jeudi 15 janvier 2015

« Nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde » par Mathieu Labonne





Voici la lettre d’info du mouvement Colibri dont les propos sont en résonance avec les miens, c’est toujours encourageant. J’avoue que je n’ai fait que lire quelques lettres mais ne me suis pas engagée dans un mouvement quel qu’il soit. 
Gérer mon espace, pour le moment est assez prenant puis si je dois participer à un regroupement, ce serait sur le terrain, à proximité. 
Mais déjà, dans la relation à mon entourage, appliquer les mêmes lois que celles que je vis avec moi-même, celles de l’amour vrai, de l’acceptation des différences... 

Chers colibris,
C’est dans un contexte bien particulier que nous vous adressons ce premier courrier de 2015. À des endroits différents, nous avons tous été touchés par les événements tragiques survenus à Paris. L’absurdité de la violence qui atteint ici un paroxysme nous émeut, nous révolte, nous mobilise. L’intensité des émotions est à la mesure de nos besoins de justice, de paix, de liberté, de respect et de fraternité qui sont ici interpellés.



Comment nous mobiliser pour dire "stop" à la violence ? Si le slogan "Je suis Charlie" a tant été repris c’est sans doute parce que nous sommes de plus en plus conscients d'être les maillons d’une même grande chaîne de la vie, que nous sommes interdépendants. La souffrance ou la mort de frères humains, quels que soient leur pays ou leurs convictions religieuses, nous concerne. C'est certainement ce qui a engendré l'élan de solidarité citoyenne qui a fait suite aux événements tragiques de ce début d'année.

Dans une mesure différente, nous sommes aussi tous témoins de multiples formes de violence, chaque jour, dans le rapport que notre société entretient entre les femmes et les hommes, avec les enfants, avec la nature et la terre. Les actes extrêmes jaillissent d'un terreau de souffrance, d’impuissance, de rejet, d'exclusion, de manque d’amour. En plus de s'indigner, de se mobiliser, il faut aussi et surtout identifier les causes du problème pour agir et bâtir une autre société.

L'enjeu est de répondre à la violence avec force sans y recourir. "Œil pour œil n'a jamais fait que des aveugles" disait Gandhi. Compassion, empathie, justice et respect sont sans doute les valeurs à développer pour abolir durablement les racines de la violence. Chacun de nous peut jouer un rôle, prendre la responsabilité de ses actes au quotidien, faire sa part. La violence de la société est le reflet d'une violence qui existe aussi à l'intérieur de chacun d'entre nous. Alors faisons de l’élan citoyen de ces derniers jours la fin de toute violence dans nos cœurs.
Colibris lancera dans quelques jours sa nouvelle campagne : "(R)évolution intérieure”. Dans la continuité du travail réalisé autour des principaux leviers de transformation de la société, Colibris souhaite passer un message fort et montrer que la vraie (R)évolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde ! N'est-ce pas là une réponse pour affirmer que nous ne souhaitons plus participer à toute forme de violence ?

Que cette nouvelle année nous permette de continuer ensemble à bâtir un monde cohérent avec nos valeurs humanistes et écologiques. Les projets qui nous attendent vont vraiment dans ce sens. Allons-y.

Mathieu et toute l'équipe de Colibris
 
Mathieu Labonne est directeur de Colibris depuis le début de l'année. Ingénieur Supaéro, ancien chercheur au CNRS sur le climat et expert sur les questions liées au carbone, il a mené de nombreux projets associatifs en utilisant les outils de gouvernance participative. Il coordonne la Ferme du Plessis / Centre Amma, ainsi que la création d'un écohameau. En plus du rôle de directeur, il coordonne le pôle "Soutenir" et notamment le projet Oasis de Colibris.