"Il
est recommandé de savoir faire la différence, car hélas bien des gens
confondent ces trois termes. "écouter ses besoins"; "s'affirmer" "être égoïste"
Prenons l’exemple suivant : lors d’un
atelier, une participante se lève et décide d’arrêter la climatisation*, car
elle jugeait qu’il faisait trop froid. Lorsque j’ai dit à cette participante qu’il
était important de vérifier auprès du groupe avant d’entreprendre une telle
action, elle a été offusquée. Elle m'a répondu qu’elle écoutait ses besoins et
que, d’ailleurs, elle en avait appris l’importance avec Écoute Ton Corps**.
Une
autre, pour sa part, trouvait que cette participante savait bien s’affirmer en
prenant ce genre d’initiative. J’ai dû faire une petite pause dans l’atelier
pour expliquer ces termes et les rendre clairs pour tous les participants.
Voilà ce qui m’a donné l’idée d’écrire cette infolettre.
Si
chacun de nous écoutait ses besoins sans prendre en considération que nous
vivons en société, ce serait l’anarchie. Il est vrai que nous devons connaître
nos propres besoins et tout faire pour les combler.
Cependant, si cela signifie
que les gens autour de vous doivent aussi répondre à votre besoin au détriment
des leurs, cela s’appelle de l’égoïsme.
Je répète ici la définition du mot égoïsme.
Elle a souvent besoin d’être répétée, car notre ego nous empêche de nous en
souvenir.
ÊTRE
ÉGOÏSTE, c’est vouloir qu'autrui écoute nos besoins avant d’écouter les siens.
C’est souvent le cas
dans les situations où l'on veut qu’une autre personne nous fasse plaisir pour
nous prouver qu’elle nous aime.
Il
est évident que cela peut très souvent porter à confusion.
Par exemple, madame
rentre du travail et est tellement fatiguée qu’elle préfère se reposer plutôt
que de manger. Si elle disait à son conjoint et aux deux enfants qu'il n’y
aurait pas de repas ce soir-là, ce serait de l’égoïsme.
Si elle leur disait
qu’elle ne veut pas manger, mais qu’ils peuvent manger ce qu’ils veulent ou
commander un repas selon leur choix, elle écouterait alors son besoin sans
empêcher ses proches d’écouter les leurs.
Je
connais quelques dames qui ont décidé de changer leur alimentation après la
lecture d’un ouvrage sur le sujet ou à cause d’une prise de poids. Elles
cuisinent pour toute la famille selon leurs préférences, en essayant de leur
faire croire que c’est par amour pour eux. Elles agissent pourtant par égoïsme
et non par amour.
Nous
devons de plus être attentifs à ce que nous appelons un besoin.
En est-ce
vraiment un? Ou est-ce seulement un désir ou un caprice?
Pour savoir si c’est
un besoin, vous pouvez vérifier en quoi ce que vous souhaitez vous aide à être.
Revenons à la participante du premier exemple. Elle pourrait dire qu’elle avait
besoin d’être bien afin de mieux suivre l’atelier. Elle aurait pu demander à
quelqu’un de lui prêter une laine ou un châle ou me demander si elle pouvait
changer de place pour avoir moins froid.
Dans
beaucoup de cas, les gens croient que s’affirmer, c’est dire ou faire ce qu’ils
veulent.
Durant un autre atelier, un jeune homme interrompait sans cesse
d’autres participants ou m’interrompait pour poser une question sans lever la
main. Il a avoué que pour lui, c’était cela s’affirmer et que maintenant il le
faisait partout*, car il n’avait jamais pu le faire avec ses parents étant
jeune.
S’affirmer, c’est énoncer clairement son idée, son opinion et son
intention selon ses valeurs et ses besoins.
Le jeune homme ne
s’affirmait donc pas, il imposait aux autres de l’écouter au moment qui lui
convenait. Ce genre d’attitude est une forme d’égoïsme et c’est aussi un grand
manque de respect.
Lorsque
nous nous affirmons véritablement, les autres sentent que nous sommes centrés
et que nous parlons strictement de notre besoin.
Prenons l’exemple de monsieur
qui ressent le besoin d’être dans la nature pour l’aider à être calme après une
semaine de travail difficile. Pour ce faire, il décide de s’inscrire à un club
de golf. Quand il voit que sa partenaire et sa famille ne sont pas d’accord, il
s’affirme en disant que ce besoin est important pour lui et qu’ils ont le droit
de ne pas être d'accord, mais que ça ne changera rien à sa décision. Il veut
décider lui-même si ce moyen est le bon pour combler son besoin de calme et il
faudra qu’il joue au golf quelque temps afin de le découvrir. Dans ce cas, cet
homme n’empêche pas sa partenaire et ses enfants d’écouter leurs propres
besoins.
S’affirmer
c’est aussi savoir faire ses demandes pour répondre à ses besoins. Cependant,
souvenez-vous que la personne à qui vous faites la demande n’est pas obligée
d’y accéder. Si c’est le cas, il vous reste à trouver une autre personne à qui
demander. Ainsi vous affirmez votre besoin sans rien imposer à personne, donc
sans être égoïste ou contrôlant.
Nous
devons tous nous rappeler qu’il est impossible de vivre en famille ou en couple
en ayant tous les mêmes besoins en même temps.
Voilà une merveilleuse occasion
d’apprendre l’amour véritable qui est d’accepter la différence des autres même
si nous ne sommes pas d’accord ou que nous ne comprenons pas.
Je
vous suggère donc de commencer à vous pratiquer à déceler vos besoins, à vous
affirmer en faisant des demandes claires et précises le plus rapidement
possible.
Si vous attendez trop longtemps pour vous affirmer, votre demande
risque de devenir une plainte ou une exigence.
Supposons qu’un collègue de
travail vous interrompt souvent et que ça vous dérange, car une fois déconcentré,
vous avez de la difficulté à reprendre votre tâche.
Si vous attendez trop
longtemps avant de vous affirmer en exprimant votre besoin de respect de votre
espace, il est fort possible que vous soyez en colère et que ce ne soit plus
une demande, mais une accusation.
Rappelez-vous qu’aussitôt que vous vivez des
émotions, des peurs, un malaise quelconque, vous n’êtes ni en train d’écouter
un besoin véritable ni de vous affirmer.
Avec
amour,
Lise
Bourbeau
http://www.ecoutetoncorps.com/fr/ressources-en-ligne/chroniques-articles/faire-la-difference-entre-ecouter-ses-besoins-saffirmer-et-etre-egoiste/
Une
conférence de Lise Bourbeau, organisée par « conversation papillon »
aura lieu le 7 avril :
Conversation: La guérison des 5
blessures
Description: Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même.
Entrevue avec: Lise Bourbeau
Date et Heure: Mardi 7 avril 14h (Québec) 20h (Paris)
Description: Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même.
Entrevue avec: Lise Bourbeau
Date et Heure: Mardi 7 avril 14h (Québec) 20h (Paris)
J’avoue
que j’ai rigolé*(pour le culot des participants et la mauvaise foi de la première qui se 'cache, fuis sa responsabilité' derrière 'l'atelier écoute ton corps**, genre "c'est pas moi qui le dit, je fais comme Vous le dites"...) en lisant cela mais il est vrai que beaucoup de gens ne font
pas la différence entre se respecter et être égoïste. Je ne m'exclue pas du lot...
Ce qui me semble naturel
ne le sera pas pour un autre et ça peut s’expliquer par l’éducation qu’on
reçoit. En l’occurrence, c’est plutôt le fait de penser d’abord aux autres qui
a tendance à fausser ma relation à l’autre. Élevée dans une famille de trois
enfants, j’ai appris le sens du partage et celui de l’altruisme mais en même
temps, comme le secret m’empêchait d’affirmer mes besoins, j’ai dû prendre des
médicaments pour me sentir légitime et oser m’affirmer.
Le souci, c’est que ça
n’est pas équilibré, comme je n’accueillais pas mes émotions, je faisais du « rentre
dedans » par peur de ne pas être respectée.
Maintenant, j’essaie de gérer
toutes les émotions qu’une situation suscite, en pensent que l’autre met le
doigt sur une blessure, qu’il me renvoie ce que j’ai besoin de voir et d’aimer
en moi-même, du coup, je n’ai plus d’agressivité envers l’autre, je ne l'accuse plus systématiquement, je ne suis
plus sur la défensive.
Et je sais poser mes limites (en théorie) sans avoir
besoin d'hurler, enfin pas toujours et quand j’explose comme la semaine
dernière, je me pardonne et vois tout de même que ça n’est "pas si mal" puisqu’au
moins, l’autre sait qu’il ne peut pas agir impunément.
D’un autre côté, le fait
qu’il puisse me faire réagir, lui donne du pouvoir sur moi, celui de troubler
la paix intérieure et ça n’est donc pas la meilleure solution que de dire les
choses en gueulant.
La prochaine fois, j’essaierai de me centrer et j’affirmerai
mon besoin sans accuser, sans crier et peut-être avec humour.
Mais là aussi, si je le fais depuis un raisonnement
mental, je peux vite avoir un air suffisant, afficher du mépris en prenant les
choses à la légère ou en jouant l‘indifférence.
Je n’ai pas encore trouvé
comment lui dire les choses mais je ne culpabilise pas et pour le moment, quand
je le vois, je fais comme s’il n’existait pas.
Puis je sais que lorsque les
médicaments ne font plus effet, je réagis moins et n’attire pas ce genre de situation
miroir.
Mais en étant dans mon cœur, j’ai encore trop tendance à laisser l’autre
envahir mon espace.
J’ai confiance qu’en continuant de focaliser mon attention
sur mon cœur, en émettant l’intention de vivre dans l’unité intérieure, la ‘fusion
des contraires’, féminin-masculin, ombre-lumière, tout se stabilisera et ça c’est
déjà motivant puisque je le vis en dedans ! Encore une bonne motivation pour continuer le sevrage, pas à pas, selon l'élan de l'instant, le ressenti. Et je dois dire que ça se passe de mieux en mieux!
Merci de laisser les références, les liens, si vous
souhaiter diffuser cet article et de mentionner aussi ce blog (http://lydiouze.blogspot.fr )
puisque le travail de lecture, de mise en page, demande du temps, de
l’énergie bien que ce soit réalisé avec passion.