Lydia Féliz |
Lorsque l'on prend conscience, l'on se rend compte de
ses erreurs et de ses mauvais agissements, il est naturel d'être habité par la
honte, le dégout, la culpabilité et les regrets. On a envie de se détester, de
s'insulter, de se haïr, on cherche à se punir et à se faire du mal. Mais
adoptez une telle attitude ne changera pas le passé, adoptez un tel
comportement n'efface pas ce qu'on a fait ou vécu. Se juger durement et sévèrement,
encore moins.
L'erreur est humaine. Nous avons le droit de nous
tromper, de faire des erreurs. On ne peut évoluer, grandir, murir sans en
commettre.
Le droit de se tromper par Jean Rochette
Une fois que l'on prend conscience de ses erreurs, il
faut trouver en Soi et/ou en Dieu la force de se pardonner et d'accepter les
faits, car, souvent, nous avions fait de notre mieux, nous croyions bien faire,
nous en étions convaincus...
On peut alors continuer à se détester, à s'insulter,
autrement dit à ressasser le passé et côtoyer la souffrance, ou alors
reconnaitre ce qui a été, sans jugement, et pardonner, se pardonner ; puis
avancer.
Jeunes filles, Oprah Winfrey et Maya Angelou - paix à
son âme - ont été sexuellement abusées . La première par son cousin, et la
deuxième par son beau-père. Elles ont pu retrouver la force et la joie de
vivre, expliquaient t-elles, seulement après avoir pardonné leurs
bourreaux.
Pardonner, se pardonner signifient reconnaitre les
faits, les accepter et décider de les transcender, sans pour autant oublier. (
Cf. La clef du pardon)
Pardonner, se pardonner c'est refuser de s'apitoyer
sur son sort, de se positionner en victime et se complaire dans les méandre de
nos souvenirs. Quitter l'obscurité, la douleur et tendre vers la lumière, la
guérison. Le pardon est la clés qui ferme définitivement les portes du passé,
car comme le dit si bien un proverbe massai :
« Le passé est un pays où je n'habite plus »
En lingala, ma langue maternelle, le pardon se dit Bolimbisi.
Dans son ouvrage, Longo, la danse d'ancrage africaine, Ya Elima explique
le Bolimbisi ainsi :
« Dans BOLIMBISI, nous avons BO (le collectif), LI (absorption), MBISI
(poisson). Poisson indique ici, une notion d’abondance. Par BOLIMBISI (le
pardon), nous pouvons comprendre : l’absorption de tout l’être, dans
l’entièreté. Une faute amène la culpabilité. La culpabilité nous empêche d’être
entièrement nous-mêmes. Ne pouvant pas être entiers, nous sommes amoindris.
Être entier est signe d’abondance. Être amoindri est signe de manque. Se
pardonner, c’est donc recouvrer notre état entier, notre
abondance. Pardonner l’autre, c’est lui rendre son entièreté, son
abondance ».
Nous avons le droit de commettre des
erreurs car nous sommes humains, et c'est à travers celles-ci que l'on se
perfectionne, se construit et grandit. Faisons de notre mieux pour en commettre
le moins possible, mais lorsque cela se produit, ne nous jugeons pas, ne nous
insultons pas, ne nous culpabilisons pas : pardonnons-nous et
engageons-nous, avec amour, pour ne plus recommencer. Puis avançons.
Nous commettons des erreurs mais nous ne
sommes pas nos erreurs. Nous ne pouvons pas changer le passé, par contre,
nous pouvons changer notre rapport avec celui-ci.
Na Bolingo nionso ( Avec tout mon amour)
Je Suis est Béni
http://koyeba.blogspot.fr
J'ajoute que le fait de se pardonner, allège et permet de libérer le passé. Non seulement l'erreur est humaine mais en plus, ce que nous appelons "erreur" est très souvent dû à un manque de clarté, de lucidité, de perspective. En se pardonnant, on ouvre le cœur et la vision qui devient plus large.
Pardon puis libération des émotions telles que la honte, le désamour de soi, nous rend responsable et plus coupables puis ça nous amène naturellement à la patience qui elle-même nous place en état de réceptivité. Là, les surprises peuvent se manifester, on est passé à autre chose...