dimanche 9 novembre 2014

« Une émotion qui se manifeste, se libère ! »





On dirait que le calme est revenu dans ma tête depuis hier soir et que la nuit a été plus sereine. J’ai dormi d’une seule traite, de 22h à 6h, ça change tout! C’est un créneau horaire qui me convient parfaitement. Seul bémol, je me suis réveillée avec une double poche sous l’œil gauche !
J’ai eu l’impression d’être retombée en enfance hier ! Comme par hasard, ma sœur m’a envoyé un SMS très court où elle ne parle pas de la visite de ma mère. Je lui ai répondu que j‘aurais aimé qu’on se concerte avant qu'elle décide de l’inviter. Comme nous sommes éloignées de 800km et qu'elle nous visite en même temps, j'étais agacée qu'elle décide les choses sans me demander mon avis. Je n’étais pas trop en colère pour ce fait mais j’ai tout de même ressassé à ce sujet. J'ai bien senti que ma colère venait de très loin et qu'il me fallait tempérer les choses pour m'exprimer sans en rajouter. 
J’ai beaucoup de mal avec les gens qui veulent diriger les autres, décider pour tout le monde et qui sont égoïstes. Avec qui on est toujours obligé de mettre des limites…

Bon là, j’ai un aperçu de ce qui demeure en mon inconscient. Même si je peux dire que je le savais plus ou moins, je sais maintenant que tout ceci a besoin d’être extériorisé, que c’est en moi et que ma sœur me renvoie ce reflet depuis l’enfance. J’ai donc appliqué l’accueil des émotions et comme je n’en pouvais plus parce que ce qui rend le sevrage difficile, c’est d’une part de ne pas être habitué à ressentir les émotions « normalement » puisque par l’effet des médicaments, le corps est un peu anesthésié et d’autre part, d’avoir eu l’habitude de refouler systématiquement tout ce qui faisait des vagues en dedans. Comme je diminue les doses, il y a un effet amplificateur de la sensation émotionnelle qui limite ma capacité à prendre du recul. Du coup, j’ai bien du mal à ne pas m’identifier à l’enfant intérieur.


Je ne lutte plus avec le mental, je n’essaie plus de le changer mais ça ressemble plus à du contrôle qu’autre chose. Enfin disons plutôt à une forme de conditionnement. J’ai donc laissé l’enfant intérieur exprimer une bonne part de ce que j’ai bien du mal à lâcher. Comme le réflexe adopté depuis plus de quarante ans, c’est de mettre tout ce qui est dérangeant sous le tapis, les poussières accumulées forment un nuage épais qui voile les faits et rendent les choses plutôt confuses. Du coup, j’ai passé la journée dans le passé avec une vision de troisième dimension.

C’est devenu insupportable de revivre des moments où la fréquence vibratoire vole au-dessus des pâquerettes. Ce qui m’a aidé à persévérer, à rechercher la détente. Là encore, la culpabilité de ne rien faire a dû être accueillie ! Puis au bout de quelques pleurs qui ont accompagné un total lâcher prise, enfin disons plutôt un genre de « je jette l’éponge » un cri de désespoir adressé au divin intérieur, peu à peu les choses se sont calmées. Je me suis allongée auprès de Féliz qui m’a témoigné son soutien par des petits coups de patte très délicats sur mon visage. Il sent ou comprend quand je suis mal et c’est assez marrant de voir sa réaction. On dirait qu’il est dans le juste équilibre entre soutenir et compatir. Comme s’il manifestait son affection sans aller jusqu’à nourrir ma peine, sans me plaindre.

Les humains ont souvent tendance à vouloir consoler quelqu’un et tombent dans la victimisation pour montrer leur soutien, leur amitié…
Il y a d’ailleurs comme un sentiment de supériorité quand on est avec quelqu’un qui exprime des souffrances, une part de l’individu se sent privilégiée, bénie des dieux, de ne pas vivre de l’intérieur ce genre de désarroi alors on ressent comme de la pitié. 
Mais la pitié est un sentiment qui implique qu’on s’imagine que l’autre est coupable d’une certaine manière. Comme le mental raisonne par comparaison, par jugement, il cherche à déterminer la cause du problème. Il veut trouver le responsable du chaos et déduit très souvent que si la personne est mal, c’est qu’elle a fait quelque chose d’inadéquat. Le mental associe la responsabilité à la culpabilité et pour lui, il n'y a pas de nuance.
Encore plus quand on croit aux lois d’attraction, de ressemblance et au karma ! 

J’ai souvent eu la sensation quand je parlais de mon passé avec des gens dits « spirituels », ou encore avec des chrétiens, que l’autre me regardait de haut. Qu’il pensait que je méritais ce passé douloureux. Que je payais un karma !
La notion de mérite et de récompense est issue directement du jugement, du raisonnement de l’ego. Tant qu’on garde cette vision des choses, non seulement on amplifie la notion de dualité mais en plus on ne peut certainement pas avoir une réelle empathie pour celui qui est mal.

Tout ceci se vit aussi à l’intérieur et c’est pour cette raison qu’il est nécessaire de revenir au cœur pour pouvoir libérer le passé. Car bien souvent on raisonne de cette façon vis-à-vis de l’enfant intérieur. On veut bien qu’il s’exprime mais on voudrait le voir sourire rapidement !
L’avantage de l’acceptation de ce qui est, c’est que ça permet de laisser l’enfant en soi, exprimer ses blessures, son incompréhension et sa douleur, sans interférer, sans pousser, forcer. 
Au bout d’un moment, j’ai réussi à ne plus m’identifier à tout ce qu’il manifestait. D’un autre côté, ce qui a rendu délicat le processus, c’est que pour libérer une émotion, une pensée, il faut l’extérioriser, le vivre et c’est là qu’on peut croire que nous sommes ce passé qui revient au galop. 
Il faut pouvoir jouer les émotions, le personnage de la victime, comme si on était sur une scène de théâtre, en ayant conscience qu’on manifeste quelque chose qui nous a appartenu mais qu’on ne souhaite plus être.

Les effets de la pleine lune se sont fait sentir puisqu’elle éclaire les ombres les plus enfouies en soi. Finalement, je me dis que j’ai tout de même de la chance de savoir quoi faire de tout ce chaos intérieur et même si je m’identifie encore plus ou moins à la souffrance, je ne me sens plus complètement enfermée dans le jeu du mental.

Vivre pleinement ce qui veut être libéré sans que le mental n’intervienne, ne fasse de commentaire ! En fait, quand on prend l’habitude de s’observer, on repère petit à petit les moments où on est identifié à l’émotion mais comme on sait qu’une part en soi est beaucoup plus puissante que ça, que rien ne peut l’affecter, ça encourage et en même temps, ça permet de prendre du recul, mai celui-ci est seulement mental.

Quand une émotion arrive, elle est accompagnée de pensées associées et quand on se connait un peu, on peut savoir qui s’exprime en écoutant ou en ressentant l’énergie qui les porte. 
Sans trop intellectualiser en se contentant de débusquer ce qui est de l’ordre du jugement, de la critique ou de l’accusation, on peut distinguer les différents aspects de soi.

Le divin intérieur est plutôt silencieux. Enfin disons plutôt que c’est une énergie, un ensemble d’énergies qui rendent heureux, amènent la paix et la joie subtile. Tout ce qui est contraire à cela est le fruit de l’ego. Le monde de l'image, des apparences, du spectaculaire, du magique reste du domaine de l'illusion, de la personnalité. C’est un peu « enfoncer une porte ouverte » mais j’ai besoin de mettre les choses à plat comme toutes les fois où je me perds dans mon monde en mouvement.  
Enfin, c’est passé ! J’ai senti un mieux être après avoir répondu à ma frangine. Il me semble qu’il faut vraiment que j’apprenne à poser mes limites, à dire les choses avec elle. Trop souvent, je ne disais rien en pensant que l’autre allait bien se rendre compte qu’il abusait, qu’à un  moment donné, il finirait par arrêter. 
Erreur ! J’ai passé toute ma vie à ne rien dire, enfin à préférer me taire en pensant que l’autre avait le même point de vue que moi. Je suis tellement convaincue de l’importance d’être vrai, j’aspire tellement à vivre en paix avec les autres, à m’exprimer depuis le cœur parce que les jeux de l’ego, ses stratégies ne sont que du vent, que je pense que les autres sont pareils.
Depuis l’enfance, j’ai toujours évité le conflit, je n’ai jamais voulu manipuler les autres et j’ai préféré me faire du mal plutôt que d’en faire aux autres. Le résultat, c’est que l’estime de soi, la confiance en soi, en ont été très affectées ! J’ai martyrisé mon corps, muselé l’enfant intérieur, pour ne pas exploser sur les autres. 
Parce que le résultat est inévitable, quand on réprime, refoule ou contient, ça s’accumule, ça ne disparait que l’espace d’un instant, ça va se loger dans l’inconscient où la germination va commencer. Tout graine se développe dans la terre, dans l’ombre et une pensée refoulée, germe et croit dans les profondeurs de l’inconscient.

Il semble vraiment que la séance de tendresse envers l’enfant intérieur que j’ai laissé pleurer, m’ait allégé énergétiquement. Je me sens beaucoup moins confuse qu’hier et les symptômes de manque ont disparus peu à peu.
Le risque c’était non seulement de m’identifier à la souffrance mais aussi de tomber dans l’accusation et la culpabilité. C’est systématique, lorsqu’on se sent mal, on va chercher ce qu’on a pu faire de travers et c’est là qu’on tombe dans un abîme ! C’est la même chose quand on tombe malade. 
C’est cette façon de réagir qui cause de la souffrance parce qu’on se déchire de l’intérieur. Une part de soi regarde l’autre avec colère, mépris, et ce désamour fait des ravages creusant le fossé entre tous les corps, amplifiant la notion de division.

La guérison se réalise par l’amour divin, la cohérence, l’unité, l’harmonie, la reconnaissance et l’acceptation de tout ce qui nous compose. 
Il s’agit de créer des ponts afin que tous les aspects intérieurs se rejoignent dans le cœur. L’énergie d’amour par nature est celle qui peut réaliser cette unité, par la douceur et la tendresse qu’on portera sur l’enfant intérieur, sur sa propre vulnérabilité.

J’ai dû accueillir régulièrement la colère qui venait du fait que j’acceptais mal de savoir quoi faire et d’y arriver si mal. Puis finalement, le mental a eu un éclair de lucidité, comme une révélation ! 
Il est tout à fait normal de se sentir mal quand on doit libérer des vieilles émotions « négatives » ! 
Ce n’est pas faute de le rabâcher depuis je ne sais combien de temps mais quand on est plongé dans un bain d’émotions lourdes, la perception se réduit à la douleur et le mental ressasse en mode plaintif. 
Il va faire ressurgir toutes les pensées, les croyances qui sont à la base du mal-être et comme elles viennent s'accumuler, ça semble ingérable. J'ai râlé contre mon corps physique à cause des bouffées de chaleur à répétitions et même la faim qui est douloureuse lorsque le manque se fait sentir.

J’ai parlé au divin intérieur en ce termes : « Je ne peux ignorer les souffrances de l’enfant en moi et son besoin de réparation est immense et légitime de son point de vue, alors comme je n’arrive pas à me désidentifier de ce que je suis en train de vivre, absorbe ces énergies de la victime, par la grâce de l’amour. »

Le soulagement a été immédiat mais pas assez puissant pour éliminer totalement le mal être. Déjà, la sensation de détente a été d’un grand réconfort puisqu’elle m'a permis de ressentir à nouveau les signes qui me permettent de savoir quand je suis « connectée ». Puis j'ai associé les bouffées de chaleur au feu purificateur puisque celles-ci se manifestent comme une montée subite d'énergie.

Même si le divin intérieur est toujours là, on ne sent pas toujours sa présence surtout quand c’est la confusion en dedans. Alors il peut être utile de se remémorer des expériences spéciales qui ont amplifié la foi. C’est un contexte qui peut aider à ressentir les sensations vécues lors de connexion consciente.

Savoir se satisfaire des petits progrès permet de ressentir de la gratitude et ça nourrit l’espoir vital pour tout humain. J’espère que la journée sera plus calme et surtout que j’arriverais à prendre du recul, à ne pas chercher un responsable à mon mal être, qu’il soit intérieur ou extérieur mais plutôt à inviter l’amour à faire son œuvre.

Le sevrage me débouche les narines et les odeurs me viennent en pleine poire. Habituellement, mes sens ne sont pas si affinés et c’est ce qui rend difficile la désidentification au mental, aux émotions qui apparaissent comme démesurées. Elles sont tellement vivantes qu’il est difficile de croire qu’elles vont être absorbées simplement par l’acceptation, l’amour en soi. Pourtant c’est le cas et c’est la foi au processus qui le permet.
Il faut absolument que je me souvienne de cette vérité :

« Une émotion qui se manifeste, se libère » !


Je peux être le spectateur privilégié, au premier rang, de cette œuvre alchimique et divine, simplement en me contentant de voir ! 

Tiens, la poche sous l’œil a dégonflé. Serait-ce un signe d'intégration? On va arrêter les questionnements, j'ai ma dose pour la journée! D’ailleurs, si j'examine une des causes du mal être d'hier, je peux voir que c'est le fait de ne plus être dans l'instant qui a commencé à semer la pagaille. Je me suis projetée dans l'avenir en pensant à l'éventuelle visite de ma mère et c'est ce qui a enclenché la chute vertigineuse dans les méandres de l'anticipation! Vouloir prévoir ou anticiper ne fait qu'amplifier le mal être. Surtout quand on a du mal à se désidentifier de l'ego, à revenir au cœur. Non seulement on spécule mais les hypothèses émises depuis la peur ne font que l'amplifier. 
"J'appelle les énergies de la source, de l'équilibre, de la paix, à réaliser l’unité intérieure par la grâce de ma présence divine."


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci