On dirait que l’ajustement intérieur continue. J’ai eu
chaud cette nuit, au point de me réveiller en nage. Comme je ne cogite plus et
que je me contente de vivre selon l’élan du moment, non seulement le corps
mental se repose mais la paix et la joie sont au rendez-vous. Quand je parle de
joie, il s’agit plutôt de la sérénité qui vient quand on ne s’accroche plus au
mental.
C’est un peu comme si je me trouvais avec des cancanières et que je ne
les écoutais pas. Du moins comme si je les entendais parler sans intervenir et
sans les croire. Exactement la même réaction que dans la vie. Les rares fois où
j’entends des gens parler d’autres personnes en les critiquant, soit je m’en
vais soit je dis ce que je pense, si je sens que ça sera entendu.
Je relativise
en inversant les rôles ou en disant que personne n’est parfait, à l’abri de ses
propres peurs et que tant qu’on ne sait pas gérer ses émotions, on aura des
réactions imprévisibles, décalées ou exagérées.
En général, pour ne pas créer de conflit, enfin pour être dans l’affirmation sans donner l’impression d’être au-dessus, je me prends en exemple. Je n’hésite pas à relater des situations où je suis sortie de mes gonds, où j’ai réagi de façon démesurée mais où j'ai su demander pardon.
En général, pour ne pas créer de conflit, enfin pour être dans l’affirmation sans donner l’impression d’être au-dessus, je me prends en exemple. Je n’hésite pas à relater des situations où je suis sortie de mes gonds, où j’ai réagi de façon démesurée mais où j'ai su demander pardon.
Très souvent, ça
marche, les gens s’ils ne changent par leur point de vue, se calment et cessent
de critiquer. Au niveau politique, pour couper tout risque de polémique, je
mets en avant le fait que si nous sommes gouvernés, si nous avons des chefs qui
nous manipulent c’est simplement parce qu’on ne veut pas s’investir dans la vie
sociale. Je ne parle pas de s’inscrire dans un parti puisqu’ils sont tous
soumis à ceux qui financent leurs campagnes comme dit Etienne Chouard, mais de
décider de se prendre en main et ensemble d’écrire la constitution de façon à
ce qu’elle limite les pouvoirs des dirigeants.
« Contamination démocratique... »
C’est tout le système d’élection
qui est à réformer puisqu’il désigne des élus parmi les plus
ambitieux. On ne vote pas pour des idées mais pour un leader qui devra être
charismatique et même agréable à regarder afin qu’on puisse s’identifier à lui
avec fierté. Il faut qu'il nous plaise, qu’il nous séduise.
L’identification en
général, à un homme de pouvoir ou à une star, est un déni de soi, le signe que
la personne base l’estime de soi sur l’apparence, qu’elle veut afficher une
image positive d’elle-même, voire glorieuse.
La société désigne des modèles qui vont
définir les critères de valeurs, les qualités d’un individu à qui tout le monde
voudra ressembler. On les choisit pour leur beauté, selon des critères
qu’utilisent les animaux pour la reproduction.
On joue sur notre côté animal,
sur des besoins inconscients, refoulés, tels que la stature physique imposante
pour un homme et la beauté de la femme, sa capacité à être une bonne mère, à flatter l'ego de son mâle.
On fait en sorte que ces modèles soient
inatteignables pour amplifier la sensation d’impuissance, les croyances
fatalistes et le rejet de soi. Les gens de pouvoirs savent qu’ils conserveront
leur position tant que le peuple sera divisé en catégories et aussi en dedans,
intérieurement.
Ils ont tout intérêt à empêcher un individu de se prendre en
main alors ils vont jouer aussi sur les besoins de l’enfant intérieur non
assouvis. Le besoin d’être sécurisé sera projeté vers l’extérieur dans la
recherche d’un père, d’une autorité, d’un enseignant, et pour les hommes, d’une
mère, d’une femme qui saura élever ses descendants et materner son homme. Pour
cette raison, la majorité des hommes fantasment devant les femmes à forte
poitrine qui représentent la femme capable de nourrir, celle avec qui on pourra
jouer les enfants dans l'intimité. Pas étonnant de constater que la fessée est un fantasme chez beaucoup de gens de pouvoir!
Les hommes ont plus de facilité à exprimer leur côté
enfant, spontané, mais beaucoup plus de mal à imaginer prendre en charge leur
enfant intérieur. Ils ont été habitués à feindre la force à tout prix, à cacher
leur sensibilité, à se couper de leur énergie féminine et pour cette raison, à
rechercher une femme pour combler cette carence. Les choses changent mais ça ne
va pas non plus en s’améliorant puisque le modèle patriarcal est remis en
question et la majorité des hommes est perdue, ils craignent encore plus leur monde intérieur, ignorent
leur véritable constitution au niveau énergétique, leur pouvoir véritable.
C'est aussi une conséquence de la vision déformée de la notion de pouvoir qui s'exerce toujours à l'extérieur de soi, selon la loi du plus fort. La comparaison fausse tout.
On a basé la société sur le modèle patriarcal de la famille
où chaque individu a une fonction bien particulière à laquelle il s’identifie.
Je me demande si l’humain est réellement fait pour vivre en famille et même en
couple. Il m’apparait plutôt que les gens en général, adoptent un rôle pour être intégré et font des enfants
pour avoir une reconnaissance sociale et donner un sens à leur vie, baliser leur
chemin.
Combien de fois j’ai entendu des gens dire que le fait
d’avoir eu des enfants les avaient cadré, les avaient préservé de faire
n’importe quoi ! Les enfants sont
des béquilles pour leurs parents, ils catalysent leurs rêves inassouvis et font
office de garde fou. Il y a toujours en fond l’idée de faire pour gagner, la nécessité d'être productif, de tirer un bénéfice de toute action.
Il y
a deux siècles, on faisait des enfants pour avoir une main d’œuvre à moindre
coût. On estimait que l’enfant devait gagner sa croûte ! L’idée de devoir
gagner sa vie perdure même si on ne va plus jusqu’à devoir défendre la patrie,
risquer sa vie pour avoir le droit d’exister, de vivre dignement et librement.
Les droits de l’homme sont bafoués quotidiennement sur
toute la planète et comme on se situe toujours par comparaison, on nous bourre
le crâne d’images de gens asservis, pauvres à l’extrême, malades,…afin que par
comparaison on puisse se satisfaire de ce que l’on a.
D’un côté on affiche des vedettes dont on améliore l’image avec
photo-shop afin que le modèle soit inaccessible et de l’autre on nous montre à
longueur de temps des images du tiers monde, des peuples dont les femmes sont
voilés, méprisées…
Ainsi, on n’a plus qu’à se définir selon notre position
sociale, notre nationalité, la couleur de notre peau…
De cette façon, on pourra se satisfaire de son sort puisque la
barre est placée très bas, on osera pas exiger ce qui nous revient de droit, la
liberté et l’abondance.
Tout ceci ne fait qu’augmenter la division, l’estime
de soi basé sur la comparaison, la compétition, n’a absolument aucune valeur, c’est totalement
aléatoire et fragile.
Ce système de croyances entraine tout un tas de
comportements pervers et déviants.
On va alors tout miser sur l’image
l’apparence, le prestige, on va tenter de correspondre à un idéal, on adoptera
une religion, un parti qui penseront à notre place, nous dicteront la bonne conduite à
suivre. Puisqu’on a pas de repères valables et que l’amour de soi est foulé aux
pieds par le rejet de parts de soi afin de coller au modèle imposé, on sera
obligé de s’identifier par comparaison plutôt que de sonder son cœur.
On refoulera toutes les émotions politiquement incorrectes
et on pensera qu’un adulte c’est celui qui sait cacher ses émotions, qui les
contrôle.
Or, refouler et contrôler n’a rien à voir avec la maitrise.
Ce
comportement induit qu’il faille rejeter des aspects de soi et c’est de cette
façon qu’on amplifie la sensation d’être incomplet, d’être en manque, d’avoir
des besoins qu’on devra combler à l’extérieur, en trouvant l’homme ou la femme
de sa vie !
Ce concept de prince et de princesse charmant m’a toujours
gonflé ! On se laisse bercer par les contes de notre enfance pensant
qu’ils sont réels et précieux. Oui, pour l’enfant intérieur, c’est une quête
légitime mais c’est à l’adulte que nous sommes que cet aspect de soi,
s’adresse. De plus, son rêve, c’est de communier, peu importe si c’est une
personne du sexe opposé puisque pour cet aspect de la personnalité, la
sexualité n’a pas de sens. Comme ce thème est très tabou, à l’image de la façon
dont l’humain considère le sexe, ces questions sont refoulées plutôt que
d’apprendre à connaitre ce qui est en fait l’énergie de la vie, de la source,
qui coule en chacun.
Tant qu’on ne réalise pas l’union entre tous les aspects de
soi, le masculin, le féminin, et la part enfantine qui porte tant les blessures
que les rêves, on sera incomplet, ignorant de sa vraie nature et de son
potentiel.
Être à l’écoute de l’enfant intérieur, de ses vrais
besoins, et de ses souffrances puis faire preuve de patience, d’acceptation
pour cet aspect fragile mais indispensable à l’épanouissement de l’être, c’est
exactement ce qui permet de trouver l’intégrité, la complétude et la
souveraineté.
Dans cet accueil, cette écoute, les énergies pères mères
sont sollicitées en même temps et s’associent dans l’œuvre alchimique qui fait
appel à tous les aspects de l’être. La personnalité passe les rênes au divin
dans le rayonnement de l’énergie d’amour inconditionnel, par le fait de lâcher
prise. L’enfant libère ses énergies spécifiques, la joie, la spontanéité, la
légèreté, tout ce qui permet d’envisager la vie avec créativité et insouciance. Le masculin
et le féminin intérieur étant harmonisés, libèrent leurs énergies intrinsèques
qui vont permettre à l’individu d’être complet, autonome, libre et
souverain.
C’est devenu pour moi une certitude qui correspond à mon envie
de liberté, de souveraineté mais je comprends que ça puisse faire peur.
Cependant, en accueillant la peur, elle délivre des messages qui amèneront
à se familiariser avec ce qu’on
craignait autrefois.
Démystifier la peur, libérer les exigences d’idéal et
aller à la découverte intime de soi, constitue un chemin de libération, de
guérison qui ouvre le cœur, amplifie la capacité d’aimer, de porter cette
énergie et de la rayonner, qui élargit aussi la conscience et nous permet de
grandir en sagesse en connaissance de soi et donc en maitrise et en capacité de
créer en conscience, un quotidien qui corresponde à nos aspirations.
Puis le fait d’apprendre à accepter ce qui est, nous
préserve de la peur de l’échec, nous rend humble face à la nature, aux forces,
aux énergies qui sont en nous. On comprend que ça n’est pas en forçant les
choses qu’on obtient un résultat bénéfique mais que c’est au contraire la
tendresse, l’amour, qui guérit, vivifie, transmute, élève, nourrit…
Dans l’accueil de l’émotion, on sollicite l’énergie
féminine qui console, reçoit, aime sans condition, on la connait de
l’intérieur, par le ressenti, on passe de l’idée de l’amour à la sensation de
l’amour.
Il ne faut pas oublier que le mental suppute selon ses connaissances,
ce qui est en sa mémoire et ce qu’il tient pour vrai est très aléatoire à moins
de faire l’expérience de l’idée. Par exemple, pour savoir à quoi ressemble le
miel, on pourra décrire la texture, le goût, en cherchant des exemples qui vont
donner une idée de ce que c’est mais tant qu’on ne le goûte pas, tant qu’on ne
l’a pas sur la langue, la connaissance qu’on en aura sera théorique, imaginaire,
non fiable.
Il en va de même pour les émotions. La peur est tenue à
l’écart parce qu’on s’en fait une idée. On imagine que c’est un monstre, une
ennemie, quelque chose d’indésirable qu’il vaut mieux ignorer. Comme elle reste
au niveau du mental, de l’idée, elle grandit par le seul fait d’être enfermée
puisqu’elle est avant tout énergétique. Or l’énergie bloquée est accumulée
jusqu’à pouvoir exploser si elle est contenue.
En procédant au jour le jour, dans l’instant, en
accueillant ce qui se manifeste au fur et à mesure plutôt que d’attendre une
crise pour laisser une émotion s’exprimer, on va épurer peu à peu le corps
émotionnel mais aussi le corps mental qui ne sera plus le directeur de nos
pensées, nos paroles et nos actes.
On déplace le centre de son monde de la tête
au cœur, et comme il est le point de jonction de tout ce qui nous anime, comme
il ne rejette rien mais recycle, restaure et redirige, on approchera de la
plénitude, la complétude, chaque fois qu’on se posera pour accueillir ce qui
vient.
Lentement mais surement on redonnera au cœur sa place
légitime de médiateur, de directeur, de souverain de l’être et les énergies harmonisées
seront à son service. La conscience qui se manifeste dans l’alchimie
émotionnelle, viendra se loger, cohabiter avec la personnalité. Chacun
retrouvera sa place originelle et la paix, la joie, la créativité seront les
moteurs de toute action.
On passera ainsi des supputations, des projections
mentales, à la connaissance du cœur et de l’âme. Ouvrir son cœur, c’est
autoriser le divin à communier avec la personnalité. C’est amener la masculin
et le féminin en soi à s’exprimer de façon divine, sacrée, ce qui libère de
toute attente du prince ou de la princesse charmante. D’ailleurs le terme
utilisé en dit long ! Le charme est aussi synonyme de magie, mais ces
croyances viennent de la division intérieure réalisée par le mental, entre
l’humain et le divin, le masculin et le féminin.
L’idée qu’il se fait de ses
énergies qu’il se plait à envisager comme des personnages, est purement
imaginaire. Il projette ses manques, ses besoins à l’extérieur alors que tout
est en soi.
Nous avons tous en nous un aspect fragile, vulnérable,
apeuré, mais nous avons aussi des aspects audacieux, courageux, et en les
combinant, en les associant, nous devenons complets et équilibrés. Mais pour le
savoir et le vivre, il n’y a pas d’autres chemins que celui de l’acceptation de
ce qui est en soi. En cessant déjà de juger sans savoir finalement puisque le
jugement vient toujours de croyances adoptées sans qu’elles aient été vérifiées
objectivement, on passe alors en mode « observation » qui nous permet
de voir tout notre potentiel.
C’est sûr qu’au début, ça peut faire peur de ressentir les
émotions si on a passé sa vie à les taire ou à les refouler mais petit à petit,
en accueillant la peur, elle se transforme, s’allège de la charge
énergétique et permet d’accueillir plus facilement ce qui vient par la suite.
On sera déstabilisé puisque ce que nous tentions d’occulter, se manifestera
naturellement avec intensité. Le contraste entre une vie paisible, enfin en
apparence et l’expression intense des émotions, peut amener à perdre courage et
patience mais il suffit de se dire que c’est logique, normal et même que ça
indique un changement profond puisque c’est ce qui se passe en réalité.
Il faudra attendre une certaine qualité de lâcher prise
pour arriver a des résultats concluants enfin apparents.
Tout changement se
réalise au niveau subtil, énergétique avant de se répercuter dans la matière et
quand on sait cela, on aura plus de facilité à lâcher prise. Puis c’est en
pratiquant l’accueil de l’émotion au moment où ça bouge en dedans qu’on aura de
plus en plus confiance en sa capacité à gérer son monde.
J’ai encore passé plus de trois heures au jardin hier et ça
m’a fait le plus grand bien tout en me donnant l’élan à continuer d’être dans
l’action. En faisant brûler les herbes sèches, j’ai pensé au processus de
libération des vieilles croyances et au pouvoir de l’alchimie émotionnelle. Il
y a une certaine ressemblance puisque le feu détruit mais il permet la
renaissance.
Il semble que la destruction soit au cœur de la vie même. Que la vie ait besoin de ce
passage pour se régénérer, se transformer, évoluer, s’épanouir.
C’est un concept qui me rendait triste tant que je
m’identifiais au mental, à la personnalité mais en équilibrant les émotions, en
ressentant la source de vie qui s’écoule librement dans ce processus, les
croyances s’adaptent à ma foi en l’humain divin et la peur de la mort se
dissipe, se transforme en passage, et elle apparait comme l’annonce d’un
renouveau, d’une renaissance.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci