Hier,
j’écrivais que la paix du cœur est un refuge et en ces temps très troublés, c’est
indispensable de pouvoir se centrer, de s'ancrer dans le présent, de s'intérioriser.
Puis, en accueillant les pensées émotions
énergies, on peut alors mieux comprendre ce qui se passe en nous. Parfois, ce
sont seulement les mouvements chaotiques que nous ressentons sans pouvoir
comprendre ce qui se manifeste parce que les pensées sont trop confuses et les mécanismes sont inconscients.
La paix m’a permis de prendre du recul hier, de
ne pas sombrer dans le désespoir bien que ça brassait fortement et je commence
seulement à y voir un peu plus clair, à
voir les stratégies de défense qui se sont mises en place et à vaguement
comprendre l’effet miroir, ce qui m’a été renvoyé au travers de la relation aux
autres.
Le processus est relativement le même quand je vais vers l’autre,
lorsqu’on est dans un échange de cœur à cœur, ça se passe bien mais dès que ça
va un peu plus en profondeur, ça se corse. Il suffit qu’on me fasse des
compliments ou qu’on me valide pour que toute une stratégie d’auto sabotage se
mette en place. Ça n’est pas visible au premier abord mais ça se confirme dans
la réaction, le silence de mes interlocuteurs. Et alors, je commence à m'interroger, à écouter les nombreuses voix qui se manifestent en conséquence.
Mon comportement devient
agressif mais je ne m’en rends compte qu’après.
Si on me fait confiance, si on m'accorde trop d'importance, je
vais tout faire pour me rabaisser, pour montrer des aspects sombres, excessifs. Parce que la méfiance s’installe,
la peur d’être trop engagée vis-à-vis de quelqu’un, créé comme une barrière
répulsive.
J’ai
écouté et ressenti les revendications de l’ado et de l’enfant, les pensées qui
émanaient, comme la culpabilité, la peur d’avoir mal agit quand j’ai pris
conscience que je projetais sur les autres autant ma confusion que les pensées
de rejet.
Il y a comme une sensation de sécurité dans la solitude, le repli sur
soi et quand l’ego sent un danger, quand
il voit que quelqu’un s’approche trop, il se met en avant et devient arrogant.
Pour
le moment, je me contente d’observer ses mécanismes puis surtout d’accueillir
les pensées émotions de l’enfant intérieur, de la victime. J’ai tellement pris l’habitude de
le faire taire, de ne pas tenir compte de ses revendications qu’il faut qu’il s’exprime
en force afin que je puisse l’entendre.
Le fait que je diminue les médicaments
le laisse un peu plus émerger mais je me rends compte que je ne le reconnais
pas sur le moment. Je ne sais pas traduire son langage sur le moment. C’est
seulement quand je me retrouve face à moi-même que je vois que le mécanisme d’auto
défense a été enclenché.
Puis
quand je viens en mon cœur et que j’écoute la voix de la victime, de l'’enfant, je retrouve un peu plus de
compassion et de douceur envers moi-même.
Il m’a fallu accueillir toute sorte de voix
contradictoires hier soir pour trouver un semblant de clarté. La
lumière comme toujours, éveille l’ombre en soi et à chaque fois, on plonge
plus en profondeur dans ce qu’on ne connait pas de soi, ce qu’on ne comprend
pas, ce qu'on rejette.
Les
mécanismes de défense sont inconscients et on peut passer sa vie à ne rien
comprendre, à être un étranger vis à vis de soi mais quand on commence à voir
par effet miroir, ce que nos portons, le réflexe premier, c’est de nier, ou
encore d’accuser les autres.
En venant faire la paix à l’intérieur avec tout ce
qui se manifeste, on va commencer par accepter le fait de ne pas se comprendre,
le reconnaitre, dans le sens d’accepter ces comportements inconscients qui sont
tout à fait légitimes pour des aspects internes même si pour l’adulte, ça
semble totalement insensé.
Puis comme la culpabilité vient ajouter à la
confusion, l’incompréhension, il faut aussi la reconnaitre et l’offrir à la
source.
Ces voix qui disent que c’est mal de dire les choses spontanément puis
qui peu à peu deviennent plus tendre lorsqu’on comprend que c’est la peur qui s’est
exprimée.
Un genre de combat entre l’enfant et l’adulte se livre et quand ça
devient insupportable, on finit par s’en remettre au cœur sans plus chercher à
comprendre, à essayer de décrypter ces mécanismes réflexes.
En plus, comme si le trouble n'était pas assez intense, dans une méditation, un moment où je me centrais, j’ai eu la vision claire de deux insectes
humanoïdes ailés qui tombaient du ciel, ce qui a rajouté à la confusion mais
comme je n’ai pas eu peur de cela, finalement, je me suis dit que mon cas n’était
pas si grave. J'ai fermé la vision par réflexe automatique de protection mais je n'ai pas senti de peur, d'émotions douloureuses et comme cette image ne pouvait pas venir de ma mémoire puisque je ne regarde pas de films de science fiction, ça m'a laissée perplexe. Je n'ai pas cherché à comprendre ni à interpréter cela ou encore à faire des recherches sur le net, je me suis contenté de respirer calmement puis je me suis sentie spontanément poussée à offrir à la source le sentiment de jalousie. Et là non plus, je n'ai pas cherché à savoir pourquoi, j'ai juste offert la pensée à la source, en confiance.
Je suis allée me
coucher plutôt divisée et confuse mais une fois dans le lit, la position de fœtus et
le fait d’avoir parlé à l’enfant intérieur, de lui avoir simplement dit que j’étais
là pour lui et que même si je ne le comprenais pas toujours, je l'aimais, à ramené la douceur et la paix. Je lui ai dit qu'il était précieux à mes yeux, que sa présence était indispensable au bien-être de l'ensemble, à la complétude de l'être et que la source m’aiderait
à le comprendre.
Le
fait de diminuer les cachets avec détermination cette fois-ci, ne créé pas de
symptômes physiques mais au niveau mental, c’est plutôt compliqué. Les pensées
émotions se manifestent en vrac et comme cette protection s’effrite, l’ego ressort
ses stratégies de fuite, d’agressivité, de défense, vis-à-vis de l’extérieur. L’enfant
intérieur s’exprime plus librement mais les critiques fusent et ça n’est qu’en
revenant au centre, à la paix, que tout se calme.
Je continue de me contenter
de maintenir la paix à l’intérieur et de me couper des autres tant que je suis confuse. La
guérison de l’enfant en soi est quelque chose d’intime et personne ne peut le
faire à notre place. Même si le fait de partager des outils, de témoigner de l’amour
de la source peut aider les autres et donner une sensation d’apaisement, de
se sentir utile, ça ne guérit pas l’enfant en soi.
Le mouvement d’intériorisation
est nécessaire et c’est la tendresse vis-à-vis de soi-même, de ses propres
faiblesses, ombres, erreurs, jugements, qui permet de restaurer le lien entre tout ce que
nous sommes à l’intérieur, de restaurer l’amour.
Chaque
fois qu’une grosse vague se manifeste je me dis, "encore, tout ça est encore
actif en moi" puis il me vient en tête la chanson de Gainsbourg, qui dit "pas
long feu, pas long feu dans cette chienne de vie…" qui me rappelle que tout
ceci est éphémère, que j’ai le choix de me poser en victime ou de me prendre en
main, de prendre l'enfant intérieur par la main.
Et "se prendre en main" à mon sens, c’est d’être vrai, de ne rien se cacher à soi-même, de faire preuve de
compassion, de compréhension envers tout ce qui se manifeste à l'intérieur.
Avant d’essayer de l’être envers les
autres par ce que la vérité de qui nous sommes est au-delà de la surface, des mouvements qui se manifestent à l'extérieur.
Tant qu’on
n’a pas cet amour inconditionnel pour soi-même, on projettera nos ombres sur
les autres, on pensera être sincère alors qu’on sera juste dans un rôle et on s’en
voudra pour cela.
On ne peux pas donner ce qu’on n’a pas et si le besoin de
donner est plus fort que l’envie de prendre soin de soi, c’est qu’il y a un
déséquilibre, un manque d’amour intérieur qu’on tente de combler en allant vers
l’autre. On croit endosser le rôle de sauveur alors qu’on ne fait que
rechercher l’approbation des autres.
Plusieurs indices peuvent nous révéler si
nous sommes dans ce rôle du sauveur qui tente de guérir ses propres blessures
en voulant aider les autres, par exemple lorsqu’on a l’impression de ne pas
recevoir à la mesure de ce qu’on pense donner.
Il est naturel et sain de vouloir
contribuer, de rendre service, d’être dans l’échange mais si on agit à partir
de nos blessures, on sera dans des relations d’interdépendance.
La
vision des êtres mi homme mi insectes qui m’a poussée spontanément à offrir à la
source le sentiment de jalousie venait de nul part, c’est
sortit tout seul.
Ce sentiment vient aussi du manque d’amour de soi, du
jugement envers soi-même, du fait de voir nos faiblesses et de les rejeter. On
perd alors l’estime et la confiance en soi qui pousse à chercher l'approbation à l'extérieur, on va chercher à plaire et on va se trahir en plus. On va continuer
de rejeter les parts internes en souffrance et elles vont se manifester avec
plus d’intensité et venir interférer dans la relation à l’autre sous forme de
projections, d’accusations et de justifications.
Un des "avantages" d’être habitué à
la solitude, c’est de ne pas être trop déstabilisé par les malentendus avec son entourage
mais le piège, c’est de renforcer l’ego et de justifier sa position en se
disant que l’autre ne nous comprend pas puis de se fermer encore plus.
De
continuer de nourrir inconsciemment les stratégies de l’ego et de fermer son cœur.
Or ce
sentiment d’être incompris vient de l’intérieur, c’est la conséquence du refus
de voir ses propres blessures et on peut croire qu’on est dans le vrai alors
que c’est simplement le fait que les stratégies sont inconscientes et automatiques donc réflexes conditionnés.
Ce qui s'exprime est la vérité de nos blessures, de notre enfant intérieur mais pas celle de l'être, de cet aspect qui recherche la communion.
Par
nature, ce qui est inconscient n’est pas perceptible, notre conscience ne peut
pas le voir mais on peut utiliser l’effet miroir et lorsque ça devient trop
confus, en venant se confier à la source en soi, peu à peu la clarté va venir.
On va voir ses stratégies à l’œuvre parce que les émotions qui les
nourrissent sont apaisées, accueillies dans l’amour lumière. Et pour voir
objectivement il faut prendre du recul, ne pas se laisser submerger par les
pensées émotions. Puis comme c’est enfouit en profondeur, il faut se laisser le
temps pour comprendre, ne pas essayer de le faire mentalement en commençant par
juste accueillir les mouvements internes sans jugement.
C’est en faisant cela
que l’amour lumière va pouvoir nous montrer les faits et que le mental va peu à
peu comprendre. C’est très troublant parce que lorsqu’on est dans l’émotion, on
peut s’identifier à ce qu'on ressent, croire que nous ne sortirons jamais des schémas récurrents.
C’est pour cette raison qu’on parle beaucoup d’être dans le présent, de lâcher
les références mentales, de ne pas essayer d’interpréter ce qui se manifeste
parce que dès qu’on le fait, on retombe dans les schémas de pensée du passé. Ça
demande aussi d’avoir foi en l’amour en soi parce que les ombres qui remontent
peuvent nous donner l’impression qu’on est mauvais, qu’on est nul, qu’on n’arrive
à rien…
Les
mouvements des planètes et les éclipses en particulier font remonter la
noirceur à la surface et la lumière qui se projette sur un objet en montre tous
les aspects puis créé une ombre et là encore il n’y a que le positionnement
dans le cœur qui permette de trouver la paix et la clarté, d’avoir la patience
que tout le processus se déroule. D’accepter d’être plongé dans le noir en sachant
que tôt ou tard, la lumière reviendra.
Concrètement, en tous cas pour moi, ça
veut dire de prendre soin de mon corps physique, d’être à l’écoute de mes vrais
besoins, de suivre les élans portés par la joie et de maintenir la paix à l’intérieur.
La compréhension viendra après, l’essentiel c’est d’apprendre à s’écouter, de
revenir à la paix puis de s’ouvrir à ce qui vient.
La
voix du cœur est silencieuse, elle s’exprime par des ressentis, par la paix,
par une sensation d’être en sécurité, par le sentiment que tout est juste et
parfait.
Le cœur sait et le mental tente de comprendre quelque chose qui est
hors de sa portée mais qui peut se traduire par des sentiments particuliers.
Ils sont des indicateurs de cette reliance intime et privilégiée avec la source
en soi.
On
sait qu’on est à la juste place lorsqu’on est dans le cœur parce qu’on ne
cherche pas, on ne cherche plus rien, on est, point.
C’est ce qui effraie le
mental parce que pour lui, s’il n’y a pas de question, il n’y a pas de raisons
d’être. Oser s’abandonner à l’énergie, à la vibration du cœur représente un
danger pour l’ego parce que pour lui, ça veut dire être vulnérable, faible,
fragile et potentiellement en danger.
Mais
quand on comprend que tout ce qui arrive n’est que la manifestation de nos
mouvement internes, la projection de ce que nous sommes et portons on sait que
la seule façon de changer, de sortir des schémas douloureux et conflictuels, c’est
de se confier à la source, de lui laisser le soin de remettre de l’ordre à
l’intérieur.
Il
y a de la résistance et la tendance à vouloir accuser l’extérieur perdure mais
comme ça ne fait que prolonger le mal-être, l’abandon à l’amour lumière en soi,
devient une évidence et la seule chance d’évoluer.
Évoluer dans le sens de s’aligner à la volonté de la source en soi, de lui faire
totalement confiance et le retour au cœur constitue le premier pas en cette
direction. Le mental se focalise alors sur la recherche de la paix intérieure,
de l’unité et de l’harmonie.
Et
dans notre monde où tout est polarisé, ça passe par l’accueil de l’ombre en son
cœur, la reconnaissance de cette ombre, l’acceptation des règles du jeu de l’incarnation,
des limites de l’humain.
Ce qu’on nomme faiblesse est une ouverture à l’amour en
soi et les cicatrices du cœur nous rendent sensibles à ce que l'autre ressent mais si elles sont douloureuses, au lieu de cultiver le respect de soi et de l'autre, on sera dans le rejet, le déni et la confusion.
Accueillir l’ombre en son cœur c’est rétablir l’équilibre en soi, au-delà de
toute croyance, de toute considération mentale, de tout jugement.
Tant
qu’on appelle la lumière en s’imaginant qu’elle est l’énergie du bien par
opposition au mal, on maintient la division, le conflit et on ne trouve ni la
paix ni l’intégrité.
Le mental ne peut pas savoir ce qui est juste et dans l’acceptation
de ce qui est, on apprend à désapprendre, à lâcher les conditionnements, à
percevoir au-delà des mouvements chaotiques. Mais ça n’est pas un processus intellectuel,
c’est beaucoup plus subtile et profond.
Si on admet que notre vision est
faussée, conditionnée et qu’on accepte de ne pas savoir, si on reconnait que
nos croyances passées ne nous servent plus, l’intelligence du cœur va nous
montrer les choses sous un angle nouveau mais c’est avant tout le ressenti qui
va nous donner confiance.
L’humain
divin est si complexe, immense, multidimensionnel et en perpétuel mouvement que
le mental ne peut pas comprendre et accepter déjà cela rend la vie beaucoup
plus facile, légère. Pour l’ego c’est insupportable parce qu’il a besoin de
comprendre pour avoir l’illusion de contrôler les choses. Il a besoin de croire
qu’il sait, qu’il a raison, mais il ne s’appuie que sur des croyances qui pour
la plupart ne lui appartiennent pas.
Toute croyance est l’interprétation
commune de ce qui est, une sorte de consensus général, un accord collectif pour
définir les choses. Selon le lieu, l’époque, le milieu, le contexte, elle varie
et peut aller d’un point à son opposé.
Quand on admet qu’on ne comprend plus
rien ça peut donner l’impression de plonger dans l’obscurité, de perdre la
raison mais si on le fait sincèrement on s’ouvre alors à une autre réalité et
on passe de l’état de chercheur à celui d’observateur, de découvreur, d’explorateur. La paix du cœur devient le guide et l'assurance d'être dans la justesse.
Ce qu’on appelle obscurité, c’est l’incompréhension, le fait de ne pas connaitre
ce qui est face à soi et en soi. Plus on cherche à savoir qui on est, plus on se heurte
à des aspects inconnus. La tendance à rejeter ce qui n’est pas conforme à notre
vision limitée des choses, à nos croyances, à cette façon très subjectif de
considérer les faits, est un réflexe automatique de self défense. Puis quand on
croit savoir, quand on pense connaitre la vérité, on va se sentir puissant et retomber dans l'ignorance. Jusqu'à ce que l'ego soit en confiance et se laisse guider par le cœur, sans chercher à comprendre, à contrôler.
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr