Décider de sortir de la vision, de la division bien/mal,
est un premier pas vers la liberté mais ça n’est pas réalisable du jour au
lendemain. Je me disais quand je lisais « faire taire le mental »,
que ce n’était pas possible pour moi mais en fait, ça commence à le devenir.
Quand on veut sortir de la dualité, on est attentif à nos pensées pour ne pas juger
ou du moins pour discerner au lieu de juger.
Je ne pense pas qu’on puisse
cesser de juger puisque le mental est conditionné pour appréhender les choses
en terme de bon ou mauvais mais, plutôt que de s’en vouloir pour ça ou encore
de feindre d’être neutre, il m’apparait utile de garder le côté positif de ce
mode de raisonnement, c’est à dire la
capacité à se faire une opinion, à se situer, à faire un choix...
La première idée qu’on se fait dans toute situation, c’est
toujours une forme d’évaluation, une façon de cerner l’objet, de le comprendre,
de le situer. Ce qui cause du tort, c’est le fait de s’accrocher à son point de
vue, de vouloir avoir raison à tout prix ou d’enfermer quelqu’un ou quelque
chose dans une case, de l’étiqueter. Mais ce réflexe est naturel puisqu’il nous
permet d’affirmer nos choix, de poser des limites. Quand on parle de se centrer,
c’est le fait de prendre un peu de recul, c'est-à-dire de ne pas être en
réaction mais de voir avec objectivité, considérer tous les aspects de la
situation pour pouvoir se faire son opinion.
L’intérêt d’être centré, présent à soi-même, c’est de pouvoir se
sentir exister non par rapport aux autres mais par le fait de se sentir vivant,
de sentir la vie qui coule en soi.
La société nous pousse à croire qu’on ne
peut exister sans détruire, sans rentrer dans la compétition et être gagnant.
Quand on écoute les voix intérieures, quand on ressent les sensations physiques
qui se manifestent lors des moments de communion avec l’âme, le divin, on ne
doute plus de sa véritable valeur. O n’a plus besoin de se comparer pour se
sentir « valable ».
Non seulement la comparaison n’a aucun intérêt
puisqu’il y a toujours mieux ou pire que soi mais en plus ça entraine tout un
tas de sentiments qui ne font que nourrir l’orgueil ou le déni de soi ; La
jalousie, l’envie, le sentiment d’infériorité, de supériorité, toutes ces
croyances et réactions ne font que diviser et rendent malheureux, insatisfait.
Ce point de vue amène à vivre dans la peur, à enclencher le mode défensif, à
être sur le qui vive et à craindre d’être dépassé.
On parle beaucoup de lâcher prise mais on l’oppose au
laisser aller. Là encore, il y a une notion de jugement, de valeur, et la
volonté de devenir autre chose que ce que l’on est. On a peur en fait de se
laisser aller, on craint de devenir monstrueux, d’être jugé, d’être étiqueté…Mais
si on se connait un peu, si on sait ce que nous sommes véritablement, il n’y a
aucune crainte à se laisser vivre au contraire.
Par expérience, je me rends compte que c’est en suivant l’élan
du moment que je suis sur le bon chemin. Après on peut se demander ; c’est
quoi le bon chemin ? Et bien, selon ce que je sens, c’est justement le
fait d’avancer élan après élan, selon ses désirs.
Ce n’est pas non plus le fait
d’aller dans une direction particulière, c’est simplement le fait d’avoir de la
joie à cheminer, à être tout simplement. Honorer l’incarnation en accueillant tout ce qui se présente
en ayant conscience qu’on a cocréé ce qui est, même si on n’en comprends pas le
sens ou que ça nous semble injuste.
Quand on cesse de lutter contre ce qui est,
c’est qu’on est conscient que ce qui tout a sa raison d’être et que la compréhension
viendra quand on acceptera les faits. Si on lutte contre quelque chose, non
seulement on le renforce mais en plus c’est très prétentieux, c’est comme si on
voulait arrêter le cours du temps. On dépense beaucoup d’énergie à s’entêter à
vouloir changer les choses en vain.
Quand on accepte ce qui est, qu’on cesse de se demander
pourquoi, pourquoi moi, pourquoi ça, pourtant j’ai tout fait comme il faut…quand
on cesse de juger la situation, on peut alors la voir dans une perspective plus
large et découvrir toute l’essence, le potentiel caché derrière les faits.
En
considérant la vie comme un jeu et non comme un combat, la tendance à juger
perd son intensité puisque ça n’a plus de sens. Ce qui n’empêche pas d’être
intègre dans ses choix, de discerner ce qui nous correspond et ce qui n’entre
pas en résonance. La vie nous amène constamment à faire des choix selon nos propres valeurs, nos besoins du moment.
Pour mon problème de dépendance, il y a les faits, le trauma, que je ne peux pas nier mais si je veux définitivement
libérer le personnage de la victime, il me faut accepter de prendre des
médicaments avant même de penser à m’en sevrer. Cet acte me montre que l’enfant
intérieur n’est pas encore guéri du passé et c’est en accueillant les émotions
qu’il exprime, que je l’allège, que je le guéris et nous libère du passé. Tant
qu’il n’a pas vidé son sac, le geste médoc sera utile pour ne pas dire
obligatoire.
Puisque c’est un choix qui me permet de vivre relativement bien et
même si ça n’est pas la meilleure solution, ça n’est pas en luttant contre ça
ou encore en me critiquant que je vais arranger les choses. En libérant les
croyances qui ont amené ce besoin, j’aurais plus de facilité à m’en libérer. La
liste est longue et en commençant par faire le bilan "pour et contre", je
peux mesurer l’intensité du besoin! Mais ce constat ne doit pas m’amener à
déprimer ou à me dévaloriser. Au contraire, il me faut rester neutre pour voir
les choses globalement, entièrement et faire preuve de compassion pour tous les
aspects intérieurs qui ont suscité ce besoin.
Puis relativiser aussi la notion de dépendance parce que c’est
la peur de dépendre affectivement des autres qui m’a amené à faire ce choix. Comme c’est la peur qui a motivé ma décision, en
libérant celles qui se manifestent maintenant, l’amour grandit en moi et c’est
cet amour qui guérit. En étant attentive à ne pas retomber dans les jugements,
la dévalorisation, l’idée que je me fais de la dépendance, se transforme peu à
peu.
Bien que nous soyons interdépendants d’une certaine manière,
tout est question d’équilibre, de dosage. Oui nous sommes Un mais le "but" de l’incarnation
c’est d’être unique tout en ayant conscience d’être tous issus de la même source. Ce qui nous permet d'agir librement tout en tenant compte des besoins des autres.
Quand nous étions dans les mondes spirituels, avant de
venir nous incarner, nous avions compris le sens de notre venue. Il s’agissait
d’habiter un corps physique, de rassembler son énergie, de la concentrer, d’apprendre
à vivre dans ce vaisseau limité et à retrouver notre essence, notre vraie
nature afin de choisir de rayonner l’amour divin que nous sommes. Enfin disons plutôt afin de rayonner en conscience ce que nous sommes Nous serions
poussés à communier et ainsi apprendrions à aimer. Nous aurions à vivre des expériences afin de comprendre notre essence et d'en trouver la source en nous-même.
A partir de là tout est à cocréer. Quand on redevient
conscient de sa vraie nature, du fait que nous sommes des créateurs et que la
mort représente uniquement un passage, un retour au foyer, il n’y a plus rien à
craindre ni à s’imposer. Il est juste question de s’harmoniser intérieurement, d'aligner la pensée, le geste et l'intention sur la même fréquence, celle de l'amour.
Tant qu’on n’arrive
pas à s’abandonner à la vie en toute confiance, on va marcher sur un fil en
essayant de tenir l’équilibre mais si on décide de se laisser glisser, de lâcher les obligations, la vie
nous porte littéralement.
Pour ce faire, pour être en confiance, il nous faut
connaitre le divin intérieur, retrouver la connexion et amplifier l’amour en
soi par la communion au divin intérieur tout autant que celle avec les aspects de la personnalité, l'enfant intérieur.
Là encore, cette confiance ne vient pas d’un coup de
baguette magique, elle se construit au jour le jour, à mesure qu’on se détend
intérieurement, qu’on cesse de nourrir les croyances basées sur la peur et le
manque d’amour de soi. En intégrant des aspects de soi que l’on rejetait, en
prenant soin de l’enfant intérieur, en constatant avec du recul, la réalité de
la guidance intérieure jusqu’à être convaincu de sa présence permanente, la
confiance devient naturelle.
Quand on cesse de vouloir contrôler les choses, on se rend compte que ce que l'on vit correspond à ce que l'on est. Et si on s’accepte tel que l'on est, dans le moment présent, on ne s'oppose plus à ce qui est puisque c'est notre reflet et notre création.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci