mardi 13 janvier 2015

« À quel degré vous vous sentez coupable? » par Lise Bourbeau





J’ai déjà écrit sur ce sujet, mais je me rends compte que beaucoup de gens croient ne pas se sentir coupables. La raison est qu’ils se contrôlent beaucoup. 

Une personne qui se retient souvent, qui se prive, qui omet de dire ce qu’elle voudrait dire et qui n’agit jamais de façon déplacée est souvent convaincue de ne pas se sentir coupable, car elle affirme ne pas être fautive et n’avoir rien fait de mal. 
Elle ignore que ce n’est pas elle qui mène sa vie. Son ego lui dicte de ne pas faire et ne pas dire ceci ou cela, car ce n’est pas bien. Elle est toujours sur ses gardes. Son ego la contrôle pour l’empêcher d’agir selon ses désirs et il l’accuserait d'être fautive si elle faisait ce dont elle a envie. Lorsque vous considérez que vous avez « mal » agi, c’est l'opinion de votre ego. Il ne peut se référer qu'à ce qu’il a appris dans le passé et ne vit que dans le bien et le mal. 
Supposons que vous croyiez devoir maigrir pour être plus désirable, plus parfait. Votre ego qui vous a influencé à prendre cette décision a déjà décidé des critères à observer. 
Par exemple, vous avez droit à un certain nombre de calories et il y a une longue liste d'aliments à éviter, surtout ceux qui commencent par P (patates, pain, pâtes, pâtisseries, etc.). Chaque fois que vous allez à l’encontre de ce qui a été décidé pour vous, vous vous sentez coupable. 


Se culpabiliser, c’est se sentir coupable, fautif d’avoir fait quelque chose de mal. 
La culpabilité mène à l'accusation de soi, au jugement. 

Nous avons appris que le fait de se sentir coupable nous aiderait à ne pas recommencer. Avez-vous remarqué que c’est plutôt le contraire qui se produit ? 
On peut arriver à se contrôler un certain temps, mais on finit tous par perdre le contrôle. 

Vous pensez peut-être qu'en vous abstenant et en vous contrôlant, vous avez l’avantage de ne pas vous sentir coupable et de ne pas vous juger. En fait, le contrôle vous nuit plus qu'il ne vous aide pas. Votre degré de culpabilité est effectivement aussi important que si vous écoutiez votre désir et l'envie de faire le contraire de ce que votre ego vous dicte augmente sans cesse. 

Tout ce que nous retenons à l'intérieur est nuisible. 
Cela affecte tant nos comportements que notre santé. 
Ceux qui arrivent à se contrôler beaucoup dans un domaine de leur vie se verront perdre le contrôle dans un autre domaine. Cela est inévitable. 
NOUS AVONS TOUS DES LIMITES. 

Lorsque nous avons atteint nos limites, nous agissons d’une façon tellement inacceptable à nos yeux qu’il est fort possible que nous tentions de nier et ne puissions pas admettre notre culpabilité. Nous continuons ainsi à ne pas voir la réalité et nous nous punissons davantage. 

Je rencontre souvent des gens, autant dans ma vie personnelle que professionnelle, qui affirment ne JAMAIS se sentir coupables, ne JAMAIS être malades ou ne JAMAIS manger de sucre, etc. 
Par exemple, récemment dans un salon de coiffure, la dame qui me lavait les cheveux affirmait n'être JAMAIS malade alors qu’elle se mouchait. Elle dit : J’ai un rhume en ce moment, mais j’ai pris des médicaments ce matin et ça ne durera pas. Ce n’est pas de ma faute non plus, trois autres personnes dans le salon ont le rhume. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que la semaine précédente, elle avait été absente à cause d'une crise d’arthrite aux mains et, selon sa patronne, deux semaines avant elle avait dû prendre trois jours de congé à cause des traitements pour son cancer. 
C'est l'exemple typique d'une personne qui nie la réalité. Étant très rigide, elle croit ne pas avoir le droit d’être malade. 

Le fait de ne pas vouloir se voir tels que nous sommes indique un rejet de soi. 
Plus nous nions la réalité, plus fort est le rejet et plus grandes sont les exigences envers soi. 
Nous sommes donc également très injustes envers nous-mêmes. 

Si vous vous reconnaissez dans cet exemple, c'est que vous n’êtes pas du tout conscient du degré de culpabilité qui vous habite. 
Je vous recommande fortement de faire votre possible pour prendre conscience de toutes les occasions où vous vous sentez coupable. 

Ce n’est qu’ainsi que vous pourrez décider de diriger votre vie et ne plus écouter votre ego vous répéter les croyances vous gardant dans le bien et le mal, qui ont été transmises dans votre famille depuis des générations. 

Rappelez-vous que chaque action que vous faites pour nier votre sentiment de culpabilité est très nuisible. À long terme, ces actions causent des difficultés physiques et relationnelles. Il peut également arriver que nous nous attirions un accident, car c’est une façon inconsciente de se punir. Par contre, cela peut nous aider à devenir conscients d’une culpabilité. 
Je vous suggère à l’avenir, lorsque vous avez un accident ou que vous vous faites mal, de vous demander de suite : Je me sens coupable de quoi en ce moment ?  
S’il ne vous vient aucune réponse, posez-vous alors la question suivante : 
Qu’ai-je évité de faire, de dire, ou d’être par peur de me sentir coupable? 

Je vous suggère également de vérifier auprès de vos proches s’ils croient que vous avez tendance à nier ce qui se passe et vos sentiments de culpabilité. 

Une amie me disait récemment : Je sais que je triche en ce moment, mais j’ai décidé de me donner le droit de manger un bon dessert aujourd’hui. Il est facile de réaliser qu’elle se sent coupable en entendant le mot tricher. Pour sa part, elle était convaincue qu’elle se le permettait et qu’elle ne se sentait pas fautive. 

Sachez que chaque fois que vous laissez votre ego décider pour vous, vous n'agissez pas par amour. Vous n’écoutez pas vos vrais besoins. 
Moins vous les écoutez, plus vous êtes frustré. 
C'est ainsi que vous voudrez que les autres vous donnent l’amour que vous ne savez pas vous donner. 

Nous ne pouvons récolter d’amour véritable des autres qu’après l’avoir semé en nous aimant véritablement nous-mêmes. 

Je vous souhaite une année 2015 riche en bonheur, en santé et en amour… 
Avec amour, 
Lise Bourbeau