mardi 9 septembre 2014

« Qu’est-ce que l’éveil ? »





Il semble que mon état général soit meilleur qu’hier. J’ai passé une journée pourrie où le doute, la suspicion, l’ennui, la douleur, se sont pointés en même temps. Je digère encore le visionnage du documentaire que j’ai qualifié de choc par ce que c’est bien l’effet qu’il a eu sur moi. Je connais la misère humaine, la capacité des humains à devenir monstrueux et j’évite en général d’aller fouiller dans la m… des autres.
J’ai regretté de m’être fait violence mais comme ce fut l’occasion de voir où j’en suis au niveau émotionnel, je ne me suis pas attardée sur la gêne occasionnée. 
Les énergies sont puissantes en ce moment et les révélations continuent. 
Une chose qui me venait souvent en tête hier, c’est la façon dont le « mouvement spirituel » dit New Age, se répand comme un rideau sur la misère du monde. 
Un genre de regroupement se créé avec tous les pièges que ça implique, les recommandations, les gourous, les sauveurs qui s’élèvent, les initiés qui étalent leur savoir, les « éveillés » qui montrent le chemin, le vocabulaire spécifique et tout les comportements et rituels qui se créent dans toute tribu rassemblée autour d'un même objectif. 
Il  a quelque chose de très contradictoire dans le fait de prôner l’unité tout en créant une nouvelle catégorie d’humains qui se croient meilleurs que l’ensemble parce qu’ils ont senti quelque chose de spécial en eux, d'anormal, ou encore des gens marginalisés qui sont contents d’être enfin acceptés dans un groupe.


J’ai lu un texte de Michael Brown qui parle justement de ce phénomène de groupe et des illusions qu’il véhicule. On retrouve les schémas habituels des meutes avec un leader, celui qui sait et des moutons qui suivent en fayottant pour espérer obtenir un peu d’attention du maitre, pour se sentir spéciaux, aimés, privilégiés…
Oui, se rassembler autour de mêmes croyances peut être bénéfique mais ça ne doit pas amener à créer une micro société qui se construit sur le modèle patriarcale et en reproduit tout ce qui est néfaste au développement personnel. 
D’un autre côté comme tout est téléguidé par l’âme et l'inconscient, ceux qui vivent ce genre d’expérience y trouvent leur compte.
Puis après avoir lu un peu trop de messages spirituels ou prétendus, je me suis demandée si ma foi amplifierait sans ce matraquage mental, si celle-ci tiendrait encore la route s’il n’y avait pas ce genre de conditionnement. En général, quand j’arrive à penser ce genre de choses, c’est qu’il est grand temps de prendre du recul et de revenir au cœur de moi-même. De lâcher l’intellect pour ressentir la vie, la source, l’âme, depuis l’intérieur. 

Je ne dis pas que c’est négatif de se regrouper par affinités mais il ne faut pas s’imaginer que la "progression spirituelle" se réalisera de cette façon. Puisque comme l’explique très bien Michael Brown, le divin se "trouve" par la gestion des émotions, la connaissance intime et le dépouillement de soi. C’est dans le face à face avec soi-même que cette rencontre est vécue, en toute discrétion. Et le plus souvent quand la personnalité est au bout du rouleau.
Il en est de même pour les signes, seul celui qui en est le destinataire peut y voir le message et personne ne reçoit de révélation pour un autre. Même ceux qui canalisent, ce ne sont pas des gens plus purs, réalisés, la plupart du temps, ce sont des gens comme vous et moi, en chemin, qui cherchent parce qu'ils souffrent, qui reçoivent des révélations pour eux-mêmes. Bien que les messages puissent être utile à d’autres, ils se proclament guides parce que très souvent ils sont en carence affective, en besoin de reconnaissance. Ce qui peut se comprendre puisque lorsqu’on est différent, qu’on perçoit les mondes subtils, on est confronté à la conscience collective qui s’appuie sur la science comme si elle détenait la vérité absolue et on se retrouve isolé du reste du monde ce qui est plutôt inconfortable surtout quand on a souffert à cause de ses différences.

Il m’apparait que tout ce qui tend à uniformiser, à formater, reste totalement inscrit dans l’ancien monde et ses valeurs basées sur la peur de l’autre. Et c’est ce qui se passe au niveau spirituel. On tente de montrer un chemin unique, de tracer une ligne en y collant quelques panneaux indicateurs, en utilisant des formules « choc », en inventant un nouveau vocabulaire qui enferme systématiquement toute une catégorie de gens dans une bulle. Les stratégies marketing sont utilisées pour amener plus de fidèles.
Je commence à remettre sérieusement en question ce blog enfin disons plutôt que je me rends compte que j’ai tendance à dévier un peu de l’objectif premier en publiant beaucoup trop de textes. Si on considère le nombre croissant de publications sur le thème de la foi, on a vite fait de voir que s’il fallait tout lire, on passerait sa vie devant l’ordi !  Or c’est dans le quotidien, dans les relations avec soi-même ou avec l’extérieur qu’on peut sentir le mouvement de la vie, de la source, en soi. 
Oui, le fait de lire des messages spirituels peut aider un peu à amplifier la foi mais si ça n’est pas soutenu par une connaissance intime de soi et l’application de l’amour inconditionnel vis-à-vis de soi qui amène à considérer les autres comme des frères, ça créé l’effet inverse. 
On se construit peu à peu une bulle qui nous coupe totalement du monde et surtout de notre ressenti puisque on passe tout son temps « dans sa tête ».
Du coup on se prive de la possibilité de s’épanouir, d’être tout simplement. 


Jared Warren


Tant qu’on s’imaginera que l’éveil consiste à avoir les symptômes que les maitres ont connus, tant qu’on croira que celui-ci est le fruit d’une quête qui demande des efforts, des sacrifices, des postures physiques et intellectuelles particulières, on ne fait que se leurrer. Selon ma foi, s'éveiller, c'est devenir conscient de qui on est en totalité. Le contact avec l’âme est quelque chose d’intime et ça n’est pas un concept, une théorie qui peut amener à en avoir une connaissance intime et personnelle. 
De plus l’interprétation que chacun peut faire du divin en soi, reste très subjective et aléatoire, elle dépend de la personnalité, du vécu, de l’âme, de la vibration…

Il n’y a pas de feuille de route, chacun construit son propre chemin au fil de ses expériences. Témoigner de ses visions, de son intuition, peut susciter la jalousie, l’envie, creuser un écart entre ceux qui ressentent, qui vivent des expériences qu’eux-mêmes qualifient de spirituelles et ceux qui n’y « arrivent » pas. Le problème vient du fait que ceux qui témoignent, la plupart du temps, se situent en guident, enseignants, leader et pour ce faire montre l'aspect lumineux de leur personnalité.
Finalement ce qui les différencie des autres humains divins, c’est un certain culot, une forme de confiance en soi qui frise parfois l’arrogance, qui les pousse à se créer un nouveau personnage qu’ils devront jouer à chaque fois qu’ils seront en public, qui sera une autre version d'eux-même que celle qu'ils vivent dans la sphère privée. 

Tant que ceux qui prêchent s’empêcheront de montrer leur vraie nature, leur vraie personnalité, ils ne feront qu’inviter les autres à se bâtir un nouveau personnage, une personnalité de disciple qui va souffrir pour atteindre une supposée perfection.
Selon ce que je crois, la perfection, c’est le fait d’accepter tout en soi, de ne plus lutter contre ce qui se vit en soi et d’être attentif aux voix intérieures, toutes les voix et pas seulement celle qui viendrait de l’âme. 
Tant qu’on essaie de faire croire qu’on est bien dans sa peau et que l’élévation vibratoire permet de ne plus souffrir des aléas de la vie, on entretient l’illusion. 

Le divin intérieur ne préserve pas des erreurs, puisqu’elles sont formatrices et permettent une fois acceptées, de faire grandir l’amour en soi. L’âme ne dicte pas non plus un chemin, il n’y a rien d’écrit en détail, elle nous invite simplement à suivre une direction. Parfois même elle se tait pour nous laisser utiliser notre bon sens, notre logique, afin que nous gagnions en confiance en soi, en force.
Le but de l’âme n’est pas de s’élever puisqu’en théorie elle se situe dans une sphère où la dualité n’est pas perçue comme une lutte. Selon ce que je pense, elle nous inspire à nous connaitre de l’intérieur, à nous regarder en profondeur avec amour et acceptation, avec reconnaissance, afin que nous puissions créer notre propre voie et que la confiance en tout ce que nous sommes nous permette de vivre dans le monde sans complexe, sans tricher, sans chercher à être quelqu’un de différent de ce que l’introspection nous révèle. 

Il ne s’agit pas de s’identifier à une part de soi plutôt qu’une autre mais bien de réunir de façon harmonieuse, pacifique, tout ce qui fait de nous des humains divins. 
Tant qu’on croit qu’il nous faut devenir quelqu’un d’autre que ce que nous sommes maintenant, on vit à côté de soi, on se renie, alors que le but de l’incarnation, si tant est qu’il y en ait un, c’est justement d’habiter son corps, ses corps et de gérer ses dimensions variées, dans le respect mutuel, de soi, de chacun d’eux. Comment pourrait-on être complet, entier et intègre s’il fallait s’amputer de parts de soi ? Comment prétendre vivre dans l’harmonie si on cache des facettes de sa personnalité à soi-même et aux autres, dans le but de vendre son expertise. Et cette acceptation totale de soi permet de vivre en harmonie avec les autres.

Ce qui m’a fait du bien et m’a permis de changer mon regard sur moi-même et sur le monde, ce sont les expériences vécues de l’intérieur qui m’ont amenées à savoir qui je suis à un niveau profond, subtil. Mais l’invisible comporte bien des dimensions aussi et les pensées tout comme les émotions en font partie. Si je veux connaitre ce monde, il me faut connaitre mes pensées, mes croyances et être à l’écoute de mes émotions afin de déterminer ce qui est bon pour moi et ce qui ne l’est pas. Tant que je ne connais pas les profondeurs de mon être, je ne peux pas en connaitre les hauteurs. Tant que je juge un des aspects de ma personnalité, je suis dans le déni, le rejet et j’amplifie ainsi les blessures de l’âme.
Décrire le processus de l’éveil ne peut qu’amener la confusion et les frustrations alors qu’il n’y a pas un chemin mais autant de voies que d’individus. 
Je parle de l’acceptation comme une voie de découverte et d'amour de soi, de sa vraie nature, parce que j’en voie les bénéfices mais là encore, c’est l'expérience qui me pousse à croire que l’amour est la clef. Je sais que c’est une voie de libération mais je ne sais absolument pas comment ça me permettra de libérer la dépendance aux cachets.
Je crois comprendre qu’il me faut lâcher toute attente, démystifier le produit, arrêter de croire que c’est la seule façon de me sentir bien dans mon corps mais aussi d'arrêter de me juger pour ce que je vois comme une faiblesse afin de libérer premièrement toute étiquette relative à ce problème. Mais tant que je lutte et même que j’essaie de diminuer, ça ne marche pas. J’étais une fois de plus motivée à le faire mais le seul fait de m’être réveillée avec une douleur aigüe hier matin, m’en a dissuadé. 



Jared Warren


Il me semble que tant qu’il y a une résistance en dedans c’est que quelque chose a besoin d’être considéré avec compassion. Je suppose qu’il me faut apprendre de cette situation et pour cette raison, je cherche en amont. J’essaie de déterminer quelles sont les croyances qui ont créé cette dépendance et surtout qu’est-ce qu’elle m’apprend sur moi-même, sur la vie. 
Quand je parle des visites d’anciennes incarnations, ça n’est pas pour me la péter, me sentir appartenir au mouvement spirituel mais juste parce que je dis les choses comme je les vis et les ressent. Après, l’interprétation est forcément subjective mais il ne s’agit pas de vouloir convaincre qui que ce soit de la réalité de la réincarnation. 
L’intérêt de cela, c’est juste de constater qu’en fouillant en soi, on découvre des facettes ignorées. 
Que ce personnage soit réel ou fictif n’importe pas ce qui compte c’est le message qu’il porte et l’effet que ça produit en moi. Il se peut que ce soit juste une "entité" formée par mes aspirations, un aspect de ma personnalité actuelle, puisque celle-ci avait une vie épanouie. 
Ce qui est notable pour moi, c’est le fait qu’enfin émergent des aspects positifs de ma personnalité. J’ai eu la visite d’entités qui portaient des blessures, celles qui ont été réactivées pendant l’enfance et qui continuent d’influencer ma vie, au début où je faisais face à mon enfant intérieur. Le côté positif de ces expériences, c’est de découvrir des aspects de soi et de pouvoir mieux se comprendre, s’aimer, pardonner et se pardonner avant tout à soi-même.
L’illusion du temps est aussi dévoilée dans ce genre d’expérience et tout ceci n’a d’intérêt que celui de m’aider à me détacher du passé, des personnages que je continue d’alimenter, de mes croyances basées sur l’extérieur, sur la science, l’éducation, sur une vision qui ne m’appartient pas vraiment.
Ce que je vis en dedans est réel, c’est ma vérité du moment. Tout comme ce que je ressens et je me fie plus à cette « connaissance » qu’aux messages des êtres de lumière ou de gens qui se désignent comme des phares de lumière. 

Oui je suis aussi passée par là, puisque lorsqu’on décortique sa personnalité, qu’on se dénude en enlevant les masques ou du moins en les voyant, en les reconnaissant, on passe par une phase où l’instinct nous pousse à vouloir nous apparenter à un groupe d’individu par ressemblance, affinités, comme pour palier la peur de se retrouver seul face à soi-même et au vide intérieur. La peur du rejet, le besoin d’être accepté sont autant de motivations qui poussent à se renier et si je parle de mes voyages intérieurs, c’est pour vous donner envie d’aller explorer vos sensations et montrer qu’en fouillant en soi, on trouve Tout. 
Autant d’ombre que de lumière, de capacité que de freins, d’ouverture que de fermeture, de limites que d'infini…et le but selon ce que j’expérimente, n’est pas de faire le tri, de jeter des aspects dérangeants mais au contraire d’unifier toutes ces facettes très éloignés dans la forme mais dont le but est le même finalement. 
Ces points de vue totalement contradictoires, parfois, illustrent bien le caractère double de l’humain divin et la lutte que ça génère. Ce n’est qu’en cessant de les opposer qu’on peut trouver la paix qui permet d’appréhender la vie avec plus de confiance et de joie.  


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci