mercredi 24 septembre 2014

« L’éducation par l’exemple »






Encore une longue nuit et un réveil mitigé. J’ai quelques souvenirs de mon rêve qui m’a amenée dans l’Aveyron, chez mon ami. Je n’arrive pas à déterminer quelle part de moi  reste déçue, voit la séparation comme un échec. 
Je m’interroge à propos de l’enfant intérieur et de ses aspirations qui pour le moment se limitent à vouloir jouer. Je n’ai pas trop de souvenirs où je me vois en train de jouer par contre, beaucoup d’images reviennent et c’est un enfant triste et songeur qui apparait. Je réalise que le travail effectué tout au long de ma vie a consisté à le faire taire et à éviter toute situation qui aurait pu le réveiller : Les mouvements de masse, l’alcool et les bars, les foules…
C’est assez flagrant de voir quelqu’un qui boit, laisser tomber les masques un à un jusqu’à s’exprimer comme un enfant de cinq ans. L’ivresse ôtant toute inhibition, c’est en petit tyran qu’il se présente à la face du monde, porté par ses blessures. 
J’aime bien quand les masques tombent mais comme l’alcool est aussi un amplificateur émotionnel, au bout d’une certaine quantité, ça vire au drame ! 
Comme j’ai peu d’affinité en tant qu’adulte avec les enfants capricieux, c’est de ce côté qu’il me faut creuser. Ce rejet semble avoir enclenché le besoin de contrôle et il me faut maintenant regarder cette peur en face.

Ceci peut s’effectuer en étant enfin à l’écoute des besoins de cet aspect intérieur. Puis en trouvant des méthodes d’éducation qui ne soient pas basées sur la négation, la punition et la récompense. Ce qui m’amène à considérer les modèles pédagogiques mais comme aucun d’eux ne me correspond, il me faut inventer ma propre méthode inspirée par le cœur.
L’amour inconditionnel répare beaucoup de choses mais la phase éducation est encore à élaborer. Je peux voir comment je réagis aux différents modèles parentaux qui sont trop souvent extrémistes. Un parent calquera son comportement sur celui de ses propres parents et réagira soit par mimétisme soit par un total rejet. Selon ce que je pense, il y a nécessité de trouver l’équilibre dans ce domaine parce que le laxisme créé des enfants tyrans et l’excès de contrôle inhibe l’individu. Puis je constate que l'exemple est le meilleur enseignant mais pour ça, il me faut commencer par lâcher la peur de faire des erreurs, la pression, les obligations, tous ces sentiments qui se construisent sur le manque de confiance en soi. 
La désidentification peut se rapprocher du déni, du refoulement. En se regardant comme un ensemble de vertus plus ou moins équilibrées et en sachant que tout est possible, en cherchant l’harmonie, ça devient plus facile de se regarder objectivement, sans peur.

Écouter l’enfant intérieur ne veut pas non plus dire de le laisser agir selon son gré. 
Être à l’écoute de ses besoins et répondre de façon à honorer autant l’enfant que l’adulte me semble la bonne approche. Le désir d’harmonie donne une direction et favorise la cohérence et l’entente entre toutes ces voix.
Le cœur fait la jonction entre tous les personnages intérieurs et le dialogue permet de mieux connaitre ses entités qui peuvent aisément contrôler notre vie si on n’est pas conscient de la façon dont fonctionne l’ego, les stratégies qu’il met en place.

Pour le consoler, il est bon de laisser une émotion autrefois refoulée, refaire surface et par exemple en posant ses mains sur son ventre et en focalisant son attention sur l’innocence, la vulnérabilité, toute les qualités de l’enfant ou encore en se visualisant en train de prendre un enfant dans les bras, on recrée un lien affectueux entre l’enfant et l’adulte. Petit à petit, la confiance s’installant, l’enfant confiera ses secrets et comme il porte très souvent un poids immense sur les épaules, on l’en délestera en reprenant la responsabilité de sa vie. En cessant de refouler tout ce qui se manifeste en dedans. On refoule mais ce comportement crée des explosions, des drames lorsque l’enfant n’en peut plus d’être banni.
Un enfant n’occulte rien naturellement, il dit ce qu’il pense et ressent dans l’instant mais s’il en a été empêché, si sa survie dépendait de sa capacité à se taire, il aura bien du mal à exprimer les choses en douceur. Rétablir la tendresse entre lui et la personnalité dite adulte, permet à l’enfant de prendre confiance, d’oser s’exprimer librement et comme il sait qu’il est autorisé à parler, il se confiera peu à peu.

Le problème, c’est que très souvent, dans le processus d’accueil des émotions, c’est qu’on occulte la partie « câlin », celle qui consiste à créer une détente intérieure et à simplement être à l’écoute. On voudrait tellement se débarrasser du problème rapidement, qu’on zappe cette phase essentielle au processus de guérison qui commence par une forme de délivrance. Comme lors d’un accouchement, ça peut être vécu dans la douleur sauf si on sait respirer profondément et calmement. Ce n’est pas par hasard si on enseigne aux futures mères l’art de la respiration relaxante.
Renaître à soi-même peut se faire en douceur si on libère parallèlement tout jugement. La période où il nous faut être à l’écoute de ces aspects blessés, peut durer un certain temps et en ayant de la patience, on dépose un baume sur les blessures. Le seul fait de ne plus être en réaction, c'est-à-dire de ne pas critiquer nos faiblesses, créé un lien amoureux entre les aspects contradictoires internes, qui va permettre d’apporter une nouvelle réponse aux stimuli.  
On parle souvent de l’empathie comme d’un handicap dans ce monde axé sur la compétition, le besoin de réussite, la productivité, mais si on est conscient de la nécessité de guérir ses blessures d’âme, cette qualité sera un immense atout dans la prise en charge de l’enfant intérieur. 
Puis comme ce qui pose problème aux gens trop sensibles, c’est le fait de ne pas savoir poser de limites, en s’occupant exclusivement de l’enfant intérieur, en état uniquement dans l’accueil de ses émotions, on créé un genre de bulle qui délimite notre espace vital. 

Cette phase ne dure pas une éternité bien qu’elle puisse être conséquente, et on se protégera en attendant d’être dans l’équilibre masculin féminin, en revenant en son cœur dès qu’une émotion se manifeste. La pratique amenant plus de confiance en soi, on prendra soin de se centrer avant d’aller vers l’extérieur. On traitera le corps physique avec douceur comme une femme enceinte protège son enfant. Cela peut se traduire par une bouée autour du ventre. J’ai remarqué que lorsque je gérais moins bien mes émotions ou que je refoulais quelque chose, j’avais tendance à prendre du lard, comme si inconsciemment, je créais une barrière de protection physique.

Tout en soi est programmé pour protéger la vie, qu’on en soit conscient ou pas. En s’observant on redevient partenaire actif dans cette mission protectrice. Plus la conscience éclaire les ombres et plus la relation à soi se pacifie lorsqu'on libère le jugement. 
Quand on comprend les mécanismes mis en place pendant l’enfance, on fini par avoir de la gratitude pour l’ego ce qui permet de réintégrer ce partenaire qui fait toujours de son mieux, selon ses connaissances limitées. 
En élargissant sa conscience, son cœur, et surtout en redistribuant les rôles, en acceptant de se prendre en charge en conscience, on redéfinit qui sera le dirigeant intérieur. L’ego s’est construit sur les modèles parentaux et reproduit ce qu’il voit, ce qu’il connait. Il se renforce par la démission de la conscience tant qu’on refuse de se regarder en dedans. Retrouver son pouvoir ne se réalise pas en rejetant l'ego mais au contraire en le réintégrant à sa juste place.






J’avoue que je ne cherche pas encore à élaborer un modèle d’éducation mais je laisse plutôt l’amour inconditionnel agir, l’élan me montrer ce qui est en dedans. Je visualise parfois cette énergie qui entoure et pénètre tout mon être, pour amplifier l’effet. Ce comportement permet de prendre une certaine distance afin de pouvoir observer sans se laisser happer par l’émotion. Tout ce qui peut donner du recul est bénéfique puisqu’il y a alors dissociation.
Cependant, on peut prendre le refoulement pour de la désidentification. Comme il s’agit de devenir conscient, avant tout, il faut accepter de prendre le temps de voir, d’apprendre à utiliser les yeux du cœur, ceux qui ne jugent pas. Utiliser le mental comme s’il était un scanner, une caméra peut aider à changer sa vision. On peut aussi savoir que nous sommes dans la neutralité dès que l’émotion est détectée puisqu’il y a alors dissociation. 

Si on peut la voir, la sentir, c’est que le recul est réalisé. Et c’est là qu’il faut être attentif à ne pas vouloir aller trop vite. Commencer par avoir de la gratitude pour le fait que l’émotion se soit montrée alors que jusque là, elle ne le faisait pas, est une étape essentielle de la guérison puisque de cette façon, on l’intègre amoureusement. On agit à l’inverse de ce que l’on faisait avant, on accueille au lieu de rejeter.
Il ne s’agit pas de feindre non plus, de trouver une qualité, d’inventer un message mais de laisser venir des pensées, des images, des odeurs même. 
C’est souvent là qu’on bloque, au moment de revivre l’expérience passée. Du moins, je me rends compte que c’est à ce moment que je foire le processus. Je veux tellement être vite libérée que je vais faire bosser le mental à fond pour trouver la cause du blocage. 
Mais la guérison ne se réalise pas par le mental. 
Il intervient dans différentes phases du processus mais ne peut pas se substituer au divin. 

Ce n’est pas vraiment la compréhension qui guérit mais elle créé un terrain favorable en étant plus calme intérieurement, en cessant de s’inquiéter, de nourrir la peur.
La confiance accordée à l’enfant intérieur, va lui permettre de vider son sac. J’essaie de m’imaginer ce personnage interne comme s’il était réellement un enfant et agit comme je le ferais dans la vie avec tout enfant. Jusqu’à maintenant, j’étais très maladroite tant dans la réalité quotidienne que dans ma façon d’aborder l‘enfant intérieur. La peur de voir cet aspect se manifester en tyran, en enfant capricieux, m’empêchait de bien le connaitre. Alors maintenant, j’accepte ce qui est puis je laisse venir les pensées et les images sans aller les chercher.
Je me contente de mieux reconnaitre qui s’exprime en moi et constate que l’enfant intérieur se manifeste de différentes façons. Il s’exprime par des émotions assez fortes, associées à des pensées injustes, des pensées qui trahissent un manque d’amour, une peur. Mais il peut aussi le faire en me poussant à faire une pause, à revenir en mon corps, à jouer, à focaliser mon attention sur la beauté du monde, la tendresse dans les relations. Il est excessif tant que ses blessures sont actives et réagira aux injustices avec force puisque ça fait écho à sa souffrance.

Tout comme les parents éduquent leur enfant par l’exemple, au-delà de tout, c’est en changeant mon comportement à son égard qu’il se pacifie. Il agira selon la façon dont je le traite. Oui je l’ai déjà dit des milliers de fois mais c’est tous les jours qu’il se manifeste appelant la reconnaissance qui créera l’équilibre.

Ce n’est pas du temps perdu que d’être à son écoute, et c’est peut-être cette croyance qui est à libérer avant toute autre. Puisque cette croyance est une forme de déni, une façon de le rejeter, de minimiser son importance, son impact. On ne peut pas tricher avec cet aspect de soi d’autant plus s’il souffre de la blessure de trahison, il sera sur le qui vive détectant toute simulation, tout mensonge.

On ne peut espérer l’éduquer "correctement" que par l’exemple et comme il agit par mimétisme, en ayant un comportement aimant à son égard, on regagne sa confiance et il s’autorisera à aimer et à être aimé à nouveau. 
Puisque le manque d’amour dont il souffre a été créé par la façon dont l’adulte l’a refoulé en adoptant un comportement dicté par les conventions sociales, reproduisant les schémas comportementaux des parents, c’est justement en osant le regarder en face, en cessant de s’interdire d’être spontané et authentique que la guérison intervient. Il ne s’agit pas de faire tout et n’importe quoi mais d’être spontané et authentique vis-à-vis de soi-même avant tout.
Inutile de chercher comment agir avec l’extérieur puisqu’il suffit de s’accepter totalement pour que les autres aient le même comportement avec nous. Pour libérer un masque, il nous faut déjà l’identifier et c’est en le faisant qu’on développe notre capacité à être authentique pas en autorisant l’enfant intérieur à agir à sa guise avec les autres. Tant qu’on n’est pas conscient de notre monde intérieur, l’ego dirige les corps et ceux-ci adoptent un comportement défensif et agressif, une stratégie d’évitement, de refoulement, de fuite ou de lutte ou encore de séduction, de manipulation, de domination. 
Devenir conscient et responsable demande donc d’agir à l’inverse, de sortir de ces comportements réflexes et pour cette raison, la respiration consciente est un moyen idéal de se voir.
Quand on se focalise sur la respiration, le mental se calme, il est invité à participer mais ne dirige plus les opérations. Il apprend à laisser les commandes à mesure qu’il constate notre capacité à gérer ce qu’il était obligé d’assumer avant. On le libère du besoin de contrôle en prenant ses émotions en charge.

Parmi les voix intérieures, il ne faut pas confondre l’ego spirituel avec le divin. Même si rien n’est séparé en nous, tant que la réunification n’est pas réalisée, tant que le mode de communication interne n’est pas pacifié, il y aura toujours un des aspects de soi qui cherchera à diriger les autres. Encore plus quand nous sommes dans une quête de sens. On associera la sagesse à cet aspect intérieur qui est capable d’analyse, de synthèse, de compréhension...
Connaitre les besoins de l’enfant peut aider à l’éduquer. On peut constater qu’un enfant a besoin de limites tout autant que d’amour, de cohérence, de sincérité et quand on veut réaliser l’harmonie en soi, on utilisera les qualités de l’ego associées à celles de l’enfant. Ce couple amènera l’harmonisation des énergies masculines et  féminines, de l’humain et du divin. 
Être à l’écoute de soi avec bienveillance et retrouver le langage du cœur permet de réunir tous les aspects internes en étant conscient que chacun d’eux participe au mouvement de l’être et qu’il lui appartient de créer une synergie, une synthèse de toutes les qualités et défauts qui nous composent. 
Disons plutôt que l’être se manifeste par les qualités de cohérence et d’harmonie et quand nous sommes sur cette fréquence, on sait qui dirige. 
Il me vient une phrase qui pourrait être utilisée pour une séance d’EFT : « Même si le processus est long, je continue de m’observer et d’accueillir ce qui est, avec amour, patience, humour et tendresse. »
Un petit rappel des points à tapoter (je n'ai pas de croquis pour les points sur les mains): 




Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci