aussi automatiques et qu’elles n’ont pas de réelle valeur puisqu’elles sont associées aux pensées inconscientes. 
Dans l’accueil de ces émotions on constatera que ce sont des énergies associées aux pensées et que si on ne leur colle pas d’étiquette, elles se dissolvent naturellement, elles n’ont plus de prise et ne peuvent pas perturber la paix intérieure. 

Et c’est en les laissant s’exprimer sans s’y attacher que peu à peu les croyances vont perdre leur valeur, on ne s’y attachera plus non plus. On se réfèrera à la paix du cœur en venant lui confier toutes ces énergies générées par les stratégies de survie, par l’inconscient. On ne pourra plus s’identifier à la personnalité. C'est une phase délicate puisque les anciens repères n'ont plus de sens mais ça simplifie tellement la vie qu'on avance en confiance.

C’est un processus qui demande de la patience parce que les systèmes internes réflexes font partie de la personnalité et comme ils s’enclenchent de façon automatique, on n’a pas le pouvoir de les arrêter, on ne peut que s’en détacher en prenant conscience de ce qu’ils sont en vérité: De simples automatismes de survie. 

Le mental ne peut pas déterminer ce qui est juste ni se défaire de ce qui le constitue, seul le cœur peut harmoniser et équilibrer les énergies et c’est en devenant conscient de cela qu’on passera de l’identification au mental à la conscience neutre qui observe.   
On pourra se laisser guider en confiance vers notre plus haut potentiel en offrant à la source ces pensées émotions automatiques. 
Dans ce processus on commence à éprouver de la compassion envers le mental parce qu’on se rend compte qu’il agit en mode réflexe simplement parce qu’il a été formaté en ce sens. 

Les théories qui disent que ce sont des extra-terrestres qui ont créé l’humain, l’ont enfermé et conditionné à son insu sont à mon sens l’expression du déni de soi, de ses parts d’ombre et le refus de prendre la responsabilité de ses mondes intérieurs.
Quand on ressent ou plutôt quand on croit que nous sommes l’amour et la lumière, on aura tendance à refouler encore plus nos ombres, à les nier parce qu’on se dit que ça ne peut pas être ce que nous sommes. 
Dans un sens c’est la réalité mais ça n’est pas en rejetant son ombre, en niant les pensées de colère, de violence, de meurtre même vis à vis de tous ceux qu'on considère comme responsables de la misère humaine, qu’on s’en libère. 




C’est seulement en prenant conscience de la réalité, de la constitution de l'être humain, en voyant que notre inconscient et notre mental sont programmés pour percevoir les choses de façon dichotomique ou séparée qu’on va s’en désidentifier. 

En acceptant qu’en nous il y a autant de pensées négatives que positives et en reconnaissant que ce sont simplement des énergies polarisées pour les circonstances de l’incarnation, l’équilibre va s’installer.

Tant qu’on nie la constitution de l’humain, de son cerveau reptilien qui gère l’instinct de survie et donc les stratégies de survie mais aussi toutes les fonctions vitales de l’organisme, on sera identifié à ces systèmes et prisonniers de l’effet de la dualité et des croyances. 
Ce que nous sommes fondamentalement imprègne chacune de nos cellules mais si on est identifié à notre personnalité, si on lutte contre nos émotions et pensées dites négatives, on ne pourra pas le percevoir.
A moins de laisser l’intelligence du corps physique harmoniser ce que nous sommes, dans la paix intérieure, on ne pourra pas ressentir que nous sommes la source.
Tant qu’on n’a pas conscience de l’importance de la paix intérieure, de sa présence au-delà des turbulences mentales/émotionnelles, on sera balloté au gré de nos humeurs, attachés à nos croyances. 

En portant attention sur notre cœur, en revenant au point de neutralité, on constatera que tout ce que nous pouvons faire, c’est de laisser l’intelligence du cœur gérer tout ce que nous sommes et restaurer l’ordre intérieur, redonner à chacun des corps sa fonction originelle. 
C’est cette étape qui demande de la patience et de la persévérance parce que le système de survie et toutes les stratégies de l’ego visent à ne pas être confronté à la peur de la mort et surtout la peur de la vie, de tout ce qu'on ne peut ni contrôler ni expliquer. 

Toutes les croyances ont aussi été élaborées en ce sens depuis l’idée de séparation et la peur de l’énergie bouillonnante de vie qu’on qualifie de sexuelle. L’inconscient et le mental ont tenté en vain d’apporter des réponses, de définir tout ce qu’ils ne pouvaient pas comprendre vraiment. Ça n'est pas le mental qui peut révéler notre nature divine, la comprendre mais c'est en observant au-delà des pensées émotions qu'elle émerge ou qu'on en prend conscience. Mais c'est indicible, inexplicable parce qu'inconcevable intellectuellement. Déjà quand on sait ça, on cesse de chercher des réponses à l'extérieur, dans des lectures, des infos toujours plus innombrables et délirantes.

La majorité des gens qui témoignent de qui nous sommes en vérité le font soit depuis les croyances aux mondes subtils, invisibles, soit dans la conscience de l’être "réalisé". 
Ils évitent très souvent de parler du parcours qui les y a mené parce que ça n’est pas attrayant ni vendeur. Et ça peut décourager les gens d’oser confronter les aspects internes refoulés ou de voir que leur croyances sont obsolètes. 

Pourtant on ne peut pas devenir conscient de qui on est en vérité sans regarder objectivement de quoi nous sommes faits et lorsqu’on découvre que nous souffrons parce que nous nous identifions au mental et à ses stratégies d’évitement, de refoulement, on risque de se sentir perdu. Mais être conscient, c’est déjà se dissocier de ses systèmes puisqu’on peut voir ces mécanismes internes.

Quand quelqu’un nous dit que nous ne sommes pas nos pensées et nos émotions, si nous sommes totalement identifiés à la personnalité humaine, ça peut créer encore plus de rejet de soi et de division intérieure. Parce que si la douleur est réelle ou intense, on sera troublé de s’entendre dire que ce qu’on ressent est faux ou illusoire.  Si on est identifié à la souffrance, ça n’est pas non plus pour rien parce que c’est un appel à se tourner à l’intérieur et à savoir par soi-même que nous existons au-delà de cette souffrance. 
Renier son ressenti, c’est aussi renier le moyen par lequel on peut accéder à la paix en soi, à l’être véritable. 




Dans la quête du bonheur, on se tourne vers des gens qui semblent épanouis, qui affichent une image reluisante, qui correspond à ce qu’on imagine, à notre vision de ce qu’est le divin, l’être réalisé, épanoui, mais ça reste des croyances, des constructions mentales d'un idéal supposé. On s’égare, on s’éloigne de sa propre réalité et on va se forger un nouveau modèle à suivre, de nouvelles attentes, d’autres croyances illusoires et encore plus de frustrations. 

La seule façon de passer de la croyance au savoir, c’est d’en faire l’expérience à l’intérieur mais comme la peur gère notre personnalité, on a besoin de preuves, de s’appuyer sur l’expérience des autres pour oser aller sonder nos profondeurs. 
En observant les mécanismes internes on va pouvoir distinguer ce qui est de l’ordre de la réalité et ce qui relève de la stratégie, du conditionnement. Mais si on essaie d’agir mentalement, c’est le serpent qui se mord la queue. 

L’observation neutre de ce qui se présente dans l’instant révèle au-delà du mouvement des pensées et des émotions, la paix profonde de l’être. Son intelligence ne relève pas de la stratégie, du calcul ou du raisonnement. 
La restauration de l’amour en soi va révéler la vibration de la source dans cet accueil/observation qui va devenir une seconde nature. 
On verra que l’abandon de croyances obsolètes amène la création de nouvelles et au-delà, on comprendra que le système même des croyances est une stratégie mentale. Mais dans cet accueil dans l’instant, de ce qui émerge, la dissolution des croyances se fait de façon à ce que le mental ne soit pas déboussolé. 
Puis quand on constate qu’on peut vivre dans la paix en n’étant plus identifié aux stratégies du mental qu’en plus la vie devient plus fluide et facile, on fait confiance à la source intérieure quand bien même on ne peut pas la nommer ou la saisir. 

Finalement, le bien-être, le bonheur, c'est juste l'alignement des corps. Lorsque l'intention, la pensée, la sensation et l'action sont sur la même longueur d'ondes. 
Et ce, indépendamment de la notion de bien et de mal. 
Celui qui est convaincu d'avoir raison et qui agit en alignement avec ses croyances, qui a foi en ce qu'il est, même si c'est seulement en sa personnalité humaine, s'il suit l'élan qui le réjouit, il est bien dans sa peau et s'épanouit.


Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr