Encore une longue nuit et un réveil mitigé. J’ai quelques
souvenirs de mon rêve qui m’a amenée dans l’Aveyron, chez mon ami. Je n’arrive
pas à déterminer quelle part de moi
reste déçue, voit la séparation comme un échec.
Je m’interroge à propos
de l’enfant intérieur et de ses aspirations qui pour le moment se limitent à
vouloir jouer. Je n’ai pas trop de souvenirs où je me vois en train de jouer
par contre, beaucoup d’images reviennent et c’est un enfant triste et songeur qui
apparait. Je réalise que le travail effectué tout au long de ma vie a consisté
à le faire taire et à éviter toute situation qui aurait pu le réveiller :
Les mouvements de masse, l’alcool et les bars, les foules…
C’est assez flagrant de voir quelqu’un qui boit, laisser
tomber les masques un à un jusqu’à s’exprimer comme un enfant de cinq ans. L’ivresse
ôtant toute inhibition, c’est en petit tyran qu’il se présente à la face du
monde, porté par ses blessures.
J’aime bien quand les masques tombent mais
comme l’alcool est aussi un amplificateur émotionnel, au bout d’une certaine
quantité, ça vire au drame !
Comme j’ai peu d’affinité en tant qu’adulte
avec les enfants capricieux, c’est de ce côté qu’il me faut creuser. Ce rejet
semble avoir enclenché le besoin de contrôle et il me faut maintenant regarder
cette peur en face.
Ceci peut s’effectuer en étant enfin à l’écoute des besoins
de cet aspect intérieur. Puis en trouvant des méthodes d’éducation qui ne soient pas
basées sur la négation, la punition et la récompense. Ce qui m’amène à considérer
les modèles pédagogiques mais comme aucun d’eux ne me correspond, il me faut
inventer ma propre méthode inspirée par le cœur.
L’amour inconditionnel répare beaucoup de choses mais la
phase éducation est encore à élaborer. Je peux voir comment je réagis aux
différents modèles parentaux qui sont trop souvent extrémistes. Un parent
calquera son comportement sur celui de ses propres parents et réagira soit par
mimétisme soit par un total rejet. Selon ce que je pense, il y a nécessité de
trouver l’équilibre dans ce domaine parce que le laxisme créé des enfants
tyrans et l’excès de contrôle inhibe l’individu. Puis je constate que l'exemple est le meilleur enseignant mais pour ça, il me faut commencer par lâcher la
peur de faire des erreurs, la pression, les obligations, tous ces sentiments
qui se construisent sur le manque de confiance en soi.
La désidentification
peut se rapprocher du déni, du refoulement. En se regardant comme un ensemble
de vertus plus ou moins équilibrées et en sachant que tout est possible, en cherchant
l’harmonie, ça devient plus facile de se regarder objectivement, sans peur.
Écouter l’enfant intérieur ne veut pas non plus dire de le
laisser agir selon son gré.
Être à l’écoute de ses besoins et répondre de façon
à honorer autant l’enfant que l’adulte me semble la bonne approche. Le désir d’harmonie
donne une direction et favorise la cohérence et l’entente entre toutes ces
voix.
Le cœur fait la jonction entre tous les personnages
intérieurs et le dialogue permet de mieux connaitre ses entités qui peuvent
aisément contrôler notre vie si on n’est pas conscient de la façon dont
fonctionne l’ego, les stratégies qu’il met en place.
Pour le consoler, il est bon de laisser une émotion
autrefois refoulée, refaire surface et par exemple en posant ses mains sur son
ventre et en focalisant son attention sur l’innocence, la vulnérabilité, toute
les qualités de l’enfant ou encore en se visualisant en train de prendre un
enfant dans les bras, on recrée un lien affectueux entre l’enfant et l’adulte. Petit
à petit, la confiance s’installant, l’enfant confiera ses secrets et comme il
porte très souvent un poids immense sur les épaules, on l’en délestera en
reprenant la responsabilité de sa vie. En cessant de refouler tout ce qui se manifeste
en dedans. On refoule mais ce comportement crée des explosions, des drames
lorsque l’enfant n’en peut plus d’être banni.
Un enfant n’occulte rien naturellement, il dit ce qu’il
pense et ressent dans l’instant mais s’il en a été empêché, si sa survie
dépendait de sa capacité à se taire, il aura bien du mal à exprimer les choses
en douceur. Rétablir la tendresse entre lui et la personnalité dite adulte, permet
à l’enfant de prendre confiance, d’oser s’exprimer librement et comme il sait
qu’il est autorisé à parler, il se confiera peu à peu.
Le problème, c’est que très souvent, dans le processus d’accueil
des émotions, c’est qu’on occulte la partie « câlin », celle qui consiste
à créer une détente intérieure et à simplement être à l’écoute. On voudrait
tellement se débarrasser du problème rapidement, qu’on zappe cette phase
essentielle au processus de guérison qui commence par une forme de délivrance.
Comme lors d’un accouchement, ça peut être vécu dans la douleur sauf si on sait
respirer profondément et calmement. Ce n’est pas par hasard si on enseigne aux
futures mères l’art de la respiration relaxante.
Renaître à soi-même peut se faire en douceur si on libère parallèlement
tout jugement. La période où il nous faut être à l’écoute de ces aspects
blessés, peut durer un certain temps et en ayant de la patience, on dépose un
baume sur les blessures. Le seul fait de ne plus être en réaction, c'est-à-dire
de ne pas critiquer nos faiblesses, créé un lien amoureux entre les aspects
contradictoires internes, qui va permettre d’apporter une nouvelle réponse aux
stimuli.
On parle souvent de l’empathie comme d’un handicap dans ce
monde axé sur la compétition, le besoin de réussite, la productivité, mais si on est conscient de la
nécessité de guérir ses blessures d’âme, cette qualité sera un immense atout
dans la prise en charge de l’enfant intérieur.
Puis comme ce qui pose problème
aux gens trop sensibles, c’est le fait de ne pas savoir poser de limites, en s’occupant
exclusivement de l’enfant intérieur, en état uniquement dans l’accueil de ses
émotions, on créé un genre de bulle qui délimite notre espace vital.
Cette
phase ne dure pas une éternité bien qu’elle puisse être conséquente, et on se
protégera en attendant d’être dans l’équilibre masculin féminin, en revenant en
son cœur dès qu’une émotion se manifeste. La pratique amenant plus de confiance
en soi, on prendra soin de se centrer avant d’aller vers l’extérieur. On
traitera le corps physique avec douceur comme une femme enceinte protège son
enfant. Cela peut se traduire par une bouée autour du ventre. J’ai remarqué que
lorsque je gérais moins bien mes émotions ou que je refoulais quelque chose, j’avais
tendance à prendre du lard, comme si inconsciemment, je créais une barrière de
protection physique.
Tout en soi est programmé pour protéger la vie, qu’on en
soit conscient ou pas. En s’observant on redevient partenaire actif dans cette
mission protectrice. Plus la conscience éclaire les ombres et plus la relation
à soi se pacifie lorsqu'on libère le jugement.
Quand on comprend les mécanismes mis en place pendant l’enfance,
on fini par avoir de la gratitude pour l’ego ce qui permet de réintégrer ce
partenaire qui fait toujours de son mieux, selon ses connaissances limitées.
En
élargissant sa conscience, son cœur, et surtout en redistribuant les rôles, en
acceptant de se prendre en charge en conscience, on redéfinit qui sera le
dirigeant intérieur. L’ego s’est construit sur les modèles parentaux et
reproduit ce qu’il voit, ce qu’il connait. Il se renforce par la démission de
la conscience tant qu’on refuse de se regarder en dedans. Retrouver son pouvoir ne se réalise pas en rejetant l'ego mais au contraire en le réintégrant à sa juste place.
J’avoue que je ne cherche pas encore à élaborer un modèle d’éducation
mais je laisse plutôt l’amour inconditionnel agir, l’élan me montrer ce qui est
en dedans. Je visualise parfois cette énergie qui entoure et pénètre tout mon
être, pour amplifier l’effet. Ce comportement permet de prendre une certaine
distance afin de pouvoir observer sans se laisser happer par l’émotion. Tout ce
qui peut donner du recul est bénéfique puisqu’il y a alors dissociation.
Cependant, on peut prendre le refoulement pour de la désidentification.
Comme il s’agit de devenir conscient, avant tout, il faut accepter de prendre
le temps de voir, d’apprendre à utiliser les yeux du cœur, ceux qui ne jugent
pas. Utiliser le mental comme s’il était un scanner, une caméra peut aider à
changer sa vision. On peut aussi savoir que nous sommes dans la neutralité dès
que l’émotion est détectée puisqu’il y a alors dissociation.
Si on peut la voir,
la sentir, c’est que le recul est réalisé. Et c’est là qu’il faut être attentif
à ne pas vouloir aller trop vite. Commencer par avoir de la gratitude pour le
fait que l’émotion se soit montrée alors que jusque là, elle ne le faisait pas,
est une étape essentielle de la guérison puisque de cette façon, on l’intègre
amoureusement. On agit à l’inverse de ce que l’on faisait avant, on accueille
au lieu de rejeter.
Il ne s’agit pas de feindre non plus, de trouver une
qualité, d’inventer un message mais de laisser venir des pensées, des images,
des odeurs même.
C’est souvent là qu’on bloque, au moment de revivre l’expérience
passée. Du moins, je me rends compte que c’est à ce moment que je foire le
processus. Je veux tellement être vite libérée que je vais faire bosser le
mental à fond pour trouver la cause du blocage.
Mais la guérison ne se réalise
pas par le mental.
Il intervient dans différentes phases du processus mais ne peut
pas se substituer au divin.
Ce n’est pas vraiment la compréhension qui guérit
mais elle créé un terrain favorable en étant plus calme intérieurement, en
cessant de s’inquiéter, de nourrir la peur.
La confiance accordée à l’enfant intérieur, va lui
permettre de vider son sac. J’essaie de m’imaginer ce personnage interne comme
s’il était réellement un enfant et agit comme je le ferais dans la vie avec
tout enfant. Jusqu’à maintenant, j’étais très maladroite tant dans la réalité
quotidienne que dans ma façon d’aborder l‘enfant intérieur. La peur de voir cet
aspect se manifester en tyran, en enfant capricieux, m’empêchait de bien le
connaitre. Alors maintenant, j’accepte ce qui est puis je laisse venir les
pensées et les images sans aller les chercher.
Je me contente de mieux reconnaitre qui s’exprime en moi et
constate que l’enfant intérieur se manifeste de différentes façons. Il s’exprime
par des émotions assez fortes, associées à des pensées injustes, des pensées
qui trahissent un manque d’amour, une peur. Mais il peut aussi le faire en me
poussant à faire une pause, à revenir en mon corps, à jouer, à focaliser mon attention sur la
beauté du monde, la tendresse dans les relations. Il est excessif tant que ses
blessures sont actives et réagira aux injustices avec force puisque ça fait
écho à sa souffrance.
Tout comme les parents éduquent leur enfant par l’exemple,
au-delà de tout, c’est en changeant mon comportement à son égard qu’il se
pacifie. Il agira selon la façon dont je le traite. Oui je l’ai déjà dit des
milliers de fois mais c’est tous les jours qu’il se manifeste appelant la
reconnaissance qui créera l’équilibre.
Ce n’est pas du temps perdu que d’être à son écoute, et c’est
peut-être cette croyance qui est à libérer avant toute autre. Puisque cette croyance est une forme de déni, une façon de le rejeter, de minimiser son
importance, son impact. On ne peut pas tricher avec cet aspect de soi d’autant
plus s’il souffre de la blessure de trahison, il sera sur le qui vive détectant
toute simulation, tout mensonge.
On ne peut espérer l’éduquer "correctement" que par l’exemple
et comme il agit par mimétisme, en ayant un comportement aimant à son égard, on
regagne sa confiance et il s’autorisera à aimer et à être aimé à nouveau.
Puisque le manque d’amour dont il souffre a été créé par la façon dont l’adulte
l’a refoulé en adoptant un comportement dicté par les conventions sociales, reproduisant
les schémas comportementaux des parents, c’est justement en osant le regarder
en face, en cessant de s’interdire d’être spontané et authentique que la
guérison intervient. Il ne s’agit pas de faire tout et n’importe quoi mais d’être
spontané et authentique vis-à-vis de soi-même avant tout.
Inutile de chercher comment agir avec l’extérieur puisqu’il
suffit de s’accepter totalement pour que les autres aient le même comportement
avec nous. Pour libérer un masque, il nous faut déjà l’identifier et c’est en
le faisant qu’on développe notre capacité à être authentique pas en autorisant
l’enfant intérieur à agir à sa guise avec les autres. Tant qu’on n’est pas
conscient de notre monde intérieur, l’ego dirige les corps et ceux-ci adoptent
un comportement défensif et agressif, une stratégie d’évitement, de refoulement,
de fuite ou de lutte ou encore de séduction, de manipulation, de domination.
Devenir conscient et responsable demande donc d’agir à l’inverse,
de sortir de ces comportements réflexes et pour cette raison, la respiration
consciente est un moyen idéal de se voir.
Quand on se focalise sur la respiration, le mental se
calme, il est invité à participer mais ne dirige plus les opérations. Il
apprend à laisser les commandes à mesure qu’il constate notre capacité à gérer
ce qu’il était obligé d’assumer avant. On le libère du besoin de contrôle en
prenant ses émotions en charge.
Parmi les voix intérieures, il ne faut pas confondre l’ego
spirituel avec le divin. Même si rien n’est séparé en nous, tant que la
réunification n’est pas réalisée, tant que le mode de communication interne n’est
pas pacifié, il y aura toujours un des aspects de soi qui cherchera à diriger
les autres. Encore plus quand nous sommes dans une quête de sens. On associera
la sagesse à cet aspect intérieur qui est capable d’analyse, de synthèse, de
compréhension...
Connaitre les besoins de l’enfant peut aider à l’éduquer.
On peut constater qu’un enfant a besoin de limites tout autant que d’amour, de
cohérence, de sincérité et quand on veut réaliser l’harmonie en soi, on
utilisera les qualités de l’ego associées à celles de l’enfant. Ce couple
amènera l’harmonisation des énergies masculines et féminines, de l’humain et du divin.
Être à l’écoute
de soi avec bienveillance et retrouver le langage du cœur permet de réunir tous
les aspects internes en étant conscient que chacun d’eux participe au mouvement
de l’être et qu’il lui appartient de créer une synergie, une synthèse de toutes
les qualités et défauts qui nous composent.
Disons plutôt que l’être se manifeste
par les qualités de cohérence et d’harmonie et quand nous sommes sur cette
fréquence, on sait qui dirige.
Il me vient une phrase qui pourrait être utilisée
pour une séance d’EFT : « Même si le processus est long, je continue
de m’observer et d’accueillir ce qui est, avec amour, patience, humour
et tendresse. »
Un petit rappel des points à tapoter (je n'ai pas de croquis pour les points sur les mains):
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci