Nous,
les êtres humains, vivons en nous liant émotionnellement à des personnes qui,
quand elles nous abandonnent, provoquent un deuil très douloureux.
Le
deuil est un sentiment de douleur, un sentiment qui surgit quand une personne
est partie et qu’en nous, commence une bataille de «je veux mais je ne peux
pas».
“Toute
perte du passé non guérie se transforme en un poids qui m’empêche de voler de
mes propres ailes, d’avancer.”
-Bernardo
Stamateas-
La
réalité de la perte
Quand
nous sommes submergés par une perte profonde, nous nous rendons compte qu’il
est très difficile d’en sortir. Pour commencer, nous devrons faire face à cette
bataille intérieure : une partie accepte la perte mais l’autre refuse de
l’accepter.
C’est
quelque chose de naturel, quelque chose que nous devons comprendre.
Ne
culpabilisez pas et ne vous sentez pas mal pour autant.
La relation que vous
avez est des plus normales et les hauts et bas constituent une des
caractéristiques du deuil.
Il y a des choses qui vous font avancer et d’autres
qui vous font stagner. L’important est votre progression d’un point de vue
général.
“Ne
confondez pas souffrance et amour, ni surmonter la douleur et oubli…”
-Margarita
Rojas-
Maintenant
que vous savez ce qu’est le deuil, il est nécessaire de connaître les
différents types de deuil qui existent.
Connaître
cela vous permettra de vous analyser, si vous êtes en train de traverser un
moment difficile, si dans le futur, vous devez affronter un deuil ou si l’un de
vos proches le vit. Ainsi, vous comprendrez mieux ce qui se passe, vous
l’accepterez et vous le dépasserez.
1.
Le deuil pathologique
Dans
le deuil pathologique, la partie d’acceptation de cette perte n’arrive jamais
vraiment. Seule la négation a lieu.
Dans
l’esprit de la personne qui en souffre, des mécanismes qui la protègent de
cette réalité qui lui fait si mal se mettent en marche.
C’est comme si la
personne avait créé une sorte de terrain fantôme sur lequel marcher au bord de
l’abîme, sans payer le prix de la chute mais sans non plus pouvoir revenir sur
la terre ferme.
“Supporter
n’annule pas les pertes.”
-Bernardo
Stamateas-
Dans
l’esprit de la personne, apparaissent des phrases telles que : «ici il ne s’est
rien passé», «rien n’a changé» etc. La douleur s’empare d’elle mais petit à
petit, elle devient la pluie qui transperce les os.
2.
La négation du deuil
Il
paraît similaire au deuil psychologique mais il n’a rien à voir. Dans la
négation du deuil, la personne triste n’arrive pas à exprimer ce qu’elle
ressent, ce qui provoque en elle un intense mal être.
Avaler,
réprimer n’a jamais été bon. Parfois, pleurer permet de nous libérer de tout ce
qui nous fait mal.
“Ne
pas se permettre de sentir ce qui arrive véritablement finira par faire mal au
corps et à l’âme.”
-Bernardo
Stamateas-
Ce
type de deuil surgit chez les personnes qui considèrent que pleurer ou souffrir
les rendra fragiles face aux autres. C’est pour cela qu’elles gardent tout pour
elles… jusqu’à ce qu’elles n’en puissent plus et explosent de manière
totalement imprévisible et sans contrôle.
3.
Le deuil intensifié
Dans
le deuil intensifié, la personne qui en souffre lâche tout ce qu’elle a en elle
sans rien réprimer du tout. Elle peut pleurer, crier, exprimer sa colère…
On
peut penser que c’est bon mais une telle expression de la douleur, qui se vit
d’une manière peut-être plus profonde, provoque souvent la dépression.
On
ne se casse pas parce qu’on tombe, on tombe car on est déjà fait de morceaux.
Il
est bon d’exprimer ce que l’on ressent, mais en choisissant la manière. Nous ne
devons pas non plus chercher une récréation dans la douleur uniquement, comme
un mode d’expiation de la culpabilité.
4.
Le deuil ambigu
Le
deuil ambigu est présent dès lors qu’on ne sait pas si la personne est morte ou
pas.C’est le cas dans les disparitions, les personnes enlevées, etc.
C’est
un type de deuil qui est aussi connu sous le nom de «deuil congelé» car la
personne a toujours l’espoir de recevoir des nouvelles. La sensation de ne pas
comprendre ce qui se passe et de ne rien savoir font que c’est peut-être le
pire type de deuil dont on peut souffrir, jusqu’à ce que l’on sache quelque
chose…
“Quel
que soit le deuil que nous vivons, nous apprenons que la douleur n’est pas un
état, mais un processus. Nous avons besoin de compter sur le temps et le lieu
pour vivre cette douleur et enfin, nous réconcilier avec la vie.”
-Bernardo
Stamateas-
Personne
n’est à l’abri du deuil. C’est quelque chose par lequel nous passons tous à un
moment de notre vie. Le deuil est une situation douloureuse, mais aussi de
dépassement.
Connaître
ces deuils permettra de mieux comprendre ce qui vous arrive et vous fera ouvrir
les yeux vers un futur plein d’espoir.
Il est normal de souffrir, mais toutes
les tempêtes ont fini par passer… et avant que vous puissiez dire ouf, vous
irez de l’avant à nouveau.
Sarah
Boucault
Il
y a beaucoup de choses à apprendre du deuil, et déjà en effectuant les étapes
nécessaires qui mènent à l’acceptation, on aura compris des choses sur
la vie, sur nous-même, sur l’amour véritable, les besoins et les blessures.
On aura appris
à mieux se connaitre, à venir au secours de sa détresse, à gérer les pensées
émotions, à reconnaitre qu’il y a en nous un consolateur, une énergie
maternelle qui agit comme un baume puis on saura mieux relativiser les choses. On deviendra responsable et autonome, capable de se prendre en charge sur le plan affectif.
On comprendra que l’attachement quel qu’il soit, que ce soit à un être, un "objet" ou même
à sa douleur, ou encore au rôle de victime, est la cause de bien des
souffrances.
On verra que notre souffrance est l’expression d’une blessure
intime qu’on apprendra à guérir en accueillant ses émotions.
On apprendra à
se centrer pour trouver le juste milieu, à se confier à son cœur, à faire confiance à la vie, à
accepter son caractère impermanent, éphémère.
Chaque évènement de notre vie est
une occasion de grandir en conscience, en sagesse et en capacité d’aimer de
façon véritable, sans attachements, sans attentes excessives ou illégitimes, de
devenir plus lucide et autonome affectivement en prenant en charge nos
blessures, en apprenant à unifier les énergies en nous, celle de l’enfant
vulnérable et celle de la source père mère.
On pourra aussi sentir que la mort
n’est qu’un passage et se réjouir d’être en vie, ici et maintenant. Dans la paix du cœur qui survient lorsqu'on s'y abandonne en confiance, on trouvera une grande force, sa propre puissance et la capacité à unifier tout ce que nous sommes, à faire du paradoxe humain/divin, une association, une union magnifique.
Mais ce processus doit être vécu dans l’ordre
et bien souvent, on veut aller vite, passer de la douleur à la guérison en
quelques jours. On essaiera de taire la douleur en l’anesthésiant, en se
focalisant sur autre chose, en se donnant à fond dans une activité qui nous
permet d’oublier mais tant que les pensées émotions ne sont pas reconnues,
acceptées et relâchées, tôt ou tard, notre corps réagira par une maladie. La mal-être ira grandissant pour nous obliger à regarder en nous-même. On ne peut pas oublier mais on peut faire d'un drame, une formidable reconnaissance de son être véritable.
Je
récapitule et réécris ce qui est dit selon ma foi, pour gagner en clarté à ce
sujet et garder cela en mémoire le moment venu. C’est un processus qui est
valable pour tout passage, changement important dans notre vie. Le principe est le même pour toute forme d'épreuves :
1/
Reconnaitre et accueillir sa douleur, l’exprimer, la confier à la source en soi,
dans l’instant, sans la nier ou la refouler mais aussi parfois en se donnant le
droit de ne pas regarder en soi, de réagir selon des stratégies et les reconnaitre
comme telles. Donc de savoir que ça n’est pas une solution bien qu’elle puisse
être un soulagement temporaire. Accepter
d’être un humain limité et vulnérable tout en sachant qu’on est aussi éternel
et qu’on existe au-delà des apparences…
Se donner le droit d'être dans la fuite, le déni et reconnaitre en cela une stratégie de l'ego. Et lorsqu'on peut reconnaitre ses stratégies internes, voir en elle un programme instinctif, il est plus facile de ne pas s'y identifier et de ne pas s'en vouloir.
2/ Écouter les voix qui ont besoin d’être entendues et s’expriment par les pensées
émotions d’incompréhension, de rejet, de déni, de refoulement, d’accusation
envers la vie, de sentiment d’être victime, de sentiment de culpabilité parfois
aussi, de tristesse, de découragement…les accueillir, les entendre dans l'espace neutre du cœur et cultiver ainsi la compassion envers soi, l'auto-empathie
.3/
Ces pensées émotions ont quelque chose à nous apprendre et la première, c’est
qu’au centre de notre être, se trouve un espace de paix où nous pouvons être en
sécurité, trouver du réconfort, un soutien, une sensation d’infini, de perfection
en tout ce qui est…
4/Le
fait d’accepter, de reconnaitre ces pensées émotions sans les juger, va nous permettre de devenir conscient de notre nature
véritable, tant au niveau humain que divin parce que ces énergies nous révèlent
nos besoins véritables et en les percevant dans la neutralité, dans l’harmonie,
on pourra s’épanouir en apprenant à nourrir ses besoins, devenir adulte dans le
bon sens du terme, entier, complet, lucide et compatissant.
5/
L’élément essentiel et peut-être le plus difficile à vivre, c’est la patience
en vers soi, la capacité à reconnaitre et accepter son propre rythme.
Notre
société se base de plus en plus sur l’instantanéité, la rapidité entre le désir
et son assouvissement, on veut tout, tout de suite, comme l’enfant capricieux…
C’est
aussi en apprenant à accueillir ses émotions, à laisser la source en soi les
harmoniser dans la paix du cœur, qu’on se détache de cette sensation d’urgence,
ce besoin de contrôle, de combler un manque, un vide.
La tendresse qui s’écoule en soi, la
détente qui se produit lorsqu’on ne résiste pas à ce qui est, nous permet de
prendre conscience que nous sommes complets, comblés, que nous ne manquons de
rien, que ce sont nos croyances qui nous poussent à croire qu’il nous manque
quelque chose.
Cette
sensation de manque est une sorte de "moteur de recherche", un stimulateur qui
nous pousse à chercher et possiblement à trouver qui nous sommes
essentiellement. L’amour qu’on peut sentir en soi quand on lâche prise et la
sagesse qui émanent de l’intérieur nourrissent la foi en ce qui est au départ,
une vague intuition, un vague souvenir de nos origines « divines ».
C’est
un sentiment profond qui permet d’accepter les aléas de la vie et de
reconnaitre en cela des maitres, des enseignants. De reconnaitre que nous
pouvons être à la hauteur, que nous sommes capables de surmonter toutes sortes
d’épreuves et de relativiser quand à la notion de temps linéaire. On voit qu’il
est un allié dans le processus de guérison, que c’est un contexte, un outil d’apprentissage
qui permet à l’humain de faire des expériences tout comme le sont la dualité,
l’espace limité, l’individualité…
Merci
de laisser les références, les liens, si vous souhaitez diffuser cet article
dans son intégralité et de mentionner aussi ce blog (http://lydiouze.blogspot.fr )
afin d’honorer l’expression unique de chacun.